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Christoblog

Articles avec #charlotte rampling

Benedetta

Benedetta présente l'immense avantage de pouvoir faire l'objet d'une lecture à une multitude de niveaux.

Commençons par le film qui a choqué une partie des critiques : le nanar grossier où ça chie, ça pète, ça se fout des godes entre les jambes, ça zigouille, ça tranche des têtes, ça balance des répliques visiblement destinées à faire rire le spectateur et choquer le bourgeois. Celui-ci est amusant. 

Il y a aussi le film férocement blasphématoire, qui encule Dieu, ou pour être plus précis, pénètre la nonne profondément, puisque le godemichet en bois est taillé dans une statue de la Vierge. Commençant où le film précédent se termine (la grossièreté), il se termine dans des sphères bien plus politiques : utilisation des miracles, cupidité à tous les étages, absence de croyance véritable.

Il y a au passage un joli film de reconstitution historique, même si on est loin la somptuosité de La reine Margot. Verhoeven prouve tout de même ici qu'il n'a pas son pareil pour retourner un genre (le film en costume) comme un gant.

Il y a aussi un thriller psychologique dans Benedetta : qui gagnera à la fin, qui manipule qui, et jusqu'à quel point ? Qui est avec qui, finalement ? Les miracles sont-ils tous bidonnés ? Le nonce vaincra-t-il au final ?

Et enfin, il y a la façon dont Verhoeven fouille les recoins de l'âme humaine, un film aux confins de la métaphysique et de la sexualité : que croire ? qui croire ? que sentir ? comment jouir ?

Tous ces films se mêlent harmonieusement grâce à un sens du rythme exceptionnel et à des acteurs et actrices au sommet de leur forme. Virginie Efira, Charlotte Rampling, Olivier Rabourdin et Lambert Wilson sont excellents.   

J'ai beaucoup aimé ce film, qui pour moi représente un véritable tour de force.

 

3e

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Angel

Rarement le projet d'un réalisateur m'aura autant échappé. Je n'ai en effet rien compris à ce que voulait faire Ozon dans Angel.

Un mélodrame ? Le film ne passionne pas par son propos, tout à fait inintéressant : histoire pâlote, personnages inconsistants, rebondissements erratiques.

Une ode au kitsch ? Angel est certes une sucrerie dégoulinante de couleurs et de musiques à haute teneur en mauvais goût, mais l'accumulation provoque ici l'indigestion.

Un hommage aux standards d'Hollywood, et notamment à Gone with the wind ? Je l'ai lu dans la presse, mais comment comparer le puissant contexte historique des films de cette époque au portrait compassé d'une Barbara Cartland de pacotille ?

Bref, je me suis ennuyé ferme devant cet exercice de style désincarné, mal servi par un casting sans charisme.

 

1e

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Swimming pool

Pour son sixième long-métrage, François Ozon signe une oeuvre très classique dans sa forme (presque trop, diront certains) et dans son fond, sous influence clairement hitchcocko-de palmienne.

Le scénario, qu'il a lui-même écrit, commence un peu mollement et la mise en place du film suit des voies très attendues pendant sa première demi-heure.

L'irruption de de Ludivine Sagnier, dans le rôle d'une bimbo d'une explosivité rare, réveille le film. A partir de ce moment-là, l'intrigue devient plus amusante, les thèmes habituels du cinéma d'Ozon affleurant ici ou là (la psychanalyse, les faux-semblants, les images à double-fond, le double, les pulsions inassouvies, la permissivité des genres).

On cherche alors à deviner le retournement de situation final qu'on sent bien arriver, mais qui reste difficilement prévisible au regard de son importance.

Un exercice de style qui génère un petit plaisir intellectuel, mais qui souffre de maladresses et de longueurs qui empêchent une adhésion plus franche.

 

2e

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L'oeil du cyclone

http://fr.web.img6.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/pictures/210/185/21018557_20130710104235293.jpgMais qu'est-ce que Charlotte Rampling est allée faire dans cette galère australienne ?

Tout est mauvais dans ce film, à l'image de la photo essentiellement désespérante qui git sur votre gauche : les acteurs cabotinent, le réalisateur (si l'on admet que Fred Schepisi mérite ce qualificatif) tourne un téléfilm, le scénariste enfile les perles.

Que dire de plus que le film est vain, factice, inutile, prétentieux, précieux et artificiel. 

L'idée qu'un prix Nobel de littérature (Patrick White) puisse être derrière ce navet sentencieux me révulse.

Allez, c'est trop d'honneur que de consacrer tant de mots à si peu de chose.

 

1e

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Melancholia

Kirsten Dunst & Charlotte Gainsbourg. Les Films du LosangeMelancholia s'ouvre par une série de plans fixes à la beauté glaçante et aux lumières irréelles.

Par son aspect poseur, voire pédant, cette ouverture rappelle celle (complètement ratée) de Minuit à Paris. Elle fait également penser au long insert cosmo-panthéiste de Malick dans The tree of life. D'une certaine façon, les spectateurs pressés pourront se contenter de ces quelques plans : ils contiennent les plus belles trouvailles du film, le résume parfaitement (en en dévoilant d'ailleurs la fin) et illustre une de ses caractéristiques principales, la lenteur.

Deux soeurs : Justine (sublime Kirsten Dunst) et Claire (la sombre Charlotte Gainsbourg).

Deux parties. Dans la première, Justine se marie. Le mariage tourne au fiasco au fur et à mesure que Justine perd pied avec la réalité. Le film lorgne incontestablement vers le repas de famille du formidable Festen, le film de Thomas Vitenberg. Il n'en a malheureusement pas la force. Kiefer Sutherland, le héros de 24, semble importer ses tics de justicier, il regarde par dessus ses épaules avant de frapper à une porte comme si une armée de terroristes allait débarquer. Bref, sans être complètement nulle, cette partie dogme semble avoir été vue mille fois, et on s'ennuie ferme. Peut-être faut il être (ou avoir été) dépressif, comme Lars von Trier lui-même pour saisir toutes les nuances de la chute de Justine. Pour ma part, j'ai souffert et ne me suis pas passionné pour ces petits psychodrames mesquins et sans intérêt.

Dans sa deuxième partie, le film décrit les jours qui précèdent la collision de la planète Melancholia avec la Terre. Même décors (un hôtel de luxe et un golf), mêmes personnages (hors le mari éconduit, bien sûr). Au fur et à mesure que l'échéance approche, les personnages semblent inverser leur polarité : Justine devient sereine (elle préfère une grandiose catastrophe à de menues satisfactions) et Claire panique. Cette partie est plus réussie que la première, elle souffre cependant d'un goût curieux pour certains effets kitchissimes (le dernier plan !) et pour certains messages douteux (la Terre est mauvaise). Le scénario étire jusqu'à la rupture une intrigue minimale.

Melancholia laisse au final un sentiment d'oeuvre malade, riche de potentialités, mais n'étant parvenue à les concrétiser complètement.

 

2e

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