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Christoblog

Avatar

Twentieth Century Fox FranceJ'aime, oui. Mais de peu.

Au départ, mon a priori est assez favorable vis à vis de James Cameron. Aliens, Abyss, Terminator, et même Titanic partageaient de grandes qualités : une confrontation réalisme / sentiments pleine de richesse, et une capacité à surprendre avec le plan d'après, de telle façon qu'on ne savait jamais où le film allait (et cela même avec Titanic ... dont la fin était pourtant prévisible).

Pour Avatar, le film réunit dans les premiers instants approximativement les mêmes qualités : art du montage, mise en scène hyper-efficace à la Spielberg, et confrontation poésie / réalisme magnifique, teintée d'une problématique intéressante sur l'altérité, le corps, la frontière entre rêve et réalité. Autant de sujets qui auraient pu être creusé avec brio par un cinéaste comme Cronenberg.

Malheureusement le film dérive dans sa deuxième partie vers des standards typiquement hollywoodiens, sombrant dans un manichéisme que Cameron avait jusqu'à présent su éviter. Plusieurs parallèles ont été amplement évoqués, il n'est pas nécessaire de revenir dessus : l'extermination des indiens, Pocahontas, la guerre en Iraq, la fable écologique, les analogies avec Miyazaki. Je trouve pour ma part que le parallèle avec Mia et le Migou est saisissant : catastrophe écologique, arbre géant, Sam Worthington. Twentieth Century Fox Francevengeance de la déesse Terre.

Il y a dans cette partie du film des passages assez navrants : le corps de Sigourney Weaver recouvert d'une pudibonde et ridicule liane de lierre, la messe incantatoire façon Disney...

Au final, le divertissement n'est pas déplaisant même s'il apparaît clairement que Cameron y a laissé une partie de son talent : l'argent dépensé dans les effets numériques, certes remarquables, l'a été au détriment de la qualité du scénario !

J'ai vu le film en 2D (mais en VO) et les effets de la 3 D sont prévisibles : monstres qui attaquent, vols en piqués des dinosaures volants.

La création du monde de Pandora n'est donc réussie qu'à moitié. Et pourtant, l'impression générale que laisse le film est plutôt positive, comme si l'art d'un vrai créateur ne se dissolvait jamais complètement dans le travail de commande.

2e


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Vincere

Quel plaisir lorsque la forme épouse si parfaitement le fond !

Question mise en scène, Vincere impose un point de vue magistral, fondamentalement européen dans le sens qu'il s'éloigne résolument des standards américains du cinéma hollywoodien, alors qu'il raconte une histoire - oh - si romanesque.

Surimpressions, images d'archives, lettrages inspirés, focales qui rendent le second plan flou : toute la première partie, pleine de bruit et de fureur (quelle bande son !) est apocalyptique. A quoi renvoient ces flashs mystérieux ? Réponse : à la seconde partie, plus classique, mais probablement aussi plus efficace.

A quoi tient la magie de ce film ? Sûrement en dernière analyse à la performance hors norme des acteurs. Filippo Timi est extraordinaire dans sa détermination monomaniaque : ce regard quand il fait l'amour ! Et Giovanna Mezzogiorno tient probablement le rôle de sa vie dans le rôle d'Ida Dalser, sans concession, possédant la puissance intrinsèque de celle qui ira jusqu'au bout.

Le film tutoie la perfection du début à la fin, enchaînant des images qui à elles seules sauveraient un film si elles y étaient simplement enchâssées : le duel, l'arbre et ses filets, la neige qui tombe sur l'asile, etc.... Le plus incroyable finalement est qu'à travers cette histoire romanesque une cruelle violence arrive à émerger librement (violence du sexe et du désir, de la politique, des manifestations, de la folie).

Cette violence est si belle que le film brille comme un diamant brut, et que dans ce diamant brille cette scène du premier baiser : Ida a la main ensanglantée, mais lorsque Mussolini quitte ses lèvres, elle tombe en avant comme privé du support qu'elle cherchera à tout jamais, y perdant la raison.

Somptueux.  

 

4e

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Chapeau melon et bottes de cuir / The avengers

Patrick MacNee & Diana Rigg. Collection Christophe L.Hier soir au Katorza, saut dans le temps avec la projection de deux épisodes de The Avengers, connus en France sous le nom (un peu stupide) de Chapeau melon et bottes de cuir.

Dans le premier épisode, daté de 1966, on a le plaisir de retrouver l'actrice Diana Rigg (photo), de loin à mon sens la meilleure comparse du gentleman Patrick McNee, qui en eut 4 différentes.

Steed rejoint dans cette épisode le Club de l'Enfer, une sorte d'assemblée où le mal est vénéré, au milieu de scènes orgiaques assez osées pour l'époque. La mise en scène est recherchée, expressionniste par instant et les décors sont très travaillés, à la limite de l'interprétation psychanalytique.

Diana Rigg est sublime avec son collier de chien muni de piquants et ses simili piercings sur les paupières.

Dans le deuxième épisode daté de 1968, c'est la fade Linda Thorson qui l'a remplacée, et la couleur a fait son apparition. Les décors sont totalement abracadabrants et franchement oniriques, à la Dali. On pense à certaines scènes de rêves figurant dans les films de Hitchcock.

Il faut dire que le sujet s'y prête : un homme qui a été condamné en tant que soldat poursuit les 6 hommes qui constituaient le tribunal de guerre. Pour chacun d'entre eux il invente un jeu grandeur nature relié à son métier, dans un décors entièrement adapté pour lui, et à chaque fois fatal.

Mépris absolu du réalisme, understatement, ton décalé et macabre, costumes et combats hyper stylisés, l'épisode est emblématique de la série.

Au final, pas sûr pourtant que j'aimerais en voir plus. La série paraît tout de même très datée et finalement sans réelle descendance.

Le Prisonnier, qui a duré beaucoup moins longtemps semble avoir au contraire irrigué jusqu'à Lost, sans compter le remake réalisé cette année.

 

2e

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12h08 à l'est de Bucarest

En dehors de toute actualité, je poursuis mon exploration du cinéma roumain contemporain.

Après les excellentes surprises de 4 mois, 3 semaines, 2 jours et de California Dreamin', voici un nouveau film phare en provenance de Bucarest, Caméra d'Or à Cannes.

Hélas, autant les plans séquences de la Palme d'Or m'ont renversé, autant les arabesques recherchés des films de Nemescu m'ont attiré, autant je suis resté de marbre devant 12h08.

Le pitch est pourtant rigolo : 16 ans après la révolution, un animateur radio anime une émission sur le sujet "La révolution a-t-elle eu lieu chez nous ?". Sous entendu : les gens ont-ils manifesté avant ou après la chute de Caucescu ? Avec témoins (pour la plupart grotesques) à l'appui.

Le problème est que Porumboiu ne semble pas savoir faire autre chose que des plans fixes très ennuyeux, ce qui devient lassant après trente minutes. La deuxième partie, qui est constituée de l'émission de radio proprement dite, est plus intéressante, mais que le film est poussif jusque là !

D'une certaine façon le film ressemble à ce qu'il dénonce : une farce en béton.

 

1e

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