Les feuilles mortes
Le dernier film d'Aki Kaurismaki ressemble aux précédents (personnages hiératiques manipulés comme des marionnettes, formalisme extrême de la mise en scène et de la photographie), mais parvient, ce qui n'est pas toujours le cas chez le Finlandais, à générer de l'émotion.
Le fond (une belle histoire d'amour contrariée par le hasard) épouse parfaitement une forme encore plus brillante que d'habitude.
La durée du film, son montage à la fois alerte et mesuré, sa mise en scène délicate, sa direction artistique toujours très travaillée, mais aussi - et c'est une nouveauté - l'irruption de l'actualité dans l'histoire : tous ces éléments contribuent à sublimer la simplicité du film jusqu'à un final bouleversant.
On sourit souvent, on rit parfois ("Tu n'es pas un homme ici en Finlande, peut-être au Danemark tu le serais"), et l'on est ému.
C'est très beau.
Aki Kaurismaki sur Christoblog : La fille aux allumettes - 1990 (***) / L'autre côté de l'espoir - 2017 (***)