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Christoblog

Populaire

J'étais parti pour dézinguer le film à la sulfateuse, dans cet état d'esprit où j'écris ma critique en marchant vers la salle de cinéma. Dans ma tête ça donnait quelque chose comme : "Comparer Populaire à Mad men, c'est comme rapprocher François Bayrou de Barack Obama" ou "On regarde Populaire comme on reprend une quatrième part de forêt noire" ou "A 38 ans et après 18 ans de carrière, Romain Duris cherche toujours un bon rôle". Bref, vous voyez le genre.

Et puis patatra, le début du film déjoue un peu mes pronostics. Il est plutôt vif et alerte, avec une Deborah François carrément moche, plutôt pataude, au charme très particulier et un Duris à baffer (mais cette fois-ci, ouf, c'est fait exprès). A ce moment-là j'en suis à écrire dans ma tête "Rose n'est-elle pas la figure de proue précoce d'un féminisme qui ne demande qu'à éclore ?"

Entendons nous bien, le film reste modeste (quoique dans les moyens mis en oeuvre, pas tant que ça) et s'il lorgne vers l'âge d'or de la comédie américaine, on n'est pas vraiment au niveau de Cukor. Il règne cependant entre les deux personnages principaux un peu de cette tension (sexuelle entre autre, d'ailleurs, il faut le dire) qui fait tenir debout les grandes comédies sentimentales. Le film culmine alors dans la scène de Noël, plutôt bien vue.

Las ! Toute la première bonne impression se désagrège vers la fin, et m'oblige à concevoir une troisième critique qui commencerait par "Dans Populaire, la légèreté a des semelles de plomb", avant que je ne me rallie in extremis à une option qui commencerait par "J'étais parti pour dézinguer..."

 

2e

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Bachelorette

http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/86/82/74/20203252.jpg

Mais quelle mouche grasse et perverse m'a piquée pour que l'idée puisse me venir d'aller voir cette déclinaison féminine de Very bad trip ?

 

Quatre amies. La moche du groupe de marie. Trop injuste. Peut-être grâce à sa vulve magique, selon une assertion portée par l'une de ses amies : cela vous situe le niveau de l'oeuvre.

 

La future mariée décidant de se coucher tôt la veille du mariage (tout se perd), les trois amies vont tranquillement se défoncer. Au programme, cocaïne, shit, baise dans les toilettes avec un des copains du marié, alcool, bain de minuit, dégradation involontaire de la robe de la mariée, qui se trouvera maculée de sang et de liquide séminal, etc.

 

Présenté comme cela, le film pourrait paraître subsersif , il est en réalité totalement insipide. Les historiettes de ces bachelorettes d'opérette se révèlent en effet rapidement tout à fait quelconques et baignées d'un sentimentalisme bien pensant absolument traditionnel. Dans cet océan de médiocrité (rien de plus ridicule que d'essayer de faire vulgaire sans y parvenir) ne surnage que la curiosité de voir Kirsten Dunst se débattre comme elle peut et la satisfaction de découvrir le personage féminin le plus insondablement stupide de l'année, parfaitement jouée (on espère pour elle qu'il s'agit bien d'un rôle de composition) par Isla Fisher.

 

A fuir.

 

1e

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Comme des frères

http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/86/09/55/19822508.jpgPremier film d'Hugo Gélin, Comme des frères présente toutes les caractéristiques du cassage de gueule : scénario en marshmallow, péripéties classiques du road movie franchouillard, film de potes assaisonné aux bons mots. La bande-annonce et ses effets tire-larmes laissait augurer du pire.

 

C'est donc une sorte de miracle qui fait tenir le film debout, miracle qui repose principalement sur les épaules des trois acteurs mâles du film. Le jeune Pierre Niney, de l'académie française cher môssieu, est relativement irrésistible dans son rôle de benêt sensible. Nicolas Duvauchelle en grosse brute mal dégrossie est distrayant. François Xavier Demaison est quant à lui tout simplement formidable, avec ses  embarras et ses cheveux qui tombent.

 

Bien servi par une photographie de qualité, une mise en scène sérieuse et solide, un montage efficace et une bande originale de qualité signée Revolver, le film parvient donc à émouvoir sans être trop niais.

 

Les ficelles du scénario sont un certes un peu grosses (la paternité, l'adoption, l'amour d'enfance, etc...), et je m'attendais à des révélations plus croustillantes dans les flashbacks, mais les runnings gags très malins sauvent le film de ces errements (Eli qui parle en dormant, le jeu "pour aller sur la lune", les connaissances inutiles de Maxime).

 

Verdict : un divertissement honnête.

 

2e

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Gazette du festival des 3 continents 2012

22 novembre

J'ouvre mon compteur avec un film en compétition, It's a dream (2/5), premier film de l'iranien Mahmoud Ghaffari. Outre le léger vertige d'être parmi les premiers spectateurs au monde à le voir en salle, le film me procure des sensations mitigées. Au rayon des + : un tableau au vitriol de la société iranienne, une fine observation des acteurs et une grande précision dans la mise en scène, le sentiment d'une urgence de cinéma dû sans doute au tournage sans autorisation.

Du côté des - : un côté bavard qui ennuie dans la première partie, des ellipses narratives non maîtrisées qui nuisent à la clarté du récit, un scénario bancal, une fin en trompe l'oeil. Le film est bien sûr sorti en clandestinité d'Iran, Ghaffari nous dira peut-être comment (il arrive demain à Nantes). A noter que Téhéran, ici gris et neigeux, est beaucoup moins photogénique que d'habitude.

 

23 novembre

Hier soir, j'ai pu voir la mini-série de Kiyoshi Kurosawa Shokuzai (5/5), dans sa version longue pour la première fois en Europe (la version projetée à la Mostra était écourtée). Je reviendrai sur cette expérience hors norme dans un article détaillé très prochainement, mais je peux vous dire que la salle était absolument scotchée du début (vers 18h45) à la fin (vers 0h30).

Les cinq épisodes sont tous différents, parfaitement maîtrisés comme du grand cinéma et excitants comme une série. Un plaisir total. Vous pouvez retrouver ici mon article sur Shokuzai.

 

24 novembre

Un des plaisirs du F3C : se lever le week-end, sauter dans ses chaussures et entrer dans une salle à 10h du matin pour découvrir un film qu'on ne verrait jamais autrement. Ce matin c'était pour un film souvent oublié dans la filmographie du grand Johnnie To : Yesterday once more (3/5), un film très curieux mais attachant, mi comédie sentimentale mi mélodrame, que je critiquerai dans un article dédié. On reconnait la patte Milkyway : c'est vif, très pro, et magnifiquement joué.

Ce soir, direction le Concorde pour un film en provenance d'Arabie Saoudite, et réalisé par une femme s'il vous plait ! Wadjda (5/5) a été chaleureusement accueilli à la Mostra. C'est un film modeste mais délicieux que je vous conseille pour deux raisons : sa petite interprète est éclatante de fraîcheur et son caractère documentaire sur la vie quotidienne dans une banlieue de Ryad est passionnant. Bonne nouvelle : le film sera distribué en France et sortira en février, il aura donc droit à un article sur Christoblog.

 

25 novembre

Pas de grasse matinée ce matin, pour être à l'heure à la projection de Sailor suit and machine gun (2/5), dans le cadre de la rétrospective consacrée au réalisateur japonais méconnu Shinji Sômai. A noter que Kiyoshi Kurosawa nous a raconté en introduction une amusante anecdote : il était assistant sur ce film et lors d'une scène de violence où son rôle était de dire Coupez ! si un incident se passait, il ne l'a pas fait, et la jeune actrice s'est blessé à la joue (ce qu'on voit très bien à l'écran). Il dit en avoir tiré comme leçon de ne jamais franchir certaines limites lors de ses propres tournages.

Sinon, le film est une bonne illustration de la façon de filmer de Sômai, tout en long plans-séquences très construits. L'intrigue un peu zarbi (une jeune écolière se voit désignée boss d'un gang de yakuza) donne lieu à un traitement réaliste et légèrement déjanté. C'est plutôt agréable à suivre mais j'ai tout de même trouvé le style (certains effets, la bande-son, la qualité de l'image) très daté et un peu trop hétéroclites à mon goût. Il y a dans les effets de décalages et dans la cruauté froide des éléments qui me rappellent les films de la Nikkatsu (cf F3C 2011). 

Encore un grand moment à saveur vénitienne en soirée avec la projection de Three sisters (5/5) de Wang Bing, un de mes cinéastes préférés, auteur du mythique A l'ouest des rails. Le film a reçu le Prix Orizzonti à la Mostra. 2h33 minutes d'un documentaires sur 3 petites filles d'un village du Yunnan, on pourrait croire ça chiant, et c'est extraordinaire. Je reviendrai très bientôt dans un article détaillé sur ce film remarquable.

 

26 novembre

Dernière séance pour cette année avec un film de la Milkyway : The longest nite (1/5) de Patrick Yau (1998) produit par Johnnie To et Wai Ka-Fai, avec Tony Leung. C'est un bon exemple de ce que Hong-Kong peut produire de plus dingue, mélange complètement dérangé de violence caricaturale, d'image de qualité très moyenne, de scènes d'action hyper-speed, de zooms/dézooms à la machette, de musique disco et de scénario tarabiscoté. Impossible de me forger une opinion vraiment arrêtée tellement le film est typé dans son milieu et son époque, et tellement éloigné de nos canons esthétiques. Ca ne dure qu'une heure et quelques, et heureusement.

 

Palmares

A ma grande joie Three sisters de Wang Bing remporte la Montgolfière d'or et le Prix du Public, après son prix à Venise ! La Montgolfière d'argent va à Beauty de l'argentine Daniela Seggiaro et le film coréen Sleepless night remporte une mention spéciale. 

 

A l'année prochaine.

 

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Au-delà des collines

http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/90/57/31/20103014.jpgMungiu n'est pas un cinéaste rigolo.

Il aime les sujets difficiles et désagréables. Celui de l'avortement clandestin cinglait dans 4 mois 3 semaines 2 jours, sec comme un coup de fouet.

Dans Au-delà des collines Mungiu s'attaque à un certain obscurantisme religieux sur fond de critique sociale, à travers le portrait d'une jeune religieuse et de son amie, qui vient la rejoindre au couvent pour essayer de la convaincre de partir. Le film est long, assez lent, mais il place méthodiquement ses pions dans une escalade assez saisissante vers un final attendu mais impressionnant.

La mise en scène de Mungiu est superbe : longs travelings inspirés, photographie admirable, direction d'acteurs exigeante, utilisation savante des focales, composition de plans comme des tableaux de maîtres. Le film est d'une beauté plastique à couper le souffle et possède un peu de cette violence sourde et peu engageante qui suintait de 4 mois 3 semaines 2 jours. On pourra juste regretter que la nervosité décharnée de ce dernier se mue un peu ici en un exercice de style souvent brillant (comme le travelling arrière sur le visage de l'héroïne principale vers la fin - quel regard !, ou les sidérantes scènes d'hôpital) mais parfois aussi un poil poseur, comme dans le plan final, définitivement "auteur".

Mungiu est clairement un cinéaste des tensions, et le film en est traversé  de part en part : Dieu / diable, tentatives d'échappées / retour au monastère, amour terrestre / amour céleste, enfermement névrotique / plongée dans la réalité externe, tendresse du passé / promesse du futur, folie / raison. De ce fait, Au-delà des collines est un film inconfortable, parfois ennuyeux et à d'autres moments littéralement transcendant. On songe à Bresson et à Nuri Bilge Ceylan, à un polar métaphysique teinté de naturalisme. Une oeuvre dense et complexe, servies par deux belles actrices qui n'ont pas volé leur Prix d'interprétation à Cannes.

 

3e

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Breaking bad (Saison 3)

http://images.allocine.fr/r_760_x/medias/nmedia/18/74/23/35/19351997.jpgDisons-le tout net : je ne suis pas un grand fan de Breaking Bad, et je m'échine pourtant à regarder chaque nouvelle saison.

Masochiste ?

Non, j'essaye simplement de comprendre ce qui peut amener les sériephiles à intégrer la fantaisie de Vince Gilligan au Panthéon du genre, au côté de monstres comme The wire, Six feet under ou les Sopranos.  

Et je ne trouve pas, tant il me semble que la série se contente d'enfiler les clichés comme des perles. Prenons les deux tueurs de cette saison (photos ci-contre) : on nous les présente comme des robots inhumains et mutiques durant plusieurs épisodes. Aucune profondeur psychologique, des traits outrés, un accompagnement par l'image très moche (ces filtres jaunes, beurk), et une implication dans l'histoire quasi-nulle.

A travers ces personnages de BD (et c'est presque insulter la BD de dire cela), Breaking Bad montre sa pire facette, celle d'une série qui joue des biceps, sans vraiment réfléchir à ce qu'elle a à raconter.

L'évolution de Walter White est d'ailleurs symptomatique à cet égard : adieu la peur de la mort liée au cancer, qui faisait le sel de la première saison, il est désormais en rémission, et en train de se muer en patron de labo professionnel. Une issue miraculeuse et qui sert bien les intérêts des producteurs. Les personnages secondaires (son épouse et son amant, son fils, Hank et sa femme) sont également dans cette saison relégués à des rôles de faire-valoir, ce qui est bien triste.

Reste un savoir-faire éprouvé et non exempt de trait de génie, comme le célèbre épisode The fly, qui mérite sans conteste sa réputation. A suivre.

Breaking bad sur Christoblog : Saisons 1 et 2

 

2e

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Une famille respectable

http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/90/31/13/20090795.jpgDifficile de dire précisément de quel genre relève cet élégant film iranien, présenté à la Quinzaine des Réalisateurs cette année.

 

Au début on pense à un thriller (très belle séquence d'ouverture en caméra subjective), puis à un drame familial avec traumatismes provenant de l'enfance (une sorte de Festen filmé par le Kiarostami des débuts), puis l'intrigue se complique tellement qu'on y comprend plus grand-chose, avant qu'un éclaircissement brutal sur la dernière partie donne au film un faux air de film de mafia.

 

C'est racé, imparfait par bien des aspects et plaisant par d'autres. En creux, Une famille respectable réussit aussi à distiller une vision très critique de la société iranienne contemporaine et offre une plongée dans l'histoire du pays sans concession. 

 

Le cinéma iranien est décidément un des plus prolifiques en talents de toute la planète. Il faut désormais ajouter à la longue liste des cinéastes à suivre le nom de Massoud Bakshi.

 

2e

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Rengaine

 

Lors de mon séjour cannois, je suis entré un peu par hasard dans la salle qui projetait le film de Rachid Djaïdani (je me suis gourré de séance, cela arrive dans la folie cannoise), et  j'ai eu une excellente surprise.

Le film est en effet un condensé bref (1h15) mais intense de drôlerie, et d'observation des communautés noires et maghrébines.

Dorcy, jeune noir chrétien, veut épouser Sabrina, qui n'a pas moins de ... 40 frères !! Le plus âgé, Slimane, fait donc le tour de la fratrie pour recueillir les avis de chacun.

Le scénario est un prétexte à une enfilade de vignettes très bien vues, dont certaines sont absolument hilarantes, comme celle du sondage sur les minorités, celle de la lap dance offerte en cadeau ou celle de la torture, magnifique manipulation. Le film dit en riant plein de choses sur la société et le personnage du grand frère est un beau rôle, assez touchant. On voit bien que les blacks et les beurs peuvent faire affaire, avec deux limites ... le sexe et l'argent.

Le réalisateur a tourné pendant 9 ans, et le film est tiré de 400 heures de rush : il faut parfois de la persévérance pour être cinéaste ! D'un point de vue réalisation, le style est un peu frustre, caméra portée, très gros plan, image parfois un peu sale. Elle rappelle le choc de l'année dernière, Donoma, avec plus d'humour et moins de souffle, moins de poésie.

Un très bon moment de cinéma tout de même, qui collectionne les prix (Prix Fripesci à la Quinzaine, Prix Michel d'Ornano à Deauville, Prix du jury à Bordeaux).

 

3e

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Homeland

http://images.allocine.fr/r_760_x/medias/nmedia/18/84/07/92/19808303.jpgAux derniers Emmy awards, sortes d'Oscars pour les séries, Homeland a écrasé la concurrence (notamment Breaking bad, Mad men, Boardwalk Empire et Games of throne) en remportant les récompenses suprêmes dans les principales catégories : meilleure série, meilleur acteur et meilleure actrice.

Homeland est un remake de la série israélienne Hatufim, et une fois n'est pas coutume, le créateur de cette dernière, Gideon Raff, fait partie de l'équipe aux manettes de la version US.

Le canevas de départ est diabolique : un marine retenu prisonnier huit ans en Iraq est retrouvé sain et sauf. Parallèlement, une fuite indique qu'un prisonnier a été retourné et travaille désormais pour Al-Qaida : est-ce lui ? Carrie Mathison, agent de la CIA, en est persuadée, mais elle est bien seule.

Disons-le tout de suite, Homeland ne brille pas par son originalité. Elle ne possède pas le caractère profondément arty et novateur de Mad men, ni la mise en scène déjantée et clippesque de Breaking Bad. Nous sommes plus ici dans la succession historique d'une glorieuse ancêtre, 24h chrono. Le personnage de Carrie est aussi engagé, aussi instable et aussi peu respectueux des règles et des convenances que celui de Jack Bauer. Les réflexions sur la sécurité de l'Amérique, sur le terrorisme de l'intérieur sont du même acabit. La valse hésitation sur la culpabilité, l'existence de taupe, les comportements à double fonds, le retournement d'un camp à l'autre : tout cela rappelle furieusement l'émotion qu'avait procurée la saison de 24h en 2001. La montée graduelle du suspense jusqu'au dernier épisode où il devient quasi-insoutenable, après des périodes plus tranquilles d'exposition des personnages, est aussi un trait commun avec la série qui révéla Kiefer Sutherland.

Dans cette première saison, le point le plus fort de la série réside probablement dans l'interprétation magistrale de Claire Danes, qui crève l'écran. Tour à tour émouvante, séduisante, malade, moche, fatiguée, violente, abattue, énergique, elle semble vraiment habiter son personnage comme rarement une actrice a pu le faire dans une série. En face d'elle, Damian Lewis, déjà vu dans Band of brothers, est parfait lui aussi. D'ailleurs c'est tout le casting qui emporte vraiment la série vers des sommets, plus que le scénario ou que la mise en scène, très quelconque.

On attend du coup impatiemment la saison 2, qui doit trouver son propre chemin (la série israélienne ne comportait qu'une saison), mais dont on se dit qu'elle est riche en potentialités, tant la saison 1 tisse habilement toute une série d'intrigues différentes (la relation de la femme de Brody avec Mike, les doutes de la fille de Brody, l'identité de la taupe, le passé de David Estes, etc).

La saison 2 est en cours de diffusion sur Showtime aux USA, il faudra attendre un peu pour connaître la suite.

 

4e

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Argo

http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/87/65/10/20213715.jpgIl y a quelque chose d'énervant à voir régulièrement les Américains pondre un film bien écrit, bien réalisé, bien joué, dont on ne peut dire de mal qu'en se torturant les méninges (et encore). 

 

C'est ce que réussi cette fois-ci Ben Affleck, auteur du médiocre The town et acteur un peu trop impassible pour être enthousiasmant, en nous emmenant dans l'Iran des années 70 pour suivre une extraordinaire opération d'exfiltration.

 

Argo commence sur les chapeaux de roue avec la reconstitution de l'envahissement de l'ambassade des Etats-Unis à Téhéran, filmé avec une maîtrise et un sens du rythme confondant.

 

Le reste du film est à l'avenant, malin, honnête, tirant certes sur des ficelles un peu trop grosses en fin de parcours, mais d'une efficacité redoutable. Son réalisme est assez sidérant, et le magnifique générique de fin donne une illustration éclatante du travail méticuleux réalisé sur le film.

 

On croise au passage beaucoup d'acteurs de série : Kyle Chandler, le coach Taylor de Friday Night Lights, Bryan Cranston, de Breaking Bad, décidément toujours dans les bons coups (mais jamais avec un premier rôle), Victor Garber, le papa de Sydney dans Alias, qui campe un très bon ambassadeur canadien, Zeljko Ivanek vu dans Big Love et Damages, le corpulent John Goodman échappé de Treme, et d'autres encore. Un vrai festival.

 

Suspense insoutenable et divertissement haut de gamme pour samedi soir.

 

3e

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Festival des 3 continents 2012

AfficheF3C2012-.jpgC'est reparti pour l'institution nantaise que représente le Festival des 3 continents. Vous trouverez tous les détails sur le site officiel du Festival.

Parmi la plantureuse programmation, voici quelques films qui m'attirent :

- dans la sélection officielle, les deux films de mes pays fétiches, Sleepless Night du coréen Jang Kun-Jae et It's a dream de l'iranien Mahmoud Ghaffari, ainsi que le dernier documentaire de Wang Bing : Three sisters, très bien accueilli à la dernière Mostra

- la rétrospective Shinji Sômai, réalisateur japonais majeur et quasiment inconnu en France

- la rétrospective de films produits par la Milkyway Image, compagnie fondée par Johnnie To, qui sera présent à Nantes

- la mini-série Shokuzai de Kiyoshi Kurosawa projetée en sa présence et dans son intégralité (5 heures)

Mes aventures à suivre dans une gazette, bien entendu.

 

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Après mai

Un film vaut pour trois choses : ce qu'il raconte, la façon dont il le raconte et l'adéquation entre les deux.

Ce que raconte Après mai est fondamentalement inintéressant. D'un côté, Assayas nous conte les émois sentimentaux de jeunes ados (la belle affaire !), de l'autre il nous délivre quelques infos concernant les groupuscules gauchistes ayant sévi dans les années 70, sans qu'on y comprenne grand-chose. En réalité, et cela a été dit ailleurs, il réalise une autobiographie à peine déguisée : le film est une sorte de longue soirée diapo nous contant la jeunesse d'Assayas, à l'image des images super 8 d'Afghanistan qu'on voit projetées sur un vieux drap dans le film.

Donc, intérêt du contenu : nul.

Assayas tourne platement. Lorsqu'il emporte sa caméra dans de beaux mouvements (cela arrive), on se demande pourquoi il le fait et l'effet tombe un peu à plat. C'est d'ailleurs tout le film qui sonne faux. Les dialogues sont absolument artificiels et quand Lola Creton dit "C'est tendu et très passionnant. J'apprends beaucoup" elle le fait sur le même ton qu'utiliserait ma boulangère si je lui faisait dire : "La transsubstantation : réalité ou allégorie mystique ?". 

Donc, intérêt du contenant : voisin de zéro.

Pour reboucler avec le début de ma chronique, je dois dire que j'ai trouvé un certain plaisir à regarder Après mai, logé perversement dans le petit nid douillet que constituait la parfaite harmonie entre un propos inconséquent et une mise en scène lénifiante. On trouve son plaisir où on peut.

 

1e

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La chasse

http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/90/74/11/20271614.jpgDifficile d’imaginer que le cinéaste du prodigieux Festen (un de mes films préférés des années 90) soit le même qui ait commis l’indigeste La Chasse.

Dans le tourbillon cannois de cette année, le film de Vinterberg avait grandement contribué, avec Des hommes sans loi, Sur la route et quelques autres, à me faire considérer la sélection 2012 comme plate et académique.

L’idée développée par le film est rebattue : un innocent instituteur (Mon Dieu, quel beau métier que se dévouer pour l’éducation de la petite enfance !) se voit accusé injustement par une petite fille d’attouchements.

Celle dernière est tout simplement jalouse et aimerait plus d’attention de la part de son maître, la petite garce. Elle connait les détails de l’anatomie masculine par la faute de son grand frère qui mate des films porno, le pervers. Tous les habitants vont progressivement prendre leur distance avec l’innocent, méprisant par là-même la présomption du même nom, les salauds.

Les méchants voisins iront même jusqu’à exécuter le chien de l’accusé, sous la pluie, ce qui s’avèrera particulièrement cruel puisque l’infortuné devra enterrer la pauvre bestiole sous un déluge, et sous les yeux de son fils. Bouh, c'est trop triste.

Le film accumule les poncifs en tout genre comme vous pouvez vous en rendre compte en lisant les quelques lignes précédentes, sans jamais arriver à faire naître la tension, ni causer un trouble moral qui irait au-delà de « des quidams peuvent devenir méchants et injustes quand ils sont cons et nombreux», ce qui n’est ni nouveau ni passionnant.

Il manque au scénario un peu de méchanceté, un soupçon de violence ou de perversité (il aurait été à l’évidence bien plus efficace de faire douter le spectateur de l’innocence de l’instituteur, et de ne révéler celle-ci qu’à la fin).

Le jury cannois, pas à une aberration près cette année, accorda le prix d’interprétation masculine à Mads Mikkelsen. On se demande bien pourquoi, tant l’envie de botter le cul de ce dernier en lui hurlant de se révolter (ce que chacun ferait bien naturellement dans sa situation) vous étreint tout au long de ce pensum laborieux.

 

1e

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RA. One

http://images.allocine.fr/medias/nmedia/18/89/09/32/20095849.jpgVu aux Utopiales 2012

RA. One, un des plus gros succès au box-office indien (et mondial) s'inspire clairement de nombreuses références : Terminator, Matrix et, en ce qui concerne les films indiens, Endhiran que j'ai vu l'année dernière aux Utopiales également.

Le pitch est assez simple : pour faire plaisir à son fils qui aime les méchants invincibles, un créateur de jeu vidéo en crée un, qui sort évidemment de l'univers virtuel pour tuer son créateur. Un clone de ce dernier reviendra faire justice, tout en réveillant chez le fils (et la mère !) des sentiments oubliés.

Le film multiplie les effets spéciaux spectaculaires (réalisés par des équipes d'Hollywood), mais ces derniers ressemblent à mon goût trop aux productions US. Ce sentiment est renforcé par le fait que toute la première partie se déroule à Londres, donnant au film une tonalité très occidentale qui s'éloigne des kitsheries indiennes si agréables dans les productions de ce genre.

Shah Rukh Khan a son abattage habituel, mais en le regardant de film en film présenter le même visage juvénile et un corps de plus en plus body-buildé, je ne peux m'empêcher de penser aux fortunes probablement dépensées pour entretenir tout ça. Il a quand même 47 ans. Sa partenaire Kareena Kapoor, qui n'en a que 33, fait le job, sans plus. Elle n'a pas le charisme (ni le charme) d'une Aishwarya Rai par exemple.

Les passages chantés et dansés ne sont ni très nombreux, ni particulièrement originaux, ni très réussis. 

Une déception donc.

 

1e

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Endhiran

Vu aux Utopiales 2011

Dans le cinéma indien populaire, Mumbai n'est pas seule. Il faut aussi compter avec les films tamouls (dits de Kollywood, en référence à un quartier de Madras / Chennai, où ils sont produits), dont les qualités et la démesure n'ont rien à envier à leurs homologues de Bollywood.

En 2010, au moment de sa sortie, Endhiran était le film le plus cher de l'histoire du cinéma indien, et on comprend pourquoi en jetant un coup d'oeil à cette bande-annonce, renversante.

L'histoire est classique : un homme crée un robot qui devient amoureux de la fiancée de son créateur. Ce type d'intrigue permet de décliner toutes sortes de situations cocasses et parfois émouvantes, dans lesquelles les deux mégastars (Rajni et la somptueuse Aishwarya Rai) peuvent cabotiner à loisir.

Si la première partie déroule les schémas classiques de la comédie sentimentale appliquée ici à l'apprentissage amoureux par une machine (mais avec A Rai on comprend que même un robot craque), la seconde devient complètement folle avec des effets spéciaux qui dépassent même ce que fait Hollywood.

Les intermèdes chantés et dansés sont encore plus kitschs et improbables que dans les films de Bollywood puisqu'ils  ne s'embarassent même pas ici d'établir un lien avec l'histoire. On se retrouve donc en décors naturel dans le désert ou à Macchu Pichu (pour un morceau appelé contre tout bon sens Kilimanjaro !), et dans bien d'autres endroits encore. La musique de AR Rahman, tamoul lui aussi, et connu en occident pour son travail sur Slumdog Millionaire, est comme toujours excellente.

Mauvais goût assumé, rires, morceaux de bravoure, kitscherie à tous les étages : un beau moment pour les amateurs.

 

2e

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Utopiales 2012

http://cgmultimedia.files.wordpress.com/2010/04/picture-1.jpg9 novembre

Première incursion aux Utopiales 2012.

En attendant la séance d'Antiviral à 21h30, je parcours les expos et je découvre les illustrations magnifiques du graphiste / photographe / illustrateur / auteur de BD Dave McKean (cf ci-contre). Je suis vraiment enthousiasmé par son travail, et demain je vais peut-être craquer pour une de ses BD.

D'autres expos intéressantes : des dessins intéressants du génial Mervyn Peake (auteur du cultissime Gormenghast, souvent comparé à Tolkien) et des photo-montages gracieux de Nicolas Fructus, directement inspirés de l'univers de Lovecraft.

Beaucoup de monde dans la salle pour le film Antiviral, du fils Cronenberg, sur lequel je reviendrai dans une chronique détaillée : une première oeuvre qui se veut un brillant exercice de style, et qui n'y parvient que partiellement.

 

10 novembre

Deuxième et dernier jour pour moi aux Utopiales.

Enthousiasmé l'année dernière par le film indien Endirhan (Robot), je tente à nouveau un film de Bollywood avec RA. One, énorme succès au box office mondial et film indien ayant atteint la plus grosse somme pour la vente des droits à la télévision (9 millions de $). Je suis déçu et je dirai pourquoi dans ma critique. Le jury est assis devant moi, je reconnais Philippe Decouflé et Christophe Salengro. Ce dernier, qui ne paraît pas au mieux de sa forme, quitte la salle au bout de 30 minutes, pour ne plus revenir : un peu bizarre pour un membre du jury qui assiste à la seule projection d'un des films en compétition...

En sortant j'hésite à aller voir d'autres films, mais les 2h 36 minutes du film indien m'ont donné un peu mal à la tête.

Je m'achète deux albums du merveilleux Dave McKean, et je rentre les lire à la maison.

 

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Looper

Le pitch de Looper n'est pas simple, comme souvent lorsqu'un film traite du sujet intrinséquement paradoxal des voyages dans le temps.

J'essaye quand même de vous expliquer en deux mots au moins le début : dans un avenir très lointain dans lequel il n'est plus possible de liquider tranquillement ses ennemis (la faute à cette satanée traçabilité), la Mafia contrôle les voyages dans le temps et expédie ses victimes dans le passé pour qu'elle soient dégommées illico par des tueurs qui les attendent à l'arrivée.

De temps en temps, ces coquins de mafiosi envoie le tueur lui-même dans le passé, et il doit alors se supprimer lui-même, fermant ainsi la boucle (Loop en anglais). Il touche alors une grosse somme d'argent et peut vivre à fond le temps qui lui reste, jusqu'au jour où on l'enverra dans le passé se faire tuer par ... lui-même.

Présenté comme cela, c'est limpide.

Les choses se compliquent un peu quand le tueur rate son propre assassinat. Vous imaginez le travail : deux versions du même gugus qui se balladent dans le présent ... ça peut devenir franchement rigolo, surtout si la version "vieux" décide par ses actions de changer le futur d'où il vient.

Le film est très agréable, car il est humblement rigoureux et efficace. Dans ce type de scénario alambiqué, le plus important est d'éviter les incohérences énormes et de s'en tenir à des lignes directrices dictées par la narration, et non par une propension à faire dans le philosophique ou l'onirique.

Looper réussit parfaitement cela, en construisant simplement de très beaux contrastes (enfant/monstre, ferme/ville, jeune/vieux) qu'il exploite à fond et sans sentimentalisme. Les rebondissements sont variés et cohérents, la psychologie des personnages est plus importante que les scènes d'action, pourtant parfaitement réussies par ailleurs.

Le réalisateur concepteur Rian Johnson évite aussi les effets de style trop appuyé au niveau de la mise en scène pour se concentrer sur la création d'ambiances épurées très efficaces : les dix premières minutes sont à ce titre superbement réussies.

Le film est plaisant parce qu'il réussit à nous surprendre sans esbroufe.

 

2e

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Sharqiya

http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/90/64/85/20254630.jpgLe cinéma israelien est très prolifique et nous fournit régulièrement des films intéressants et très diversifiés. Avec Sharqiya, c'est à ma connaissance la première fois qu'il nous emmène à la découverte des bédouins arabes.

 

Kamel travaille comme agent de sécurité à la gare routière de Beer-Sheva. Il vit dans une misérable baraque en tôle aux côtés de son frère Khaled et de sa femme Nadia.

 

Un jour les autorités viennent annoncer que les baraques doivent être rasées.

 

Le film, lent et beau, ne manque pas de qualités. La personnalité effacée de Kamel, et celle plus violente de son frère, sont bien dessinées. On se demande où le réalisateur Ami Livne veut nous mener : le métier de Kamel va-t-il l'amener à commettre un attentat à la gare routière par vengeance ? Va-t-il se rapprocher de Nadia, sa belle-soeur, qui souhaite étudier et en est empêchée par son mari ? La famille va-t-elle résister armes à la main à la destruction des baraques ?

 

Malheureusement, le film se cantonne dans le registre de la litote narrative, et la plupart des questions restent suspendues dans l'atmosphère un peu cotonneuse et soporifique du film, sans qu'un lien logique apparaisse nettement dans la succession des scènes. Tourné en cinq jours dans des conditions difficiles (les autorités ayant refusé les autorisations nécessaires), sa nature se rapproche de celle d'un documentaire, sans en posséder la force.

 

La mis en scène d'Ami Livne est toutefois suffisamment intéressante pour qu'on s'intéresse à la suite de son parcours.

 

2e

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Into the abyss

http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/89/56/41/20055192.jpgDisons-le d'entrée, Into the abyss est un film magistral, et sa diffusion confidentielle (une salle seulement à Paris) est autant un scandale qu'un mystère insondable.

Werner Herzog nous plonge au coeur d'un drame texan : un jeune homme attend dans le couloir de la mort d'être exécuté. Il y a 10 ans, en compagnie d'un ami, il a froidement abattu une femme et deux jeunes gens pour voler ... une voiture rouge.

Herzog, dont on ne verra jamais le visage, interroge de sa voix si particulière tous les protagonistes de cette sale affaire : les deux accusés, le père de l'un deux, les familles et amis des victimes, l'aumonier, le bourreau, le policier qui a mené l'enquête, une serveuse, une femme qui est tombée amoureuse d'un des deux accusés. Il parvient, par la grâce de sa sensibilité extrême et un peu rustique, à extraire la profonde part d'humanité de chacun de ses personnages. Ce faisant, il se garde de tout manichéisme : les accusés qui nous semble au début du film des victimes (les témoignages sur le protocole de l'injection et les images tournées dans le couloir de la mort sont à ce titre terrifiantes) deviennent brusquement d'ignobles assassins à la faveur de reconstitutions macabres.

Le film est bien plus qu'un documentaire. Herzog y déploie des talents de pur cinéaste et donne ainsi une magistrale leçon de cinéma. Cadrer, éclairer, monter : en maîtrisant à la perfection ces trois composantes, il parvient à nous transporter au coeur du drame, comme s'il s'agissait d'un thriller - et après tout, c'en est un, d'une certaine façon.

Que l'on se comprenne bien : il ne s'agit pas ici d'un plaidoyer contre la peine de mort. Herzog affiche dès le début son opinion sur le sujet et la ré-affirme une ou deux fois, mais sans ostension. Le film dépasse cette problématique et nous emporte beaucoup plus loin : A quoi bon vivre ? Quel est le rôle d'un père ? Qu'est-ce que l'amour ? La vie mérite-t-elle d'être respectée ? Quel sens donner à sa vie ? Toutes ces questions traversent le film de part en part comme les sabres traversent la boîte d'un magicien : il y a à l'intérieur de la boîte un mystère que le film cerne mais ne décrit pas, celui de la vie et de la mort.

A la marge, et comme dans toute oeuvre majeure, Into the abyss nous emmène sur de nombreux chemins de traverse, dont le principal est la description d'une Amérique rurale désespérément peu éduquée, gangrenée par la violence, la drogue, l'analphabétisme et l'absence de sens. Sur ces chemins tortueux, on rencontrera aussi bien la poésie (les écureuils de l'aumonier), le grotesque (l'ami analphabète content de la prison où il a appris à écrire), le sublime (la réaction du bourreau), la profondeur insondable des sentiments (le père), le ridicule (l'arc-en-ciel) et l'absurde (les morts en chaîne dans la famille de la fille de la victime).

Pour résumer, ce film DOIT absolument être mieux distribué  et il est IMPERATIF que vous alliez le voir si vous le pouvez, il en va de votre intégrité intellectuelle, de votre santé mentale et de votre complétude d'être humain. A minima.

 

4e

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