Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Christoblog

Articles avec #louise bourgoin

Un métier sérieux

Un métier sérieux, peut-être, mais un film passablement ennuyeux.

Comme souvent, Lilti écrit une sorte de pensum qui coche toutes les cases de la bien-pensance à la mode Télérama, poursuivant son exploration des "métiers éprouvants pour lesquels on a pas assez de considération".

Les profs sont donc tous sympas, très unis et confrontés à toutes une série de personnes incapables (inspectrice distante, principal azimuthé, principal adjoint ridicule) et de circonstances contraires.

La dialectique qui préside à l'évolution de l'action est une dialectique de comptoir, comme il existe une psychologie de comptoir : les (rares) péripéties s'enchaînent sans surprise, dans le seul but apparent de valoriser de beau et noble métier d'enseignant.

On est donc nullement surpris, ni émus, sauf peut-être par la scène finale dans laquelle Adèle Exarchopoulos est seule dans sa salle de classe, comme un écho lointain de son personnage d'institutrice dans La vie d'Adèle.

Un métier sérieux est un film sensible, démonstratif et peu incarné, qui séduira probablement ceux et celles qui ont aimé Hippocrate et Première année.

Thomas Lilti sur Christoblog : Hippocrate - 2014 (**) / Première année - 2018 (**)

 

2e

Voir les commentaires

La montagne

J'aurais vraiment voulu aimer ce film, dans lequel tout m'attire, a priori :  les paysages de montagne, l'idée saugrenue de ne plus vouloir redescendre une fois qu'on est monté là-haut (alors qu'on est pas spécialement montagnard), la petite touche fantastique dont la bande annonce ne fait pas mystère.

Malheureusement, Thomas Salvador échoue à développer ces différentes pistes qui restent embryonnaires : la montagne n'est pas spécialement magnifiée, l'histoire de l'exil intérieur n'est ni explicitée ni illustrée, et l'aspect fantastique ne dépasse pas le joli effet des premières images. Le film répugne à donner une quelconque explication à ce que l'on voit : c'est un parti-pris que l'on peut comprendre, mais qui m'a horripilé, car il n'est pas compensé par une beauté onirique ou un vertige métaphysique.

La montagne aurait sûrement fait un formidable court-métrage d'une dizaine de minutes. Délayé pendant 1h52, il devient fastidieux (la première partie s'apparente à une publicité pour le département montagne de Décathlon) et artificiel (la romance avec le personnage jouée par Louise Bourgoin n'a aucun intérêt).

Thomas Salvador, réalisateur hors norme qui tente de renouveler le genre fantastique, s'avère enfin piètre acteur. 

Je suis donc désolé de devoir déconseiller ce film qui ne vaut que par l'étrangeté de son sujet.

Thomas Salvador sur Christoblog : Vincent n'a pas d'écaille - 2014 (**)

 

1e

Voir les commentaires

Les chevaliers blancs

Le cinéma de Joachim Lafosse a quelque chose de froid et d'intrigant.

On ne sait jamais trop quoi penser de ce qu'il nous montre : faut-il prendre les choses au premier ou au deuxième, voire troisième degré ?

De ce tableau très réaliste de ce que fut l'épopée picaresque et ridicule de l'Arche de Zoé, on ne sait pas exactement quoi retenir. Peut-être simplement cette évidence : la détermination n'a pas besoin d'être malhonnête pour être dangereuse, il lui suffit d'être stupide.

Le point faible du film est de ne pas ménager assez de suspense sur la motivation des uns et des autres, les cartes sont trop rapidement abattues dans un contexte qui nécessiterait (encore) plus de subtilité machiavélique dans l'écriture du scénario.

Le point du fort du film est de placer Vincent Lindon, icone de l'intransigeance morale depuis La loi du marché, dans la position amigüe de celui qui se trompe de combat.

Au final, malgré ses indéniables qualités de mise en scène, il n'est pas naturel de conseiller sans états d'âme la vision des Chevalier blancs : à vous de voir. 

Joachim Lafosse sur Christoblog : A perdre la raison (***)

 

2e

Voir les commentaires

Je suis un soldat

Pour son premier film, Laurent Larivière réussit une entrée fracassante dans le cinéma français.

Je suis un soldat est d'abord un bijou en terme de réalisation. La photographie est magnifique : elle capte les ambiances du Nord avec une minutie et un grain limpide, et rend presque beaux les paysages plutôt tristounets de la région de Roubaix. 

Les mouvements de caméra élégants (notamment des travelings avant et arrière de toute beauté), les très beaux effets de focales et de profondeur de champ, le montage alerte : tout concourt à imposer Laurent Larivière comme un réalisateur à suivre.

Le deuxième point fort du film, c'est la présence magnétique à l'écran de Louise Bourgoin, absolument extraordinaire dans ce rôle de jeune trentenaire fauchée obligée de revenir vivre chez sa mère et sa soeur, elle-mêmes dans une grande précarité. Après La loi du marché, Je suis un soldat donne à voir le même type de pression sociale : le personnage de Sandrine doit travailler dans des conditions plus que précaires auprès de son oncle violent, alors que celui joué par Vincent Lindon devait se compromettre dans un job dégradant.

Il faut ajouter à toutes les qualités du film le tableau fascinant du milieu méconnu qu'est le commerce illégal de chiens, ainsi qu'un casting impeccable (Jean-Hugues Anglade inquiétant, Anne Benoit impeccable, Laurent Capelluto attendrissant).

A voir absolument.

 

4e  

Voir les commentaires

Un beau dimanche

Bien que desservi par une bande-annonce tristounette, qui semble révéler (à tort !) tout le contenu du film, Un beau dimanche vaut vraiment le coup d'être vu.

Nicole Garcia s'y révèle une excellente réalisatrice, filmant personnages et paysages avec une égale délicatesse, drapant son film d'une très jolie photographie.

Pierre Rochefort (le fils de la réalisatrice et de Jean Rochefort) joue avec une belle intériorité un personnage très intéressant et complexe, dont l'histoire ne se dévoile que progressivement. Il parvient à voler la vedette à une Louise Bourgoin jouant très bien la vulgarité des cabanes de plage. Dominique Sanda, en mère grande bourgeoise est absolument parfaite, son visage est un écran de cinéma à lui tout seul.

Bien dosé dans son intensité et sa durée, subtil et délicat, Un beau dimanche est injustement sous-estimé.

Nicole Garcia réalisatrice sur Christoblog : Un balcon sur la mer.

 

3e

Voir les commentaires

Tirez la langue, mademoiselle

http://fr.web.img4.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/pictures/210/162/21016298_20130627165927364.jpgRien, ou pas grand-chose, à sauver dans ce film.

Le scénario est absolument quelconque : deux frères tombent amoureux de la même femme.

Si Laurent Stocker s'en sort honorablement, comme d'habitude, grâce à la subtilité de son jeu, tous les autres acteurs sont très mauvais.

Louise Bourgoin, dont le seul mérite est d'être charmante, a un rôle d'idiote très mal écrit (ces scènes ridicules dans le bar), mais c'est Cédric Kahn qui est particulièrement mauvais, cantonnant son jeu à une sorte de mutisme forcené.

Les personnages secondaires sont plus que mauvais, ils sont catastrophiques : les pauvres participants aux Alcooliques Anonymes réduits à de grossières caricatures, les Chinois ridiculisés, et une assistante médicale (Annabelle) lamentable. Serge Bozon est aussi mauvais acteur que son collègue réalisateur Cédric Kahn.

Les dialogues semblent tous tomber par hasard dans la bouche des personnages. La mise en scène est effroyable, on a l'impression que la moitié du film est consacrée à filmer des gens en train de marcher. Les cadres sont affreux, la photo crade (le dernier plan est d'une laideur insigne : exemplaire à ce titre). Lors des conversations en champ / contrechamp on perçoit nettement que les plans ne sont pas raccord.

Le film est artificiel et médiocre de bout en bout. Un naufrage curieusement apprécié des critiques de tout poil.

 

1e

Voir les commentaires