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Christoblog

Amy

Un documentaire édifiant et très complet qui mêle : des archives très personnelles (vidéos de smartphones, films amateurs), des interviews, des photos, des messages téléphoniques, des écrits.

Visuellement le film est entraînant : bon montage, incrustations précises et complètes.  

D'un point de vue informatif on apprend beaucoup de choses et en particulier que cette fille avait un talent naturel absolument exceptionnel (voix, et écriture). On est sidéré de voir comment le milieu qui l'entourait l'a broyée : un père au mieux maladroit au pire profiteur, un tourneur esclavagiste, un petit ami auto-destructeur, des amis impuissants, les media qui organisent la curée, les humoristes qui cherchent la mise à mort.

Le film est souvent bouleversant, toujours intéressant, par exemple quand il montre comment une vie peut basculer pour une occasion manquée (une désintox plus précoce aurait peut-être tout changé) ou comment la vie sentimentale est parfois la première source d'inspiration des artistes.

Un témoignage majeur qui rend justice à Amy Winehouse, poètesse maudite, jeune fille brisée par l'ampleur du talent qu'elle abritait en elle.

 

2e 

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L'éveil d'Edoardo

L'éveil d'Edoardo est un gentil petit film italien du jeune cinéaste Duccio Chiarini, vite sorti en juin, et rapidement retiré des rares salles qui le projetaient.

C'est dommage, parce qu'il est la preuve même que pour un budget très modeste (150 000 euros) il est possible de réaliser un film sensible et intéressant.

Le sujet n'est pas d'une originalité folle : on suit les premiers émois sexuels et amoureux d'un jeune homme atteint de phimosis non traitée. Si le problème médical est bénin, on voit bien les soucis qu'il peut entraîner lors de premiers ébats sexuels. Plusieurs idées font mouche et apportent dans l'histoire de salutaires diversions (le poulpe !). 

Le ton trouvé par le jeune acteur (remarquable Matteo Creatini) est parfait, à mi-chemin entre indécision juvénile et volonté de s'affirmer. Toute la distribution est formidable et je ne peux que conseiller ce film délicat à ceux qui pourraient encore le voir.

 

2e 

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Une seconde mère

Relatif succès au box-office (dans la catégorie des films d'auteurs du Sud très peu vus), Une seconde mère est un film âpre et relativement amer.

Une femme de ménage (prétendument) intégrée dans sa famille d'employeurs doit accueillir sa fille temporairement. Cette dernière est moderne et n'accepte pas vraiment les relations maître / domestique que sa mère semble considérer comme naturelles.

La réalisatrice Anne Muylaert compose sur cette trame très sociale une mélodie plutôt désaccordée, mélange de comédie de moeurs, de critique de la société brésilienne et de portrait attendri d'une femme de caractère. 

Il y a de quoi être déconcerté par ce film à la fois aimable et désordonné, qui semble hésiter tout du long à être résolument caustique ou franchement optimiste. 

On pourra s'amuser à constater que son thème est très proche d'un récent film colombien ayant eu un certain succès d'estime : Gente de bien (domestiques, scènes de piscine, rapport de filiation). Ce dernier versait franchement dans le constat glacé alors qu'on est plutôt ici dans un entre-deux à mi-chemin entre télénovelas et Théorème.

Un film intéressant, mais complètement survendu par la presse : il n'est ni "euphorisant" (Marie-Claire), ni un "feel good movie lumineux" (Les inrocks), ni "une comédie jubilatoire" (Télérama).

Il est plutôt une fable grinçante.

 

 3e

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Comme un avion

Comme un avion marque le retour en forme de Bruno Podalydès.

La première partie du film, qui expose l'acteur-réalisateur en infographiste doux dingue, est particulièrement réussie. On est intrigué, puis séduit, par cet éternel enfant que fait rêver l'Aéropostale.

La figure légèrement inquiétante de Sandrine Kiberlain, trop bienveillante pour être honnête, rehausse l'étrangeté du film pour le porter vers des sommets de bizarrerie poétique.

Le film perd ensuite un peu en intensité quand notre ami passe à l'acte, les effets si légers du début devenant plus appuyés. Arditi en pêcheur psychopate, Vimala Pons en évidente aguicheuse, sont des clichés certes efficaces mais un peu téléphonés.

De cette seconde partie on retiendra principalement la sensualité épanouie d'Agnès Jaoui, remarquable en femme d'âge mûr jouant avec les post-it.

Un éloge de la fugue nécessaire et plaisant.

 

2e

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Tale of tales

Les pisse-froid un peu snobs écriront sûrement beaucoup de mal à propos du dernier film de Matteo Garrone : trop clinquant, trop international, trop beau...

Le spectateur lambda a par contre toutes les chances de se laisser émerveiller par ces trois histoires tout à fait étonnantes tirées du Pentamerone de Giambattista Basile, auteur italien du XVIIème. 

Il y a quelque chose de profondément enfantin dans le fait de découvrir pour la première fois des contes dont on ne connaît rien : on revit adulte des sensations éprouvées il y a bien longtemps.

On croisera ici une puce géante, un ogre, un monstre marin, deux jumeaux enfantés par la Bête, un roi obsédé par le sexe, une mère possessive et bien d'autres choses encore. 

Le film déroutera probablement le critique rompu aux charmes du cinéma d'auteur international. Ici tout brille, les mouvements de caméra sont savants et spectaculaires, les décors sont magnifiques, les scènes intrigantes. 

Le temps passant, chacune des trois histoires s'installe progressivement par le biais de séquences plutôt longues. Le film se densifie, et devient parfois jouissif par le biais de scènes sidérantes et de rebondissements vraiment inattendus.

Si les histoires sont indépendantes les unes des autres, elles s'entrecroisent par leur thème qu'on pourrait qualifier ainsi : "L'espoir de l'amour", chaque personnage cherchant son âme soeur, qu'elle soit irréelle, animale ou charnelle.

Une friandise pour adulte, sucrée, piquante et féministe.

 

 3e

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