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Christoblog

Marie Antoinette

Kirsten Dunst. Sony Pictures EntertainmentSofia Coppola ne s'embarrasse pas de psychologie, ni de politique et encore moins de sociologie.

Ce qui l'intéresse, c'est un regard "à plat", dans lequel peut s'exprimer la sensualité brute (des êtres, de la nature, de la lumière, voire du temps qui passe) et aussi ses propres goûts (en matière de musique par exemple).

Dans Virgin Suicide ou Lost in Translation, ses parti-pris collaient finalement assez bien au(x) sujet(s). Incommunicabilité, autisme, suicide inexplicable, barrière de la langue et de la culture : tous ces éléments s'harmonisaient très bien avec la mise en scène distancée et esthétisante de Sofia Coppola.

Dans Marie Antoinette, le récit n'arrive pas à décoller, et quand on connait la biographie écrite par Antonia Fraser dont le film est tiré, c'est bien dommage. La vie de la reine a été en effet d'une complexité incroyable, d'une tristesse infinie, et l'évolution de la petite autrichienne tout au long de sa vie est un sujet dramatique de première importance.

Que le film ne traite que la période versaillaise et occulte toute la descente aux enfers (les Tuileries, la fuite à Varennes, la Conciergerie, l'horrible façon dont les enfants seront traités, la mort de Louis XVI, le procès, sa propre mort), c'est bien sûr un choix de Sofia Coppola, mais quel dommage de se priver de cette dimension qui fait tout le sel du personnage historique. Du coup, le projet, dont on comprend vite qu'il vise surtout à restituer la futilité de l'époque en multipliant les nuances de roses et les recettes de gâteau à la fraise, devient un peu vain.

La performance de Kirsten Durst est tout de même éblouissante, elle est assez proche de la Marie Antoinette qu'on a en tête après les 600 pages du livre de Fraser. Jason Schwartzman, impayable dans le récent A bord du Darjeeling limited, est assez convaincant dans le rôle d'un Louis à la fois digne et dépassé par les évènements.

Tous les autres personnages ne sont malheureusement qu'esquissés, Fersen en particulier est assez raté.
Le film n'échappe pas à une certaine miévrerie (la rêverie à propos de Fersen sur le champ de bataille...). Il peut également procurer certains moments de grâce.

 

2e

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Wonderful town

Anchalee Saisoontorn. Memento FilmsAlors, autant le dire tout de suite, je ne suis pas très objectif quant à ce film thailandais puisque j'étais il y a quelques semaines à quelques kilomètres du lieu de tournage (en vrai).

En plus cela fait plus d'un mois que je n'étais pas retourné dans la salle obscure...
Wonderful town est un film d'ambiance, avec la lenteur qui en est l'apanage, sans l'acuité de Kiarostami, sans la sensualité de Wong Kar Wai.

Mais pour un premier film, c'est quand même pas mal du tout.

Aditya Assarat se révèle être un cinéaste particulièrement habile dans la façon de filmer les architectures (intérieures et extérieures) ainsi que les paysages, ici, magnifiques entre mer et montagne. Sa direction d'acteurs semble un peu plus flottante et malheureusement son scénario peine un petit peu à tenir la distance d'un long métrage.

Ceci dit, le film reste une expérience sensorielle et intellectuelle stimulante.

L'ombre de la tragédie y règne en maîtresse et la fin, qu'on ne peut dévoiler sans gâter le plaisir du spectateur, est un aboutissement signifiant à l'ensemble du film, tourné tout entier dans l'ombre portée du tsunami. Prometteur. 

 

2e

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Trilogie Jason Bourne

Affiche teaser américaine. Universal Pictures La première fois que j'ai vu le premier Jason Bourne sur ma télé, je me rappelle être parti me coucher à la moitié du film. Je garde un souvenir sombre et désagréable de cette première expérience.

Aujourd'hui, après avoir acheté le coffret de la trilogie en DVD et regardé 2 fois (oui, 2 x) ce premier opus, je dois revoir mon jugement. Car La mémoire dans la peau (The Bourne Identity) premier film de la trilogie paru en 2002 a très bien vieilli.

Des premières scènes sur le bateau, réalistes et nauséeuses à souhaits (qualificatifs qui vaudront peu ou prou pour les 3 films), aux péripéties bourguignonnes, le film est assez intéressant par son ton sec et sans affects : l'actrice (Franka Potente) par exemple, n'est vraiment pas glamour, et c'est tant mieux !

L'aspect mal dégrossi de Matt Damon, sorte d'ado mal dans son corps, un peu comme Spiderman, et qui se découvre lui-même tout au long du film est plutôt bien vu. Les tueurs qui arrivent d'un peu partout sont pas mal aussi, surtout en tenant compte du fait que le dernier ne tue pas celui que l'on croit.

En ce temps là (déjà 6 ans) il n'y avait guère que certaines séries américaines (24 h chrono) qui pouvaient s'aligner sur l'aspect par moment très réaliste du film.

Dans le deuxième opus, la séquence initiale qui se passe à Goa est à la fois prometteuse (très bien rythmée) et décevante (elle sombre dans le mélo que le premier volet avait su éviter). La suite est très bonne, la réalisation de Paul Greengrass accentuant l'aspect semi-documentaire de l'aventure, notamment en filmant agréablement les transports en commun. L'atmosphère très Europe de l'Est est bien rendue et le scénario se tient. The Bourne Supremacy ne démérite donc pas, même si j'ai une légère préférence pour le tout premier de la série.

Enfin, The Bourne Ultimatum, ou La vengeance dans la peau, le dernier film de la trilogie, plutôt bien accueilli par la critique, m'a paru moins intéressant.Franka Potente et Matt Damon. United International Pictures (UIP)
 
D'abord, parce que pour la première fois, l'action se porte aux USA, ce qui donne à l'action forcément un air de déjà vu. Le scénario lui, s'"hollywoodise" si je puis dire, et s'éloigne de la sèche originalité du premier volet, dont on comprendra a posteriori que le thème (qu'on doit à l'écrivain Ludlum) ai pu enflammer l'imagination de Van Hamme pour lui donner l'idée initiale de la série BD XIII.

Meilleur que le deuxième, moins novateur que le premier, le troisième opus est toujours une classe au dessus de la production de films d'action américain moyen.
Matt Damon s'y affirme comme l'anti Tom Cruise ou l'anti Bond, héros fadasse et attachant d'une série haletante qui manie les codes du suspense urbain avec brio.

2e


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Bienvenue

Vous recherchez un article en particulier : Index des films  Index des séries
Ca n'a rien à voir avec le cinéma mais vous pouvez voir ici quelques photos de mon périple le long du Transsibérien, ça vous donnera un bol d'air frais !
Vous l'avez peut-être remarqué : la bannière du blog a évolué et c'est l'ami pierreAfeu qui en a conçu le graphisme. Vous aurez droit de temps à autre à quelques variantes de mon cru, toujours issues de l'original.


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Trois enterrements

Tommy Lee Jones et Barry Pepper. EuropaCorp DistributionJe délaisse les salles pour l'instant, car il n'y a rien de vraiment passionnant. Peut-être l'approche de Cannes qui freine les sorties.


En tout cas, cela me permet de visiter ma collection de DVD non vus. Et hier soir je me suis pris Trois Enterrements, le premier film de l'acteur Tommy Lee Jones, en pleine poire.

Que dire en premier ? Que ce film est exactement ce que No country for old man aurait pu être s'il n'était pas raté. (Bon, avec une entame comme ça, je ne vais pas avoir que des amis).

D'abord un scénario jouissif, très bien construit, dévoilant progressivement ses méandres. Une mise en scène subtile, mettant somptueusement, et simplement, car les deux ne sont pas incompatibles dans ce film, les paysages de la frontera. Une galerie d'acteurs étonnantes avec un Barry Pepper à baffer, tellement représentatif d'une certaine Amérique. Et puis surtout un ton, qui manque cruellement aux films américains récents et qui pouvait ne venir que d'un metteur en scène non professionnel.

Un ton sec et dépouillé fait de montage serré, voire "cut", d'ellipses narratives, de personnages dessinés - avec quelle justesse - par une seule réplique ou une seule expression.

Bref, que du bon et un grand moment de cinéma. Je ne mets que 3 étoiles de justesse car la toute fin fait un peu dans le pathos, mais j'attends avec impatience le deuxième film de Tommy Lee Jones, annoncé pour bientôt.

3e

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Charlie et la chocolaterie

A chaque fois qu'une nouvelle porte s'ouvre dans la chocolaterie magique de Willy Wonka, c'est tout un monde nouveau que nous pénétrons, un monde magique, crédible, qui n'a rien d'enfantin, mais qui est merveilleux, au sens premier du terme : qui suscite l'émerveillement, la sidération. 

Je suis souvent assez dur avec les cinéastes réputés (et que j'aime !) mais dans ce cas, je ne peux qu'avouer que la maestria de Tim Burton entre parfaitement en résonance avec l'histoire qu'il raconte. Que tout sonne juste. Que Johnny Depp est incroyable de naïveté et de détachement cruel.

Je ne sais pas ce qu'il y a de plus admirable dans le film. Les parties chantées des oompas-lumpas qui ponctuent chaque élimination d'enfant sont incroyables de dérision et d'énergie à la fois. La scène avec les écureuils est époustouflante (elle est pourrie de l'intérieur !).
Celle de la télévision est à la fois extrêmement émouvante (un jour viendra où ce type de téléportation sera possible, on le sent physiquement) et cinéphiliquement géniale (les hommages à Kubrick, Hitchcock, etc).

Les quatre grands-parents dans le même lit et la maison de guingois sont comme sortis d'un rêve, à la fois intensément familier et profondément étranges.

J'ai trouvé ce film génial, vous l'avez compris.
Parce qu'il place Tim Burton exactement où il doit être : à l'intersection parfaite de l'enfance (merveilleuse, douce, parfaitement méchante) et de l'art adulte (magique, caustique, visuellement parfait).

C'est du grand art.

 

4e 

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Le diable s'habille en Prada

Anne Hathaway et Meryl Streep. Twentieth Century Fox FranceOn mesure la qualité vraiment originale de Juno en voyant un archétype de la comédie américaine formatée comme Le diable s'habille en Prada.

Dans ce film tout est calculé pour plaire, et c'est ce qui ne me plait pas.

Anne Hathaway joue si bien la cruche que cela en devient ridicule, et surtout peu crédible : comment croire qu'une jeune femme qui ne connait rien à la mode et s'habille comme....vous et moi, se transforme du jour au lendemain en super woman qui porte de la haute couture comme un mannequin.

 

J'ose à peine parler de l'histoire d'amour avec le petit copain saucier (oui oui saucier, je ne l'invente pas, on se croirait dans ... Ratatouille) qui n'accepte pas le changement dans les horaires de travail et l'apparence de sa Dulcinée. Et l'aventure parisienne avec l'écrivain est d'un "cliché" à couper le souffle.

Le film aurait pu être une étude de moeurs subtile sur les drogués de boulot, et sur le milieu de la mode. Il n'est finalement qu'un présentoir vain et inutile qui encadre une belle prestation de Meryl Streep, impeccable, comme toujours.

 

1e

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