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Christoblog

Curling

http://images.allocine.fr/r_760_x/medias/nmedia/18/79/43/30/19502664.jpgSouvent, la présence d'un réalisateur rend un film plus sympathique. Plus rarement, c'est l'inverse.

 

Lors de la projection de Curling au dernier festival Paris Cinéma, c'est ce qui s'est passé. Denis Côté, le réalisateur québécois, m'a paru suffisant. En gros, à l'entendre, il se satisfait très bien que ses films ne soient que des films de festivals, que les spectateurs (les vrais) ne vont presque jamais voir. Il a parlé avec un mépris déplaisant de telle spectatrice d'un festival au Brésil (ben oui, après tout, si on peut parcourir le monde pour montrer des films que personne n'a envie de voir, pourquoi se priver ?) qui qualifiait ses films de nordiques : il trouvait ça ridicule.

 

Comme il trouve ridicule qu'on le questionne sur les impasses scénaristiques dont Curling est parsemé : un tigre dans la neige, des cadavres dans un bois, un petit garçon qui disparait, une chambre maculée de sang. Ben oui, c'est vrai, il font chier ces spectateurs à poser des questions comme ça ! C'est tous les jours que ce type d'évènements arrivent dans votre vie, pas besoin d'en faire un fromage.

 

Bon, vous voyez le genre, j'arrête le massacre ici. Curling représente le cinéma dit d'auteur dans ce qu'il a de pire. Personnage principal mutique au charisme d'huitre (qui attire quand même une femme en moins de  deux) et au comportement illogique (tient à sa fille mais la laisse seule pendant plusieurs jours),  personnages secondaires ultra-typés (la petite punk), lenteur et dénuement, emphase et naïveté, lourdeur et suffisance (la fin, mon Dieu, quelle bêtise). 

 

Vous ne l'avez pas vu, continuez comme ça.

 

1e

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Utopiales 2011

Comme l'année dernière, Christoblog sera présent et accrédité aux Utopiales 2011, du 9 au 13 novembre à Nantes, probablement le plus important festival européen consacré à la science-fiction.

Au programme de multiples manifestations trans-genres : littérature, BD,  expositions, jeux vidéo, conférences et bien sûr cinéma. Rien que pour la littérature seront présents certains des plus grands auteurs mondiaux, excusez du peu : Tim Powers, Norman Spinrad, Lucius Shepard, Ian Mc Donald, Gérard Klein, Pierre Bordage,  Ugo Bellagamba. Tout cela sous la présidence d'Alejandro Jodorowsky himself.

Au menu cinéma, une compétition officielle, des avant-premières et des rétrospectives. Je ne manquerai pour rien au monde la projection d'Endhiran (Robot), film indien de tous les superlatifs : le plus long à concevoir (plus de 12 ans), le plus cher, le plus gros succès au box-office indien, le plus hallucinant en matière de scènes d'action.... un film qui relègue Matrix au rang de distraction pour midinettes, pour ceux qui l'ont vu.

J'aimerais aussi enfin voir un film après lequel je cours depuis 20 ans : Les 5000 doigts du Dr T.

Bref, 4 jours de plaisir dans l'ambiance très San Diego Comic-Con de la Cité des Congrés.

 

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L'exercice de l'Etat

Cet automne 2011 n'en finit pas de nous réconcilier avec le cinéma français. Voilà qu'après les films d'auteurs grand public Polisse, La guerre est déclarée et l'Apollonide, un nouveau film majeur sort sur les écrans, illustrant cette fois-ci un nouveau genre : le thriller politique.

Un duo d'acteur exceptionnel

Je n'avais jamais bien compris pourquoi Olivier Gourmet bénéficiait d'une sorte d'aura d'acteur culte. Et bien cette fois-ci, c'est clair. Il livre dans ce rôle de ministre des transports une composition sidérante de variété, tour à tour humain, détestable, ambitieux, réaliste, dur, touchant. Il incarne parfaitement ce qu'est un monstre politique, loin des clichés qui voudraient nous désigner les hommes politiques comme des pantins ou des Rastignac au petit pied. On voit ici qu'ils sont mus par des forces peu accessibles au commun des mortels.

Michel Blanc est tout bonnement bouleversant, sans états d'âme - ou plutôt avec des états d'âme, mais sans sensiblerie, droit dans ses bottes mais s'adaptant aux évènements avec une souplesse extrême, il fait coexister sous son crâne chauve tous les ingrédients qui font un grand serviteur de l'Etat, en y ajoutant sa petite touche personnelle (la musique classique, le discours de Malraux, les oeufs au bacon).

Ce duo de choc qui joue la valse de l'amitié, de l'ambition et des valeurs est entouré d'un casting quatre étoiles que je ne vais pas détailler ici, mais sachez que chaque conseiller, chaque ministre, chaque garde du corps, chaque syndicaliste est parfaitement dessiné.

Le ministère (vu) de l'intérieur

Une des réussites majeures du flm est de nous faire entrer de plain-pied dans ce qu'est la vie d'un homme politique, comme aucun film récent n'a réussi à le faire. Du coup, La conquête apparaît comme une bande dessinée un peu grotesque et Les marches du pouvoir comme un épisode de série un peu simpliste.

L'exercice de l'Etat montre tout : l'urgence extrême et permanente (somptueuse séquence d'ouverture dans les Ardennes), la primauté donnée à la communication sur la réflexion de fond, les jeux de pouvoir - mais dont on voit qu'ils sont autant liés à des idéaux (ou des idées) qu'à des calculs personnels, le sacrifice de la vie personnelle, la nécessité des décisions hyper rapides, le peu de cas qui est fait des personnes lors des décisions (cf le dernier plan, sidérant), le contraste extrême des situations rencontrées dans la même journée, etc.

C'est ennivrant et jouissif comme un grand huit lancé à toute berzingue.

Une mise en scène au cordeau

Je ne connaissais pas Pierre Schoeller, et j'en ai presque honte aujourd'hui, tellement il donne une leçon d'efficacité élégante dans ce film. Les plans sont parfaitement découpés, les mouvements de caméra discrètement somptueux. Les fioritures (le rêve initial, la musique bizarre) sont parfaitement intégrées à une trame dense, resserrée, dans laquelle chaque plan compte. Le film propose plusieurs scènes d'anthologie, que je ne peux révéler sans risque de vous gâcher le plaisir. Du grand, grand art.

Allez hop, vous faites le pont de la Toussaint, il fait mauvais, vous allez tous voir L'exercice de l'Etat, sapristi.

 

4e

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Après le Sud

http://images.allocine.fr/r_760_x/medias/nmedia/18/84/00/63/19827112.jpgAprès le Sud étant un premier film, je vais essayer de ne pas être trop méchant. Vous savez en plus que je suis plutôt d'un naturel bienveillant, qui ne me pousse pas habituellement à déverser des torrents de bile sur les films que je n'apprécie pas.

 

Que raconte le film ? La journée de 4 personnages : une caissière de supermarché, sa mère obèse, son copain, et un retraité (ex leader syndical ?!).

 

La trame temporelle du film est un peu compliquée, même s'il ne s'agit finalement que d'une énième variation autour de l'effet Rashomon, consistant à revisionner les mêmes scènes plusieurs fois dans le film suivant le point de vue des différents personnages.

 

Le problème est qu'on ne s'intéresse pas du tout à ce que l'on voit. Voilà. C'est aussi simple que ça. Merci de votre attention.

 

1e

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Hors Satan

Je comprends que sous l'emprise d'un tropisme mystico-élitiste (ou de substances illicites) on soit charmé par Hors Satan.

On écrira alors des choses de ce style : Bruno Dumont réussit à nous montrer l'âme à nu, sans autre artifice que le bruit d'une feuille morte qui crisse et que celui du vent dans les landes du Boulonnais, sans autre moyen que cette mise en scène que certains jugeront austère, mais qui rend sensible par la seule grâce de ses choix primordiaux (cadrage, focale, son, photographie) la puissance d'une transcendance toute pasolinienne, et bla bla bla.

En réalité, je vous le dis, ce film c'est Ribéry filmé par Bergman, ou Antonioni chez les Ch'tis, sans l'envol mystique de L'humanité et sans les fulgurances sauvages de Flandres.

Je m'emmerdais tellement durant le film que j'ai testé le jeu suivant : fermer les paupières pendant la moitié de chaque plan, et ne les réouvrir que lorsque la luminosité les traversant indique un changement de plan (jeu rendu possible par le fait que les plans sont fixes, donc de luminosité constante, et longs, trop longs).

Ce n'est pas un jeu facile, d'abord parce que le risque de s'endormir est non négligeable (cela m'est arrivé deux fois), ensuite parce que vous ne savez pas avant combien de temps va durer chaque plan. Le jeu a quand même réussi à me faire patienter les presque deux heures que dure le film, sans que je souffre trop. De plus je n'ai pas raté grand-chose de la narration, ce qui montre bien que le film aurait pu durer 45 minutes sans qu'on y perde.

Hors Satan est assez faible dans ce qu'il expose : un méli mélo Diable / Dieu / vengeance / sexe qui rappelle que Dumont était prof de philo avant d'être cinéaste, mais qui s'avère ici indigeste au possible. Un point culminant est atteint par le dénouement, qu'on peine à croire possible tellement il est lourdingue. Va-t-il oser ? Hé oui ! Les acteurs ne sont pas professionnels, et je suis triste de le dire, mais ça se voit tellement qu'on en a mal pour eux. On les voit chercher leur marque au sol pour savoir où aller, c'est terrible.

Rapidement on en vient à souhaiter méchamment la mort brutale de tous ces personnages qui ressemblent plus à des marionnettes conceptuelles qu'à des êtres de chair et de sang, ce qui vu le sujet du film, ne garantirait même pas que ce dernier soit écourté, malheureusement.

A mon sens le point faible du début de carrière de Bruno Dumont.

 

1e

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Carte postale de Tarbes

CP2Tarbes.jpg

L'Atalante à Bayonne

Par Alain

 

Comment  aller au cinéma quand on vit à Tarbes ? On oublie, ou presque. On comble ce vide par beaucoup de sport et d’activités en extérieur. La région est magnifique, le climat très agréable et la situation géographique offre de belles possibilités que ce soit côté Atlantique, ou Méditerranée quand on a le temps, ce qui est mon cas. Sans oublier l’Espagne, aussi, à moins de deux heures.

Mais revenons au cinéma. Tarbes, son seul et unique CGR, éloigné du centre ville. Immense bloc de bêton posé au milieu de nulle part dont l’apparence extérieure est plus proche d’un blockhaus que d’un lieu festif. Le point positif : des salles confortables et accessibles aux handicapés. Tous les points négatifs : une programmation composée essentiellement de blockbusters, et pas forcément les meilleurs, aucune version originale, et les tarifs, 8,80 € ou 5,90 € avec carte d’abonnement.

Seule et unique solution, aller voir ailleurs et ne pas avoir peur d’avaler des kilomètres ! Le plus proche : Le Parvis Méridien perdu au milieu d’un centre commercial accroché au pied des Pyrénées. Assez loin de la ville, très impersonnel avec des horaires impraticables. J’oublie. Mes remèdes … À Pau, par exemple, avec Le Mélies. Deux petites salles, mais un lieu de convivialité chaleureux qui offre une programmation intéressante plus en adéquation avec le cinéma que j’aime. Les prix sont aussi plus raisonnable, 5 € l’entrée avec la carte d’abonnement. 80 kilomètres aller et retour ! Avec un minimum  pour moi d’une fois par semaine et deux films en moyenne. J’ai pu y voir l’an dernier des films très importants pour moi. Submarino, Des hommes et des Dieux, et plus récemment Une séparation.

Autre possibilité : pousser plus loin et s’arrêter à Bayonne qui propose deux salles, bientôt réunies dans un seul et unique lieu, L’Atalante et l’Autre cinéma. Les films présentés correspondent à ce que j’attends quand je veux aller au cinéma. J’y ai vu dernièrement We need to talk about Kevin, Restless, Melancholia, Et maintenant on va où, L’Appolonide, La guerre est déclarée, Balada Triste, La prima cosa bella ou Beginners… entre autres. 300 kilomètres aller et retour ! Avec un minimum d’une fois par mois et cinq films en moyenne en trois jours.

Quitte à être sur la côte Basque restons-y ! À Saint jean de Luz, par exemple, avec une pensée pour Dasola. Les Écrans Luziens offrent une belle diversité de films dans un cadre agréable, et un accueil chaleureux et très  sympathique. Les points forts : divers festivals intéressants, et des tarifs attractifs avec la carte d’abonnement qui ramène le prix à 5,50 €. J’ai pu y voir Les femmes du 6ème étage, Incendie, Angèle et Tony, et tout récemment … The Artist et Polisse. À 25 kilomètres De Bayonne ! Avec un minimum d’une fois par mois et deux à trois films en moyenne sur un séjour de trois ou quatre jours.

Arrêt quasi obligatoire au Royal à Biarritz, pour le lieu, les souvenirs, et la programmation qui reste intéressante. « Amis du Royal » ramène le prix d’entrée à 4,50 €. En ce moment c’est le seul cinéma de la région qui passe Ceci n’est pas un film. À 8 kilomètres de Bayonne. Avec un minimum d’une fois par mois et deux films en moyenne sur le temps du séjour.

La plupart du temps mes séjours au Pays Basque se font en fonction de la programmation dans les différentes salles et des horaires respectifs pour les films qui me tentent. Pouvoir profiter aussi de la région, hors saison de préférence, de l’océan en particulier, et ce, quelque soit le temps. Il y a longtemps que j’ai appris à aimer le temps qu’il fait.

Ne pas oublier l’Utopia à Toulouse. Bel endroit, et programmation intéressante qui offre une palette de films, d’hier à aujourd’hui, très intéressante. Certaines séances sont à 4 €. J’y ai vu la semaine passée Beauty et Habemus Papam. À 150 kilomètres de Tarbes. Une heure vingt par le train, pour plus de facilités et un aller et retour dans la journée. Je profite aussi de ce passage dans la ville rose pour m’égarer à l’UGC ou au Gaumont, mais plus rarement.

Je parle beaucoup des tarifs, mais après avoir bénéficié pendant de longues années de la carte UGC à Paris, je trouve que les tarifs pratiqués dans la région représentent un vrai budget. Quand on ajoute les coûts des déplacements et autres plaisirs, le cinéma devient un luxe.

J’ai calculé il y a quelques temps que je faisais une moyenne de 1.100 kilomètres par mois, pour essentiellement voir des films. Sans compter mes séjours en Espagne ou mes déplacements sur Toulouse, ville pour laquelle le train reste le plus pratique. Quand on aime … On fonce, mais on devient plus sélectif !

 

Voir aussi : New York. Si vous voulez écrire vous aussi une carte postale cinéphile, écrivez-moi.

 

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Les aventures de Tintin : le secret de la Licorne

N'étant pas tintinophile invétéré, mon avis sur la dernière production de Spielberg ne se résumera pas à répondre à la question : le film est-il fidèle à la BD ?

Sur ce point, je suppose qu'on pourra gloser quasiment à l'infini, autour du thème "Bien sûr que non". En résumé je dirais que sur la forme, l'américanisation est évidente (ajout de scènes de poursuite dignes d'Indiana Jones, gommage du contexte historique, perte d'éléments liés spécifiquement au langage), alors que le fond me semble assez bien intégrer l'esprit d'Hergé.

Le personnage de Tintin est aussi insipide que dans les livres et son animation en motion capture ne m'a pas paru entièrement satisfaisante. Son regard semble trop souvent perdu dans le vague, son grain de peau n'est pas très naturel et les gestes de ses mains sont parfois empruntés.

Le capitaine Haddock est par contre très réussi. Tout à fait politiquement incorrect (surtout pour les Américains) avec son alcoolisme invétéré, il donne une qualité spécifique à toutes les scènes dans lesquelles il figure, grâce au savant mélange d'états d'âme dépressifs et de fierté marine qui fait sa marque de fabrique. 

La dynamique du scénario trouve d'ailleurs toute sa force dans la relation étroite (et somme toute incompréhensible) qui se noue entre ces deux personnages que tout oppose. Les seconds rôles sont bien utilisés (la Castafiore, Sakharine, les Dupondt). L'animation de Milou est particulièrement convaincante, même si ses poils sont comme d'habitude en animation peu réalistes. Il copie à la perfection les attitudes canines, tout en ayant l'intelligence d'un être humain.

Le film est émaillé de morceaux de bravoures très efficaces dont mes deux préférés sont le souvenir du combat de l'ancêtre de Haddock sur son bateau (le montage alterné est une splendeur) et la première poursuite qui mène aux docks, simple, amusante et originale. On parlera sûrement beaucoup de la poursuite dans la ville arabe, qui est éblouissante, mais presque trop pour mon goût.

Au final, une bonne soirée en famille et un divertissement haut de gamme.

Pour plus d'éléments de contexte je signale l'excellent article du Monde qui raconte l'histoire des rapports de Tintin et de l'Amérique en général, et de Spielberg et Hergé en particulier, qui se seront croisés fin 1982, début 1983.

 

2e

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Les marches du pouvoir

http://images.allocine.fr/medias/nmedia/18/85/39/61/19786561.jpgLe titre français du dernier film de Georges Clooney (The Ides of March) est sûrement l'oeuvre d'un traducteur un peu bourré qui s'est mélangé les pinceaux : Des idées de marche ? La marche des Iles ? Mars en avril ? Envie de marcher ? L'Italie des Marches ? Bon bref, pour les ignares, c'est ici qu'il faut vous cultiver. Vous ne voyez pas trop le rapport avec le film ? Et bien, à part bien sûr une vague thématique de trahison, moi non plus.

 

Tout ça pour dire que beaucoup de films que je vois en ce moment me laissent tiède. Les marches de pouvoir est un film sage, tourné à l'ancienne (les champ/contrechamp sont très scolaires), doté d'un scénario honnête - même si certaines ficelles sont un peu grosses. Les acteurs sont égaux à eux-mêmes. Clooney est plus que jamais celui qui a démodé le café filtre, et il le restera longtemps, j'en ai peur.

 

Ryan Gosling montre au début une grande variété de jeu, avant de prendre le volant d'une voiture pour accompagner la charmante Evan Rachel Woods à la clinique. Le fait de conduire semble le métamorphoser instantanément en chauffeur patibulaire au visage fermé, Drive is back.

 

Dans cette torpeur indolore et pas inintéressante, on ne pourra pas s'empêcher de penser à DSK (le coup de la femme de ménage semblerait lui être destiné, si Clooney connaissait son nom), à Clinton, et oui, finalement oui, la politique est quand même un milieu cruel ma bonne dame. Un bon prime time sur TF1.

 

2e

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Ici, on noie les Algériens

http://images.allocine.fr/r_760_x/medias/nmedia/18/85/89/27/19819748.jpgLa même semaine sortent sur les écrans le fameux Octobre à Paris de Jacques Panijel, film culte tourné en 1962 dans une quasi-clandestinité et jamais sorti en salle, et le documentaire Ici, on noie les Algériens, de Yasmina Adi, qui en constitue une sorte de contrepoint contemporain.

Pour ceux qui ont séché leur cours d'histoire (ou qui sont trop vieux pour avoir connu des cours dans lesquels figurait cet évènement), un bref rappel des faits. En pleine guerre d'Algérie, les Algériens de Paris manifestent sans violence contre le couvre-feu dans les rues de Paris, le 17 octobre 1961. Dans un contexte marqué par les attentats du FLN en France, la répression policière est violente. On compte des dizaines de morts, des centaines de blessés, et des milliers de détentions dans des conditions abominables.

La force du travail de Yasmina Adi tient dans sa simplicité. Son documentaire est de facture classique, sans fioriture. La mise en scène alterne les documents d'archive (principalement des photos, mais aussi des coupures de presse et des enregistrements radiophoniques) et des témoignages de personnes ayant vécu les évènements. Ces derniers sont évidemment très émouvants. Manifestants, femmes ayant attendu en vain le retour de leur mari, conducteurs de bus, médecins : tous sont remarquablement clairs et dignes. Leur parole est d'une grande densité émotionnelle, sans être plaintive.

Voir sur les photos d'époque des inconnus vous regarder fixement par-delà les 50 ans d'histoire écoulés est aussi très fort. Au delà des macabres rappels qu'assène le film (les corps que la Seine rend plusieurs semaines après le drame), on apprend également des à-côtés tout aussi choquants, comme cet internement en hôpital psychiatrique des femmes de disparus manifestant quelques jours après le 17 octobre, ou comme la libération du Palais des Sports pour une série de concerts de Ray Charles (chanteur noir, comme le précise le commentateur de l'époque). Les photos montrant des milliers d'Algériens parqués dans cette enceinte n'est pas sans rappeler d'autres rassemblements terribles, celui du Vel d'Hiv en 1942 par exemple.

Sans voix off, le film réussit donc parfaitement à faire ressentir le caractère inhumain de la répression en juxtaposant simplement les images d'époque et les témoignages, dont les plus impressionnants sont ceux des femmes. Il parvient ce faisant à nous immerger dans l'époque.

En résumé, une salutaire piqûre de rappel pour nous inciter à rester vigilants face à un Etat qui sait à la fois faire perpréter ses méfaits par les fonctionnaires, puis les cacher aux journalistes s'il le faut.

Pour plus d'info, voir le site officiel du film, très bien fait.

 

3e

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The artist

http://images.allocine.fr/r_760_x/medias/nmedia/18/83/95/46/19733671.jpgAussitôt vu, aussitôt oublié.

 

Oh, ce n'est pas qu'on puisse faire beaucoup de reproches à The artist. Le film est plutôt plaisant, inspirant des sentiments un peu confus mais agréables de défi insensé, de travail bien fait, de connivence intelligente et de performances d'acteur. Et puis il nous rappelle la puissance de l'art cinématographique : contre toute attente, l'absence de son se fait très rapidement oublier.

 

The artist est toutefois rapidement limité par les règles qu'il s'est lui-même fixé : respect absolu aux standards des films muets des années 30, mimiques exagérées, format carré, cartons de dialogue, musique expressive et ampoulée. Les variations "modernes" sont distillées au compte-goutte (les sons disséminés ici ou là, les quelques cadrages et mouvements de caméra notablement anachroniques), ne menaçant pas l'exercice formel que constitue avant tout le film.

 

Le scénario, très prévisible et convenu, ne permet pas à The artist d'accéder pleinement au statut d'oeuvre originale.

 

On est donc très loin de la réinterprétation géniale et déjantée du muet par Guy Maddin dans The saddest song in the world.

 

Un moment qui passe agréablement grâce à l'incroyable talent de Jean Dujardin et Bérénice Béjo (compagne du réalisateur, Michel Hazanavicius) mais qui ne laissera pas dans la mémoire plus de traces que le souvenir d'une bonne copie de carte postale ancienne.

 

2e

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Polisse

Avant-première le 27 septembre 2011 à l'UGC Atlantis, près de Nantes. Maïwenn est là, escarpins noirs, jean serré, veste en jean, accompagnée de Naidra Ayadi et Frédéric Pierrot.

L'intervieweur s'emmêle complètement les pinceaux, en questionnant par exemple Frédéric Pierrot à propos de La guerre est déclarée, dans lequel il joue aussi... ce qui permet à Maïwenn de couper sèchement d'un "on est là pour parler de Polisse !".

Sinon, pas facile de parler d'un film avant la séance comme c'était le cas ce soir. On apprend que les 10 acteurs ont fait un stage d'une semaine chez la police, que le scénario résulte de notes prises par Maïwenn pendant un passage à la BPM et que parfois elle distribue aux acteurs des "jokers" à l'oreille, c'est à dire si j'ai bien compris des directives qui sèment un peu d'inattendu dans la scène.

Devant l'incurie emberlificotée de son interlocuteur de l'UGC, Maïwenn se prend à nous regarder fixement (le public) puis à nous interpeller : "Hé, mais y'a que des femmes ici ? Les hommes, levez la main ! Hé toi là au premier rang, c'est ta copine qui ta forcée ? Et qui est venu sans savoir qu'on avait eu un prix à Cannes ?" (et là, trois inconscients lèvent la main).

Etonnante, déstabilisante, mais pleine d'énergie, à l'image du film.

Le moins qu'on puisse dire c'est que Polisse ne fait pas dans la dentelle. La caméra bouge, ne tient pas en place, expérimente des tas de trucs. Les acteurs en rajoutent des tonnes, mais ils le font avec une énergie telle qu'on est souvent soulevé de son fauteuil. A ce jeu ils sont tous formidables, et bien sûr Joey Starr en premier - hallucinant. Ca jase, ça papote, ça crie, ça gueule, ça parle arabe, ça jacte, ça parle de bites et d'amour, ça s'insulte, ça ne s'arrête quasiment pas une minute, comme une tornade qui brasse les sentiments et les sensations. Le scénario part un peu dans tous les sens, s'attachant à quelques personnages, égrenant les micro-histoires qui ont toutes leur ambiance et leur intérêt, s'attachant aux petits riens. 

Ce n'est pas toujours fin, même si c'est beaucoup plus écrit que cela ne le parait au premier abord, les ficelles sont un peu grosses, les effets tire-larmes sont légions, mais le film est traversé par une telle énergie qu'il est capable d'offrir des scènes d'euphorie pure (la boite de nuit) ou de fou-rires irrépressibles (le téléphone portable - mais un beau, hein).

Les histoires contées sont tristes, écoeurantes, puissantes. Il faut sûrement la potion façon remède de cheval que nous assène Maïwenn pour les faire passer.

 

4e

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Air doll

Air doll est un film étonnant qui ne peut laisser indifférent.

Il regorge en effet de qualités (une photographie magnifique, une actrice incroyable) et de défauts (un scénario poussif, une musique insistante et trop sucrée, des facilités et lieux communs à la pelle).

L'histoire racontée n'est pas des plus originales : une poupée se transforme en être humain. Ici, il s'agit d'une poupée gonflable, dont le caractère sexuel est affiché dès le pré-générique. On suit les émerveillements de l'éveil, la découverte d'une certaine forme d'amour, la naissance de l'orgasme (à base de dégonflage / regonflage...) et l'approche de la mort.

C'est beau, par moment envoutant, et Tokyo est filmé avec une maestria extraordinaire.

L'actrice Doona Bae réussit une prestation scotchante. Si au départ son jeu "orientée poupée" peut dérouter, voir exaspérer, on finit par y croire et elle parvient au bout du compte à nous émouvoir.

Au rayon des moins, on dira que le scénario connait un gros coup de mou au milieu du film. La galerie de personnage secondaire n'est pas non plus très excitante. Enfin le film n'évite pas quelques écueils d'une énormité peu pardonnable tels que la scène d'adoption d'une jolie petite poupée, ou le vol des fleurs blanches vers tous les personnages, dans les dernières scènes.

Au final, l'impression qui prédomine est tout de même celle de l'enchantement plutôt que celle de l'ennui, même si je ne me risquerais pas à conseiller le film, tant sa réception peut être variable suivant les spectateurs.

 

2e

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Another earth

http://images.allocine.fr/r_760_x/medias/nmedia/18/83/01/04/19656180.jpgUne bonne idée pas complètement exploitée, et un vrai talent pour la mise en scène, voilà ce qu'on peut retenir de ce petit film américain indépendant, distribué dans très peu de salles.

 

Le sujet : un jeune fille tue une famille lors d'un accident de voiture, alors qu'une planète Terre N°2 apparaît dans le ciel. Cette planète semble être une planète "Miroir" comme on s'en rend compte lors d'une conversation improbable qu'une scientifique de la NASA a avec ... elle-même, située sur l'autre planète.

 

Le scénario du film effleure à peine le thème des univers parallèles, très à la mode en ce moment (cf la série Fringe et le roman de Murakami 1Q84), et explore plutôt le trauma d'avoir tué des innocents dans un accident de la circulation.

 

Les deux acteurs sont superbement dirigés : la jeune Brit Marling  est très émouvante (elle rappelle le jeu de Jennifer Lawrence dans Winter's bone) et William Mapother a une tronche incroyable (on l'a vu dans Lost).

 

J'ai trouvé la mise en scène de Mike Cahill absolument convaincante dans toute la première partie. Constituée d'éléments très disparates et parfois un peu tape à l'oeil, elle fonctionne pourtant parfaitement bien, instillant une ambiance très particulière et dessinant un portrait psychologiquement vraisemblables des différents personnages.

 

Malheureusement, le film ne tient pas la distance, la faute à un scénario qui devient petit à petit convenu, puis franchement irréaliste. La trame s'effiloche jusqu'à un dernier plan parachuté là on ne sait comment, tout à fait style "je ne sais pas comment finir mon machin, hummm, tiens je vais faire un truc de ouf qui va clore l'histoire sans vraiment la clore, mais en ouvrant de nouvelles perspectives".

 

Au final une soirée tout de même intéressante : une actrice et un réalisateur à suivre.

 

2e

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Grease

http://images.allocine.fr/r_760_x/medias/nmedia/18/65/15/39/19001320.jpgL'impayable mymp publie sur son blog une série d'articles intitulée les "Inavouables", pour laquelle il a sollicité "la vieille crème des ex-blogueurs d'Allociné" (sic).

 

Il s'agit de rédiger une critique d'un film qu'on a honte d'aimer. Pour un blogueur acerbe et sûr de lui, peu d'exercices peuvent être plus difficiles, puisque par définition, le critique a raison d'aimer ce qu'il aime, et de détester ce qu'il déteste.

 

J'ai donc dû fouiller mes souvenirs d'enfance et re-visionner Grease pour m'assurer que le film était vraiment mauvais et qu'il ne me laissait pourtant pas insensible.

 

L'analyse du pourquoi du comment de cet étrange état de fait se trouve ici.

 

2e

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Mafrouza 1

http://images.allocine.fr/r_760_x/medias/nmedia/18/83/85/78/19736060.jpgTout est parti d'un article enflammé du Monde qui donnait la note maximale à ce documentaire de plus de 12 heures, tourné par une Française, dans un bidonville d'Alexandrie voué à la destruction.

 

C'est bien le style d'expérience radicale qui me plait, dans le style d'A l'ouest des rails, le film culte de Wang Bing.

 

J'ai donc profité de mon séjour parisien au festival Paris Cinéma pour faire un détour par le premier volet de Mafrouza (le film est découpé en 5 parties), diffusé dans un seul cinéma parisien.

 

Le principe du film est simple : on suit plusieurs personnages du quartier dans leur vie quotidienne, sur une période de deux années.

 

Les premières séquences du film nous font pénétrer très intelligemment dans le quartier à la suite d'un archéologue qui cherche les vestiges d'une nécropole gréco-romaine. C'est déjà passionnant, mais on pressent rapidement que le potentiel émotif du film est énorme : on a à peine pénétré dans la maison d'un habitant qu'on a envie d'y rester. Et c'est exactement ce que fait Emmanuelle Demoris, la réalisatrice. Elle reste.

 

On fait alors connaissance avec une série de personnages très différents : poète, épicier, chiffonnier... Chacun est extraordinairement attachant. Parfois le film prend une dimension mythologique, comme par exemple dans le cas de ce vieil homme dont l'habitation est perpétuellement inondée, et qui fait irrésistiblement songer à Sisyphe. Au-delà des personnages, Mafrouza propose de façon indirecte une réflexion sur le cinéma. Où mettre sa caméra (qui est la question fondamentale du 7ème art) se double ici d'une problématique complexe : quelle influence ma caméra a-t-elle sur ce qu'elle filme ? Le film n'est donc pas simplement beau et intéressant, il est aussi diablement intelligent.

 

Le film interpelle enfin chacun sous un angle plus politique et sociétal. Les conceptions qu'a le spectateur de la pauvreté, de la religion et de l'islam seront fortement impactées par cette aventure fascinante.

 

Les 2h18 filent donc à toute allure, sans qu'on s'ennuie une seule seconde. Comme pour une série télé de qualité, on a à la fin qu'une envie, savoir ce que sont devenus Adel et Ghada, Mohammed et Hassan.

 

La suite de Mafrouza sur Christoblog quand sortira le DVD...

 

4e

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The unjust

http://images.allocine.fr/r_760_x/medias/nmedia/18/83/09/81/19665351.jpgA force de voir des thrillers coréens, on finit par devenir exigeant. Celui-ci n'a pas de date de sortie en France et je doute qu'il en ait une, car il est particulièrement confus et complexe à suivre.

Pour faire simple, il entrecroise (à un rythme tout coréen qui fait ressembler Tarantino à Refn) les destinées d'un flic ambitieux et prêt à tout, d'un procureur ambitieux et prêt à tout, d'un journaliste prêt à tout, de 2 truands par définition prêts à ..., d'un autre flic, d'un tueur en série, des supérieurs du flic et du procureur (prêt à ...), d'un autre tueur, des familles des uns et des autres, etc...

Inutile de dire que pour s'y retrouver c'est coton, à tel point que le réalisateur éprouve le besoin de mettre au début de son film des incrustations pour nous indiquer qui est qui. Le scénario est alambiqué à l'extrême (le mieux est d'imaginer un hamburger dans lequel on aurait mis 12 steacks, 5 tranches de fromage et 17 sauces différentes) et totalement irréaliste (le rebondissement concernant le tueur en série est un des trucs les plus improbables qu'il m'ait été donné de voir au cinéma).

Pour le reste, c'est l'efficacité coréenne dans toute sa splendeur, décors étonnants et scènes d'actions efficaces. Comme d'habitude les subalternes sont humilés (la pratique atteint ici des sommets, avec la généralisation du coup de pied dans le tibia) et les flics de base sont ridicules.

Si vous l'avez vu, faites moi signe...

 

2e

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Résultats du festival d'été

fest eteD'abord un grand merci aux votants. Les festivals sur Christoblog n'existent que pour et par eux :  ffred, neil, Bob Morane, Squizz, Gagor, pierreAfeu, heavenlycreature, MarcozeblogHallyne, Robin et Fabien

Merci aussi à mymp qui refuse obstinément de participer pour des raisons bien étranges, tout en fournissant un superbe habillage visuel à l'évènement. 

We need to talk about mymp.

Merci à ceux qui ont essayé et qui ne peuvent participer au vote, parfois à un film près, pour cause d'examen ou de déménagement : Anna, Claire, Laetitia, Keira, Luocine. Nous les attendons de pied ferme pour le festival d'automne 2, auquel de petits nouveaux devraient participer : n'est ce pas Jujulcactus ?

 

http://images.allocine.fr/r_160_214/b_1_cfd7e1/medias/nmedia/18/81/53/04/19791384.jpgLe soleil d'or du meilleur film est attribué à : Restless (91 pts), devant La piel que habito (88 pts), Melancholia (86 pts) et La guerre est déclarée (80 pts)

Meilleur acteur : Michel Piccoli, devant Antonio Banderas

Meilleure actrice : Chiara Mastroianni, devant Tilda Swinton

Meilleur scénario : We need to talk about Kevin, La piel que habito et Melancholia

Meilleur réalisateur : Pedro Almodovar, devant Gus van Sant et Lars von Trier

Beaucoup de films cités pour le prix spécial qui revient finalement à This must be the place

Et pour la première fois, puisque Overblog permet (assez) facilement de copier un document Excel, le tableau détaillé des votes de chacun :

 

1/ffred 2/neil 3/Bob Morane 4/Chris 5/Squizz 6/Gagor 7/pierreAfeu 8/heavenlycreature 9/Marco ze blog 10/Hallyne 11/Fabien 12/Robin 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 Tot
We need to talk about Kevin 10 4 7 2 9 9 1 1 3 3 5 1 55
La guerre est déclarée 9 7 6 9 10 6 6 3 10 4 8 2 80
La piel que habito 8 9 9 6 4 10 4 5 6 10 10 7 88
Restless 7 8 10 10 8 5 9 8 7 8 2 9 91
Melancholia 6 10 8 4 3 3 10 9 9 7 7 10 86
Habemus papam 5 5 5 1 1 8 8 6 4 5 4 4 56
Les bien-aimés 4 6 3 7 7 1 7 7 2 2 6 3 55
L'Apollonide 3 2 4 8 5 7 5 10 8 1 9 8 70
La fée 2 1 1 5 2 2 3 2 1 9 1 6 35
Crazy, stupid, love 1 3 2 3 6 4 2 4 5 6 3 5 44
                           
Prix spécial                          
This must be the place 1           1           2
Notre paradis   1                     1
Au revoir       1                 1
Submarine     1                   1
Présumé coupable         1               1
Et maintenant, on va où ?           1             1
La planète des singes, les origines               1         1
Mes meilleures amies                 1       1
Warrior                   1     1
Blackthorn                       1 1
Un été brulant                     1   1
Meilleur actrice                          
Tilda Swinton 1 1     1 1         1   5
Chiara Mastroianni 1 1   1     1 1 1   1   7
Mia Wasikoswska     1 1           1     3
Elena Anaya     1                 1 2
Kristen Dunst         1               1
Charlotte Gainsbourg             1   1     1 3
Collectif pour l'Apollonide           1   1         2
Fiona Gordon                   1     1
Meilleur acteur                          
Ezra Miller 1   1                   2
Antonio Banderas 1 1       1         1 1 5
Michel Piccoli   1     1 1 1   1     1 6
Henry Hopper     1 1 1           1   4
Nanni Moretti             1           1
Ryan Gosling               1   1     2
Paul Schneider               1         1
Jérémie Elkaïm                 1       1
Jan Cornet                   1     1
Meilleur réalisateur                          
Pedro Almodovar 1   1     1       1 1 1 6
Lynne Ramsay 1       1 1             3
Gus van Sant   1 1 1 1   1           5
Valérie Donzelli   1             1       2
Bertrand Bonello       1       1     1   3
Lars von Trier             1 1 1     1 4
Nanni Moretti                   1       1
Meilleur scénario                          
La guerre est déclarée 1     1 1               3
We need to talk about Kevin 1   1   1       1       4
La piel que habito   1       1   1   1     4
Crazy, Stupid, Love   1                     1
Les bien-aimés       1             1   2
Habemus papam           1 1           2
Melancholia             1 1   1   1 4
L'Apollonide                 1   1   2
Restless     1                 1 2

 

FA2small.jpgRendez-vous pour FA2, le festival d'automne 2 (dont l'identité visuelle est conçue par le talentueux pierreAfeu ) et pour lequel les inscriptions sont désormais ouvertes (il suffit de déposer un commentaire sur cet article) :

9 novembre : Contagion de Steven Soderbergh

16 novembre : 50/50 de Jonathan Levine

23 novembre : L'art d'aimer d'Emmanuel Mouret

7 décembre : Carnage de Roman Polanski

7 décembre : Shame de Steve McQueen

14 décembre : 17 filles de Delphine et Muriel Coulin

21 décembre : A dangerous method de David Cronenberg

 

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Drive

http://images.allocine.fr/r_760_x/medias/nmedia/18/85/83/31/19814326.jpg

Avertissement : L'article que vous allez lire ne reflète que l'avis de son auteur. Il est parfaitement subjectif. Il comprend des phrases assez dures, susceptibles de heurter la sensibilité de jeunes lecteurs admiratifs du film.

Carey Mulligan fait la lessive. Carey Mulligan descend les poubelles. Carey Mulligan fait les courses. Quand elle rencontre Ryan Gosling, elle est heureuse et pose sa main sur la sienne. Cela pourrait être beau comme du James Gray, mais c'est profond comme La Boum. Notre couple de tourtereaux transis fait une virée bucolique dans les égouts à ciel ouvert - ou les réseaux de collecte d'eaux de pluie -  de LA (comme dans Grease). Ils échouent au bord d'une rivière où le soleil brille. Andrea Arnold ou Terence Malick ont récemment tourné des scènes de bord de l'eau intenses : ici on est plutôt dans un reportage réalisé par un stagiaire de France 3 Meuse. Ryan Gosling est content. Il regarde la télé avec le petit Benicio. C'est mimi tout plein.

Carey Mulligan est donc la potiche domestique. Elle regarde le bon Ryan défoncer le crâne d'un méchant à coup de talons avec un air un peu bovin, mais qui semble pétri d'intelligence à côté de celui d'autres potiches : celles, complètement dénudées dans le club, qui regardent sans un frémissement une autre scène de violence. La première scène fait bien sûr penser à Gaspar Noé, la seconde à Tarantino. Le problème est que Refn n'a pas le courage jusqu'au-boutiste du premier, ni la verve nerveuse du second.

Soit, si ce film n'est pas celui des femmes, alors peut-être est-ce celui des hommes ? Ryan Gosling hausse une première fois le sourcil après 45 minutes de film, alors qu'il est sur le point d'être tué. A ce stade du film il a dit 17 mots et exprimé 3 sentiments différents : le néant, l'ennui, la surprise amusée. Exactement comme Mads Mikkelsen dans Le guerrier silencieux. L'impassibilité de commande semble donc être la marque de fabrique de notre ami Refn. Les autres acteurs sont des parodies de malfrats, cruels et bêtes, montrés déjà mille fois par Scorsese et tout le cinéma de Hong Kong. Les soudaines explosions de violence ont été vues et revues cent mille fois depuis le choc de Reservoir dogs et la découverte du cinéma coréen. Drive n'apporte strictement rien de neuf de ce côté là. La fourchette plantée dans l'oeil n'impressionne plus personne.

Alors peut-être un peu de mise en scène, qui justifierait le prix du même nom donné à Cannes ? Et bien non, les efforts de Refn se résument à : filmer les visages décadrés, multiplier les ralentis sur les battements de paupières de Gosling et filmer des ombres sur le sol (procédé utilisé de façon autrement plus convaincante dans The Tree of life). La bande son (hors musique) ressemble au bruit d'une scie mal réglée et essaye de faire naître une tension que l'intrigue n'arrive pas à produire elle-même. Ce sont jusqu'au générique de début (très moche) et aux plans de fin qui sont effroyablement quelconques.

Qu'est ce que le film présente d'original ou de digne d'être noté ? A part la séance d'ouverture, superbe d'intensité, je ne vois pas. Le film est empesé, pesant et poseur. C'est donc sans discussion que je décerne le prix de film le plus surestimé de l'année à ce Drive pas du tout in.

Nicolas Winding Refn sur Christoblog : Le guerrier silencieux

 

Vincent Malausa dans les Cahiers du cinéma : " A jouer sur tous les tableaux - hommage, ironie ou pure fascination - Drive multiplie les effets de saute qui menacent sa belle ligne d'intensité. Lorsque cette instabilité affecte la forme même du film - autrement dit son Graal : la question du style - dans la dernière partie, un certain pompiérisme menace même le travail maniériste de l'auteur. "

Jean Baptiste Thoret dans Charlie Hebdo : "... du style mais aucune vision, de belles idées de plans et un sens incontestable de l'épate mais aucune idée de fond, un sens de la surface et du design mais aucune densité. "

La blogosphère est toute acquise à la cause de Refn, sauf Gagor et pierreAfeu, grâce auxquels je ne me sens pas complètement seul.

 

1e

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Triangle

Dans la série Les distributeurs français sont vraiment des cons, je vous présente aujourd'hui un film très amusant, sorti directement en DVD, comme cela arrive maintenant de plus en plus souvent.

Triangle est un film à twist. Comme Sixième sens ou Les autres. Donc il est évidemment très difficile d'en parler sans spoiler, ce que je vais pourtant faire : vous pouvez donc tranquillement continuer à lire, cela ne vous gâchera pas la vision de ce petit bijou.

Durant ses 40 premières minutes, le film parcourt benoitement les sentiers très balisés du film fantastique maritime, façon "paquebot fantôme dans le triangle des Bermudes". Confusément, vous sentez toutefois que quelque chose cloche. Le scénario égrène au passage quelques subtiles fausses pistes qui vous égarent.

Toute cette partie est trop nette, les évènements semblent s'y dérouler comme une sorte de jeu mathématique dont le sens vous échappe. Puis en plein milieu du film, le twist se révèle, ce qui est déjà assez original. Et, si vous êtes d'un tempérament joueur, l'énigme devient alors absolument passionnante : comment l'auteur peut-il se sortir de cet embrouillamini d'une façon raisonnable ? Telle est la question que vous allez alors vous poser constamment jusqu'à la fin.

Comme beaucoup je suppose, je n'ai pas pu résister à re-visionner toute la première partie dans la foulée de la fin. Le jeu de la mignonne et australienne Melissa Georges est parfait, la mise en scène de l'anglais Christopher Smith (Creep, Severance), que je connaissais pas, est élégante et solide.

Je mets une note un poil généreuse (le film a tout de même des défauts, comme les effets spéciaux, un peu sommaires), pour le plaisir ludique éprouvé, le plus grand de ce type depuis belle lurette.

D'autres bons Direct to DVD : Moon / Slice

 

3e

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Ceci n'est pas un film

http://images.allocine.fr/r_760_x/medias/nmedia/18/84/36/39/19814584.jpgDifficile de parler de Ceci n'est pas un film sous le seul angle du cinéma.

Rappelons en effet le contexte : le réalisateur, Jafar Panahi, a été condamné en décembre 2010 à 6 ans de prison, et 20 ans d'interdiction de pratiquer son métier et de sortir du pays.

En attendant de connaître le résultat de l'appel, le voici donc cloitré chez lui. Que faire ? Déprimer ? Faire une grève de la faim (comme il l'a fait en 2010) ? Non, prendre sa caméra, et être intelligent. Faire du cinéma.

Bien que réalisé avec trois bouts de ficelle dans une seule pièce, Ceci n'est pas un film parvient à nous faire sentir cette incroyable puissance créatrice qu'ont en eux les réalisateurs. Un tapis, du ruban adhésif et un coussin, et le décor du film rêvé est en place. Panahi raconte le scénario et progressivement l'histoire apparaît. Quelques mouvements décidés de la main, et on voit littéralement le cadre se dessiner devant nous.

A plusieurs moment, Panahi passe des extraits de ses propres films et les commente brillamment. A d'autres, l'émotion, parfaitement maîtrisée la plupart du temps, le submerge : "A quoi bon réaliser un film si on peut le raconter ?" s'exclame-t-il au bord des larmes.

Dans sa deuxième partie, le film prend son envol dans une scène d'anthologie qui débute par un filmage face à face de Panahi (avec son téléphone portable) et de son co-réalisateur Mojtaba Mirtahmasb, lui équipé d'une vraie caméra. Quand Mirtamasb s'en va, Panahi l'accompagne, et tout à coup l'inconnu survient par le biais d'un jeune homme qui sort de l'ascenseur et ramasse les poubelles. Panahi va chercher sa caméra (qui continuait à tourner, car tant que les caméras tournent les cinéastes respirent) et suit le jeune homme en l'interviewant, jusqu'à l'extérieur, où se déroule la fête du feu. Magnifique scène dans laquelle Panahi joue lui-même l'allégorie de sa libération.

Le film est encore plus émouvant lorsqu'on sait qu'il est parvenu au festival de Cannes sur une clé USB, et que sa réalisation fait courir un grave risque aux deux réalisateurs. Résistance de l'artiste contre une bêtise éternelle qu'il tourne en ridicule, et magie éternelle du cinéma : voici le programme de ce courageux moyen métrage (1h15).

Mojtaba Mirtahmasb est emprisonné depuis le 18 septembre. Vous pouvez signer une pétition pour exiger sa libération, ainsi que celle de 4 autres cinéastes iraniens.

 

3e

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