13 novembre
Dernière journée à Arras. Le dimanche est pluvieux mais il commence par deux très bons films. Le voyage au Groenland (5/5) de Sébastien Betbeder est une comédie parfaite, qui concrétise toutes les qualités qu'on devinait dans les films précédents du réalisateur (notamment 2 automnes 3 hivers). C'est drôle, tendre et grave à la fois.
Dans la foulée, Noces (5/5), du belge Stephan Strecker est un drame remarquable, d'une densité dramatique exceptionnelle, qui traite des mariages arrangés dans la communauté pakistanaise de Belgique. Le film évite tous les clichés et dresse le tableau touchant d'une jeune femme moderne qui cherche la liberté. Un personnage qui entre bizarrement en résonance avec l'héroïne de La raggazza del mondo, vu en début de festival.
J'attendais beaucoup ensuite du Neruda (4/5), de Pablo Larrain. Le film est d'une ambition folle, il fait parfois preuve d'une maestria étourdissante, mais il perdra une grande partie de ses spectateurs en route.
La cérémonie de clôture est comme toujours très sympathique, et se termine par un très mauvais film, Un jour mon prince (1/5), de Flavia Coste, dont la vision n'est supportable qu'à la fin d'une journée éprouvante comme celle-ci. Ce n'est pas très grave et ça n'entache pas les excellents moments passé un fois de plus au Cinémovida et au Casino.
A l'année prochaine.
12 novembre
Paula Modershon-Becker est décidément à la mode. Après le livre que lui a consacré Marie Darrieussecq (Etre ici est une splendeur) et la rétrospective au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris, voici donc le film Paula (3/5), de l'allemand Christian Schwochow.
Le film est d'une facture très académique, mais il présente l'avantage de montrer le travail d'un peintre à l'écran, y compris ses tableaux, ce qui est assez rare.
L'actrice Carla Juri est parfaite et incarne très bien la détermination mutine de son personnage. On croise aussi un Rainer Maria Rilke formidable. Un film qui permettra à ceux qui ne connaissent pas l'oeuvre de Paula Modershon-Becker de la découvrir.
11 novembre
Début de matinée aux parfums berlinois, avec le film tunisien Hedi (3/5), qui a brillé à la dernière Berlinale, raflant un ours d'argent (pour la performance de son acteur Majd Mastoura) et le prix du meilleur premier film. Hedi montre l'émancipation d'un jeune homme, dans une Tunisie en grande difficulté économique. C'est un beau film sensible et remarquable de maîtrise.
Dans la foulée, j'enchaîne avec Nightlife (2/5), le nouveau film du jeune réalisateur Damjan Kozole, qui a été remarqué pour son premier film Slovenian girl. Ca part formidablement bien, avec une proposition de cinéma forte et glaçante, avant de se perdre dans les méandres d'une absence de scénario dommageable. Le film tourne en rond pendant toute sa seconde moitié, semblant chercher la sortie sans la trouver. Dommage.
6 novembre
Matinée très "actualité française", avec pour commencer Maman a tort (4/5) de Marc Fitoussi. Je n'attendais pas grand-chose de ce film qui sort mercredi prochain, mais j'ai été agréablement surpris. Si le début a semblé confirmer mes craintes par un certain nombre de maladresses, le jeu d'Emilie Dequenne (peut-être mon actrice préférée) et de la jeune Jeanne Jestin emporte le morceau. Un film sensible et profond. Critique détaillée dans quelques jours.
Dans la foulée, Le petit locataire (3/5), de Nadège Loiseau, est une comédie sans grande originalité, mais menée tambour battant par un casting de choc (Karine Viard / Philippe Rebbot / Hélène Vincent). Un parfait film de samedi soir pour se détendre sans honte, à partir de la semaine prochaine.
En début d'après-midi, changement radical de tonalité avec Enclave (3/5) du serbe Goran Radovanovic, qui nous projette dans une enclave serbe au Kosovo, quatre ans après la fin de la guerre. Le film, dépouillé mais beau, montre à la perfection la précarité de la paix dans une région où les haines religieuses et ethniques ne demandent qu'à refleurir. L'histoire est racontée à hauteur d'enfant, ce qui lui donne une tonalité originale. Il représentera la Serbie pour les Oscars, je ne sais pas s'il sortira en France.
5 novembre
Début de journée en douceur avec en avant-première le nouvel opus du couple déjanté Fiona Gordon / Dominique Abel (Rumba, La fée) : Paris pieds nus (3/5). C'est toujours aussi méticuleux, décalé et poétique, quelque part entre Solveig Anspach et Jacques Tati. Un bon moment pour ceux qui aiment le style inimitable des auteurs. Le film sort en mars 2017. Pierre Richard y fait une apparition délicieuse.
A 14h, le film italien La ragazza del mondo (5/5) s'avère être une excellente surprise. Très remarqué à la Mostra de Venise, le film du jeune réalisateur Marco Danieli nous fait pénétrer dans l'intimité des témoins de Jéhovah. Une première au cinéma, en tout cas en ce qui me concerne. Le film est très bien écrit, parfaitement réalisé, et joué à la perfection par un acteur et une actrice charismatiques. Le film sortira sur les écrans français, et c'est une bonne nouvelle.