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Christoblog

Articles avec #je n'aime pas

L'oeil du cyclone

http://fr.web.img6.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/pictures/210/185/21018557_20130710104235293.jpgMais qu'est-ce que Charlotte Rampling est allée faire dans cette galère australienne ?

Tout est mauvais dans ce film, à l'image de la photo essentiellement désespérante qui git sur votre gauche : les acteurs cabotinent, le réalisateur (si l'on admet que Fred Schepisi mérite ce qualificatif) tourne un téléfilm, le scénariste enfile les perles.

Que dire de plus que le film est vain, factice, inutile, prétentieux, précieux et artificiel. 

L'idée qu'un prix Nobel de littérature (Patrick White) puisse être derrière ce navet sentencieux me révulse.

Allez, c'est trop d'honneur que de consacrer tant de mots à si peu de chose.

 

1e

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Sur le chemin de l'école

http://fr.web.img3.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/pictures/210/167/21016728_20130701125248747.jpg

Le principe du film est simple : suivre 4 collégiens, habitant dans des contrées très inhospitalières, sur le (long) chemin de l'école.

A partir de cette bonne idée, on imagine quel bijou aurait pu concevoir un Depardon, par exemple. Mais Plisson est à Depardon ce que Clayderman est à Chopin.

D'abord, je n'ai pu m'empêcher de penser à de nombreuses occasions que ce qui nous était proposé était arrangé, voire scénarisé, à l'exemple de cette pseudo attaque d'éléphant qu'on ne voit jamais (un bruitage significatif nous suggère que la bête est toute proche, mon oeil oui).

Ensuite il faut signaler que le film est principalement (exclusivement ?) distribué en VF. Quelle horreur d'entendre ces voix mal calibrées nuire au sentiment d'immersion qu'on devrait éprouver. Une catastrophe.

Enfin, le film ruisselle de bons sentiments pontifiants, à l'image de cette introduction énoncée avec une voix de prélat constipé, qui a le mérite d'anoncer la couleur : dans ce film, les sentiments négatifs seront bannis et tout le monde sera bien gentil (sauf le méchant muletier marocain, bouh !).

Surnagent dans cette océan de guimauve indigeste les magnifiques paysages du Kenya, de Patagonie, d'Inde et du Haut Atlas. C'est trop peu.

 

1e

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Les amants du Texas

http://fr.web.img4.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/pictures/210/236/21023656_20130731142308799.jpgTexas, champs de blé effleurés par la brise, lumière mordorée, personnages évoluant au ralenti en prononçant des phrases parfois incompréhensibles, ellipses aléatoires, musique de secte végétarienne à tendance tibétaine : vous pensez que je parle de Terence Malick, mais je décris simplement le deuxième film de David Lowery, un jeune (32 ans) qui fait des films de vieux.

Les amants du Texas est mal conçu, mal écrit, mal joué, mal découpé, mal monté, mal dialogué, mal fagotté, et, soyons honnête, moyennement réalisé.

Le scénario, qu'on dirait écrit par un ivrogne dépressif, enfile les poncifs éculés dans une sorte de torpeur sirupeuse qui sucre jusqu'à l'élocution de ce pauvre Casey Affleck, aussi mauvais acteur que beau garçon.

Si le film ne durait que dix minutes, on pourrait le supporter comme une pub, mais il étend sa lenteur besogneuse tout au long d'1h37, autant dire une éternité.

 

1e

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Tip top

http://fr.web.img5.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/pictures/210/071/21007192_20130521103804568.jpgPrésenté par certains comme le renouveau de la comédie française, Tip top s'avère au final en être plutôt le fossoyeur.

Le titre d'abord : il faut oser appeler son film Excellent, Super, Formidable ou Tip Top. Mieux vaut assurer, et être certains que les spectateurs ne sortiront pas de la salle en pensant comme moi : " Il aurait pu appeler son film : Nul, Caca ou Mauvais ".

Les acteurs et actrices ensuite : Huppert fait du super Huppert en perverse sadique, Kiberlain fait du super super Kiberlain, en ingénue timide et voyeuse, Damiens fait du Damiens extra. Bref, vous l'avez compris, Serge Bozon demande à chaque acteur d'accentuer ses propres travers en espérant en tirer un effet comique, et cela ne fonctionne pas. Les personnages ne sont que des caricatures, résumés à un de leur trait particulier, et qui ne semblent jamais intéragir entre eux.

Le scénario est incompréhensible (même Damiens, dans une interview, avoue ne pas avoir compris ce qu'il tournait), et Tip top se résume bien trop souvent à une suite sans rythme de vignettes mal filmées, sans lien entre elles.

Le film est bourré d'intentions un peu hypes et souvent désagréables, comme la photographie, volontairement très frontale, avec des éclairages plats et artificiels, sans profondeur de champ, qui donne à l'oeuvre une esthétique de fond de tiroirs télévisuels un peu sale. Le vague sujet des relations entre la France et l'Algérie est massacré sous prétexte d'être abordé sous un angle nouveau.

Tip top est un produit snob, qui ne se respecte pas lui-même.

 

1e 

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Tirez la langue, mademoiselle

http://fr.web.img4.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/pictures/210/162/21016298_20130627165927364.jpgRien, ou pas grand-chose, à sauver dans ce film.

Le scénario est absolument quelconque : deux frères tombent amoureux de la même femme.

Si Laurent Stocker s'en sort honorablement, comme d'habitude, grâce à la subtilité de son jeu, tous les autres acteurs sont très mauvais.

Louise Bourgoin, dont le seul mérite est d'être charmante, a un rôle d'idiote très mal écrit (ces scènes ridicules dans le bar), mais c'est Cédric Kahn qui est particulièrement mauvais, cantonnant son jeu à une sorte de mutisme forcené.

Les personnages secondaires sont plus que mauvais, ils sont catastrophiques : les pauvres participants aux Alcooliques Anonymes réduits à de grossières caricatures, les Chinois ridiculisés, et une assistante médicale (Annabelle) lamentable. Serge Bozon est aussi mauvais acteur que son collègue réalisateur Cédric Kahn.

Les dialogues semblent tous tomber par hasard dans la bouche des personnages. La mise en scène est effroyable, on a l'impression que la moitié du film est consacrée à filmer des gens en train de marcher. Les cadres sont affreux, la photo crade (le dernier plan est d'une laideur insigne : exemplaire à ce titre). Lors des conversations en champ / contrechamp on perçoit nettement que les plans ne sont pas raccord.

Le film est artificiel et médiocre de bout en bout. Un naufrage curieusement apprécié des critiques de tout poil.

 

1e

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La danza de la realitad

http://fr.web.img1.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/pictures/210/095/21009576_20130530165909944.jpgN'étant pas du tout un fan de Jorodowsky cinéaste, j'ai été voir ce film vierge de tout a priori.

Sans l'aura vaguement culte du réalisateur, qui nimbe la plupart des critiques parues dans la presse, je pense que le film apparaît pour ce qu'il est : une sorte de variante à la sauce réalisme magique de l'atmosphère fellinienne.

Ainsi nous avons au programme : un père violent, des femmes aux gros seins, un cirque, une mère qui ne s'exprime qu'en chantant, des infirmes au corps difforme, des scènes absurdes ou poétiques ou burlesques (ou qui tentent sans succès d'être les trois à la fois).

Malgré quelques éclairs de beauté (sur le volume d'idées projetées à l'écran, toutes ne peuvent être mauvaises), le film laisse une désagréable impression de déjà vu suranné.

Si la première partie est encore acceptable, la seconde est absolument mauvaise, sorte de farce surréaliste autour d'un dictateur d'opérette. De Fellini on passe à Jeunet, et ce n'est pas un compliment.

Le film, tour à tour déjanté, puis plus réaliste et finalement bricolé (on pense aussi à Gondry, et même au monsieur Merde de Carax), ne parvient jamais à trouver le ton juste. Le propos s'égare entre mille thématiques : dictature, argent, Dieu (père stalinien qui devient hyper-croyant), judaicité, handicap, pauvreté. Il manque au film des effets spécaiux crédibles, ou de la magie, ou un certain vertige métaphysique.

A 87 ans, Jorodowky a trop visiblement voulu réaliser un film testament.

 

1e

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Grand central

http://fr.web.img2.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/pictures/210/035/21003539_20130506123520021.jpgJ'attendais beaucoup de la nouvelle production du tandem Rebecca Zlotowski / Léa Seydoux, dont j'avais beaucoup aimé le précédent film, Belle Epine.

Hélas, après avoir patienté plusieurs heures à Cannes pour déguster le film dans une salle d'Un certain regard pleine à craquer, j'ai bien du me rendre à l'évidence : quelque chose dans le film cloche et l'empêche de réellement fonctionner.

Peut-être cela vient-il de Tahar Rahim, acteur qui me pose beaucoup de problème, puisque je ne le trouve pratiquement jamais crédible ? Ou suis-je gêné par la juxtaposition amour sensuel / radioactivité, sorte de prototype de la fausse bonne idée, uniquement fondée sur un contraste frontal qui ne sert en aucun cas le développement des deux thématiques ? Il faut dire que le fait de devoir tourner toutes les scènes à l'intérieur de la centrale nucléaire en Autriche n'aide pas à la fluidité du film, qui semble au final très "découpé" et peu cohérent.

En réalité, je n'ai pas cru une seule seconde à l'histoire d'amour entre les deux personnages principaux. Léa Seydoux ne parvient pas à être assez vulgaire pour rendre son personnage crédible (et l'artifice de la coupe de cheveux n'y aide pas). Dans cette escalade à vouloir représenter une certaine sorte de vulgarité, le casting semble presque trop construit (Olivier Gourmet et Denis Ménochet, ensemble !).

Le film ne donne pas l'impression de former un tout, mais plutôt un assemblage d'éléments disparates. Il vaut plus pour son ambiance que par une analyse psychologique ou un développement narratif : en somme les défauts de Belle Epine amplifiés par un budget plus important, sans que les qualités du premier film ne subissent le même sort.

 

1e

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Michael Kohlhaas

http://fr.web.img4.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/pictures/210/246/21024605_20130805164847021.jpgJ'aurais furieusement aimé aimer ce film, ne serait-ce que pour inviter tous mes lecteurs à y contempler de superbes paysages cévenols.

Malheureusement, il me faut avouer que le décor seul tient ses promesses, et j'y inclus le visage de Mads Mikkelsen, incroyable de minéralité.

Le scénario, illustrant une nouvelle de Kleist, aurait pu être intéressant, et en résonance avec son époque : un commerçant se révolte contre une injustice, lève une armée, puis s'en remet finalement à la justice. Le problème est que cette bonne matière bute constamment contre le parti-pris du cinéaste, Arnaud des Pallières, qui semble être de tuer toute émotion dans l'oeuf et de ralentir délibérément le rythme du film. On dirait par exemple que les acteurs se sont vu imposer un temps de silence après chaque réplique. Leur jeu est donc hiératique et désincarné.

Le film se distingue par des aspects techniques excellents (belle image, bande-son remarquable, scènes d'extérieur très bien filmées) et un mode de narration qui commence à être exotique et intriguant, avant de devenir fasitdieux et ennuyeux. Il lui manque l'étincelle qui nous emporterait (à l'image de ce dernier plan, beaucoup trop attendu). Parmi les autres défauts du film, j'ai également noté que le contexte historico-religieux du film aurait pu être développé, et que le personnage de Denis Lavant aurait pu être rendu plus compréhensible.

Une oeuvre d'esthète.

 

2e

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Les Apaches

http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/pictures/210/074/21007472_20130522120130958.jpgSorte de teen movie sauvage ayant pour cadre la Corse, Les Apaches tente d'inventer un genre dans le lequel Fassbinder croiserait Kieslowski, dans un paysage de garrigue.

On voit bien ce qu'a voulu faire le réalisateur Thierry de Peretti : prendre à contre-pied les images préconçues qu'on peut avoir de l'Ile de Beauté (tourisme, terrorisme, mafia) et y greffer une histoire d'ado qui tourne mal. Si le résultat est globalement conforme au cahier des charges, il manque un petit quelque chose pour emporter l'adhésion et susciter l'enthousiasme.

J'ai eu un peu de mal à m'identifier aux personnages, et la scène choc, autour de laquelle le film est construit, m'a parue incongrue, mal amenée et même illogique. J'ai aussi trouvé que le film souffrait de lacunes techniques très pénalisantes : un son déplorable qui rend certains dialogues inaudibles, une photo exagérément sombre, un montage à l'emporte pièce, des acteurs non professionnels aux limites évidentes.

En résumé, Les Apaches aurait fait un moyen métrage assez convaincant, mais s'avère sur la longueur décevant, malgré ses qualités fugitives, qui évoquent un Cassavetes solaire.

 

2e

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Jeune et jolie

Au premier jour du festival de Cannes 2013, la jeune Marine Vacth fit sensation sur la Croisette. Inconnue jusqu'alors, son physique de mannequin (elle est l'est l'égérie du parfum Parisienne, d'Yves Saint-Laurent), associée à son rôle sulfureux, enflamma l'imagination des festivaliers. Il faut dire qu'en début de Festival, toute étincelle suffit à provoquer un incendie tellement le peuple cannois est disposé à l'inflammabilité (et peu aux amabilités).

Plus tard dans la semaine, de vraies actrices (Adèle Exarchopoulos et Léa Seydoux, par exemple) ont renvoyé avec justesse Marine Vacth au rayon des starlettes insignifiantes, mais c'est une autre histoire.

Je m'étends un peu sur le sujet de Marine Vacth, parce que je n'ai pas grand-chose à dire sur le film par ailleurs, qui est assez faible, Ozon étant visiblement tellement fasciné par son actrice qu'il en oublie de filmer. Le pitch du film est intrigant : montrer sans pathos et sans jugement comment une jeune fille de 17 ans est amenée à ce prostituer sans raison et sans vice. Le problème, c'est qu'il fait partie de cette catégorie de films qui s'arrêtent où leur pitch finit. Le programme est donc suivi sans imagination. Isabelle fait des passes. Elle en fait de plus en plus. On ne comprend pas exactement pourquoi. Elle ne voit pas le mal. Point.

Filmé par Haneke, cela aurait pu être malsain. Filmé par Ozon, c'est insignifiant. Il faut un cinéaste d'une autre trempe pour filmer le vide, l'absence de motivations. Le mauvais goût du réalisateur ne colle pas du tout à la tonalité de l'histoire, et certaines scènes (quand son beau-père se laisse draguer par exemple, où quand elle dit au psy à propos du tarif de la séance "C'est pas cher") suscitent des ricanements dans le public.

Marine Vacth n'est pas très bonne actrice à mon goût, mais il faut dire que les autres personnages sont encore pires. Toute la distribution (à l'exception peut-être de Géraldine Pailhas) est à jeter, ma prime à Frédéric Pierrot, pitoyable. Le film, sous ses dehors pseudo-naturalistes un peu gauches, est donc peu intéressant, peu profond, peu plausible. Un exploit à signaler : rendre Charlotte Rampling ridicule dans une absurde dernière scène. La chair n'est même pas triste dans Jeune et jolie, elle est absente.

 

1e

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Les salauds

http://fr.web.img5.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/pictures/210/078/21007806_20130523112205469.jpg

Au dernier festival de Cannes, les personnalités présentes dans la salle lors de la projection du dernier film de Claire Denis (Leo Carax, Catherine Deneuve, Béatrice Dalle, Jane Campion) montraient bien l’estime de la profession pour cette réalisatrice.

Les salauds, adapté de façon très lointaine du Sanctuaire de Faulkner, s’annonçait sulfureux, mettant en scène un Vincent Lindon plus lindonien que jamais, essayant de percer à jour un terrible secret, gardé collectivement par toute une famille.

Au cœur de ce secret, et ce n’est pas spoiler de le dire car les premières images du film sont explicites, des abus sexuels pratiqués collectivement sur une jeune fille. On voit assez bien le but recherché par Claire Denis : faire un film d’une noirceur absolue, un labyrinthe étouffant dans lequel s’égare un héros a priori intègre , une œuvre dans laquelle le mal rôde, omniprésent.

Le résultat ne pas convaincu : d’une part le mal ne parvient pas à être si terrifiant que ça, et d’autre part la façon dont le film sème un peu confusément des fausses pistes m’a profondément gêné (les sauts temporels, l’homme des premières scènes, le vélo du garçonnet dans la forêt, le dernier plan). Les liaisons avec la situation économique actuelle sont un peu trop appuyées (le méchant est évidemment un monstre capitaliste), et certaines scènes manquent à l’évidence de réalisme (l’accident) alors que l’ensemble adopte plutôt une tonalité dans un registre connecté au réel.

Le film ressemble à un brouillon, comme si Claire Denis avait voulu filmer quelques idées brillantes sans avoir véritablement la volonté d’en faire un film complètement maîtrisé. A noter toutefois que l’ambiance musicale, animée entre autre par Tindersticks, collaborateurs habituels de la réalisatrice, est excellente.

Imparfait.

 

2e

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People mountain people sea

http://fr.web.img3.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/95/65/98/20461161.jpg Sort le 19 juin 2013 un film chinois réalisé en 2009 et que j'ai vu au Festival des 3 continents 2011, ce qui illustre les bizarreries de la distribution en France de certains films "exotiques".

D'abord un mot sur le titre : People mountain, people sea est un proverbe chinois qui signifierait qu'il "y a tant de personnes en Chine". Le rapport avec le contenu du film n'est pas limpide : on pourra supposer qu'il est simplement relié au fait que l'odyssée de l'homme qu'on suit durant 91 minutes est un road trip à travers tout le pays. Le film de Shangjun Cai n'est pas une franche partie de rigolade.

Son héros mutique commet des actes dont on ne comprend pas vraiment le sens, avant de finir dans une mine de charbon au Nord de la Chine. Le film se conclut par une explosion due je suppose au grisou, qui donne lieu à de très belles images.

Le tout est désespéré, noir, et franchement déprimant. Très bien filmé, le film de Shangjun Cai mérite peut-être pour sa belle mise en scène le Lion d'argent en 2011 à Venise, sûrement pas pour son pouvoir de distraction. Sans dénier ses qualités esthétique, osons dire qu'on s'y ennuie ferme. People mountain, people sea souffrira de plus obligatoirement de la comparaison avec A touch of sin, film chinois comparable de Jia Zangke, encore plus beau, plus ample et doté d'un scénario bien plus captivant (Prix du scénario à Cannes 2013). Dans les deux cas, c'est un tableau de la Chine contemporaine bien noir qui est dressé.

 

2e

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Hijacking

http://fr.web.img1.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/97/21/66/20521404.jpgSi vous aimez la série danoise Borgen, un des intérêts de Hijacking est de vous replonger dans son ambiance : le scénariste et trois des acteurs majeurs de la série sont impliqués dans le film.

L’intrigue est simple. Un bateau est détourné au large de l’Afrique par des pirates somaliens, et les négociations durent très, très, très longtemps (4 mois).

Si l’ambiance globale du film est réussie, opposant judicieusement les décors froids et aseptisés de Copenhague à la moiteur régnant sur le cargo, l’intrigue souffre d’une certaine anémie. L’aspect négociation est réduit à des traits très sommaires (quelques montants de rançon écrits sur un tableau blanc) et les aspects psychologiques sont dessinés à coup de serpe. Le personnage central du négociateur, manager froid au gros égo qui pète exceptionnellement les plombs, ne m’a pas convaincu. Je trouve que Tobias Lindholm abuse des plans fixes sur ce personnage silencieux, procédé qui prétend habituellement donner à voir des gouffres intérieurs, et qui est ici juste ennuyeux.

Le film manque de profondeur, de contextualisation (il y aurait sûrement beaucoup plus à dire d’un point de vue géo-politique ou même psychologique sur ce type d’évènements) et de rythme. En choisissant un registre proche de l’épure le film court le risque de ne pas capter l’attention du spectateur sur la durée, et c’est ce qui m’est arrivé

Le Danemark sur Christoblog : The killing / Borgen / Royal affair / La chasse / Le guerrier silencieux

 

2e

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World war Z

http://fr.web.img6.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/pictures/210/087/21008783_20130528113635491.jpgAnnoncé comme l’un des blockbusters les plus réussis de l’été, World war Z s’avère être un divertissement tout juste acceptable.

La première partie du film est plaisante : la réalisation de Marc Forster est vive et l’impression d’immersion assez réussie. Le générique de début, à base d’extraits de journaux télévisés, donne un ton anxiogène au récit, qui se maintient pratiquement jusqu’au bout du film. Brad Pitt joue sobrement un agent fédéral qui a décroché des opérations de terrain mais doit y replonger, pour que sa famille soit protégée des zombies.

Ces derniers sont convaincants. Leur vitesse « de reproduction » est supersonique (il faut 11 secondes pour faire d’un vivant infecté un zombie) et cette contamination express donne des scènes absolument prenantes. Le film évite avec goût les effets résolument gore, pour se concentrer sur les tensions psychologiques et le suspense. Le passage en Israël est proprement stupéfiant, convoquant au passage une série de références historiques troublantes.

L’intrigue est suffisamment maline pour que notre intelligence ne se sente pas vraiment insultée… jusqu’à la dernière partie du film. Alors que World war Z avait jusqu’alors évité les écueils classiques de ce genre de film (sensiblerie, invraisemblance manifeste), il multiplie les erreurs lors de la séquence se déroulant dans un centre de recherche gallois. Au programme des bêtises : un message d’amour à sa famille griffonné sur un carton et placé devant une caméra de surveillance, une injection réalisée en dépit du bon sens (il pourrait demander conseil à l’interphone !) et un placement de produit en faveur de Pepsi absolument scandaleux.

Vous ne vendrez pas votre âme de cinéphile en allant voir World war Z, mais pour prendre du plaisir à la vision du film vous devez apprécier un minimum nos amis les morts-vivants.

Zombies sur Christoblog : Shaun of the dead / The walking dead

 

2e

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Frances Ha

http://fr.web.img4.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/pictures/210/144/21014455_20130621152807984.jpgPrésenté à Berlin dans la section Panorama et à Totonto en compétition, Frances Ha arrive en France précédé d'une flatteuse réputation, matérialisée par exemple par les soutiens de Télérama et de France Inter.

J'attendais donc beaucoup de ce film, d'autant plus que j'ai aimé le précédent film de Noah Baumbach : Greenberg. D'ailleurs, pour ceux qui ont vu ce film on pourrait dire que Frances est la version énergique et féminine d'une dépression dont Greenberg serait la face mélancolique et masculine.

A 27 ans, Frances voudrait être une adulte mais n'y parvient pas. Dès les premières minutes du film elle se fait larguer par son mec, suite à une jolie scène où elle refuse maladroitement une proposition d'emménagement ensemble. C'est que Frances a une amie, Sophie, personnage de fille intellectuelle et binoclarde typiquement allenienne, qui est véritablement sa raison de vivre, son alter ego : « Nous sommes comme deux lesbiennes qui ne baisent plus ensemble » dit Frances. Mais Sophie va partir habiter Tokyo avec son mec, un goujat qui prend plaisir à éjaculer sur le visage de Sophie, comme on l'apprend incidemment. Professionnellement, notre héroïne ne réussit pas à intégrer la compagnie de danse qui l'intéresse. Je vous le disais : Frances, c'est le ratage total du passage à l'âge adulte.

Greta Gerwig compose une gourde que plusieurs critiques qualiferont sans nul doute d'épatante, d'attendrissante ou de désopilante, tellement sa prestation se prête à se type de qualificatifs. Pour ma part j'ai trouvé qu'elle forçait trop le trait "gourdasse undatable".

Globalement le film lorgne excessivement du côté des clichés et des références. Il y a fort à parier que tous les papiers sur le film évoquent Woody Allen, tant l'ombre du film Manhattan plane au-dessus de Frances Ha (le noir et blanc, le personnage de blonde physique, l'importance de la musique, les rues de New-York). Mais on y entend aussi un extrait des 400 coups, Frances rate un rendez-vous à Paris où elle pourrait dîner avec un sosie de Jean-Pierre Léaud, etc. Et le film subit également l'influence évidente de séries girly. Frances Ha, sous cette accumulation d'allusions, finit par ressembler à un empilage de sucreries.

Pas désagréable à regarder, le film n'arrive jamais à être vraiment drôle (je n'ai pas ri une fois) ni triste (pas beaucoup d'émotion possible au vu des simagrées de Greta Gerwig et de l'aspect caricatural des autres personnages). Il manque au film un souffle de légéreté, une inspiration qui le démarquerait de ce qu'on peut appeler le mainstream du film US indé.

Anecdotique, à l'image du plan final, qui révèle pourquoi le film s'appelle Frances Ha.

 

2e

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Man of steel

http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/pictures/210/102/21010242_20130604164810238.jpgJ'espérais bêtement quelque chose de Man of steel, le reboot de Superman, et j'avais tort.

Le film est terriblement mauvais, qu'on le regarde sous n'importe quel angle. Les acteurs sont nuls. Henry Cavill est très probablement l'amas de muscles testostéroné le plus insipide jamais filmé. Son expressivité est inversement proportionnelle au carré de la grosseur relative de ces triceps.

A un moment du film, il tente de faire passer un sentiment sur son visage (il se concentre pour décoller), mais le pauvre n'arrive qu'à mimer le drame de la constipation avancée. Il est lamentable.

Entraînés par tant de nullité, les autres acteurs/trices semblent accorder leur violon à la médiocrité de Cavill. Même le petit nez retroussé d'Amy Adams semble affadi dans le brouet de sentiments primaires et d'hyper-premier degré qui constitue le film.

Les dialogues sont en effet d'une banalité consternante. Ils reflètent un scénario écrit avec un manche à balais, dans lequel les méchants sont hyper-méchants et les gentils hyper... bêtes. Cela donne des scènes d'un stupidité abyssale, comme celle où le père se sacrifie avec un geste de la main auguste pour sauver un petit toutou, alors qu'une tempête gigantesque épargne sa fille et son fils, à l'abri sous un simple pont.

Quand aux scènes d'action, elles n'ont rien d'original et sont beaucoup, beaucoup trop longues. On y voit un nombre d'immeubles détruits qui bat tous les records. Tous ces immeubles tombent bien proprement, sans avoir l'air de faire beaucoup de morts : on voit par là que les américains pensent toujours très fort au 11 septembre, sans évacuer le trauma par une représentation un tant soit peu réaliste.

J'ai beau chercher, je ne vois aucune circonstance atténuante à ce film qui est aussi insupportable par les trailers de placements de produit qui l'accompagnent, et en font une gigantesque pub plutôt qu'une oeuvre de cinéma.

A éviter absolument. En terme de blockbuster recyclant une franchise de légende, il vaut 1000 fois mieux aller se délecter du second degré, de la subtilité et de la malicieuse virtuosité de Star trek into darkness.

Zach Snyder sur Christoblog : Watchmen

 

1e

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Né quelque part

http://fr.web.img3.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/96/77/48/20529460.jpgLes bons sentiments font rarement de bons films. Né quelque part en apporte une nouvelle fois la preuve.

Farid doit se rendre en Algérie pour sauver la maison de son père. Il découvre un pays qu'il ne connaît pas, remplis de personnages fort sympathiques et truculents (dont Djamel en voyou sympathique, et surtout l'excellent Fatsah Bouyahme, en photo ci-contre). Sans dévoiler l'intrigue, au demeurant fort mince, disons qu'il va se voir dépouillé de ses papiers et devoir tenter un passage clandestin vers la France.

Le réalisateur Mohamed Hamidi veut parler de trop de sujets à la fois : la situation politique en Algérie, les relations avec l'ancien colonisateur, le drame des clandestins, la joie de vivre d'une petite communauté villageoise, le souvenir de l'exil pour les plus anciens, l'amour au bled, le marché noir... Chacun est traité trop superficiellement pour émouvoir ou intéresser vraiment. 

L'autre problème du film est l'aspect totalement lisse de l'acteur principal Tewfik Jallab, dont on se demande s'il n'a pas été choisi pour son physique de beau gosse plutôt que pour ses talents d'acteurs, qui se réduisent surtout à jouer le mec qui a du mal à se réveiller le matin.

Les vraies bonnes scènes du film se passent toutes au Café du village, microcosme attachant donnant lieu à de réjouissantes scène pagnolesque souvent centrées sur l'utilisation du téléphone public et de son "réceptionniste".

Je me demande pourquoi Thierry Frémaux à décidé in extremis d'ajouter ce film très moyen à la sélection officielle du Festival de Cannes 2013.

 

2e

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Oh boy

http://fr.web.img5.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/91/91/10/20222006.jpgOh boy commence comme un Woody Allen : une photo en noir et blanc au grain travaillé, des airs de jazz d'un autre siècle, un anti-héro qui vole d'humiliation en désillusion. On pense fugitivement que le film va évoluer vers une version arty cheap de Oslo, 31 août (24 heures, c'est le temps de faire des retrouvailles et des bilans existentiels), mais malheureusement Jan Ole Gerster est loin d'avoir le talent de Joachim Trier.

Il y a un réel mystère à voir ce film récolter une pluie de récompenses (Angers, Marrakech, 6 Lolas allemands - l'équivalent de nos Césars), alors qu'il n'est qu'une variation de plus sur le ratage d'une vie vue en une journée, totalement anecdotique et affreusement banale.

Je ne sauve du film que le début, avec un running gag assez drôle (à chaque fois que Niko veut boire un café, le sort s'acharne à faire en sorte qu'il en soit privé) et une évaluation amusante par une sorte de psy pervers, alors qu'il tente de récupérer son permis de conduire.

La suite n'est qu'une suite de séquences convenues que je ne vais pas me donner la peine de raconter dans le détail, mais dont la seule évocation permettra de jauger l'originalité : le père qui coupe les vivres, l'ex-petite amie obèse toujours amoureuse, l'acteur raté qui aurait pu réussir, le pochtron qui crève dans la solitude.

Inoffensif et inutile.

 

2e

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The bling ring

http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/96/64/74/20533096.jpgChanel. Balmain. Zèbre et léopard, really ? Feutre noir. Scénario en guimauve. Fashion. Miu-Miu. Creux. Nice butt. Louboutin. Prada. Paris Hilton. Superficiel. Kirsten Dunst. Emma Watson. Los Angeles County Sheriff. Porsche Carrera S. Lindsay Lohan. Cocaïne. Vanity fair. Orlando Bloom. TMZ. Angelina Jolie. Lolita.The secret. Vide. Plat. Hollywood. MIA. Kate Chang. American Zoetrope. Fascination bling bling. Faiblesse criarde de la mise en scène. Rachel Bilson. Google. Roman Coppola = Israel Broussard. Talons hauts et bas de plafond. Bankrupt. Phoenix. Karma. Manque de tension. Megan Fox. Aucun intérêt. 80 amis sur Facebook. Deux. Clé sous le paillasson. Radical chic. Cool ou/et sarcastique. Chaussures rouges et rouge à lèvre. Webcam et video surveillance. Louis Vuitton. Pyjama rose. Rolex. Harris Savides. It's cute. Kanye West. Tête de mort. Jupe trop courte et jus de betterave, manque de jus de cerveau. Avicii. Gucci bag. Thomas Mars sur terre. Bret Easton Ellis du pauvre (d'esprit). No sex. Accident de voiture et ramassage d'ordures, accident d'ordure et ramassage de voitures. L.A. Hervé Léger et lourds placements de produit.  

Spring Breakers à la sauce Beverly Hills.

 

1e

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L'attentat

http://fr.web.img3.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/94/75/45/20353844.jpgTiré d'un roman à succès de Yasmina Khadra, l'argument de L'attentat est simple : un médecin arabe de nationalité israélienne apprend que sa femme chrétienne, qu'il croyait bien connaître, vient de commettre un attentat suicide.

Le film se décompose en deux parties assez clairement distinctes.

Dans la première, le héros apprend progressivement la vérité, puis est interrogé par la police. C'est la partie la plus faible du film, qui manque alors cruellement de rythme. Le réalisateur libanais Ziad Doueiri filme un peu à l'américaine (il fut assistant de Quentin Tarantino), mais sans rythme et sans souffle. Alors que le scénario est potentiellement explosif (si on peut dire), le film ennuie profondément.

Dans la deuxième partie, légèrement meilleure, le héros rend visite à sa famille à Naplouse, y découvre que sa femme est traitée en héroïne, et tente de remonter la piste jusqu'aux commanditaires de l'attentat. Cette partie intrigue parfois, mais ne captive jamais.

Au final, on reste perplexe devant le propos de ce film, qui n'apporte pas beaucoup d'éclairages politiques sur la situation, et semble plus ou moins renvoyer tous les protagonistes dos à dos. Au-delà de la politique, il est frappant de constater qu'on ne s'identifie jamais au personnage principal, et qu'au final on ne saura même pas ce qu'il a véritablement ressenti. Si le propos du réalisateur était de traiter de la désagrégation d'un couple, c'est raté.

L'attentat est un échec total en ce qui concerne la tension dramatique. Il obtient pourtant quelques bonnes critiques, comme si traiter d'Israel et de la Palestine avec distance justifiait d'emblée un succès d'estime. Sur un sujet voisin, Omar, film palestinien projeté cette année à Cannes dans la section Un Certain Regard est autrement plus puissant.

 

1e

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