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Christoblog

Kinatay

http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/70/53/73/19102700.jpgKinatay signifie massacre en philippin.

Et c'est bien de cela dont il s'agit, du moins dans sa deuxième partie.

La première partie, elle, tournée en 35mm, montre assez classiquement des scènes de la vie quotidienne à Manille. Un jeune homme, étudiant en crimonologie, se marie.

Brillante Mendoza s'y montre un réalisateur assez classique, maniant les différents types de cadre avec une belle assurance. On s'ennuie tout de même un peu, et on ne comprend pas trop où le film va aller.

Puis tout à coup, alors que le héros se livre à un petit trafic sans conséquence, le film bascule vers tout autre chose. Le jeune homme (Coco Martin, acteur fétiche de Mendoza) est enrôlé contre son gré dans une expédition qui va aboutir à enlever une prostituée, la violer, la tuer, la démembrer et la décapiter. Cette partie nocturne, tournée elle en HD (et passant assez mal sur ma télé à vrai dire), est tournée dans l'esprit d'un temps réel. On suit les hésitations du jeune héros (s'échapper, mais comment ?), son incrédibilité révulsée, mais en même temps la crainte de mettre sa propre vie en danger.

Mendoza livre alors une mise en scène de haute volée (qui lui valu le prix du même nom à Cannes 2008), hypnotique, vacillante, absolument maîtrisée, bien qu'extrêmement sombre, au propre comme au figuré.

La plupart des horreurs ont lieu hors champ, alors qu'une partie des kidnappeurs mangent ou fument des cigarettes en discutant, ce qui contribue à rendre le film encore plus étrange. Même si la vision de Kinatay ne m'a pas été agréable, je dois reconnaître qu'il y a là de la graine de grand.

 

2e

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Les chevaux de Dieu

http://fr.web.img1.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/95/65/92/20459750.jpgIl est assez amusant de comparer Les chevaux de Dieu au récent film de Philippe Faucon, La désintégration, qui traitait du même sujet : comment en vient-on à être un martyr de l'Islam dans un attentat suicide ?

Autant le film de Faucon était intellectuel, presque désincarné dans une France froide et austère, autant celui de Nabil Ayouch, tourné au Maroc, est chaleureux, sensuel et romanesque.

On suit tout d'abord l'enfance d'une bande de gamins : Yachine et son frère Hamid, Nabil, Fouad, et quelques autres. L'aspect presque documentaire du tournage dans un bidonville de Casablanca, les péripéties dramatiques de cette période rendent le film tout à fait plaisant.

La montée en puissance de l'islamisme radical est ensuite analysé d'une manière exhaustive et passionnante. On retrouve évidemment les causes habituelles (mais ici subtilement incarnée) : sentiment d'entraide, révolte de classe, utilisation du sentiment d'injustice, glissement progressif du sentiment religieux vers une haine de l'autre, promesse d'un paradis inaccessible, etc.. Beaucoup plus palpitantes encore sont les pistes ouvertes par le film vers des explications plus osées et plus liées aux personnages du film : compétition fraternelle, frustations sexuelles (homo et hétéro).

La mise en scène est de qualité, élégante et énergique, et on se demande bien comment ce film exemplaire n'a pas fait plus parlé de lui.  A voir en urgence.

 

3e

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Die hard : belle journée pour mourir

http://fr.web.img2.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/89/27/21/20436728.jpgTristesse et consternation.

 

Tristesse parce que ce film est le symbole de la dégradation et de l'uniformisation du cinéma américain. Les premiers opus de Die hard, (1988, 1990, 1995) donnaient à voir en John McClane un anti-héros plutôt original, mauvais coucheur, alcoolique, mauvais mari et mauvais père. A la baguette on trouvait par deux fois un excellent réalisateur, John McTiernan, qui savait filmer l'action et le suspense avec une certaine classe.

 

Aujourd'hui, Bruce Willis ne vieillit pas, il est devenu un bon père de famille qui a envie de faire un gros calin à son fils, et les studios confient la réalisation à un tâcheron de seconde zone.

 

Le cinéma US fout le camp.

 

Consternation parce que voir autant de moyens produire aussi peu de résultats donne l'impression d'une gabegie éhontée. 132 voiture dézinguées de toutes les façon possibles, de gros camions qui défoncent tout, des décors improbables comme tirés des pires années Bond, des hélicoptères de toutes les formes, des armes de tous calibres qui pétaradent sans jamais toucher les héros, un festival de pyrotechnie, des cascades invraisemblables... et tout ça pour quoi ? Pour rien, tellement le film est une collection de clichés éculés, servie sur une nappe de décibels qui rend la projection comparables aux séances de torture à Guantanamo.

 

Pire que nul.

 

1e

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Syngué sabour - pierre de patience

http://fr.web.img1.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/93/80/62/20302906.JPGSyngué sabour est un bon film, le tout est de savoir à quel point.

D'abord, je craignais qu'Atiq Rahimi, écrivain adaptant son propre roman Prix Goncourt 2008, soit réalisateur comme moi je suis blogueur. Mais non, il est vraiment doué, et le film propose une mise en scène soignée, bien qu'un peu trop sage.

Ensuite j'attendais beaucoup de l'actrice Golshifteh Farahani, qui crevait l'écran dans le très bon film de Farhadi, A propos d'Elly, et là, je dois le dire, le film est un enchantement. Il repose entièrement sur elle, et elle arrive à être sublime tout du long, en tant qu'actrice bien sûr, mais aussi en tant que tableau vivant. Belle comme une Madonne.

Rappelons brièvement le propos : une femme parle à son mari qui est totalement paralysé avec une balle dans la nuque, sur fond de guerre, en Afghanistan. Progressivement elle arrive à lui dire de bien lourds secrets, notamment d'ordre sexuel. Quelques micros évènements viennent interrompre le monologue (ou plutôt le dialogue avec le silence comme aime à le dire Rahimi). Des allers-retours entre le domicile de l'héroïne, austère et dévasté, et celui de sa tante, chaleureux et sensuel, rythment le récit.

C'est superbement photographié, relativement bien monté, franchement prenant à certains moments, notamment dans quelques flash-backs bien amenés. Mais c'est aussi un peu (beaucoup) prévisible et parfois maladroit, surtout vers la fin. A certains moments le film présente des longueurs.

Syngué sabour amène à considérer la place de la femme dans l'islam sous un angle une fois de plus extrêmement préoccupant, quelques jours après Wadjda.

Bon, comme j'ai décidé d'être gentil en 2013, je pousse la troisième étoile au forceps, pour les beaux yeux de Golshifteh, et donc en totale contradiction avec l'exigence cinéphilique qui me caractérise habituellement.

 

3e

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Gazette de My own private festival by mymp

mopf2Le règlement complet, c'est par ici. La compétition regroupe les films suivants : The master / Django unchained / Dans la brume / Wadjda / Passion / Die Hard 5 / Spring breakers. Il est toujours temps pour vous inscrire.

C'est parti, mon kiki.

The master / PierreAfeu : plat, Chris : prétentieux, heavenlycreature : bizarre, Ffred : brillant, mymp : un rien figé, Bob Morane : beaucoup trop long,

Django unchained / mymp : jubilatoire, Chris : irrésistible, Ffred : du grand art, PierreAfeu : quelquefois d'une violence radicale, heavenlycreature : décevant, Bob Morane : glauque,

Dans la brume / Chris : lent, PierreAfeu : cinéma ultra-codifié, heavenlycreature : chiant, Ffred : austère, dur, âpre, froid, mymp : austère jusqu'à l'épuisement, Bob Morane : long et lent

Wadjda / PierreAfeu : intelligent, Chris : un bain de jouvence cinématographique, heavenlycreature : très gros coup de coeur, Ffred : les actrices sont formidables, mymp : conte gentillet, Bob Morane : magique

Passion / PierreAfeu : grisant, heavenlycreature : songe vénéneux, Ffred : grostesque, mymp : inégal, Chris : de l'extrême mauvais goût, Bob Morane : pour quoi faire ?

Spring Breakers / Bob Morane : glauque et malsain, Chris : un long clip, mymp : une coquille un peu vide, Ffred : du Araki soft, heavenlycreature : sombre, glauque, halluciné, PierreAfeu : trash et grostesque

 

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Passion

http://fr.web.img3.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/90/53/68/20212437.jpgPassion est ce genre de film qui essaye de se maintenir constamment sur le fil qui sépare le ridicule du spectaculaire. En ce sens il est très proche du giallo, et en particulier du cinéma de Dario Argento.

 

Première partie : jeu d'influence entre deux garces dans un milieu professionnel très codifié. C'est propre, mais déjà entâché de multiples insultes au bon goût (et même à un simple respect du réalisme narratif). Par exemple, pourquoi après deux minutes de film, les deux protagonistes éclatent de rire, après un seul verre d'alcool, comme si ce dernier contenait l'euphorisant le plus radical ? Cette partie m'a personnellement rappelé la série Damages, en infiniment moins bien. Reste tout de même au crédit du film l'interprétation nickel de la brune et de la blonde, Mulholland Drive es-tu là ?

 

Deuxième partie du film. De Palma perd son sang-froid et semble avoir abusé de la vodka givrée : le cadre est systématiquement de travers et l'éclairagiste semble avoir oublié une ampoule sur deux. Le film part complètement en vrille, alternant rêve dans le rêve qui semble être la réalité alors qu'il s'agit d'un rêve, et fin qui cache une sous-fin qui enchaîne sur une vraie fin, avant qu'un réveil brutal ne nous signifie que le rêve dont on croyait qu'il simulait la réalité était en fait une énième variation dans la trame narrative avant le rebondissement final qui cache lui-même une chute qui s'avère surprenante, si tant est qu'à ce point quelque chose puisse paraître surprenant.

 

Alors oui, devant une telle escalade dans les effets tapageurs, certains pourront s'extasier en prétextant que l'extrême mauvais goût, sur une sphère, ne sera pas loin de rejoindre le génie. Ce n'est pas mon cas.

 

1e

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Damsels in distress

http://fr.web.img1.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/89/08/77/20255904.jpgIl est très difficile de décrire l'expérience que représente la vision du dernier opus du trop rare Whit Stillman.

Voici plusieurs versions possibles.

Trois copines de fac emmenée par Violet (la formidable Greta Gerwig) accueillent les désespérés dans leur Centre de Prévention du Suicide, qui souvent se transforme en Suicide Center, car le panneau Prevention se casse la figure. Violet a des idées très originales : elle pense qu'il vaut mieux sortir avec des mecs moches et cons (car alors elle peut leur apporter quelque chose), elle adore être critiquée, elle ne semble jamais triste ni en colère.

Le film suit les amours de ce groupe qui accueille une petite nouvelle, Lily (jouée au naturel par Analeigh Tipton).

Deuxième version : Damsels in distress est un film dans lequel les odeurs corporelles des garçons jouent un rôle primordial. On y croise aussi un jeune homme très niais (Thor) qui apprend à nommer les couleurs (à la fin du film il exulte devant un arc-en-ciel), des étudiants en pédagogie qui se suicident en masse en sautant du deuxième étage d'un immeuble, un savon dont l'odeur suffit à changer l'humeur, une fête romaine, l'invention d'un nouveau style de danse, et bien d'autres choses bizarres. Le monde de Stillman est une féerie, il diffuse un sentiment de merveilleux et d'irréalité qui fait sonner le film comme une bulle de champagne. Mais attention, nous ne sommes pas non plus chez les Bisounours, le beau gosse Fred évoque à la fois Truffaut et les Cathares pour arriver à ses fins : sodomiser la jolie Lily.

Dernier point de vue possible : Damsels in distress est du Woddy Allen en mieux.  Les dialogues y sont ciselés et profond comme chez le Woody de la période Annie Hall. On finit par une scène de comédie musicale comme dans Tout le monde dit I love you, sur l'air de de Things are looking up, tiré de A damsel in distress de Fred Astaire. Greta Gerwig a joué dans To Rome with love, exactement comme d'autres actrices ont été débauchées par Allen après avoir joué chez Stillman (Chloë Sevigny dans Melinda et Melinda, Mira Sorvino dans Maudite Aphrodite). Jusqu'au lettrage du générique qui rappelle furieusement l'univers allenien.

Je conseille donc chaudement cet OVNI précieux et délicat, et pour soigner votre dépression je vous conseille de faire des claquettes ou de danser la Sambola. Si Thor le peut, alors vous le pouvez aussi.

 

3e

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Waad Mohammed surclasse Quvenzhané Wallis

 

Dans la série des matchs qui animent de temps en temps Christoblog, je vous propose aujourd'hui un duel de fillettes :

 

   6   Waad Mohammed (Wadjda)

vs

    2   Quvenzhané Wallis (Les bêtes du sud sauvage)

 

Comme d'habitude, laissez votre vote en commentaire et je fais les comptes. Fin des votes : 20 février, minuit. Je donnerai chaque jour de nouvelles informations sur les deux jeunes actrices.

 

http://l2.yimg.com/bt/api/res/1.2/rbWMZv_gyvWliU3F5gHcTQ--/YXBwaWQ9eW5ld3M7Zmk9aW5zZXQ7aD0zNDE7cT04NTt3PTUxMg--/http://media.zenfs.com/en-AE_XE/News/AFPMideastEN/photo_1346583083311-1-0.jpgWaad Mohammed : 12 ans. Waad n'est pas comédienne, et sa famille est très traditionnelle.Ce qu'en dit Haifa Al Mansour, la réalisatrice d'après le ciné d'Alain : "Toutes les filles que nous avions vues avant n'avaient pas ce truc en plus. Elles étaient trop douces, pas assez effrontées. Et soudain Waad est apparue, avec ses écouteurs sur les oreilles, portant un jean et des tatouages sur les mains. Je cherchais également une fille avec une jolie voix, capable de chanter avec sa mère, de mémoriser et psalmodier le Coran. Waad a une voix très mélodique et très douce"

 

 

 

 

http://thegrio.files.wordpress.com/2013/01/quvenzhane-wallis.jpg?w=650Quvenzhané Wallis : 9 ans. Benh Zeitlin déclare que Quvenzhané (QW) était assis sur ses genoux durant l'élaboration su scénario et corrigeait les dialogues en donnant son avis sur ce qui lui semblait naturel ou non.

La première partie de son prénom est la contraction des premières syllabes de ceux de ses parents, et sa mère a expliqué que zhané veut dire "fée" en swahili.

 

 

 

 

 

 

 

 

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Antiviral

http://fr.web.img1.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/90/22/10/20430720.jpgAntiviral est d'une beauté confondante. L'univers visuel qu'il propose est bluffant, enthousiasmant. Antiviral est un magnifique tableau, dont on regrette vite qu'il dure plus de 5 minutes.

 

Parce que malheureusement, Antiviral n'est pas un film. Il est l'idée d'un film.

 

Il est permis de penser que le rejeton Cronenberg (trop visiblement élevé au lait de son père) se soit follement amusé à composer son film comme une succession de scènes cultes, chacune d'entre elles ayant de moins en moins de rapport avec les autres au fur et à mesure que le film progresse.

 

D'ailleurs, la version montrée à Cannes 2012 a été complètement remontée pour la sortie en salle, et à la limite, on se dit en voyant le film que l'art du montage pourrait proposer 11000 versions d'Antiviral tellement son propos est sybillin et son style maniéré.

 

Le film est clippesque, et sa bande-annonce en ajoute dans le genre en masquant par ailleurs la véritable intrigue du film (il ne s'agit pas de ressembler aux stars comme le laisse penser la BA, mais de s'inoculer leurs maladies, ce qui est à la fois plus malsain, plus drôle mais moins vendeur).

 

Produit d'une beauté inouïe mais sans aucune suite dans les idées. Pas vraiment, pas encore, du cinéma.

 

2e

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50/50

http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/84/69/18/19753639.jpgLe film de Jonathan Levine est un miracle d'understatement (Understatement is a form of speech which contains an expression of less strength than what would be expected).

En effet, tout dans le sujet (un jeune apprend qu'il est atteint d'un cancer et entame une lourde chimio) est potentiellement tire-larme, et au final, rien ne l'est.

C'est bien le tour de force que réussit ce film. Notre cancéreux se fait larguer par sa copine infâme (mais ne va pas jusqu'à consommer avec sa thérapeute, bien qu'à l'évidence l'envie soit réciproque), sa mère est envahissante (mais pas tant que ça, et malgré un père en plein Alzheimer), et son pote et un gros lourdaud (Seth Rogen, étonamment modéré). Bref, c'est l'horreur, et pourtant non.

Tout sonne justement juste, si je puis me permettre l'allitération, dans ce film : c'est ce qui fait son charme. Joseph Gordon-Levitt ne surjoue à aucun moment, et tous les acteurs sont parfaits.

Le propos du film est finalement assez original (j'ai quelque difficulté à me remérorer une entreprise comparable), et si la musique est franchement un peu TROP envahissante, l'impression finale est nettement positive.

 

3e

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No

No est un film à l'esthétique très surprenante (format carré, image un peu sale façon Super 8). Une fois passé le moment de surprise que cause ce parti-pris osé, on entre pleinement dans le film, et au fil de son déroulement il faut reconnaître que l'aspect particulier de No contribue en partie à son charme.

Ceci étant dit, un aspect visuel "normal" assurerait sans nul doute une bien plus grande diffusion au film.

Le sujet de No est à la fois original et captivant : comment un jeune publicitaire innovant arrive à faire gagner le Non lors du référendum organisé par Pinochet sous la pression internationale, en 1988.

C'est vif, alerte, et, en matière de pub, passionant comme les meilleurs cas exposés dans Mad Men. Le film est littéralement porté par un Gael Garcia Bernal magnétique, par ailleurs coproducteur du film. On est tout du long pris par le suspense de la campagne (encore plus quand, comme moi, on ignore les circonstances de cet épisode historique). L'affrontement des deux camps par spots télévisés interposés est palpitant.

Le film suprend aussi agréablement par l'aspect réaliste de ces reconstitutions, en particulier de manifestation, et par la qualité d'interprétation de tous les seconds rôles.

Un beau moment de cinéma, un cinéaste (Pablo Larrain) à découvrir.

 

3e

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Tu honoreras ta mère et ta mère

http://fr.web.img3.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/95/44/85/20430806.jpgObjectivement, le dernier film de Brigitte Roüan n'est pas très bon. Foutraque, bancal, inégal, boboïsant sont autant d'adjectifs qui lui conviennent parfaitement.

 

Et pourtant, une fois n'est pas coutume, il me faut avouer que j'ai pris du plaisir à suivre les mésaventures gentillettes et estivales de cette tribu réunie autour d'une super-mama incarnée à la perfection par une Nicole Garcia survitaminée.

 

La matriarche aime certains de ces quatre fils plus que d'autres, mais elle est tout de même contente de les voir tous ensemble une fois par an. Chacun des quatre rejetons trimballe sa smala (femme, ex-femmes, et enfants de tous âges, de l'ado dépuceleur au bébé-objet), alors que la mère de la mère, une Emmanuelle Riva un peu plus en forme que dans Amour, joue les Cassandre d'opérette.

 

Chaque idée un peu loufoque de la réalisatrice (des visions kitsch de la mère dans l'esprit de ses fils, des pensées exprimées en voix off, des running gags un peu lourds, des rêves loufoques, la rencontre improbable du phallus et du pope incarné par Demis Roussos - ?!, les vocalises de l'irlandaise), chaque idée est donc potentiellement à la fois un affront au bon goût cinéphilique et parfois une parfaite réussite en terme de mobilisation des zygomatiques du spectateur, comme les réactions de la salle 4 du Katorza l'a prouvé ce dimanche après-midi pluvieux. De plus, la lumière grecque est un personnage à part entière du film, et Brigitte Roüan l'utilise à la perfection.

 

J'ai ri. Et ce n'est pas si mal.

 

2e

 

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Wadjda

Wadjda court le risque d'être réduit à son statut de "premier-film-saoudien-qui-plus-est-réalisé-par-une-femme".

Heureusement pour lui, il vaut plus que ça.

L'argument du film est simple, voire simpliste : une petite fille souhaite battre un copain à la course en vélo, et pour atteindre son but elle lorgne sur une magnifique bicyclette, évidemment inacessible pour de multiples raisons, dont la principale est qu'elle est une fille. On pense instantanément à une foule de référence haut de gamme, comme le néo-réalisme italien ou les premiers Kiarostami qui mettaient génialement en scène les enfants dans la cité. On a raison : Wadjda possède cette force intérieure qui lui confère un statut de conte universel.

Le mérite en revient évidemment à la jeune actrice Waad Mohammed, absolument craquante, bloc résolu de volonté pure au milieu d'un océan de conventions : "Faire du vélo empêche d'avoir des enfants", "Ne touchez pas le Coran si vous avez vos règles", "Ne laissez pas le Coran ouvert, le Diable crache dessus". La friction entre sa fraîcheur déterminée et les pesanteurs de la société traditionnelle saoudienne constitue le véritable carburant du film, qui fonctionne très bien sur cette base.

Le plus fort est que la réalisatrice Haifa El Mansour laisse filtrer sous le poids des conventions quelques sentiments purs (le père envers sa fille, la mère envers son mari) : le carcan craque aux entournures, et c'est dans ses fêlures que le film devient beau.

On est tout simplement conquis par l'efficacité du dispositif, tout en distinguant nettement les grosses ficelles que la réalisatrice manipule : tant pis, ou tant mieux, dans tous les cas le film est un véritable bain de jouvence cinématographique.

Coup de coeur.

 

4e 

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La fille de nulle part

http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/95/58/39/20458649.jpgFilm étonnant, porteur de beaucoup de promesses, puis s'écrasant sur la conscience du cinéphile comme une crotte d'oiseau sur un pare-brise de voiture, le dernier film du sulfureux Jean-Claude Brisseau est un épiphénomène critique classique. On s'extasie devant ce qui est original, parce que c'est original. Du coup le film a obtenu le Léopard d'or à Locarno.

 

La fille de nulle part a été tourné avec un budget dérisoire et les anecdotes de tournage ne manquent pas. Vous savez, celles qui font style fauché mais doué, du genre : "Le film a été tourné dans l'appartement de Brisseau" ou "Les travellings étaient réalisés avec une poussette". 

 

Le fait est que les limites techniques du film sont évidentes : prises de son catastrophiques à l'extérieur, effets surnaturels un peu bricolés. Mais le pire est sans nul doute le jeu de Brisseau en tant qu'acteur, qui est véritablement terrible : il récite son texte comme un élève de 5ème en apprentissage. Au début du film, on imagine que cela fait partie d'un dispositif qui viserait à inventer une sorte de croisement entre les dialogues de Mouret et le style Ruiz, mais cela s'estompe rapidement pour devenir simplement énervant. 

 

Quant au fond du film, il intrigue au début : une jeune fille SDF entre dans la vie d'un professeur de maths veuf à la retraite, qui est en train décrire un livre sur les croyances. L'arrivée de la jeune fille s'accompagne de phénomènes surnaturels que le vieil homme refuse de considérer comme tels. Malheureusement, les élucubrations métaphysiques de Brisseau révèlent petit à petit leur inconsistance, et le scénario part progressivement en quenouille pour échouer lamentablement dans les pires poncifs.

 

Bien essayé, mais raté.

 

2e

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Les revenants

http://fr.web.img3.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/92/60/65/20371193.jpgComment construire la série qui cartonne et réalise le meilleur score d'audience de Canal + dans le domaine ?

C'est simple, prenez :

10 % de Twin Peaks

Une ambiance glauque et froide. Des décors de petite ville de province désertée, où chaque bâtiment administratif, chaque supermarché, paraîtra surnaturel. Des intérieurs lambdas, des pavillons de banlieue qui suintent l'étrange à force de normalité

10 % de casting hype

Un réalisateur jeune, beau et blond (Fabrice Gobert) qui reste sur un beau succès d'estime (Simon Werner a disparu). Des valeurs sûres du cinéma qui attirent la ménagère de 40 ans : Anne Consigny, Frédéric Pierrot. Des acteurs doués et confirmés : Clotilde Hesme et Grégory Gadebois (déjà réunis dans le beau Angèle et Tony). La fine fleur du jeune cinéma français : Samir Guesmi, Guillaume Gouix, Céline Sallette.

70 % de Lost

Principe de base : faire en sorte que chaque épisode apporte plus de questions que de réponses. Ne jamais répondre aux questions qu'on pose avant la saison 2 ou 3, ou mieux, ne jamais y répondre. Multiplier les axes de mystère (zombies, eau qui baisse, chiottes déréglées, coupures de courant, suicides d'animaux, plaies béantes, résurrection, l'amour dans tout ça, les distorsions d'espace-temps, la fécondation zombie-vivant). Faire des flash-backs qui donnent l'impression d'avancer, mais finalement non. Mettre du sexe. Mais pas trop. Faire de la psychologie dans les moments perdus.

10 % de Walking dead

Quand même, c'est une série de zombies. Oui, je sais, il n'apparaissent qu'à la fin, mais il marchent comme des zombies, ne parlent pas (comme des zombies), se réunissent dans la forêt, marchent d'une façon mécanique en étant séparés par une distance réglementaire de zombie estimée à 80 cm.

Et voilà, c'est fait !

 

2e

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Shadow dancer

http://fr.web.img3.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/86/82/68/20278854.jpgVoilà un film qui m'a à la fois séduit et déplu.

Au rayon des +, une immersion dans le Belfast des années 90 comme on en a rarement vu, bien que le sujet de l'IRA soit courant dans le cinéma britannique. Ici, le confinement des corps et des esprits est très bien montré, avec des nuances qui font vraiment ressentir la tension générale existant alors. Une mise en scène irréprochable, des seconds rôles impeccables, un scénario intéressant (sauf la fin, j'y reviendrai).

Au rayon des -, un début un peu poussif, une interprétation des deux personnages principaux exagérement atone, et surtout une fin dans le style "je vais vous surprendre par un rebondissement de dernière minute qui ne veut rien dire" à montrer dans toutes les écoles de scénaristes, en exemple de ce qu'il ne faut pas faire. Plus généralement, le film souffre, me semble-t-il, d'un petit problème de montage, qui induit parfois des contre-temps, ou des ruptures de ton involontaires.

Au-delà de ces considérations qui m'ont fait osciller constamment durant la projection entre le j'aime et le je n'aime pas, il faut reconnaître qu'au lendemain de sa vision le film laisse un goût de cendre prononcé dans la bouche, et qu'il constitue un tableau glaçant du terrorisme nord irlandais et de ses adversaires anglais, renvoyant dos à dos les deux parties, qui traîtent l'une et l'autre les êtres humains comme parties négligeables.

Dans le contexte tristounnet des sorties de ce mercredi, on peut donc voir ce film...

 

Dans un débat privé par mail, Tino Tora défend l'opinion que dés le départ l'héroïne est envoyée volontairement chez les anglais pour être recrutée et détecter elle même la taupe. Cette vision du film permet d'expliquer la fin.

Voici ce qu'en dit mon interlocuteur :

"Dès le début du film, elle sait qu'elle est suivi par des agents secrets dans le train et le métro. Pourquoi donc prendre le risque de poser la bombe ? Elle savait pertinement qu'elle se ferait coincer.
De plus, pourquoi les services secrets la recrutent ? Pour sauver leur taupe. La sauver de quoi ? Cela signifie bien que les services secrets craignaient pour la sécurité de leur taupe : les Irlandais étaient surement au courant d'être infiltrés.
Pour son collègue tué, elle n'avait ni prévu de révéler l'opération à l'agent secret, ni que les flics abattent son collègue. D'ailleurs elle ment à l'agent secret en disant que son collègue l'a entendu téléphoner. C'est faux, il n'a rien entendu. Mais elle savait que l'agent secret ferait tout pour le faire taire et donc le tuer. Or c'est véritablement avec cette mort que Kévin décide de se venger et de liquider la taupe. C'est également pour cette raison que les agents secrets ont lancé l'assaut. Ils avaient besoin que Kévin liquide l'héroïne afin de protéger leur taupe.
Pour son frère torturé, elle savait très bien que Kévin ne le tuerait pas sans être sur à 100 % que ce soit lui le traitre. C'est le frère de Gerry et une erreur aurait couté cher à Kévin. Il attendait des aveux de la part de Conrad et il ne les a pas eu.
Pourquoi n'ont-ils rien dit à Kévin ? Car il ne pouvait pas savoir si c'était lui la taupe. D'où le fait que Conrad se méfie de Kévin dès le début. Car ne nous voilons pas la face, Conrad n'est pas un gentil garçon comme le montre leur tentative de meurtre sur le flic, ainsi que la voiture piégée à la fin du film.
Enfin, comment expliquer la fin sinon ? Pourquoi tuer l'agent secret, alors qu'elle n'avait plus rien à craindre ? Pourquoi avouer à son frère qu'elle a coopéré avec les services secrets ? Pourquoi prendre le risque de fuir et de se faire retrouver par les services secrets, alors qu'elle pouvait le faire avec leur bénédiction ?
C'est un bon film. On est à 100% avec l'agent secret, on déteste sa patronne et pourtant, c'est elle qui avait raison. On se pensait être les gentils avec l'agent secret et finalement on s'est fait entuber, en aidant les méchants, en supprimant indirectement notre propre taupe. Mon interprétation est peut être fausse, mais elle a le mérite de rendre la fin cohérente. En tout cas, c'est comme cela que je vois le film."

 

2e

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Happiness therapy

http://fr.web.img2.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/91/63/08/20343480.JPGHappiness therapy fait miroiter d'une façon mensongère un sujet intéressant, pour ensuite ne faire que l'effleurer. C'est très frustrant.

Pat sort de l'hôpital psychiatrique où il était soigné pour des troubles bipolaires. On souhaiterait en savoir plus, on aimerait que l'aspect maladie soit traité de façon un poil plus approfondie, pour que le contraste comique soit poussé à son paroxysme. Mais Pat est désespérément normal, et son obsession de reconquérir son ex est d'une banalité confondante.

Tiffany a couché avec les 11 membres de son bureau, là aussi on aimerait que cet aspect soit plus développé, non pas par curiosité salace, mais pour que le personnage joué par Jennifer Lawrence gagne en épaisseur psychologique.

Le film prétend être une comédie concernant deux personnes atteintes de dysfonctionnements psychologiques, elle n'est qu'une banale comédie sentimentale sur laquelle les scénaristes ont plaqué quelques noms de maladies et de médicaments (le gag du name dropping de médicaments est approximativement le seul en rapport avec les troubles des deux personnages, et il n'est pas très réussi).

La bonne surprise (relative) du film est à chercher du côté de la famille de Pat. La mère (Jacki Weaver) est assez attendrissante. Le père (De Niro, toujours cabotin) est abonné aux troubles obsessionnels compulsifs (les télécommandes !), instrumentralisant son fils en une sorte de porte-bonheur humain.

Les seconds rôles, essentiels dans toute bonne comédie US, sont très inégaux, Chris Tucker faisant le job en black doué pour la danse (original comme idée, non ?) mais Anupam Kher campant un psy plutôt raté.

Comment pensez-vous que cela finisse ? Par un concours de danse réussi (Flashdance, sort de ce film) et un convolage en règle de notre couple (pas si) azimuté (que ça). Décevant.

David O. Russel sur Christoblog : Fighter

 

2e

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Downton abbey (Saison 1)

http://fr.web.img1.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/82/26/17/20326537.jpgBonne vieille série à l'anglaise qui ravira ceux qui ont aimé Le discours d'un roi, Downton abbey se distingue par la perfection minutieuse de ses décors, costumes et ambiance, qui en font une série historique de premier ordre.

Nous sommes à la veille de la première guerre mondiale, et c'est tout un monde qui disparait. D'un côté l'aristocratie, superbement incarné par un grand Hugh Bonneville, même éclairée (et c'est le cas), semble petit à petit dépassée par des forces qui la dépassent : l'émancipation des femmes, le socialisme, la science. De l'autre côté, le petit monde des domestiques n'échappe pas à ce même sentiment que des changements immenses vont bientôt bouleverser le monde.

On s'attache progressivement aux multiples personnages de l'intrigue (très fouillée), même si les caractères sont pour certains un peu trop typés et les péripéties parfois trop prévisibles. Malgré ces petits défauts qu'on peut peut-être attribuer à une saison de mise en place, Dowton abbey possède un pouvoir addictif certain, qui résulte très probablement du tableau fascinant que la série dresse d'une période de profonde mutation. Toute proportion gardée, l'image du Guépard revient bien souvent.

A suivre pour une saison 2 qui décrira comment les différents personnages vivent le drame de la première guerre mondiale.

 

3e

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Dans la brume

Dans la brume, de Serguei Loznitsa, comprend 72 plans pour 2h20. Chaque plan dure donc en moyenne 2 minutes, ce qui est très long.

Autant donc être prévenu, Dans la brume est un film qui prend son temps, un film lent dans lequel il faut se laisser immerger et dont le propos n’est pas d’une folle gaieté.

Nous sommes en 1943, quelque part en Biélorussie. Les nazis font régner une terreur sans nom (1,3 millions de Biélorusses furent tués, soit un quart de population, ce qui en fait la nation proportionnellement la plus meurtrie durant la seconde guerre mondiale).

Un homme arrêté est relâché alors que camarades sont exécutés : les nazis veulent faire croire que c’est lui qui a dénoncé ses camarades, alors que ce n’est pas le cas. L’homme rentre chez lui. Il sait que la Résistance va venir l’exécuter, ce qui ne manque pas d’arriver.

Sur cette trame sombre et pessimiste, Loznitsa dessine un film qui est une œuvre picturale de première qualité. La nature y est magnifiquement filmée, comme les visages. Le travail du directeur de la photo, Oleg Mutu, qui signe aussi celle d'un autre beau film de la compétition cannoise 2012 (Au-delà des collines), est remarquable. Le scénario nous emmène sur des pistes assez inattendues. Loznitsa fait également appel à des flashbacks qui nous en apprennent plus sur les personnages principaux. Il faut être attentif pour bien comprendre quand ces flashbacks surviennent.

S’il possède une force indéniable et une beauté mêlant spiritualité et esthétisme qui rappelle un peu le cinéma de Tarkovski, Dans la brume n’échappe pas à une sorte d’académisme qu’on pourrait qualifier de "cannois" : il semble être conçu pour être projeté en festival, et en particulier sur la Croisette. Majestueux, signifiant, stylé (parfois à trop, à l’image du plan final).

Un film qui me donne pourtant envie de découvrir le film précédent de Loznitsa, déjà sélectionné en compétition officielle en 2011, My joy.

 

3e

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Zero dark thirty

Zero dark thirty se décompose en deux parties très différentes.

La première raconte comment pendant 10 ans une femme va suivre une piste improbable qui finira, par le biais d'une obstination résolue - et d'un peu de chance, par mener à Ben Laden. Cette traque est filmée d'une façon particulière, un peu molle, zébrée d'éclairs de violence et de flambées de suspense.

J'ai songé tout au long à l'ambiance un peu délétère, qui fait si bien sentir le temps qui passe, du film de Fincher, Zodiac. La prestation de Jessica Chastain, bloc de volonté résolue, est hyper-convaincante. Le film évite de tomber dans des facilités (no sex !), n'esquive pas la question qui fâche (la torture) tout en la traitant parfaitement objectivement, et démystifie le travail d'espion. C'est du bel ouvrage, filmé d'une façon rigoureuse et personnelle.

La dernière partie reconstitue l'attaque nocturne vers le repaire de Ben Laden. Cette partie semble reprendre les canons du film d'action américain, mais au final ressemble plus à une sorte de jeu vidéo d'exploration : il s'agit plus de faire exploser des dizaines de portes plutôt que de shooter à la mode Call of duty.  Le ballet des soldats dans la nuit en devient d'une certaine façon presque abstrait. La présence des voisins interloqués, les enfants rassemblés dans une salle, le crash un peu stupide de l'hélico, ces "Oussama" chuchotés un peu bêtement, les plans répétés sur le tireur d'élite qui vit toute l'attaque sur un toit à viser des cibles inexistantes : tous ces détails probablement tirés de la réalité contribuent à faire de toute l'attaque une sorte de tunnel irréel.

Zero dark thirty parvient à cumuler un vrai point de vue d'auteur (la mise en scène de Bigelow est facilement reconnaissable), un intérêt documentaire évident et une tension latente d'une nature profondément originale. A voir.

 

3e

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