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Christoblog

Greenberg

Il arrive parfois de l'autre côté de l'Atlantique un objet inclassable, ni vraie comédie romantique, ni drame larmoyant, ni critique sociale appuyée, ni film d'auteur plébiscité par la presse bobo occidentale, ni blockbuster. En 2009, Humpday représentait ce type d'OVNI.

Greenberg bénéficie par rapport à Humpday d'une tête d'affiche bankable (Ben Stiller himself), mais présente par ailleurs la même caractéristique : un portrait en creux de ce qu'est l'Amérique aujourd'hui.

Le tableau n'est pas rose, il est gris, voire gris noir, et même peut-être anthracite foncé. Le personnage joué par Stiller est en dépression, il est maniaque (ses courriers : extraordinaires !), new-yorkais,  quarantenaire célibataire, a séjourné en hôpital psychiatrique, et ne fait rien.

Lorsque que son frère part au Viet Nam en voyage (pour affaire, pas pour dégommer du Viet-Cong), il vient occuper sa maison en Californie. Il séduit (si on peut dire) la femme à tout faire (assistante !) de son frère : nunuche sexy et gourdasse, jouée par une formidable Greta Gerwig poupée désarticulée (dévertébrée ?). Et blonde.

Le sexe entre eux est pitoyable, un soutien gorge qui ne se dégraffe pas, un cunnilingus interrompu, c'est à en pleurer, un curetage entre deux portes, et cela fournit deux des plus belles scènes de Greenberg.

Tout dans le film, sous des dehors doucereux, respire l'échec, le ratage complet, l'incommunicabilité profonde. Du Woody Allen période September, ou une sorte de Breat Eaton Ellis sans l'aspect trash. La Californie, sa jeunesse dorée, ses villas avec piscine apparaît comme l'enfer à l'envers, Mullholland Drive sans génie et sous Prozac.

Le film doit beaucoup à l'interprétation très fine de son couple d'acteurs principaux, remarquables tous les deux.

Résumons nous : un film fondamentalement, paisiblement triste, à ne pas voir si on l'est (triste), sous peine de tentative de suicide par défaut, aux wee-wee hours. Même le nom du chien (l'être envers lequel les humains du film arrivent - un peu - finalement - à être humain) est triste : Mahler.

Malheur ?

 

2e

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Very bad trip

Ed Helms. Warner Bros. FranceL'idée originale de Very bad trip (The Hangover en vo, allez comprendre pourquoi on traduit un titre anglais en anglais) est assez plaisante et porteuse de nombreuses potentialités.

4 hommes enterrent la vie de garçon de l'un d'eux lors d'une soirée à Las Vegas et au réveil ... ils ne sont plus que trois, l'un d'entre eux a perdu une dent, il y a un tigre dans la salle de bain de leur chambre, un bébé dans le placard, et le matelas d'un lit se trouve empalé sur le doigt d'une statue. Aucun ne se souvient de rien.

A partir de cette idée, vous (ou moi) pourriez imaginer tout un scénario compliqué (style Engrenages) où la vérité se ferait progressivement jour, dévoilant un enchaînement machiavélique de circonstances plus absurdes les unes que les autres. Ou même, en étant un peu lynchien, vous pourriez imaginer une sorte de cauchemar dans lequel nos héros découvrent avoir commis les pires ignominies...

Hélas, le film ne comprend rien de tout ça. Les explications viennent (trop) rapidement et sont (trop) simplistes. Le mystère de départ disparaît et la comédie formatée prend le dessus. Quel dommage !

 

1e

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Ajami

J'éprouve rarement le sentiment enivrant de voir un film génial. Vous le savez, si vous venez souvent sur ce blog, j'ai plutôt la dent un peu dure. 

Lisez donc bien ce billet, et ensuite foncez voir Ajami si vous avez la chance d'avoir une projection près de chez vous.

Pour faire simple : c'est le plus beau film choral que j'ai vu, et quand vous songez à la concurrence dans ce domaine (Short cuts en tête), ce n'est pas un mince compliment. Nous suivons à travers plusieurs chapitres les destinées d'Omar, plongé malgré lui dans une affaire de règlement de compte avec un clan mafieux, amoureux d'une chrétienne, de Malek, jeune clandestin de la région de Naplouse, de Dando, policier juif dont le frère a disparu, de Binj, jeune arabe branché qui sort avec une juive et dont le frère fait une grosse bêtise, et de plusieurs autres personnages. Chacun, outre son caractère propre, parfaitement dessiné, nous donne à réfléchir sur la société israélienne d'aujourd'hui.

Tous ces personnages vont se croiser, leurs histoires se heurter, s'entrechoquer. Comme dans les meilleures histoires de ce type, plusieurs scènes sont revues, avec à chaque fois un angle qui nous fait découvrir un évènement différent : du grand art.

Un scénario machiavélique, une galerie de personnages hors du commun, une vision magnifique de Jaffa, ville cosmopolite où les différentes communautés religieuses cohabitent, mais encore une mise en scène formidable, tout le contraire d'une machine tape à l'oeil : sereine, intelligente. Les deux réalisateurs savent jouer d'une palette subtile alternant les mouvements de caméras élégants, jouant magnifiquement avec les lumières orientales, offrant des gros plans de visages extrêmement touchant. Ils redonnent aussi un sens véritablement dramaturgique  - presque moral pour paraphraser Godard - au fondu au noir.

Le premier vrai gros choc de l'année 2010.  A voir absolument.

 

4e 

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Camping

Gérard Lanvin et Franck Dubosc. Daniel Angeli Et oui, j'ai vu Camping. Ca vous en bouche un coin, non ? Et en plus je vais en faire une recension sérieuse. Si vous ne savez pas ce que veut dire recension, c'est que vous jouez dans Camping.

Camping fonctionne exactement sur les mêmes ressorts que Bienvenue chez les Ch'tis. Prenez un corps étranger, réputé hautain, difficilement intégrable, et plongez le dans un milieu socio-culturel défavorisé, mais pétri de bons  sentiments et traversé de courants de solidarité tire-larmes. Ajoutez quelques addictions, quelques figures hautes en couleurs, de l'ethno-sociologique rigolo (ou presque), secouez.

Bienvenue chez les Ch'tis n'était pas un chef d'oeuvre, c'est sûr, mais globalement la recette ci-dessus fonctionnait, et comme je le dis dans ma recension (vous êtes toujours là, vous !), j'avais rigolé.

Dans Camping la recette est exécutée par un mauvais marmiton, et les blagues relèvent d'un médiocre mirliton (hum, faut que j'arrête là).  Du genre : "Chassez le naturiste, il revient au bungalow".

Dubosc est infiniment moins bon que Danny Boon (une palette beaucoup plus réduite), Lanvin idem vs Kad, le Nord est bien supérieur à la faune campingesque, les péripéties de Camping sont bâclées par rapport à celles de Bienvenue (on n'aura même pas vu le match de volley contre les nudistes : que des promesses !).

Bref, je voulais voir le 1 pour savoir si j'irais voir le 2.... et la réponse est non.

 

1e

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Lost, S6, 12ème épisode

Terry O'Quinn. ABC StudiosBon, on est passé aux choses sérieuses. Enfin, un peu plus sérieuses.

Alors que nous ne sommes plus qu'à 6 épisodes du dénouement final, attendu depuis .... 6 ans, la dernière saison se réveille un peu. Après la mise en place des premiers épisodes (les deux réalités....) et quelques centrics "passages obligés" assez ennuyeux (Jack, Ben, Kate, Sawyer, ), une vraie rupture a eu lieu avec le désormais fameux épisode "Ab Aeterno", entièrement centré sur le personnage de Richard, et présentant plusieurs particularités exceptionnelles, dont une incursion remarquée au XIXème siècle. Cet épisode concentre les satisfactions et les frustrations que génère cette ultime saison.

D'un point de vue purement informatif, Ab Aeterno apporte en effet plus de réponses que l'intégralité de n'importe laquelle des saisons précédentes : pourquoi Richard ne vieillit pas, quelles sont les relations qu'entretiennent Jacob et MIB, comment la statue a t'elle été brisée, pourquoi le Black Rock est il au milieu des terres, etc....

Et pourtant, cet afflux d'informations n'arrive pas à nous emporter émotionellement. Il manque finalement cet effet de sidération qui a si souvent fonctionné dans Lost (l'ouverture de la trappe, la découverte de Jacob, le cadavre de Locke, etc). Finalement, je pourrais résumer le sentiment global que m'inspire cette saison comme ceci : apprendre ce qu'en pense savoir déjà - et même si c'est très important - n'est pas très excitant.
 
Comme Lost n'est pas une série comme les autres, les épisodes 10, 11 et 12, traitant de Jin et Sun, Desmond et Hurley, apportent plus d'ambiguités, mais ne sont réellement pas encore totalement convaincants. Celui de Desmond est une fois de plus quasi incompréhensible, notre ami écossais jouant à saute-mouton à travers le temps.

Un ultime revirement spectaculaire est il possible ? La réalité-X qui commence à se lézarder sous les coups de butoir de Desmond va-t'elle enfin révéler sa véritable nature ? Lost finira-t'il en queue de poisson ou en apothéose ?

Réponse dans 6 semaines.

Lost, S6, mon avis après le 6ème épisode

 

2e

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Mes chouchous

En moyenne, la notation que j'ai donnée à leurs films est > à ***. Ce sont mes chouchous, et je parie qu'ils vont rafler dans les années à venir un paquet de récompenses. Ils sont jeunes, ou moins. Mais ils / elles sont très (très) bon(nes). Une chose est certaine, j'irai voir leur prochain film.

RankinAndrea Arnold, née en 1961 à Datford

Elle est géniale. Pas grand-chose à ajouter, tellement ces deux long-métrages m'ont enthousiasmé. Je ne sais pas trop d'où elle sort, et internet est un peu avare de renseignements la concernant. De ces deux opus on peut retenir : une mise en scène de très, très haute volée, des scénarios imparables en même temps qu'improbables - ce qui est paradoxal et jouissif à la fois, et des acteurs/trices sublimés, une sensualité dans la façon de filmer qui n'a pas son égal aujourd'hui.
De la palme d'or en barre.

Red road ****
Fish tank ****


Le réalisateur Fatih Akin. Pyramide DistributionFatih Akin, né en 1973 à Hambourg

Il a tout pour réussir. Il est beau, intelligent, modeste. Il a l'énorme avantage d'avoir un pied en Europe, et un en Asie. Il a aujourd'hui autour de lui une tribu d'acteurs/amis qui le suivraient au bout du monde.
Son talent est immense et il n'en a probablement exploré qu'un tout petit bout. Il sait faire des comédies, des drames, des tragi-comédies, des documentaires. Il a déjà eu l'Ours d'or et ce n'est qu'un début, en espérant que l'ogre hollywoodien ne le dévore pas, mais il est pour l'instant fidèle à sa ville natale, Hambourg.

Head on ****
De l'autre côté ***
Soul kitchen ***

Océan FilmsBong Joon-Ho, né en 1969 à Séoul

Peut-être à la base le plus doué. Son premier film diffusé largement en Europe (Memories) est un classique immédiat. On ne voit pas trop les limites que son talent pourraient admettre : il est aussi à l'aise dans le film de monstres que dans le drame familial ou le thriller. Les codes explosent avec lui, mais la mise en scène reste souveraine et le désir de bien faire est celui d'un artisan génial.

Memories of murder ****
The host ***
Mother ***

Guillermo Del Toro. Gaumont Columbia Tristar FilmsGuillermo del Toro, né en 1964 à Guadalajara

Son imaginaire est le mien.
Je suis comme un gosse un regardant ses films et aucun autre cinéaste ne me fait cet effet là.
Ses Hellboy sont vraiment à voir, même si vous êtes réfractaires au concept de super-héros, car dans les mains de del Toro, le super-héros devient être de sang et d'émotion. L'entertainment à l'état pur et plus si affinités, plus fort que Spielberg et Burton réunis.

Le labyrinthe de Pan ****
Hellboy 1 & 2 ***

Corbis SygmaChristophe Honoré, né en 1970 à Carhaix

J'ai conscience qu'il s'agit probablement de mon choix le plus discutable. Mais enfin, qui d'autre en France peut susciter un tel enthousiasme et un tel rejet en même temps. Honoré est le Truffaut du XXIème siècle, et c'est tout !
Qui ose, à part lui ?
Hein ?
Oui, peut-être Desplechin éventuellement.

Les chansons d'amour ****

La belle personne ***
Non, ma fille, tu n'iras pas danser **

Les plus observateurs vont me dire : et les Américains alors ? Ouais, j'attends vos propositions. Pour ma part j'hésite à faire entrer dans la liste Wes Anderson, mais à part lui ? Et qu'on ne me parle pas de l'autre Anderson (Paul Thomas), phénomène de mode, déjà épuisé. Sam Mendes est au mieux le mari de sa femme, au pire un habile faiseur. Eastwood, Scorsese, Allen et les Coen sont trop vieux, ils sont sous assistance respiratoire. Ah oui, il y a bien David Fincher, il va falloir que je calcule sa moyenne....
Sinon, dans l'antichambre de "Mes chouchous" il y a Philippe Lioret, Hirokazu Kore-eda, Cristian Mungiu et Tomas Alfredson.



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Head on

Cela commence comme une sorte de mariage blanc. Sibel veut s'échapper de sa  famille en se mariant à n'importe quel allemand d'origine turque. Cahit, veuf en deuil et auto-destructeur, s'en fout un peu. Tous deux viennent d'échapper à une tentative de suicide.

Le film continue comme une comédie romantique à la sauce germano-turque arrosée de cocaïne. Les préparatifs du mariage et la cérémonie elle-même sont montrés avec tous les artifices de la comédie ethnico décalée. Sibel profite ensuite de sa toute nouvelle liberté d'épouse pour baiser à tout va. Cahit fait de même avec sa vieille amie Maren. Mais comme dans toute bonne comédie romantique, ce qui est en train de se jouer dans ce couple bizarre et déjanté, c'est la germination d'un sentiment fragile... jusqu'au drame.

Le film glisse alors vers la tragédie antique en même temps qu'il file vers l'Est, direction Istanbul, en  même temps que les cheveux de Sibel raccourcissent. Cette deuxième partie est une merveille d'écriture et de mise en scène, dont je ne dévoilerai rien, afin de ne pas ternir votre joie de spectateur.

On retrouve dans Head on toutes les qualités des deux films suivants de Fatih Akin (De l'autre côté, Soul kitchen) : un sens aigu du rythme, une bande son parfaite, un montage au cordeau, une direction d'acteurs exceptionnelle (Sibel Kekili est légère comme une plume - et elle porte si bien son prénom, Birol Unel sombre comme un puits sans fond), un génie de la mise en scène qu'on dirait inné, et un de ces merveilleux scénario en mille-feuilles qui capte l'attention de la première à la dernière seconde.

Le film est ponctué par de courts intermèdes musicaux proposés par un groupe de musique traditionnelle turque interprétant une chanson d'amour, filmé en plan large sur fond de Bosphore. Ce groupe apparaît en fin de film comme un choeur antique accompagnant la progression dramatique de l'histoire. Il nous salue en un dernier plan magnifique, en même temps qu'il annonce la naissance d'un très grand réalisateur.

 

3e

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La cité de Dieu

Intrigué par la réputation de ce film dont tout le monde a entendu parler (mais que peu de personnes ont vu), je me lance dans une petite soirée DVD. Les commentaires sur l'affiche sont alléchants avec des références à Scorsese et Tarantino.

Le film décrit l'ascension d'un groupe de jeunes dans le monde du crime, au sein d'une favella brésilienne, chaque membre du groupe suivant une trajectoire différente.

La première chose qui choque en regardant le film, c'est le montage hyper-saccadé, plus proche d'une esthétique de clip vidéo que d'une oeuvre cinématographique. Je suppose que par ce biais le réalisateur a souhaité nous faire sentir le caractère trépidant de la vie de ces jeunes, mais il ne réussit qu'à nous fatiguer la rétine, tout en nous empêchant de nous attacher aux personnages. Ce sont les tics d'un Danny Boyle à la puissance 10. La mise en scène est donc résolument bling-bling : soit vous adorez, soit vous n'entrez pas du tout dans le film, ce qui fut mon cas.

La progression de l'intrigue est chaotique, franchissant plusieurs années d'un coup, survolant la psychologie des personnages, fonctionnant par petites vignettes indépendantes les unes des autres. C'est finalement uniquement dans le dernier quart d'heure, à travers l'histoire de l'apprenti photographe, que le film retrouve selon moi un souffle narratif intéressant. Le film est réputé hyper-violent, mais depuis 2002, notre niveau d'acceptation de la violence a du considérablement augmenter, car il n'a aujourd'hui vraiment plus rien de choquant.

La puissance dramaturgique d'un Scorsese période Les affranchis ou Casino est donc bien loin, de même que l'élégante violence chorégraphique d'un Tarantino version Reservoir dogs. Francesco Meirelles a développé suite à ce film une série télé sur la violence dans les favellas en plusieurs saisons qui eut un grand succès au Brésil, La cité des hommes. En 2008, un film de Paulo Morelli a lui même décliné l'univers de la série sur grand écran.


1e

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A single man

Si vous avez aimé ce film, ne lisez pas la suite.

Deux mots du scénario (si on peut dire) pour commencer : un homme qui a vécu 16 ans avec un autre homme, son grand amour, n'arrive pas à faire son deuil, suite au décès accidentel de son compagnon. Aujourd'hui, il va en finir et mettre un terme à ses jours, c'est promis. Pas de bol, c'est justement aujourd'hui que le destin a choisi pour mettre sur son chemin : une copine qui lui roule une pelle, un espagnol de Madrid qui ressemble à James Dean (en mieux) et le drague ouvertement sur fond de ciel rose, un jeune étudiant non moins canon qui l'invite à un bain de minuit, tout nu. Eh oui, il y a des jours comme ça, où on veut se suicider et où rien rigole....

Petit intermède : Tom Ford, apprenti réalisateur apprend son métier.
"Euh, George a les boules, si je le filmais en couleur froide. Ouaip bonne idée ça. Et là il voit une rose qui l'émeut, allez un peu de rouge. Tiens là aussi il est tout excité par le jeune étudiant, je vais monter dans les jaunes et les oranges, ça lui fera une belle peau. Je voudrais bien faire un flash back émouvant. Je vais essayer le noir et blanc. Ouais pas mal. Mais je crois que je préfère les ralentis. Allez j'essaye : ralenti en travelling, non, je recommence, ralenti en gros plan, puis très gros plan. C'est bon ça, j'en fais plein. Et sur les yeux surtout, c'est bien le miroir de l'âme, non ? George va mieux. Je vais lui montrer une pleine lune un peu décentrée sur l'écran et lui faire faire une mimique du style : "Ah, la vie mérite d'être vécue, quand même". C'est bien George ! Comme quand t'as pleuré à l'annonce de la mort de ton mec !  J'aime bien filmer George décentré sur l'écran, ça fait style. Ouh là là , mais y a encore plein de trucs que j'ai pas testé. Allez, le chef op, on s'y met : allez un petit  ralenti aquatique, un petit flou quand George voit flou (logique non ?), un montage cut par ci, une contre-plongée par là. Dis donc, mais c'est dingue tout ce qu'on peut faire avec cet engin."
Fin de l'intermède.

Comme quoi on s'improvise pas réalisateur, comme Sfar nous l'a déjà démontré cette année.

Je m'ennuyais tellement que je me suis mis à regarder les réveils. Et voilà : pendant que Georges s'essaye à se suicider (juste avant de rencontrer le nouvel amour de sa vie) dans la douche, sur le lit, etc.... son réveil est bloqué sur 6h48. Si, si, je vous jure. Et après il remarche et indique 2h45 quand il se réveille. Adepte des faux raccords, à vos tablettes !

Pfff.... Comment finir ? Vers la fin Colin Firth dit à propos de lui-même "Pathetic !". Il a bien raison.           

 

1e                               

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Tout ce qui brille

Audrey Lamy, Géraldine Nakache et Leïla Bekhti. Pathé DistributionUne petite comédie française bien sympathique pour un samedi soir, voilà comment on peut qualifier le film de Géraldine Nakache et .... Hervé Mimran (c'est qui ?).

Le film est sans prétention. Et c'est bien, car il n'a pas les moyens d'en avoir. Il raconte simplement comment deux copines de la banlieue se laissent attirer par les lumières de la ville, et comment l'une d'elles s'y brûle les ailes. Le ton est celui de la comédie romantique et non celui de la satyre sociale. Pas de grands effets mais une petite musique basée sur des prestations d'actrices assez réussies, et des seconds rôles parfaits. Quand les larmes pourraient monter, le film rebondit, léger, vaporeux, un peu inconsistant.

On rit, surtout en réaction aux prestations énergiques de Carole, la copine blonde, jouée par Audrey Lamy. On sourit souvent, en particulier quand les deux mondes (celui de la banlieue et celui de l'upper class parisienne) se percutent. Au passage on assiste à une incroyable hard discount party dans un Shopi, assez irrésistible.

La bande son enfin est remarquable, jouant sur les contrastes, et mêlant un étonnant revival Véronique Sanson (incongru mais qui fonctionne très bien) au rap mélodique de The Streets.

Les aspects les plus profonds du scénario (le rapport au père, l'amitié, les différences de classes qui ne s'effacent jamais, la honte de son propre milieu, le rêve d'y arriver) ne sont qu'effleurés : c'est à la fois le charme du film, et sa limite.
   
2e

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