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Christoblog

Bonne mère

On pourra sûrement trouver beaucoup de défauts au deuxième film de Hafsia Herzi : un synopsis élastique, une direction d'acteurs qui se résume à une approche documentariste (la plupart ne sont pas des acteurs professionnels), une sorte de candeur dans la mise en scène.

Autant de travers qui pourront se retourner comme un gant : Bonne mère brille par son portrait sensible d'une mère courage qui fait tenir debout sa famille désertée par les hommes, et par le tableau sans concession et naturaliste qu'il dresse des quartiers nord de Marseille.

Quelque soit le coté où l'on penche, il est désormais certain que Hafsia Herzi, après un premier long-métrage sensible et sensuel, dépose ici la marque d'une réalisatrice à la forte personnalité.

Hafsia Herzi sur Christoblog : Tu mérites un amour - 2019 (**)  

 

2e

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Kaamelott - Premier volet

Très difficile de porter un jugement objectif sur ce film quand on a été fan de la série il y a dix ans.

D'un côté, la satisfaction de retrouver le style Astier est profondément réconfortant : les répliques qui font mouche, l'absurdité congénitale, le casting incroyable. C'est comme enfiler de vieilles pantoufles.

De l'autre, je suis perplexe quant à l'assemblage qui est tenté ici : l'humour cheap et absurde des premières saisons coexiste avec le spleen dépressif des dernières, alors que le passage sur grand écran permet d'ajouter une composante Games of Thrones dans les décors et les costumes (sans que cela fonctionne parfaitement, il faut l'avouer). Astier se permet aussi de virer au romantique et au flash-back roman-photo.

L'impression générale est donc plutôt celle d'un patchwork qui pourra être considéré comme indigeste ou attendrissant suivant l'humeur et le degré d'affection qu'on porte à la saga.

Globalement, et malgré quelques excellentes choses (Chabat incroyable et Sting très convaincant), je pense que le film paraîtra très imparfait, y compris techniquement, à celui qui n'a jamais vu un épisode de Kaamelott.

 

2e

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Bergman Island

Je ne sais pas trop quoi penser de ce nouveau film de Mia Hansen-Love, pas désagréable, mais qui respire l'entre-soi chichiteux. Malgré ses qualités (bonne photo, bons acteurs, mise en scène correcte), c'est le sujet du film qui ne me semble pas mériter l'honneur d'un long-métrage.

Un vieux réalisateur en couple avec une jeune : classique. Ils discutent, échangent des idées de films, lisent leurs notes tout en parlant de Bergman, dont il occupent la maison sur l'île de Fårö, où ils sont en résidence. 

L'idée de scénario de la réalisatrice se transforme sous nos yeux en film dans le film, puis en tournage de film dans le film. Même lieux, sujet différent, mais tout aussi anecdotique : tout cela est peu intéressant, et sent le film "meta" à plein nez, bourré de référence et d'allusions pour initiés.

Tout est donc fin et maîtrisé, sans provoquer chez moi un véritable intérêt, si ce n'est celui de découvrir les jolis paysages de l'île, et le culte de Bergman qui y règne.

 

2e

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Benedetta

Benedetta présente l'immense avantage de pouvoir faire l'objet d'une lecture à une multitude de niveaux.

Commençons par le film qui a choqué une partie des critiques : le nanar grossier où ça chie, ça pète, ça se fout des godes entre les jambes, ça zigouille, ça tranche des têtes, ça balance des répliques visiblement destinées à faire rire le spectateur et choquer le bourgeois. Celui-ci est amusant. 

Il y a aussi le film férocement blasphématoire, qui encule Dieu, ou pour être plus précis, pénètre la nonne profondément, puisque le godemichet en bois est taillé dans une statue de la Vierge. Commençant où le film précédent se termine (la grossièreté), il se termine dans des sphères bien plus politiques : utilisation des miracles, cupidité à tous les étages, absence de croyance véritable.

Il y a au passage un joli film de reconstitution historique, même si on est loin la somptuosité de La reine Margot. Verhoeven prouve tout de même ici qu'il n'a pas son pareil pour retourner un genre (le film en costume) comme un gant.

Il y a aussi un thriller psychologique dans Benedetta : qui gagnera à la fin, qui manipule qui, et jusqu'à quel point ? Qui est avec qui, finalement ? Les miracles sont-ils tous bidonnés ? Le nonce vaincra-t-il au final ?

Et enfin, il y a la façon dont Verhoeven fouille les recoins de l'âme humaine, un film aux confins de la métaphysique et de la sexualité : que croire ? qui croire ? que sentir ? comment jouir ?

Tous ces films se mêlent harmonieusement grâce à un sens du rythme exceptionnel et à des acteurs et actrices au sommet de leur forme. Virginie Efira, Charlotte Rampling, Olivier Rabourdin et Lambert Wilson sont excellents.   

J'ai beaucoup aimé ce film, qui pour moi représente un véritable tour de force.

 

3e

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Onoda

Quel film extraordinaire que ce Onoda ! Je crois n'avoir jamais vu de film français aussi ambitieux de toute ma vie.

C'est tout le grand cinéma américain du nouvel Hollywood qu'il faudrait convoquer ici, pour le comparer au souffle, à l'ampleur narrative de ce deuxième film d'Arthur Harari. On pense bien bien sûr au cinéma de Cimino, mais qui serait ici dans une tonalité mineure : une sorte de Voyage au bout de l'enfer intime et introspectif.

Le film est parfait sur tous les plans, sans aucune exception. L'image est d'une beauté irréelle, la photographie sublimant tous les plans, baignant les scènes dans une lumière souvent grisâtre, à la fois précise et réaliste. Les acteurs sont incroyables, le sentiment d'immersion absolu. Le découpage du film, habilement structuré autour de plusieurs flashbacks imbriqués, réduit les 2h47 du film à un clignement d'oeil. 

Une odyssée au long cours, de l'émotion, de la poésie, de la réflexion : Onoda, c'est du cinéma d'auteur XXL, en parfaite résonance avec le monde actuel (on comprend parfaitement comment peut naître une théorie du complot). Il est pour moi inexplicable que le film n'ait pas été en compétition au Festival de Cannes 2021, à la place de films comme La fracture, Haut et fort ou Tout s'est bien passé.

Arthur Harari sur Christoblog : Diamant noir - 2016 (**)

 

4e

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Titane

Titane est une oeuvre complète, qui possède sa propre logique et propose un monde homogène qui n'est pas le nôtre.

Si l'on accepte ces présupposés (ce que l'on fait sans problème si on voit un Fellini, un Anderson ou un Carax) et qu'on se laisse porter par la proposition, le second film de Julia Decourneau est enivrant de maîtrise.

Tout y est en effet admirablement fait : l'interprétation hors norme des deux interprètes principaux, la mise en scène virtuose (quelle scène d'ouverture, quel talent pour filmer les scènes d'incendie ou de danse !), la direction artistique irréprochable (musique et bande-son remarquables, photographie et décors magnifiques, effets spéciaux confondants).  

Les thématiques abordées ne sont pas foncièrement originales. Certains critiques évoquent le cinéma de Cronenberg, alors que la ressemblance n'est que superficielle à mon sens. C'est en réalité toute l'histoire de la littérature et du cinéma qu'il faudrait convoquer, en commençant par la mythologie : assassinat du père, désir de maternité et de paternité, quête d'un foyer, expression du mal-être existentiel à travers la violence, dissolution de la limite entre humain et non humain, confusion des genres, naissance de l'amour, primauté du corps sur l'esprit (et inversement), etc. L'intérêt de Titane ne repose donc pas sur les sujets abordés, ni sur l'histoire racontée, mais dans la façon dont Julia Ducourneau parvient à dissoudre tous ces thèmes dans un creuset intime et sensuel, qui lui est très personnel.

Que l'élan vital du film vous transperce ou pas conditionne donc la façon dont vous réceptionnerez Titane :   dans le premier cas vous entrerez de plain-pied dans un monde sidérant où la trivialité côtoie le sublime, dans le second vous ne comprendrez probablement pas pourquoi le film a obtenu la Palme d'Or.

Julia Ducourneau sur Christoblog : Grave - 2016 (****)

 

4e

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Journal de Cannes 2021

 

17 juillet

Dernier jour sur la Croisette. C'est le moment des ultimes rattrapages. A 10 heures, nouveau rendez-vous avec Apichatpong Weerasethakul, pour le seul film en compétition que je n'ai pas encore vu. Memoria (3/5), tourné en Colombie, est un Weerasethakul relativement abordable et toujours magnifiquement filmé. En plus, vous pouvez dormir une minute sur deux sans rien rater. Dans la foulée, j'ai vu et détesté le nouveau Gaspar Noé, Vortex (1/5). Noé filme la vieillesse et la fin de vie sans imagination, et avec une certaine complaisance. Il est bien meilleur quand il filme l'exubérance des corps et la folie des dérapages incontrôlés. Son film est pesant sans être dérangeant. 

Pour la première fois depuis que je fréquente Cannes, je peux entrer dans la salle pour la cérémonie de clôture. La cérémonie est barrée, Spike Lee étant complètement à l'ouest. Sans télé, on ne comprend pas toujours ce qui se passe (il n'y a aucune traduction en direct), mais la salle est en ébullition et réagit au peu de ce qu'elle comprend : par exemple quand Kuosmanen déclare son admiration pour Farhadi et que les deux s'étreignent. Une cérémonie bordélique, humaine, et concluant parfaitement cette semaine de retrouvailles avec le cinéma. Pour finir, mon 41ème film à Cannes (record de 2018 égalé) sera OSS 117, Alerte rouge en Afrique noire (2/5), qui se laisse regarder sans trop de déplaisir, même si l'épisode est inférieur aux précédents.

C'est fini, à l'année prochaine !

16 juillet

Journée spéciale aujourd'hui où j'ai enchaîné les cinq séances consécutives au Grand Théâtre Lumière. Haut et court (2/5) de Nabil Ayouch est un film sympa et quasi-documentaire sur le rap comme voie d'émancipation dans une banlieue de Casablanca. Un peu superficiel, mais agréable. France (4/5) ne ressemble à rien de ce que Bruno Dumont a fait jusqu'à aujourd'hui et c'est sûrement son film le plus accessible. Oeuvre étrange et très stimulante intellectuellement, qui peut se regarder au troisième degré, France en désarçonnera plus d'un. Un des tous meilleurs rôles de Léa Seydoux.

Nitram (3/5), de l'australien Justin Kurzel, est le portrait abrupt et oppressant d'un jeune mal adapté à son milieu et sa famille. Le film est puissant et révèle un acteur très spécial : Caleb Landry Jones. Enfin, le nouveau Joachim Lafosse, Les intranquilles (3/5) est un beau film sur le trouble bipolaire. Il bénéficie de la très solide interprétation de Damien Bonnard et Leïla Bekhti, tous deux excellents. Pour terminer cette longue journée, quel plaisir de retrouver dans la salle Lumière l'immense acteur Song Kang-Ho, deux ans après son triomphe dans Parasite. Emergency declaration (2/5) est un film catastrophe coréen très convenu, trop long et pas passionnant, mais ce n'est pas grave, c'est la dernière séance "officielle" du Festival en attendant la clôture demain, et quelques séances de rattrapage en ce qui me concerne dans la matinée.

 

15 juillet

Début de journée en compétition avec L'histoire de ma femme (1/5) de la hongroise Ildiko Enyedi. On ne retrouve pas du tout ici la concision rêveuse qui faisait le prix de son film précédent, Corps et âme, Ours d'or à Berlin. Le traitement de cette histoire d'amour compliquée au début du XXième siècle est laborieux, et la mise en scène très approximative, pour une durée beaucoup trop longue (2h40). Une déception que la présence de Léa Seydoux ne parvient pas à atténuer. Le nouveau Hong Sang-Soo, In front of your face (4/5) est exactement l'inverse du film précédent : 1h20 de minimalisme total, quelques plans fixes et, chose peu courante pour le coréen, beaucoup d'émotion lors d'une séquence mémorable. Un film qui marque peut-être un tournant dans la prolifique carrière de Hong Sang-Soo.

Enfin accueil très enthousiaste de la salle Debussy pour le nouveau film d'animation de Mamoru Hosoda, Belle (5/5) qui ravira tous les amateurs du genre (14 minutes de standing ovation). Pour peu que vous soyez friand de l'esthétique des anime et intéressé par le sujet des réseaux sociaux virtuels, le film est une merveille. Je vous le conseille fortement si vous avez aimé les autres films de Hosoda : Summer wars, Les enfants loups, Le garçon et la bête ou Miraï, ma petite soeur.

14 juillet

Début de journée renversant avec Titane (5/5) de Julia Ducourneau, qui secoue un peu une compétition assez ronronnante. Ce film, comme Grave, est porté par un élan vital qui donne plaisir à voir et impose un univers très particulier, entre fantasmagorie et ancrage dans le réel. Les thématiques abordées ne sont pas originales, mais leur assemblage dans un creuset intime et sensuel est remarquable. Le deuxième film de Leyla Bouzid, Une histoire d'amour et de désir (4/5) est frais et attachant. Il nous permet de découvrir la poésie érotique arabe du XIIème siècle et renverse les rôles féminin / masculin avec une belle malice. Le film conclut la très belle sélection 2021 de la Semaine de la Critique.

Je reviens ensuite à la compétition. Red rocket (4/5), de Sean Baker, est une bulle de cinéma pop, sensuel et réaliste, servi par un acteur hors du commun, Simon Rex, qui est en réalité le véritable sujet du film. Après cette série de trois bons films, grosse déception devant le nouveau Audiard, Les olympiades (2/5). Je n'ai pas vu grand-chose d'intéressant dans ses chassés-croisés amoureux et sexuels de trentenaires parisiens. Le scénario est bancal (assemblage de trois romans graphiques du même auteur américain, Adrian Tomine), les acteurs moyens, le propos insignifiant : seule la mise en scène est à remarquer, un peu. C'est donc plutôt raté, très loin du registre habituel d'Audiard.

13 juillet

La journée commence à Un certain regard avec un beau premier film, Mes frères et moi (4/5) de Yohan Manca. Un regard frais et profond sur une fratrie laissée à elle même dans une cité de Sète. On a l'impression d'avoir vu mille fois ce genre de choses, qui pourtant ici prennent un tour nouveau, attendrissant et réaliste, sur fond d'amour de l'opéra. Le film suivant à la Semaine est une sorte de performance. Feathers (3/5) de l'égyptien Omar El Zohairy, est une fable presque muette dans l'Egypte des plus défavorisés. Que se passe-t-il si un jour le mari est transformé en poulet par un magicien ? Bizarre, mais d'une grande beauté formelle : une sorte d'expressionnisme coloré et silencieux.

Retour au palais pour le reste de la journée, et des expériences plus classiques ! Un héros (5/5), d'Asghar Farhadi, marque le retour du maître dans son pays. Le film, farhadien en diable, brille par son scénario mathématique, qui comme d'habitude fouille les dilemmes moraux en multipliant les points de vue, et aussi par sa mise en scène toujours superbement intelligente. Se dessine aussi en creux un portrait de la société iranienne contemporaine. Pour finir, le nouveau Desplechin en salle Debussy, Tromperie (2/5). Léa Seydoux n'est pas là pour cause de Covid, mais Denis Podalydès, si. Le film est un parfait croisement de l'univers du cinéaste nordiste et de celui de Philip Roth. C'est parfois intéressant, mais souvent anecdotique et ennuyeux. Les acteurs et actrices assez bons, ce qui sauve le film, inutilement verbeux, de la catastrophe. Pas un grand Desplechin.

12 juillet

Ce matin premier contact avec le nouveau complexe Cineum de Cannes La Bocca qui permet de voir à coup sûr la compétition en rattrapage. Drive my car (5/5) de Ryusuke Hamaguchi s'impose pour moi comme le meilleur film en compétition à ce jour. Les 3 heures semblent durer 1H30 : c'est beau, profond, ample. Tout ce qu'on a pu voir auparavant semble lourd et pesant à côté de miracle de sensibilité. Le cinéma d'Hamaguchi (Senses, Asako 1&2) culmine ici à son point le plus haut : Palme d'or en vue en ce qui me concerne, et la Saab 900 turbo rouge en passe de devenir mythique.

Fin de journée au GTL avec deux montées des marches. La fièvre de Petrov (2/5) de Kiril Serebrennikov est un film où règne le trop-plein : trop d'intentions, trop d'effets, trop de dialogues, trop de tout. On peine à comprendre ce qu'on voit, et je n'ai jamais compris quel était le sujet du film. La mise en scène du réalisateur de Leto est toujours aussi brillante, mais tourne à vide. The French dispatch (2/5) de Wes Anderson m'a laissé lui aussi complètement froid. Pas d'émotion dans ce film ou Anderson ressasse mécaniquement ses recettes au service de trois histoires dans lesquelles aucune émotion ne circule. La montée des marches est cependant homérique : Bill Muray, Adrien Brody, Tilda Swinton, Benicio Del Toro, Owen Wilson, Jarvis Cocker, Alexandre Desplat, Mathieu Amalric, Lyna Khoudri, Thimothée Chalamet, et beaucoup d'autres.

 

11 juillet

Journée entièrement consacrée à la compétition dans le Grand Théâtre Lumière. Le nouveau Sean Penn, Flag day (1/5,) est un peu moins mauvais que son dernier film présenté à Cannes (The last face), réputé comme le film ayant obtenu le plus mauvais accueil critique de ces dix dernières années, mais cela reste vulgaire, emphatique, sirupeux, mal conçu et mal réalisé. Compartiment N°6 (5/5) du finlandais Juho Kusmanen, est l’exact opposé du Sean Penn : un projet modeste, cohérent stylistiquement et réalisé avec les tripes. Le dépaysement dans le train Moscou Moursmank est total, et l’âme russe y est parfaitement décrite. J’ai beaucoup aimé cette histoire simple, mais pas simplette. J'aimerais que le film figure au palmarès.

En soirée, deux montées des marches avec noeud papillon, les premières de cette année. Quel plaisir de se retrouver sur la même rangée que Nanni Moretti ! Son nouveau film, Tre piani (3/5) est un film de scénario plutôt qu'un film d'acteur ou de mise en scène. On pourra peut-être le trouver un peu froid. Trois histoires différentes s’entremêlent, de qualité différentes, fouillant sur une dizaine d’années les dilemmes de la conscience humaine. Bergman Island (2/5) de Mia Hansen-Løve, vu dans la foulée, ne m'a pas convaincu : synopsis meta (film dans le film, Bergman partout), entre-soi chichiteux, mise en scène a minima. Intérêts du film : se faire une idée du culte dont Bergman fait l'objet et  découvrir les jolis paysages de l’île de Fårö.

 

10 juillet

Une bonne journée qui commence avec Benedetta (4/5) de Paul Verhoeven. La bande annonce me faisait un peu peur, mais heureusement le film est bien plus complexe que ce que le teaser laissait penser. Les niveaux de lecture du film sont nombreux et s'imbriquent les uns dans les autres de façon très stimulante. Si on accepte une certaine démesure (comme dans Annette, finalement) le plaisir est grand. Je poursuis avec la compétition : La fracture (3/5), de Catherine Corsini, est le tableau saisissant d'une nuit à l'hôpital pendant les manifestations des gilets jaunes. Le film vaut principalement par son aspect documentaire, et par la performance de Valeria Bruni-Tedeschi en bourgeoise lesbienne hors de contrôle. Je prédis un succès public au film.

A Un certain regard, qui s'avère cette année la section la plus intéressante, je fais une nouvelle découverte : le très bon Et il y eut un matin (4/5), de l'israélien Eran Korilin (La visite de la fanfare). Le film raconte la mésaventure d'un arabe de Jérusalem bloqué dans le village de ses parents par des évènements imprévus : c'est drôle, émouvant, interpellant. Le type de cinéma qu'on vient chercher à Cannes, qui donne des nouvelles du monde tout en divertissant. Pour finir, séance plaisir avec le nouveau Samuel Benchetrit, Cette musique ne joue pour personne (3/5), pour moi le meilleur film de son auteur. Une comédie décalée avec rassemblé dans la salle Debussy un casting sympa : JoeyStarr, Vanessa Paradis, Bruno Podalydès, Ramzy Bedia, Gustave Kervern.

 

9 juillet

Bon début de journée à la Quinzaine avec le troisième volet que Jonas Carpignano consacre à sa ville de Calabre, Gioia Tauro. A Chiara (4/5) est une vraie réussite, une fois de plus d'un réalisme saisissant, tournée uniquement avec des acteurs non professionnels. L'actrice principale est remarquable dans le rôle d'une jeune fille de 15 ans qui découvre que son père est un mafieux. Je continue à la Quinzaine et je suis très déçu par La colline où les lionnes rugissent (1/5) de Luana Bajrami, actrice française d'origine kosovar qu'on voit beaucoup en ce moment au cinéma (elle était la servante dans Portrait de la jeune fille en feu). Peu d'intérêt dans ce portrait foutraque et déjà vu de trois jeunes filles engluées dans une adolescence sans avenir, au fond d'un trou paumé. Le fait que le film se déroule au Kosovo n'apporte rien.

Retour à la compétition avec le nouveau Joachim Trier, Julie (en 12 chapitres) (3/5), film sur une trentenaire irrésolue, qui se veut à la fois amusant (il l'est fugitivement) et dramatique (cela n'a pas marché pour moi). C'est en tout cas assez bien fait, et c'est le meilleur film de Trier depuis Oslo, 31 août. L'actrice, Renate Reinsve est très bien (prix d'interprétation en vue ?). Enfin pour terminer la journée, je tente un peu par hasard Mothering sunday (1/5) d'Eva Husson. Son dernier film, présenté en compétition (Les filles du soleil) s'était bien fait descendre, et ce sera probablement le cas de celui-ci aussi, d'une nullité affligeante. C'est académique, boursouflé, une sorte de Downton Abbey cheap. Ni Olivia Colman, ni Colin Firth, d'ailleurs absents tous deux de la projection, n'évitent le naufrage. Josh O'Connor, l'acteur principal, le prince Charles aux grandes oreilles de The crown, est lui présent dans un magnifique costume rose.

 

8 juillet

Le dernier Ozon pour commencer la journée. Tout s'est bien passé (2/5), n'est pas un cru extraordinaire. Le film aborde la fin de vie assistée sous un angle un peu particulier, qui colle très bien au cinéma de Ozon : celui d'un vieillard gay dont le choix emmerde sa famille. Les dialogues semblent écrits sur un coin de table, le scénario ne ressemble à rien et les personnages sont stéréotypés. Sophie Marceau, égérie de la maturité rayonnante, sauve le film.

J'enchaîne (au pif) à la salle Debussy pour Great freedom (5/5) de l'autrichien Sebastian Meise, qui raconte la vie d'un homosexuel allemand de 1945 à 1969, à travers ses expériences carcérales. Le film est prenant, intéressant, et l'acteur fétiche de Petzold, Franz Rogowski, irradie la pellicule. Retour ensuite à la compétition avec le maître tchadien, Mahamat-Saleh Haroun. Lingui, les liens sacrés (2/5) est comme d'habitude une splendeur visuelle, mais est moins prenant que les films précédents du cinéastes (Grigris, Un homme qui crie). Il est même assez ennuyeux par la faute d'un scénario paresseux.

Enfin, bonne surprise à la Semaine de la critique, avec la projection du premier long-métrage de Sandrine Kiberlain, Une jeune fille qui va bien (4/5). Le film est gracieux et profond à la fois, sur un sujet casse-gueule (l'optimisme et la joie de vivre d'une jeune fille juive dans la France des années 40). Les acteurs sont extraordinairement bien dirigés : la jeune Rebecca Mader bien sûr, mais aussi Anthony Bajon et India Hair. Sandrine Kiberlain est émue aux larmes. Tiens, Benjamin Lavernhe est dans la salle, accompagnant ses potes de la Comédie Française qui jouent dans le film.

 

7 juillet

Juste arrivé, première montée des marches pour le quatrième film de Nadav Lapid, Ours d'or à Berlin pour Synonymes. Le genou d'Ahed (3/5) interpelle d'abord par son formalisme : on pourra trouver que les afféteries de mise en scène rendent le cinéma de Lapid un peu froid et distancié. C'est le cas d'une bonne partie de la critique. Mais tout à coup le propos prend un tour très différent et le film se transforme en thriller psychologique et en brûlot anti-gouvernement israélien incendiaire. 

L'ouverture d'Un certain regard me réserve mon premier vrai coup de coeur du Festival. Onoda (5/5) est une fresque d'une ampleur incroyable qui raconte la destinée d'un soldat japonais qui poursuivit la seconde guerre mondiale isolé sur une île des Philippines jusqu'en 1973. J'ai rarement vu un film français aussi ambitieux. Pour tout dire, le film est quasiment parfait, je ne vois rien à lui reprocher, il excelle dans tous les domaines pendant 2h40. Arthur Harari (Diamant noir) a tout d'un (très) grand. Pour finir, séance spéciale : Jane par Charlotte (2/5) avec la mère et la fille évidemment présentes. Le film ravira les fans (on a droit à une visite privée de la maison de Gainsbourg, rue de Verneuil), séduira éventuellement grâce à la spontanéité candide de Birkin qui fait souvent mouche et laissera indifférents les autres, dont je fais partie. On ne peut pas dire que Charlotte Gainsbourg montre d'immenses qualités de documentariste dans ce premier film, consacré à sa mère.

 

6 juillet

Comme pour les deux éditions précédentes, mon Festival commence loin de Cannes, cette fois-ci à Lille.

On ne pouvait rêver mieux comme film d'ouverture : Annette (4/5) de Leos Carax, après plus d'un an de privation de salles, invoque toute la magie du cinéma pour ouvrir cette 74ème édition. Le film est complètement dingue, ose tout, et réussit beaucoup de choses. Comme au temps de Méliès, on croit tout ce qu'on voit, même les artifices les plus grossiers. Il y a de la magie dans ce cinéma-là, même si, en ce qui me concerne, l'émotion n'a pas été vraiment au rendez-vous. Adam Driver se pose comme un premier concurrent sérieux pour le prix d'interprétation masculine. Et demain : la Croisette.

 

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Annette

Annette frappe d'abord par sa virtuosité. Carax, dans la première demi-heure de son sixième film, montre tout ce dont il est capable : une caméra dont les mouvements semblent divins, une direction d'acteur au cordeau, un scénario et un montage dignes d'un rêve éveillé.

Le film est beau, étonnant, ne ressemble à rien de ce qu'on a déjà vu (à moins d'imaginer un croisement de Demy et Lynch). On est scotché à son siège. 

A partir de l'apparition d'Annette, puis de la scène sur le bateau, la magie a pour moi un peu moins fonctionné. Même si le film continue à étonner, je suis resté un peu extérieur à son propos et je n'ai pas ressenti d'émotions, peut-être par la faute d'un scénario qui m'a paru un poil rigide, bridant l'imagination débordante de Carax.

Restent de beaux moments (comme la scène finale de la prison) et une interprétation hors du commun de Marion Cotillard et Adam Driver, tous deux très bons. Le film est une déclaration d'amour à la magie du cinéma.

Suivez la suite de mes aventures cannoises ici : Journal de Cannes 2021

 

3e

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Je voulais me cacher

Histoire édifiante du peintre attardé mental Antonio Ligabue, ce film italien, d'une facture très classique, est servi par l'interprétation incroyable de son acteur principal, Elio Germano, qui fournit une interprétation saisissante.

A travers ses expressions de visage, ses cris, ses regards, les positions de son corps, il parvient parfaitement à restituer à la fois les problème psychologiques du personnage, mais aussi ses sentiments, sa fierté, sa proximité avec les animaux, sa volonté de vivre.

Une autre des qualités du film, c'est sa façon de magnifier les paysages de la plaine du Po, jusqu'au plan final, splendide. La direction artistique est impressionnante.

La construction de Je voulais me cacher, un peu alambiquée au début, s'assagit progressivement, sans que son apparent classicisme ne nuise à son expressivité. Le réalisateur Giorgio Diritti parvient à faire ressentir la pulsion de peindre comme rarement on l'a vu au cinéma.

Je recommande chaudement ce film aux amateurs d'art brut, et aux autres aussi. 

 

3e

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Irma

Ce premier film brésilien de Vinicius Lopes et Luciana Mazeto se situe dans la continuité de ceux de Kleber Mendonça Filho (Les bruits de Recife, Aquarius, Bacurau), Juliana Rojas et Marco Dutra (Les bonnes manières), qui réinventent un nouveau cinéma dans leur pays, profondément marqué par le cinéma d'auteur européen.

Ainsi avons-nous ici tous les tics du cinéma "de festival" : progression lente, moyens pauvres, idées de réalisation injectées dans l'histoire au petit bonheur la chance, parti-pris parfois horripilants (la caméra qui sautille perpétuellement dans la première scène du bus), projet global légèrement fumeux.

Il s'agit de suivre deux jeunes filles en route vers le Sud du pays alors que leur mère est décédée d'une grave maladie. Pour corser le récit, il faut préciser que la fin du monde approche peut-être, puisqu'un météorite menace, et que des femmes se promènent toutes nues dans les bus et les rues, du fait de la fin du monde. 

Les deux jeunes filles retrouvent leur père qui les a abandonnées, subissent les affres du passage à l'âge adulte pour la plus grande, et effleurent dans leur road trip immobile une bonne dizaine de thématiques d'égale importance, de la préhistoire jusqu'à la condition de la femme dans le Brésil contemporain, en passant par la toute-puissance magique de Dame Nature.

Le film est inégal, globalement plutôt ennuyeux, mais tellement sincère qu'on répugne à en dire vraiment du mal. Je conclurai en disant d'une façon positive qu'il comprend une scène magnifique : la plus petite des deux soeurs revit en rêve la séparation de ses parents par le truchement d'une télénovela diffusée dans la pièce où elle dort. C'est splendide. 

A noter que film a eu les honneurs d'une projection à la Berlinale 2020. A conseiller aux aventuriers, amateurs de cinéma sud-américain. 

 

2e

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En route pour le Festival de Cannes 2021

Du 6 au 17 juillet 2021, vous pourrez suivre le Festival de Cannes en direct sur Christoblog, avec un résumé tous les soirs de mes aventures sur la Croisette, à suivre en lisant Mon journal de Cannes.

Pour mes avis immédiats à la sortie de chaque projection, vous pouvez me suivre sur Facebook ou Twitter, comme plus de 800 fidèles. Vous pouvez aussi vous abonner à la newsletter de Christoblog, là, à droite de l'article, en inscrivant votre adresse mail dans la case "Saisissez votre email ici". 

Spike Lee est cette année le Président du jury. Il sera entouré, entre autres, par le génial Song Kang-Ho (acteur de Parasite), Tahar Rahim, Kleber Mendonça Filho et Mélanie Laurent. Andrea Arnold dirigera le jury d'Un certain regard. 

Si vous allez à Cannes pour la première fois, ces articles pourraient vous intéresser :

 

Mon avis sur les différentes sélections : 

Compétition

Cette année, la compétition est pléthorique (24 films, du jamais vu) et d'un niveau incroyablement élevé et homogène. Pour la première fois depuis 10 ans, j'ai vu au moins un film de tous les réalisateurs(trices) en compétition. On peut distinguer ceux qui ont déjà eu une Palme d'Or (Moretti, Audiard, Weerasethakul), ceux qui auraient pu en avoir une (Carax, Dumont, Verhoeven, Farhadi, Anderson, Haroun), ceux qui n'en auront peut-être jamais (Ozon, Penn, Corsini, Lafosse, Ayouch, Hansen-Love), les jeunes pousses qui en auront probablement une un jour (Hamaguchi, Serebrennikov, Lapid). J'attends pour ma part impatiemment les films de la hongroise Ildiko Enyedi (dont j'ai beaucoup aimé Corps et âme, Lion d'or à Berlin), Saul Baker (Florida Project), Julie Ducourneau (Grave), Juho Kosmanen (à qui on doit le très curieux Olli Maki)  et Joachim Trier (Oslo 31 août). Une seule erreur de casting sur le papier : la sélection du tâcheron australien Kurzel.

Cannes Premières

Les années précédentes, les "refoulés" de la compétition se retrouvaient à Un certain regard, ou à la Quinzaine. Cette année, Thierry Frémaux leur offre une nouvelle section, dans la salle Debussy, habituellement réservée à Un certain regard. On retrouvera ici un casting dont Venise ou Berlin se délecteraient : Gaspar Noé, Mathieu Amalric, Arnaud Desplechin, Andrea Arnold, Kornel Mundruczo, Oliver Stone, Eva Husson, Marco Bellochio et Hong Sang-Soo. Incroyable !

Un certain regard

Cette sélection se recentre sur son objectif initial : faire découvrir des oeuvres originales et exigeante. Peu de noms connus par conséquent. Le film d'ouverture, Onoda, d'Arthur Harrari (Diamant noir) est très attendu. On croisera tout de même dans cette section la délicieuse Hafsia Herzi, ainsi que l'intéressant réalisateur turc Kaplanoglu, à qui on doit le beau Miel.

Sélection officielle

Dans le cadre des séances spéciales et autres projections inclassables, on trouve du cinéma d'auteur (Losnitza, Noémie Merlant, Karim Aïnouz), du fun (Fast and furious 9, la comédie musicale décalée des frères Larrieu, Tralala, un documentaire sur le Velvet Underground signé Todd Haynes, OSS 117 Alerte rouge en Afrique noire en clôture) et un film qui pourrait être dans toutes les sélections, Where is Ann Franck d'Ari Folman, seul film d'animation de l'officielle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Quinzaine des réalisateurs

Paolo Moretti renouvelle totalement le casting de la Quinzaine, habituée à ronronner sur des noms récurrents et/ou sur les recalés de l'officielle. Cette année, cap sur l'aventure. Pas de grands noms, mais des réalisateurs que j'apprécie : l'anglaise Clio Barnard (dont j'avais beaucoup aimé le film Le géant égoïste) et le génial Jonas Carpignano, dont j'ai adoré A ciambra. On croisera aussi à la Quinzaine Emmanuel Carrère avec Juliette Binoche, Radu Muntean et Miguel Gomes (dont je n'attends personnellement plus grand-chose).

Semaine de la critique

Pour sa dernière sélection, Charles Tesson propose une sélection intrigante et obscure (par exemple un film égyptien dans lequel un père de famille se transforme en .... poulet) et des séances spéciales glamour, s'offrant Gérard Depardieu, Sandrine Kiberlain en tant que réalisatrice, et Adèle Exarchopoulos (dans le très attendu Rien à foutre de Julie Lecoustre et Emmanuel Marre).

ACID

Dans la petite dernière des sélections cannoises, peu de noms connus. J'aimerais voir Vedette, de Claudine Bories et Patrice Chagnard dont le premier rôle est ... une vache.

A bientôt en direct de Cannes !

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Ibrahim

Samir Guesmi signe ici un joli premier film, sans emphase, toujours juste. 

Ibrahim explore avec délicatesse les affres de l'adolescence confrontée aux difficultés de la vie :  la culpabilité, les mauvais choix, les premiers émois. 

La mise en scène et le découpage du film est à la fois tendue et douce. Les acteurs y sont tous formidables : on retrouve avec plaisir la bande de Solveig Anspach (Samir Guesmi, Philippe Rebbot, Florence Loiret-Caille pour une courte apparition) et on constate que Luana Bajrami confirme son statut d'excellente actrice.

Une franche réussite, pas férocement originale, mais qui imprime la marque d'un réalisateur sensible.

 

2e

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Teddy

Teddy apporte d'une façon indiscutable une nouvelle preuve qu'un cinéma de genre à la française est en train d'émerger de façon durable.

Le premier film de la fratrie Boukherma mêle avec beaucoup de bonheur plusieurs registres. Au début du film, on pense être dans une chronique un peu azimutée de France profonde. On pense immédiatement au P'tit quinquin de Dumont : personnages plus ou moins cinglés, photographie pétante, mise en scène moqueuse.

Mais le film se teinte rapidement d'une coloration gentiment mais sûrement gore, comme le faisait Grave dans un genre un peu différent. Le sujet de Teddy devient alors le changement du corps au moment du passage de l'adolescence à l'âge adulte.

Et puis tout à coup, Teddy s'impose comme le récit d'une humiliation sociale et de la vengeance qu'elle implique, avant de se résoudre dans un final plutôt dramatique, parfaitement calibré.

Le résultat est délectable, magnifiquement servi par l'abattage sidérant d'Anthony Bajon, qui confirme de film en film son talent si singulier.

Une réussite indiscutable.

 

3e

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Les 2 Alfred

Cela faisait longtemps que je n'avais pas ri de si bon coeur au cinéma.

Bruno Podalydès propose ici une comédie, qui certes se moque gentiment de l'air du temps (le tout numérique, les extrémités du management "cool" qui ne l'est pas du tout) mais qui parvient surtout à redynamiser un style quasiment disparu des écrans français : la comédie burlesque.

C'est dans cette veine que Les 2 Alfred atteint des sommets de drôlerie (la voiture automatique, le combat de drone, les drones qui s'échouent partout), alors que son aspect comédie sentimentale et sociale est de facture plus classique.

Les acteurs sont tous excellents, et il faut reconnaître que le couple des deux frères atteint un degré de complicité ahurie exceptionnelle. Sandrine Kiberlain prouve une nouvelle fois son talent comique et tous les seconds rôles sont amusants.

Je recommande chaudement ce film drôle et enlevé, qui parvient à faire rire sans être méchant : une sorte d'exploit.

 

3e

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