A war
Dans sa première partie, A war ressemble à un film de guerre naturaliste, filmé dans un style quasi documentaire, et centré sur un soldat danois en service en Afghanistan.
La chronique du conflit est entrelardée de vignettes présentant la vie de son épouse et de ses trois enfants au Danemark.
Cette partie n'est pas inintéressante, bien qu'un peu longue. Le style de Lindholm est d'une efficacité extrême, mêlant toute sorte d'effets (gros plans sur les visages, caméra à l'épaule, plans larges). Le réalisateur ne sacrifie quasiment rien au rendu réaliste du film : les dialogues, bourrés d'abrévations, sont parfois incompréhensibles.
Le personnage principal est dans la deuxième partie questionné par un tribunal sur une de ses décisions. A war prend alors une autre dimension, donnant à voir une série de dilemnes moraux agissant sur différentes strates. Cette partie lorgne sans hésitation vers les effets du film de procés (coup de théâtre compris), tout en gardant l'aspect sec, sans affect, presque austère de la première partie.
Tobias Lindholm excelle véritablement dans cette façon de filmer les évènements sans emphase, les épurant jusqu'à l'os, et semblant réduire l'intrigue à sa substanfique moelle. Le jeu des acteurs, dépouillé à l'extrême, parvient cependant à nous surprendre.
A noter à titre de curiosité, et comme souvent dans le cinéma danois, qu'on retrouve dans le casting trois des acteurs principaux de la géniale série Borgen, dont Tobias Lindholm fut le scénariste.
Tobias Lindholm sur Christoblog : R - 2010 (**) / Hijacking - 2012 (**)