Saint-Laurent
J'aime beaucoup Bonello depuis notre rencontre à Nantes, pour la projection de L'Apollonide, un soir de septembre 2011.
Las ! Son Saint-Laurent m'a laissé de marbre. Je m'attendais, après avoir visionné la soupe tiède de Jalil Lespert (Yves Saint-Laurent), à acter une nette différence entre le produit d'un habile faiseur et l'oeuvre d'un véritable artiste.
Ce n'est pas le cas, le film ne vaut guère mieux que celui de Lespert. Il lui ressemble même beaucoup : mêmes touches impressionnistes, même montage qui multiplie les flashbacks, même non-choix d'un "point de vue".
Alors qu'on pouvait attendre que Bonello se démarque de son concurrent, on retrouve dans son film les mêmes anecdotes et les mêmes personnages : défilés (moins bien filmés chez Bonello), Bouddha, amant de Lagerfeld, villa à Marrakech.
Le Bonello est peut-être un peu mieux mis en scène, les mouvements de caméra sont un peu plus fluides, la direction artistique un peu plus classe.
Mais en fait, la question est : Yves Saint-Laurent méritait-il deux films ? Et même un seul ? Oui, si on avait vu la puissance créatrice de l'artiste plutôt que les drogues ou les partouzes...
Le film de Bonello (et cela me fait mal de le dire) est raté, creux et sans intérêt.
Niney et Ulliel commettent finalement la même erreur : copier n'est pas incarner.