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Christoblog

Articles avec #brad pitt

Bullet train

A force d'être noyé de Marvel et autres franchises, on oublie le plaisir simple de se plonger dans un film d'action qui ne prend pas son spectateur pour un idiot, et qui lui propose humour, action et surprises.

Au rayon de l'humour, Brad Pitt s'avère une fois de plus un acteur comique de premier plan. Tueur revenu de tout, fan de zen et citant régulièrement son psychothérapeute, il campe l'anti-héros blasé avec une bonhomie délicieuse. Il est parfaitement secondé par un casting haut de gamme, duquel émerge Brian Tyrel Henry, qu'on adore dans la série Atlanta, ici teint en blond, et qui livre une prestation irrésistible.

L'action se déroule entièrement dans un train et donne lieu à des scènes spectaculaires, tournées très efficacement dans un mode presque burlesque, plus proche de la BD ou de l'anime. Le final, complètement déjanté, constitue à lui seul un morceau de bravoure en matière d'effets spéciaux.

Le script quant à lui est profondément réjouissant, ménageant de nombreuses surprises et retournements de situation, et permettant à plusieurs personnages clés d'apparaître en milieu de film.

Bullet train est tiré d'un roman japonais, et le vernis japonisant de sa direction artistique (incrustations, décors, accessoires, choix des couleurs flashy) est très agréable.

Du divertissement pur, de très bonne qualité.    

 

2e

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Babylon

Babylon est comme un frigo rempli à ras bord.

Il ne faut donc pas chercher un repas équilibré ou délicat quand on va voir le dernier film de Damien Chazelle, mais plutôt un déversoir non maîtrisé de plats succulents, d'ingrédients plus ou moins frais, et enfin d'expérimentations culinaires osées.

Parmi ce que le film propose de meilleur, on peut citer sa première heure (un tournage apocalyptique, suivi d'une orgie chez un mogul du cinéma muet) qui est à la fois folle par son ampleur délirante et son rythme échevelé, mais aussi utile à l'intrigue en nous présentant in situ les six personnages principaux.

Parmi les ingrédients tirés du bac à légumes, il y a de tout : une excursion - un peu gratuite car peu reliée au reste du film - dans un souterrain lynchien qui sent un peu le fruit blet, des tics avariés que Chazelle devrait mettre à la poubelle (les gros plans sur les pavillons de trompette), des épices éparpillées au petit bonheur la chance (et hop un peu de cannelle façon Chantons sous la pluie, et zou du vomi pimenté façon Ruben Östlund). 

Au rayon des expérimentations ratées, je mettrais en avant le catastrophique dernier quart d'heure du film, mash-up horriblement prétentieux (mais naïvement attendrissant) mélangeant images de chefs-d'oeuvre du septième art (Godard, sors de ce corps) et immonde image WTF d'encres colorées se délayant dans un grand vide conceptuel.

Dans ce gloubi-boulga on peine à trouver du sens : s'il est indubitable qu'on parle ici du passage du muet au parlant, on cherchera en vain une profondeur psychologique dans l'évolution des personnages, une émotion dans les relations les liant les uns aux autres,  ou un approfondissement de thématiques qui l'auraient pourtant mérité (le temps qui passe, la place des Noirs dans les débuts du cinéma, les évolutions technologiques et économiques de ce Hollywood des origines, l'amour contrarié, l'instabilité psychologique).

Le miracle de Babylon est qu'on ne s'y ennuie pas vraiment : la boulimie de cinéma et de musique qu'il représente séduit autant qu'elle horripile, voire un peu plus en ce qui me concerne.

Damien Chazelle sur Christoblog : Whiplash - 2013 (****) / La la land - 2016 (****) / First man - 2018 (**) / The Eddy - 2020 (**)

 

2e

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Ad astra

Le nouveau James Gray commence comme se déroulait le précédent, le très beau The lost city of Z :  une narration douce et empathique, quelques morceaux de bravoure relativement peu spectaculaires, un personnage éthéré et neurasthénique, des péripéties assez inattendues.  

La partie de déroulant sur terre puis sur la lune est ainsi assez plaisante à regarder, même si les films d'auteurs se déroulant dans l'espace commencent un peu trop à se multiplier, et parfois à se ressembler (de Seul sur Mars à Gravity, en passant par High life et  First man, en attendant Proxima).

Arrivé sur mars, les choses se gâtent. Alors que les qualités de filmeur poétique de Gray s'exacerbent (les salles de repos, le lac), les défauts du Gray scénariste s'aggravent. On est de moins en moins intéressé par cette relation au père beaucoup trop simpliste, et le personnage de ce dernier s'avérera tristement quelconque. 

Dans toute la dernière partie, le producteur Brad Pitt regarde beaucoup trop James Gray en train de se regarder filmer son acteur Brad Pitt, et je me suis bien ennuyé. Le film sombre progressivement dans une sorte de panthéisme malickien assez détestable pour se finir de la pire des façons possibles.

C'est dommage car Ad astra commençait plutôt bien.

 

2e

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Once upon a time ... in Hollywood

A l'image de son titre affublé de points de suspension dubitatifs, ou de sa durée inutilement longue, le dernier film de Tarantino est un objet complexe, mauvais film réussi ou bon film qui se cherche.

Les raisons de ne pas apprécier le film sont nombreuses : ventre mou qui s'éternise, clichés qui se multiplient, facilités tarantiniennes trop facilement identifiables, et surtout cette façon de mêler un fait divers dramatique (l'assassinat de Sharon Tate par la bande de Charles Manson) à une fiction "rêvée".

Alors oui, le film sait être par éclat brillant, et même impressionnant dans sa construction décomplexée (on imagine la tête des producteurs à la lecture du script), mais il ne parvient pas au final à être totalement convaincant.

Pour ma part j'ai pourtant (après une délibération avec une partie de moi-même) été globalement séduit par cette proposition de cinéma totale qui mixe nostalgie hollywoodienne, plaisir de faire du cinéma scène par scène, jubilation de perdre le spectateur dans un entrelacs de narrations parallèles et naïveté assumée.

Le jeu de Brad Pitt et de Leonardo di Caprio est littéralement époustouflant et contribue grandement à l'intérêt du film, qu'on peine toutefois à conseiller tellement il est bancalement attachant.

 

3e

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World war Z

http://fr.web.img6.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/pictures/210/087/21008783_20130528113635491.jpgAnnoncé comme l’un des blockbusters les plus réussis de l’été, World war Z s’avère être un divertissement tout juste acceptable.

La première partie du film est plaisante : la réalisation de Marc Forster est vive et l’impression d’immersion assez réussie. Le générique de début, à base d’extraits de journaux télévisés, donne un ton anxiogène au récit, qui se maintient pratiquement jusqu’au bout du film. Brad Pitt joue sobrement un agent fédéral qui a décroché des opérations de terrain mais doit y replonger, pour que sa famille soit protégée des zombies.

Ces derniers sont convaincants. Leur vitesse « de reproduction » est supersonique (il faut 11 secondes pour faire d’un vivant infecté un zombie) et cette contamination express donne des scènes absolument prenantes. Le film évite avec goût les effets résolument gore, pour se concentrer sur les tensions psychologiques et le suspense. Le passage en Israël est proprement stupéfiant, convoquant au passage une série de références historiques troublantes.

L’intrigue est suffisamment maline pour que notre intelligence ne se sente pas vraiment insultée… jusqu’à la dernière partie du film. Alors que World war Z avait jusqu’alors évité les écueils classiques de ce genre de film (sensiblerie, invraisemblance manifeste), il multiplie les erreurs lors de la séquence se déroulant dans un centre de recherche gallois. Au programme des bêtises : un message d’amour à sa famille griffonné sur un carton et placé devant une caméra de surveillance, une injection réalisée en dépit du bon sens (il pourrait demander conseil à l’interphone !) et un placement de produit en faveur de Pepsi absolument scandaleux.

Vous ne vendrez pas votre âme de cinéphile en allant voir World war Z, mais pour prendre du plaisir à la vision du film vous devez apprécier un minimum nos amis les morts-vivants.

Zombies sur Christoblog : Shaun of the dead / The walking dead

 

2e

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L'étrange histoire de Benjamin Button

Rarement un film m'aura inspiré des sentiments aussi partagés que celui-ci, pour finalement aboutir à une opinion résolument positive.

L'histoire est limpide bien qu'invraisemblable : un homme nait vieux et rajeunit au fil du temps.

A partir de cette trame ténue et fragile tirée d'une très courte nouvelle de FS Fitzgerald (25 pages) David Fincher tire un film fleuve de 2h44.

Ce qui est de remarquable et étrange dans le film est le rapport qu'il entretient aux temps : temps de la projection, long, pas ennuyeux, confortable comme de vieilles pantoufles, temps de la narration, 80 ans, à l'envers, ou à l'endroit suivant le point de vue, ou symétrique, ou même parallèle si on considère l'idée géniale d'installer le jeune vieux dans une maison de retraite, temps de l'appropriation, car les sentiments qu'inspirent le film ne sont pas les mêmes pendant la projection, en en sortant, et le lendemain.

Cette faculté exceptionnelle qu'à David Fincher de rendre sensible la fine trame du temps m'avait enthousiasmé dans Zodiac, son meilleur film à mon avis. Ici, elle est dévoilée avec moins de finesse, plus d'emphase. Mais probablement est-elle susceptible de rencontrer un plus large public.

Quant à la réalisation, d'une curieuse façon, elle résiste à l'analyse : elle est volontairement "old school" par moment (les coups de foudre, l'horloge) et à d'autres (le bateau, quelques paysages, une vision des docks, les scènes avec le pygmée...) on se demande si son aspect vieillot est assumé ou pas.

J'ai détesté le non-jeu de Brad Pitt sur le moment, puis à la réflexion je me dis qu'il était difficile de jouer le personnage autrement. Et puis toutes les manipulations numériques en "motion capture" peuvent expliquer le manque d'expressivité de l'acteur (ou de ce qu'il en reste).

Cate Blanchett m'a par contre émerveillé sur ses premiers plans (elle est d'une vivacité incroyable), puis m'a énervé quand elle "allume" Pitt dans une des scènes les plus lourde du film, puis m'a semblé exceptionnellement émouvante dans la dernière partie du film, où la mélancolie le dispute au vertige (voir Brad Pitt plus JEUNE qu'il n'est est encore plus troublant que de le voir plus vieux).

En somme, le film tiraille le spectateur entre des sentiments contradictoires, des sensations étranges, comme un grand fleuve boueux dont les tourbillons sont à la fois nettement dessinés et totalement incompréhensibles.

 

3e

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Burn after reading

Brad Pitt. StudioCanalLes Coen ne sont jamais aussi bons que dans leurs films dits "mineurs".

Lorsqu'il veulent faire sérieux comme dans Barton Fink ou No country for old men , leur style s'alourdit et leur narration s'égare.

Burn after reading renoue avec la tradition burlesco-recherchée initiée par le mythique Arizona Junior. Les Coen retrouve ce rythme enjoué où ils excellent. Leur direction d'acteurs est parfaite.

Je craignais que Clooney en fasse trop : j'avais raison, mais ce n'est pas si désagréable. Brad Pitt est incroyable de stupidité. John Malkovitch excellent en aboyeur enervé. Tous les seconds rôles ont des textes ciselés.

Le scénario est bien enlevé, certes parfois un peu prévisible, et avec quelques temps morts, mais dans l'ensemble intéressant. Il y a dans ce film une certaine tradition du "léger, mais pas tant que ça si on y regarde à deux fois" qui fait l'honneur de la comédie américaine de Lubitsch à Allen en passant par Capra.

Derrière les situations comiques se devine une charge assez vive contre la CIA. Les scènes à Langley sont parfaites dans le genre, les agents étant ridiculisés avec un sérieux parfait et jouissif. "Qu'avons nous appris ?" dit à la fin le responsable de la CIA, et on a envie d'ajouter "après le 11 septembre...".

La morale du film est résolument noire, les travers de la nature humaine (sexuels et amoureux en particulier) y sont crument dénudés.

Tout cela fait de Burn after reading un divertissement tout à fait recommandable.

 

2e

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