Les trois royaumes
En regardant Les trois royaumes, j'ai retrouvé des
sensations que j'éprouvais petit le mardi soir en regardant les westerns sur la troisième chaîne.
Des bons, des méchants (mais des méchants classe, pas des idiots ou des brutes).
De la bravoure, du courage, de l'intelligence, de l'amitié, de l'amour, de l'astuce, de l'émotion. Une narration simple et limpide. Une beauté visuelle époustouflante.
Pour son retour au pays, John Woo n'a pas lésiné sur les moyens, les décors et les trucages sont à la hauteur des films hollywoodiens, voire au-delà. On reconnait la patte de maître Woo à
l'extrême fluidité de sa caméra, au sens des mouvements originaux, aux tics récurrents (envol de colombes, scènes aux milliers de chandelles, ralentis appuyés).
Alors qu'il a pu s'égarer quelquefois aux US, ses talents trouvent ici une occasion de se déployer en pleine harmonie avec l'histoire et le style de son film.
Le cadre dans lequel se déroule la majeure partie du film est sidérant de beauté (le camp de la falaise rouge). Sa topographie très lisible est un des atouts majeures de l'histoire : cette partie
reprend les codes de la tragédie antique dans un immense théâtre naturel. Comme dans les meilleurs westerns ce sont donc les grecs qui peuvent être convoqués en référence de cette belle histoire
antique, en particulier Homère et ses héros tour à tour rusés et/ou courageux. Le film doit beaucoup aux acteurs, excellents, avec une mention spéciale pour le couple Tonny Leug / Takeshi
Kaneshiro. L'actrice est aussi très émouvante.
Un bien beau divertissement.