Miraï, ma petite soeur
A ceux qui, comme moi, ont été estomaqués par l'ampleur et le foisonnement imaginatif des films précédents de Mamoru Hosoda, Miraï, ma petite soeur pourra peut-être apparaître comme une œuvre mineure, voire décevante.
En effet ici peu d'effets spéciaux, de mondes parallèles ou de monstres protéiformes, mais la simple immersion dans la psyché d'un petit garçon de quatre ans qui vient d'avoir une petite sœur. L'exercice est donc minimaliste, et il faut l'incroyable talent de Hosoda pour tenir la distance d'un long-métrage.
Pour réussir ce qui tient d'une gageure, le réalisateur japonais (qui s'affirme de plus en plus comme le successeur de Myiazaki dans le Panthéon de l'animation nippone) utilise toutes sortes de subterfuges délicats : l'architecture incroyable de la maison qui permet nombre de pirouettes, des aller-retours dans le temps d'une grande beauté et une mise en scène très cinématographique qui joue superbement sur les cadres et la profondeur de champ.
Le résultat est un condensé de poésie et de délicatesse. A conseiller en cette période de Noël.
Mamoru Hosoda sur Christoblog : Summer Wars - 2010 (****) / Le garçon et la bête - 2016 (***)