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Articles avec #geraldine pailhas

Jeune et jolie

Au premier jour du festival de Cannes 2013, la jeune Marine Vacth fit sensation sur la Croisette. Inconnue jusqu'alors, son physique de mannequin (elle est l'est l'égérie du parfum Parisienne, d'Yves Saint-Laurent), associée à son rôle sulfureux, enflamma l'imagination des festivaliers. Il faut dire qu'en début de Festival, toute étincelle suffit à provoquer un incendie tellement le peuple cannois est disposé à l'inflammabilité (et peu aux amabilités).

Plus tard dans la semaine, de vraies actrices (Adèle Exarchopoulos et Léa Seydoux, par exemple) ont renvoyé avec justesse Marine Vacth au rayon des starlettes insignifiantes, mais c'est une autre histoire.

Je m'étends un peu sur le sujet de Marine Vacth, parce que je n'ai pas grand-chose à dire sur le film par ailleurs, qui est assez faible, Ozon étant visiblement tellement fasciné par son actrice qu'il en oublie de filmer. Le pitch du film est intrigant : montrer sans pathos et sans jugement comment une jeune fille de 17 ans est amenée à ce prostituer sans raison et sans vice. Le problème, c'est qu'il fait partie de cette catégorie de films qui s'arrêtent où leur pitch finit. Le programme est donc suivi sans imagination. Isabelle fait des passes. Elle en fait de plus en plus. On ne comprend pas exactement pourquoi. Elle ne voit pas le mal. Point.

Filmé par Haneke, cela aurait pu être malsain. Filmé par Ozon, c'est insignifiant. Il faut un cinéaste d'une autre trempe pour filmer le vide, l'absence de motivations. Le mauvais goût du réalisateur ne colle pas du tout à la tonalité de l'histoire, et certaines scènes (quand son beau-père se laisse draguer par exemple, où quand elle dit au psy à propos du tarif de la séance "C'est pas cher") suscitent des ricanements dans le public.

Marine Vacth n'est pas très bonne actrice à mon goût, mais il faut dire que les autres personnages sont encore pires. Toute la distribution (à l'exception peut-être de Géraldine Pailhas) est à jeter, ma prime à Frédéric Pierrot, pitoyable. Le film, sous ses dehors pseudo-naturalistes un peu gauches, est donc peu intéressant, peu profond, peu plausible. Un exploit à signaler : rendre Charlotte Rampling ridicule dans une absurde dernière scène. La chair n'est même pas triste dans Jeune et jolie, elle est absente.

 

1e

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