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Christoblog

Querelles

http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/89/78/54/20071272.jpgUn couple discute dans une voiture du drame qui vient de se dérouler dans la nuit : la soeur et le beau-frère de la femme se sont tués dans un accident de voiture. Ils se rendent à Téhéran où ont été transportés les corps.

 

Sur la banquette arrière, le jeune fils du couple décédé regarde le paysage.

 

Particularité de la situation : les deux protagonistes principaux sont sourds-muets et conversent grâce à la langue des signes, que l'enfant ne comprend (a priori) pas.

 

Comment lui annoncer la terrible nouvelle ? Faut-il l'adopter ? Y'a t'il d'autres membres de la famille qui pourraient le faire ?

 

Ce pitch étonnant et improbable fonctionne à merveille. La distance entre les dialogues sous-titrés (forcément !) et le visage impassible de l'enfant permet d'exprimer toute une gamme de sentiments délicats, dans une succession de paysages particulièrement émouvants.

 

Le cinéma iranien est pour le moins contrôlé et limité dans ses moyens. Comme souvent, on dirait que ces contraintes poussent le réalisateur Morteza Farshbaf a trouver des artifices de mise en scène particulièrement ingénieux et adaptés à la situation : variation extrême de focales, jeux admirables avec la lumière et même l'obscurité, composition de plans recherchée (le rétroviseur), bande-son exceptionnelle.

 

Je ne peux pas en dire plus, sous peine de déflorer le plaisir du spectateur, mais ce portrait plutôt amer que doux est par moment absolument brillant. Le réalisateur ayant souvent accompagné Kiarostami sur ses films, on sent la patte du maître, mais il y a dans ce film des idées originales très prometteuses. A suivre donc.

 

Retrouvez tout le cinéma iranien sur Christoblog.

 

3e

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Festival de printemps 2 : les résultats

FP2bTrois votants seulement pour ce festival (ffred, Bob Morane et myself), qui sera le dernier de ce type sur Christoblog. Sniff.

Une certaine lassitude semble s'être abattue sur les participants, et sur moi par voie de conséquence.

Un grand vainqueur : 

Meilleur film : Tyrannosaur (18 pts), talonné par Les adieux à la reine (17 pts), puis Perfect sense (12 pts), Eva (11 pts), Twixt (10 pts), I wish (9pts) et 2 days in New York (7 pts)

Meilleur Réalisateur : David MacKenzie et Paddy Considine

Meilleur acteur : Peter Mullan

Meilleur actrice : Olivia Colman

Meilleur scénario : Perfect sense et Tyrannosaur

Prix spécial : 3 films cités : La terre outragée, L'enfant d'en haut et A moi seule.

Merci à tous ceux qui ont participé à un des sept festivals organisés sur Christoblog : vous avez été 26 au total !

A bientôt pour de nouvelles aventures....

 

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Tyrannosaur

J'ai rarement vu installer une atmosphère de violence sourde et de catastrophe imminente aussi efficacement que le fait Paddy Considine dans Tyrannosaur.

On est littéralement happé par le personnage joué par l'excellent Peter Mullan. On le craint, on le comprend, on le réprouve et il parvient presque à nous communiquer son désir de violence.

Lorsque sa solitude triste et forte rencontre celle d'Hanna, jouée par l'admirable Olivia Colman, on se demande bien vers où le film va bien pouvoir aller. La violence la plus immonde régnant au domicile de la malheureuse Hannah, on craint le pire : entre celui qui ne contrôle pas ses pulsions et celle qui subit la violence abjecte de son mari, que va-t-il se passer ?

Le film réserve un chemin tortueux à cette rencontre, en servant deux acteurs magnifiques par une mise en scène toute en douceur, d'une redoutable efficacité, par une photographie admirable, grise et claire à la fois, et par une belle musique.

Le film réserve quelques scènes magnifiques, il est tendu comme une corde d'arc, maigre comme un clou et sec comme un coup de trique. Du bel ouvrage.

 

4e

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Radiostars

http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/85/39/18/20045123.jpgIl est très rare que j'ai envie d'insulter un film, de lui dire "Casse toi, pauv'con !" ou "Tu pues", mais c'est ici le cas.

 

Passons rapidement sur sa nullité intrinsèque : personnages caricaturaux (le gentil rigolo, le timide qui écrit superbien, le colérique, le vieux beau, le bègue, le con, l'androgyne, le juif), invraisemblance et vacuité absolue du scénario, sentimentalisme dégueulasse, absence totale d'idées originales, scènes en roue libre, mise en scène indigente... bon j'arrête là, je pourrais en noircir une page mais le film ne le mérite pas.

 

Radiostars n'est pas seulement très mauvais, il est aussi extrêmement nauséabond.

 

Au menu : blagues pédophiles à deux balles, vision des femmes comme SOIT des objets à baiser le soir à l'hôtel (et c'est encore plus rigolo si elles sont fascistes - dans ce cas un juif peut venger 6 millions de juifs avec sa queue, je ne l'invente pas, c'est une des horreurs du film) SOIT des nunuches (la soeur), parisianisme étouffant (non, la province ne ressemble pas à ce que montre le film), publicité éhontée pour McDonald, etc...

 

Ce film pue atrocement. Il est ringard, simpliste, et plus grave, même pas drôle. Du navet en barre.

 

1e

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Walk away Renée

http://images.allocine.fr/rx_160_214/b_1_cfd7e1/medias/nmedia/18/35/47/41/20080714.jpgPetit rappel

 

En 2004, certains d'entre vous n'étaient pas nés (je veux dire sur la blogosphère) et Jonathan Caouette lançait à la face du monde un OVNI documentaire, constitué de rush tournés depuis l'âge de 11 ans : Tarnation. Triomphe à Sundance, à Cannes et à travers le monde. La forme du film, brute et recherchée à la fois, et la famille de Caouette (père barré avant sa naissance, mère schizophrène, grands-parents aimants mais un peu barges, découverte de son homosexualité et rébellion, troubles de la personnalité) contribuèrent à donner au film un parfum de scandale. Ajouter à cela le traditionnel "entièrement réalisé sur son Mac avec iMovie", et la production du film assurée par Gus Van Sant, et vous avez tous les ingrédients du film-culte.

 

Walk away Renée

 

A Cannes 2011, à la Semaine de la critique, Caouette revient avec Walk away Renée, qui mixe plusieurs histoires parallèles : un road movie documentaire du Texas à New York montrant Caouette ramenant sa mère folle à la maison (alors que cet idiot perd tous les médicaments), des images d'archives retraçant les péripéties de la vie de cette famillle hors du commun (et qui constituent une sorte de Tarnation résumé) et quelques scènes oniriques. Le film qu'on voit aujourd'hui (sortie le 2 mai) est d'ailleurs un peu différent de la version présentée à Cannes, plus resserré.

Franchement, il est très difficile devant une oeuvre aussi intime et trash que Walk away Renée de déterminer si on aime ou si on n'aime pas. Le film est à la fois troublant (que voit on exactement : un documentaire fictionnel, un album de famille dans lequel chaque personnage joue son propre rôle, un cri d'amour, un témoignage sur les maladies mentales, une charge contre le système de santé américain ?), dérangeant (on n'est jamais loin du voyeurisme) et émouvant (lorsque le grand-père déclare se sentir jeune, alors qu'il n'est plus que très très vieux, ou dans les scènes extraordinaires qui montrent Renée retrouvant des dents).

 

Discussion avec Caouette

 

Comme d'habitude au Katorza, le réalisateur s'est longuement (une heure) prêté au jeu des questions / réponses.

D'abord, pas mal de détails concernant le court-métrage précédent le film : All flowers in time, sorte de rêve complètement barré évoquant un Lynch sous acide et dans lequel le visage de Chloé Sevigny se transforme en vagin. On apprendra donc qu'il s'agissait au  départ d'un projet se situant dans une collection de 42 films de 42 secondes, pour une publicité de vodka néo-zélandaise (sic), qui s'est terminé en assemblage de test d'une nouvelle caméra associé à des images du grand-père, et.... mais je m'égare. Tout semble toujours simple dans la bouche de Caouette, et zarbi quand on le reformule.

Sur le film Walk away Renée plein d'infos et de ressentis : le film comprenait au départ une partie fictionnelle importante autour d'une secte accédant à la quatrième dimension (les Cloudbusters) - et d'ailleurs une scène finale montrant la mère aspirée par un tunnel d'énergie a été tournée, les heures de rush utilisés pour Tarnation et ce film sont au nombre de 160, Renée se porte bien actuellement, l'équipe de tournage était de 2 personnes pour le road trip, plus 2 autres pour les scènes New-Yorkaises, etc. Ce qu'il y a de frappant, c'est que Caouette s'exprime avant tout comme cinéaste et non comme documentariste. Ses films sont donc bien des oeuvres à part entière, et non des films de famille remixés.

Ses projets enfin : deux fictions. Une écrite par un scénariste qui travaille habituellement pour Cronenberg, et une autre écrite par Caouette et décrite par lui-même comme un voyage de temps à la première personne, une sorte de Retour vers le futur trash.

Ca promet.

 

3e

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L'enfant d'en haut

http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/89/45/01/20081390.jpgLe moins qu'on puisse dire, c'est que le début du film ne m'a convaincu. La mise en place des personnages et du décors (primordial) est un peu longuette, ou du moins, m'a paru telle. A posteriori, cette longue introduction à l'univers du film s'avère absolument nécessaire, tant il est inhabituel (la station de ski en haut, la misère sociale en bas, le télécabine au milieu).

 

Petit à petit, on s'attache donc aux personnages, qui au premier abord sont un peu insupportables : un petit voleur (exceptionnel Kacey Mottet Klein) et sa soeur (la toujours brillante Léa Seydoux).

 

Le film m'a complètement convaincu à partir de sa scène centrale, déflagration esthétique, émotionnelle et narrative.

 

Toute la deuxième partie se suit donc comme sur un petit nuage, l'intrigue s'égarant dans des chemins à la fois puissants et prévisibles, jusqu'à cette superbe séquence de fin d'hiver et de fermeture de station (ou de passage à l'âge adulte ?).

 

La mise en scène d'Ursula Meier est spectaculairement discrète, réussissant par ces cadrages souvent très serré à nous faire ressentir les sentiments - compliqués - des deux protagonistes principaux. Il y a un peu d'Andrea Arnold dans la façon de filmer d'Ursula Meier dans cette deuxième partie, comme il y avait du Dardenne dans la première.

 

Au final, malgré quelques scories et une entrée en matière un peu pesante, un film particulièrement marquant et accompli, que je conseille avec enthousiasme.

 

3e

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La terre outragée

http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/85/91/31/20045083.jpgPripiat, avril 1986. Anya et Piotr se marient, quand au même moment, l'accident de la centrale de Tchernobyl se produit.

 

Le film de Michale Boganim suit alors le destin de plusieurs personnages ne se connaissant pas, dont celui d'Anya, jouée par la filiforme Olga Kurylenko. Nous vivons avec eux les quelques ahurissantes journées qui ont suivi la catastrophe. Le film se projette ensuite dix ans plus tard, et nous retrouvons tous les protagonistes de la première partie (sauf un).

 

Le film m'a vraiment séduit dans sa première partie, évoquant un début de printemps radieux en Ukraine, donnant à voir un mariage dans la plus pure tradition russe (vodka, chansons mélancoliques, décors sordides) tout en montrant parfaitement l'inconséquence des autorités russes.

 

La deuxième partie, se situant donc en 1996, alors que des touristes visitent le site (mais comment peut-on avoir une idée pareille ?), et en plein hiver, m'a moins convaincu. J'ai trouvé que le film s'étirait inutilement, et certaines situations m'ont semblées maladroites.

 

Si la mise en scène est très solide, les acteurs plutôt convaincants, le film péche un peu par manque de rythme. Il est desservi par un scénario un peu trop didactique à mon goût.

 

Reste toutefois le sentiment d'avoir vu un film instructif et intéressant, à défaut d'être réellement émouvant.

 

2e

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I wish

J'ai pleuré en regardant I wish. Et pas qu'une fois.

Oh, bien sûr, j'entends déjà les ricaneurs et les cyniques qui ne vont pas me rater sur ce coup là, ergotant sur la longueur du film, l'état de mes glandes lacrymales, la paresseuse mise en scène de Kore-Eda, mon coeur d'artichaut dissimulé sous une carapace d'ironie feinte, l'aspect new-age / low-fi de l'oeuvre et mon tropisme pour les films ambitieux, polyphoniques et lacrymaux.

Mais n'empêche, I wish m'a transpercé de part en part, m'éblouissant par moment, m'ennuyant à d'autres, mais ne me laissant pas du tout indifférent.

L'histoire est bête comme chou : deux jeunes frères éloignés l'un de l'autre (l'un vit avec sa mère, l'autre avec son père) imaginent que s'ils font un voeu au moment où deux Shinkansen se croisent pour la première fois sur l'île de Kyushu, ce voeu de réalisera. Ben voyons.

Chacun des frères (vrais frères dans la vraie vie), possède sa bande de copain/copines qui eux-mêmes vont pouvoir émettre leur voeu.

Les enfants pourront-ils assister au croisement ? Si oui, leurs voeux se réaliseront-ils ? Le film ménage plus qu'il n'y apparaît un vrai suspense, dont le dénouement n'est pas aussi simpliste qu'on le pense. Il est même cosmologique, mais je m'égare.

Le plus important est l'étau de délicatesse et de justesse dans la mise en scène qui étreint le récit, et qui en fait un grand film mineur, en confirmant son réalisateur comme le plus intense du Japon actuel.

 

3e

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Twixt

A la sortie du dernier Coppola, on n'a guère le choix qu'entre la note maxi (si on est sensible au génie sous-jacent du film) ou la note mini (si on considère que ce génie n'est que sous-jacent)

Je suis pour ma part dans le deuxième cas, et je le regrette, car j'étais tout à fait disposé à aimer le film, et même à l'encenser, à la suite d'un Tetro qui m'avait ravi, à ma grande surprise.

Malheureusement, Twixt est d'un ridicule consommé. Tourné avec trois francs six sous, il propose une imagerie de carton pâte, cherchant en vain une esthétique qui se situerait à mi-chemin de David Lynch (les jeunes filles mortes, l'ambiance bizarre, les rideaux rouges) et Tim Burton (les gothiques, les arbres tordus, la pleine lune) : autrement dit nulle part.

Le scénario est complètement bâclé, à l'image de la fin, et le film ressemble curieusement à un film de fin d'étude, certes zébré d'éclairs de génie (ces cadres !), mais complètement bancal et bourré de facilités. Les jeunes filles entourant le beau garçon maquillé sont par exemple absolument ridicules. Le script est tiré d'un rêve que Coppola a fait à Istanbul, et on aurait souhaité qu'il soit un peu plus travaillé, d'autant plus que Van Kilmer propose un personnage attachant, sorte de Stephen King au rabais cherchant l'inspiration.

La présence d'Edgar Allan Poe finit par donner à Twixt un air de Minuit à Paris freak, ce qui sous ma plume, n'est pas un compliment. A éviter donc.

 

1e

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Gazette du FP2

FP2b

Le réglement, les participants, et les films sélectionnés, tout est ici.

Il est toujours temps de s'inscrire.

16 avril

Les défections se multiplient pour ce festival, puisque neil a annoncé qu'il renonçait, n'ayant pas pu voir Eva, comme Gagor.

Ffred a adoré Twixt, Bob Morane pas du tout. Serons nous 3 votants seulement cette fois-ci ?

5 avril

Les Adieux à la reine font figurent de favoris pour ce festival avec d'excellentes critiques chez pratiquement tous les participants. Ffred a beaucoup aimé Perfect sense, comme Bob Morane.

Neil a déjà vu Twixt, et a beaucoup aimé.

Comme moi, Marcozeblog a adoré Les adieux. 2 days in New York ne trouve pas beaucoup de défenseurs, et Hallyne résume assez bien le sentiment général.

Quant aux autres participants, ils semblent bloqués dans les starting-blocks.

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Sur la piste du Marsupilami

http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/86/13/20/19955964.jpgLa bande-annonce du film m'avait paru très mauvaise, aussi est-ce un peu à reculons que je me suis décidé à aller le voir. Et, puis, une fois n'est pas coutume, le film est bien meilleur que sa BA : on y retrouve le meilleur de l'humour de Chabat, dont la plus parfaite matérialisation reste Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre.

 

Cet humour chabatesque est constitué des éléments suivants :

- un personnage ahuri et niais (lui-même), qui lorgne parfois du côté de M Hulot (la voiture qui évite par miracle plusieurs catastrophes alors que son conducteur étudie une carte)

- un casting haut de gamme, où chacun joue parfaitement sa partition (Debbouze, Testot, les seconds rôles)

- un morceau de bravoure qui casse la baraque :  les 3 minutes 30 de Lambert Wilson en Céline Dion, une scène déjà culte

- des mini-idées réparties un peu partout (le dessin animé de la prophétie, la parodie de jeu télévisé, le faux karaoké, le coati qui négocie...)

- des répliques idiotes, mais imparables (...qui n'existe pas, mais en réalité qui n'existe...)

 

Ajoutez à cela un soin particulier apporté aux décors et à la reconstitution d'ambiances (très beau plateau télévisé), une musique entraînante, un scénario solide, un respect des caractéristiques de la bestiole éponyme inventée par Franquin, et vous tenez un divertissement de bonne qualité que je recommande, surtout avec des enfants.

 

2e

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Colorful

http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/84/69/30/19805668.jpgUn anime pour adulte, et qui n'est pas un Miyazaki : cela devrait déjà éveiller la curiosité d'une bonne partie des lecteurs de Christoblog.

A l'occasion de sa sortie en DVD, je reviens donc sur ce deuxième film du talentueux Keiichi Hara.

Un esprit errant (quelle belles scènes d'ouverture !) se voit donner une deuxième chance par un ange / diablotin (à moins qu'il s'agisse de Dieu lui-même ?) : revivre dans le corps d'un jeune garçon qui vient de tenter de se suicider.

Ce dernier semble dans un premier temps avoir mené une vie parfaitement heureuse. Puis les premières fissures apparaissent, faisant du long-métrage tout autre chose qu'un film pour ado : la mère trompait son mari, la petite copine se prostitue avec des hommes d'âge mûrs, le jeune garçon était persécuté par d'autres jeunes, la pression des concours l'oppressait, etc.

Le film brasse donc des problématiques essentielles du Japon d'aujourd'hui avec une esthétique proche du manga traditionnel, ce qui constitue un contraste parfaitement réussi.

Parfois, l'animation peut paraître imparfaite, et j'aurais souhaité un peu plus de rythme à la première partie. Il n'empêche que le film est une franche réussite, esthétique, narrative et émotionnelle. La chute est touchante, surprenante, et parfaitement réussie.

 

2e

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My week with Marilyn

http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/79/89/42/19537094.jpg Quel plaisir un peu tarte, un peu gnan-gnan, peut générer ce type de film ? Réponse : le genre de plaisir dont on se sent coupable, manipulé par l'art conventionnel mais si british de bien raconter une histoire. Comme dans Le discours d'un roi par exemple, ou dans We want sex equality. Si vous avez aimé ces deux films, vous adorerez My week with Marilyn.

 

Le pitch est assez simple : un jeune anglais raconte le tournage d'un film peu connu (Le prince et la danseuse) réunissant Marilyn Monroe et Laurence Olivier en Angleterre, et qu'il a pu suivre de très près.

 

Cela paraît un peu bancal, ou anecdotique, mais finalement se révèle être profondément dramatique (mais chuuuut, je ne peux pas en dire plus).

 

Si le film concède quelques longueurs, il reste diablement efficace, et Michelle Williams réussit une performance exceptionnelle, parvenant à ETRE Marilyn tout en ne lui ressemblant pas tant que ça physiquement. Le reste du casting est proche de la perfection, avec un Kenneth Branagh campant un Sir Laurence Olivier absolument imbuvable.

 

Plaisirs simples, vertige de replonger dans cet abyssal étang de noirceur qu'était Marilyn, interrogations éternelles sur le métier d'acteur : ommpfff, cela fait du bien, parfois, que quelqu'un vous raconte une belle histoire, dans le bon ordre et avec les bonnes images.

 

3e

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Perfect sense

http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/82/89/71/19830933.jpgImpression bizarre de revoir Contagion, avec tous ses défauts et aucune de ses (rares) qualités : un casting prestigieux et honteusement mal utilisé (ici Eva Green et Ewan McGregor), une incapacité à nous faire ressentir la réalité d'une pandémie, des scènes de rue complètement artificielles, un enchaînement de situations qui exclut tout suspense, une artificialité de chaque instant.

 

On ne s'intéresse donc pas l'ombre d'une minute à cette romance sur fond de fin du monde qui voit l'humanité perdre ses cinq sens.

 

Deux questions fondamentales m'ont donc taraudé l'esprit devant ce navet abyssal (dont les distributeurs, pour une fois inspirés, n'ont pas voulu) :

 

1 - dans quelle catégorie ranger le sens qui fait ressentir ce qui se passe à l'intérieur du corps ?

 

2 - qu'aurait donné le film si la perte des sens avait suivi un autre ordre (et mon esprit enfiévré d'imaginer les dizaines de possibilités) ?

 

Le réalisateur du film, David MacKenzie, est peu connu. Il est probable que cette situation perdure.

 

1e

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