Né quelque part
Les bons sentiments font rarement de bons films. Né quelque part en apporte une nouvelle fois la preuve.
Farid doit se rendre en Algérie pour sauver la maison de son père. Il découvre un pays qu'il ne connaît pas, remplis de personnages fort sympathiques et truculents (dont Djamel en voyou sympathique, et surtout l'excellent Fatsah Bouyahme, en photo ci-contre). Sans dévoiler l'intrigue, au demeurant fort mince, disons qu'il va se voir dépouillé de ses papiers et devoir tenter un passage clandestin vers la France.
Le réalisateur Mohamed Hamidi veut parler de trop de sujets à la fois : la situation politique en Algérie, les relations avec l'ancien colonisateur, le drame des clandestins, la joie de vivre d'une petite communauté villageoise, le souvenir de l'exil pour les plus anciens, l'amour au bled, le marché noir... Chacun est traité trop superficiellement pour émouvoir ou intéresser vraiment.
L'autre problème du film est l'aspect totalement lisse de l'acteur principal Tewfik Jallab, dont on se demande s'il n'a pas été choisi pour son physique de beau gosse plutôt que pour ses talents d'acteurs, qui se réduisent surtout à jouer le mec qui a du mal à se réveiller le matin.
Les vraies bonnes scènes du film se passent toutes au Café du village, microcosme attachant donnant lieu à de réjouissantes scène pagnolesque souvent centrées sur l'utilisation du téléphone public et de son "réceptionniste".
Je me demande pourquoi Thierry Frémaux à décidé in extremis d'ajouter ce film très moyen à la sélection officielle du Festival de Cannes 2013.
Commenter cet article