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Christoblog

L'oeuvre sans auteur (parties 1 et 2)

Difficile pour moi de parler de L'oeuvre sans auteur sans penser très fort à l'artiste qui a inspiré le film, Gerhard Richter, mais s'en est désolidarisé au final. 

Même s'il ne s'agit pas du tout d'une biographie, l'ombre du génial allemand plane sur le film du début à (surtout) la fin, lors de laquelle la technique picturale initiale du peintre est exposé dans les détails.

Alors oui, le film de Von Donnersmarck a des semelles de plomb, voire de béton. Il n'y a guère de finesse dans cette oeuvre aux allures de téléfilm à rallonge, curieusement distribué en France en deux parties, alors que sa longueur finale (3h09) et comparable à celle de So long, my son, présent en même temps dans les salles. 

L'intrigue frôle avec le grotesque, et pourtant j'ai été captivé par le caractère à la fois feuilletonesque et enthousiaste du film. Ce n'est certes pas du grand cinéma, mais l'intensité que les acteurs mettent dans l'interprétation associée au souffle historique qui balaie le film finissent par entraîner la curiosité et par moment l'adhésion.

Paula Beer (remarquée dans Frantz de Ozon) et Tom Shilling (révélé par Oh boy) sont tous les deux plutôt convaincant, comme le vétéran Sebastian Koch.

L'oeuvre sans auteur intéressera les amateurs d'art contemporain comme les aficionados de fresques romanesques historiques. Un plaisir coupable de milieu d'été.

 

2e

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So long, my son

L'idée de regarder pendant plus de trois heures une fresque chinoise en plein d'été peut inquiéter. Pourtant il faut vraiment conseiller ce beau film ample, à la fois majestueux et intime.

La structure narrative de So long, my son est d'abord un modèle du genre : elle paraît d'abord complexe (de par les innombrables allers-retours temporels), avant de se résoudre magiquement dans la deuxième partie, puis de se sublimer dans le dernier quart d'heure, magnifique.

Le très beau scénario est parfaitement servi par une mise en scène d'une élégance rare (il y a un peu de Jia Zhang-ke chez Wang Xiaoshuai), une photographie splendide et une très solide interprétation des acteurs principaux.

Le film se déroule sur plusieurs décennies, mêlant un drame intime complexe à la trame générale de l'évolution de la société chinoise (souvenirs de la révolution culturelle, introduction de l'économie de marché, politique de l'enfant unique) : cela donne à So long, my son une densité remarquable, qui en fait sans nul doute un des films les plus remarquables de l'année.

 

4e

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Concours Haut perchés : gagnez 2x2 places

A l'occasion de la sortie en salle de Haut perchés le 21 août, je vous propose de gagner 2 x 2 invitations valables partout en France.

Pour ce faire :

- répondez à la question suivante : quel est le précédent film des réalisateurs ? 
- joignez votre adresse postale
- envoyez moi le tout par ici avant le 20 août 20 h.
 

Un tirage au sort départagera les gagnants. Vous recevrez ensuite les invitations, envoyées directement par le distributeur.

NB : un des deux lots sera attribué par tirage au sort à un participant ayant aimé ma page FB ou mon compte Twitter ou s'étant abonné à la Newsletter du blog (n'oubliez pas pour participer à ce tirage au sort spécial de me donner votre pseudo dans votre réponse, pour que je fasse le lien)

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Give me liberty

Rarement un film m'aura autant fait rire et pleurer à la fois.

Il y a dans ce premier long-métrage américain du russe Kirill Mikhanovsky une énergie démesurée, une rudesse extrême mêlée à une tendresse animale, typiquement slave. 

Si le début très misérabiliste peut laisser dubitatif, le film prend rapidement son envol pour nous entraîner dans un toboggan émotionnel qui semble sans fin : les péripéties les plus étranges vont s'enchaîner dans la journée du pauvre ambulancier Vic. Elles seront tour à tour amusantes, choquantes, violentes ou décalées.

Le montage très nerveux et l'interprétation hors norme d'un casting en grande partie non professionnel donne au film une vitalité extraordinaire, une pulsation inhabituelle. Le mélange de blues américain et d'âme russe produit un résultat souvent irrésistible, parfois un peu confus, mais d'un force émotionnelle inhabituelle.

Give me liberty comprend plusieurs scènes d'anthologie que le spectateur n'oubliera pas de si tôt : les obsèques au cimetierre, le repas de la famille noire, le récital chez la mère, l'histoire du canapé, le poulet du grand-père ou les chansons à l'accordéon.

Un beau film roboratif et hilarant, regorgeant d'amour. A ne pas rater.

 

3e

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Yesterday

L'idée qui fonde Yesterday (un monde dans lequel tout le monde a oublié les Beatles, sauf quelques personnes) est amusante, même si elle rappelle un peu trop celle de Jean-Philippe (une France dans laquelle seul Fabrice Luchini sait que Johnny Hallyday a existé).

Le film de Danny Boyle peine pourtant a nous intéresser : il s'avère être finalement une comédie romantique un peu mièvre, indigne du scénariste Richard Curtis (Coup de foudre à Notting Hill, Quatre mariages et un enterrement).

Yesterday n'exploite que faiblement le potentiel immense que la musique des Beatles offrait au film : la faute probablement à une mise en scène peu inspirée, à l'interprétation complètement atone du médiocre Himesh Patel, à une série de gags pas drôles et à une accumulation de poncifs. Il n'y a guère que la prestation décalée d'Ed Sheeran pour donner par instant au film le second degré qui lui manque cruellement.

Ce qui aurait pu être une ode nostalgique au génie des Fab Four ne s'avère être qu'une acceptable bleuette estivale.

Danny Boyle sur Christoblog : Trainspotting - 1996 (***) / Slumdog millionnaire - 2008 (***) / 127 heures - 2010 (*) / T2 Trainspotting - 2017 (**)

 

2e

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