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Christoblog

Les noces rebelles

Michael Shannon. DreamWorks PicturesQuel est le plus gros défaut des Noces rebelles ?
Difficiles à dire tellement ils sont nombreux.

D'abord le scénario est indigent, mou et approximatif. Pourquoi cet homme et cette femme sont-ils ensemble : c'est encore un mystère pour moi. Je sais, vous allez me dire c'est le cas pour beaucoup de couples, mais au moins Sam Mendes aurait pu essayer de rendre PLAUSIBLE leur coup de foudre initial, ce n'est pas le cas.


Ensuite pourquoi Paris, qu'est ce qu'April y ferait, quelles sont ces compétences ? Mystère et boule de gomme. Je veux bien envisager une aventure parisienne, mais il faudrait que celle ci soit CREDIBLE. Les scènes de sexe sont risibles (d'ailleurs la salle a ri, je vous jure). Et pour finir, qu'on puisse avorter en jupon en étalant deux serviettes par terre, puis descendre tranquillement un escalier, puis seulement commencer à saigner, son corsage toujours impeccablement repassé, tout cela fait un peu PROPRET.

D'ailleurs la mise en scène de Mendes est curieusement propre elle aussi, plate et lisse, désincarnée, frappée par la même malédiction que celle de Soderbergh dans Che. Filmer froidement les banlieues froides des fifties ne suffit pas à faire un film.

Et les acteurs ? Absents. Des enfants inexistants (dans une crise de couple, c'est bizarre), un De Caprio juvénile qui n'a pas beaucoup changé depuis Titanic, un fou pas trop mal (photo) qui insuffle un peu de vie au film et une Kate Winslet qui empêche le film de sombrer corps et biens (Titanic encore, incroyable comme elle a plus / mieux vieilli que Di Caprio).

Et si Sam Mendes n'était qu'un faiseur besogneux ? A vérifier.

 

1e

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Veer Zaara

Bodega FilmsSi vous ne connaissez pas le cinéma de Bollywood, Veer Zaara peut constituer une bonne introduction à condition :

1 - que vous passiez au-delà de votre réaction de rejet lors des 10 premières minutes et que vous alliez jusqu'au bout

2 - que vous aimiez les mélos à la Douglas Sirk

3 - que vous vouliez voir un "vrai" Bollywood, faits par des indiens pour des indiens

Moyennant ces conditions vous aurez droit à du grand spectacle.

Au premier degré, Veer Zaara est une triste histoire d'amour rythmée par quelques chansons avec tout ce que Bollywood sait mettre de techniques, de couleurs, de mouvements de caméra grandioses.

Bien sûr, vous trouverez certainement que les acteurs surjouent, ce qui est normal pour un occidental. Les mimiques de Shah Rukh Khan, la mégastar indienne, vous énerveront au début, et puis vous verrez, on s'y fait. Preity Zinta a une pêche d'enfer, on dirait quand elle danse un robot animé.

Au deuxième degré, vous verrez des acteurs qui ne sont pas dupes de ce ce qu'ils font, s'arrêtant quelquefois au milieu d'une danse pour lever les yeux au ciel, ou plaisantant à moitié au milieu d'une scène tragique (Veer qui réalise qu'il devra disposer d'un tracteur pour promener Zaara et ses huit enfants). Vous apprécierez que le film aborde les relations indo-pakistanaise, ce qui est rudement osé (l'acteur principal, qui joue un sikh dans le film, est musulman). Vous regarderez les bonus et serez fascinés par l'exhumation de chansons vieilles de 30 ans pour ce film.

Au troisième degré, vous garderez le souvenir d'une ligne pure qui dessine la silhouette d'un amour infini comme peu d'oeuvre d'art ont su le montrer (on pense à Roméo et Juliette). La deuxième partie du film, excellente, parfait contrepoint du romantisme béat de la première partie, est somptueuse : rebondissements en tout genre, retournements de situation géants et ellipses improbables la rendent imprévisible. L'intensité des sentiments est telle que les acteurs n'ouvrent plus les lèvres pendant les chansons, c'est leur âme qu'on entend (?!).

"Sont ils humains ou sont ils des Dieux ?" demande un des personnages dans le film. Voilà qui résume bien l'extraordinaire histoire contée par Yash Chopra.

Si vous ne pleurez pas, c'est que vous avez un coeur de pierre.

 

3e

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Slumdog millionaire

Difficile de bouder son plaisir en regardant Slumdog Millionnaire. Un scénario bien travaillé, des acteurs qui ont la pêche, une mise en scène déjantée (un peu trop diront certains), une musique qui remue : que du bonheur.

Ouais, les cadrages de travers et les visages coupés en deux ne vous font pas un cinéaste, mais Danny Boyle n'est pas non plus Bergman, et on s'en fout en l'occurence. Slumdog millionaire, c'est pas les Fraises sauvages à Mumbai, c'est plutôt Trainspotting au pays de Bollywood, et ça déménage.

Pourquoi notre héros veut-il jouer (et gagner ?) à "Qui veut gagner des millions ?" : la réponse n'est pas si simple, et il faudra de nombreux flashbacks pour comprendre le pourquoi du comment. A part ça, on dirait par certains aspects du pur Bollywood (des sentiments qui débordent, des méchants vraiment - très - méchants, de l'amouuuuur !). Et le gentil est intelligent, bien que réservé.

Au final ce qui rend le film si plaisant, c'est l'Inde, évidemment 1000 fois plus réelle que dans A bord du Darjeeling Limited, et plus particulièrement Maximum Mumbai la ville de tous les délires. Ce qu'on voit de Bombay, surtout au début, dans la scène magistrale de la poursuite des enfants dans le bidonville, est absolument fascinant et Danny Boyle réussit parfaitement à rendre sensible la frénésie de cette ville.

Le générique de fin enfonce le clou bollywoodien pour notre plus grand plaisir. Foncez voir Slumdog Millionaire et embarquez dans un grand huit des sensations fortes, pas forcément très subtiles, mais bien relevées.

 

3e

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Bon alors, 2008 c'était comment ?

C'est l'heure des bilans, alors allons-y. Si vous avez des commentaires, faites les, ça me fera plaisir.

Meilleurs films

Les 5 premiers sont vraiment au dessus, après tout se tient + ou -.

1- Hunger

Becker Films International

Une expérience sensorielle qui dépasse le cinéma.  Le coeur, le cerveau, et les tripes sont touchés simultanément, un choc comme je n'en avais plus eu depuis longtemps au cinéma.

Peut être un chef-d'oeuvre.






2 - Into the wild
3 - Un conte de Noel
4 - La vie moderne
5 - Mesrine : l'instinct de mort

6 - La belle personne
7 - J'irai dormir à Hollywood
8 - Bons baisers de Bruges


Meilleure comédie de l'année.

Et de loin.







9 - Two lovers
10 - A bord du Darjeeling Limited
11 - Juno
12 - Paris
13 - Entre les murs
14 - Valse avec Bachir
15 - Les plages d'Agnès
16 - Burn after Reading 
 
Meilleurs acteurs / actrices
 
1 - Michael Fassbender dans Hunger
2 - Joaquin Phoenix dans Two lovers


Je n'aime pas Joaquin Phoenix.
La preuve que mon classement est objectif.








3 - Vincent Cassel dans les Mesrine
4 - Juliette Binoche dans Paris
5 - Emile Hirsh dans Into the wild
6 - Léa Seydoux dans La belle personne
7 - Colin Farrel dans Bons baisers de Bruges
8 - Mathieu Amalric dans Un conte de Noel 
9 - l'équipe d'Entre les murs
10 - les 3 frères d'A bord du Darjeeling et les 3 acteurs du Bon, la brute et le cinglé
 
Le film que je n'aime pas et je ne vais pas me faire de copains avec les lignes qui suivent
 
... No country for old men.

Ah, si la dégustation à l'aveugle existait en cinéma, je suis certain que plus de la moitié des gens qui encensent le film n'y aurait vu qu'un pâle produit B du cinéma américain. Franchement, et je veux bien le détailler plan par plan avec qui veut, comment peut on y voir autre chose qu'une succession de plans mal fichus, de succédanés de suspense, de personnages caricaturaux, de montage approximatif ? Les frères Coen sont les cinéates les plus sur-estimés du moment, comme le furent Woody Allen, puis Clint Eatswood. Il suffit que leur nom soient sur l'affiche pour que le bonhomme de Télérama rigole, sans avoir vu le film, et toute une partie du public avec.
Il se trouve que j'ai vu dans la même période Trois enterrements, qui a bien des points communs avec No country for old men et qui lui est un VRAI film.
 
Et puisque j'y pense :

La plus belle affiche : Wonderful Town













Les musiques les mieux utilisées (mais tout le monde s'en fout) : Wax Taylor dans Paris, Nick Drake dans La belle personne.

La meilleure bande-son : Hunger

La plus grosse déception : Quantum of solace

Le plus gros coup de gueule : I feel good

Les plus beaux seins : ceux de Léa Seydoux dans La belle personne et celui de Gwyneth Paltrow dans Two lovers.

Les films que je n'ai pas vu, et que je regrette de ne pas avoir vu : The dark knight, Home, L'un contre l'autre, Sur ta joue ennemie, Hellboy II, [REC], It's a free world, Smiley face, Wall E, Il divo.

On en fait tout un plat, mais c'était pas si bien : Le silence de Lorna, Soyez sympa, rembobinez, Gomorra, There will be blood, Cloverfield, Vicky Cristina Barcelona, La Zona, propriété privée, Be happy.

Les deux meilleurs films vus en DVD : Charlie et la chocolaterie et Le labyrinthe de Pan.

Enfin les deux films dont je ne saurais dire exactement si je les aime ou pas, mais qui m'ont beaucoup intéressé tous les deux  : Le premier venu et Sweeney Todd.


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Che (l'Argentin)

http://fr.web.img1.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/36/35/03/18939659.jpgAvec Mesrine, puis Guevara, le biopic devient dyptique.

On espère que cela ne deviendra pas une habitude visant à doubler les recettes tout en délayant le propos.

Car autant le film de Richer était comme un TGV fonçant vers son point de fuite (connu dès les premières images) autant celui de Soderbergh est un tortillard qui tourne en rond sans qu'on sache exactement d'où il part et où il se dirige.


Les entrelacements d'époques, particulièrement confus au début du film, sont à ce titre exemplaires : leur sens profond reste caché. Toute la campagne cubaine du Che est montrée sans âme, sans envergure.
 
La mise en scène est paresseuse, la narration approximative, le montage paraît avoir été fait sur un coin de table. Les scènes sensées être spectaculaires (des exécutions, des viols, des trahisons, des combats) sont filmées sans conviction, sans relief.


Finalement c'est comme si toute l'énergie de Soderbergh et de Del Toro s'était épuisé avant que le film commence, dans le travail qu'ils ont du réaliser pour convaincre les studios du bien fondé de leur projet.

Le résultat est bizarrement plat et sans émotion.


1e

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I feel good

Le PacteJe préfère le dire tout de suite : je n'ai absolument rien contre les personnes agées et encore moins contre celles qui s'éclatent dans la chorale rock de I feel good, au contraire.

Des gens qui chantent Springsteen et les Clash ne peuvent pas être mauvais. Et d'ailleurs le concert de la fin, filmé tout simplement comme un concert, m'aurait probablement agréablement diverti.

Le problème, dans I feel good, est donc celui de qui l'a fait, à savoir le pitoyable et inutile Stephen Walker. Loin de la rigueur (et du génie) d'un Depardon, de la fantaisie raisonnée d'un Antoine de Maximy, voici l'exemple type du documentariste manipulateur, truqueur et qui n'a rien à dire.

Contemplez ses traveling inutiles sur les banlieues, ses plans dérisoires sur les serveurs ou les passants. Regardez comment il filme ses personnages en plongée pour mieux les dominer, comment il les met en scène pour mieux les ridiculiser (voir photo), comment il les pousse dans leurs travers (le sexe ou les bons mots). Ecoutez comment il ne garde d'eux que 2 ou 3 phrases. Et surtout voyez comment il exploite sans scrupule la mort et la souffrance, surveillant la veuve du récent mort pendant le concert en espérant qu'elle craque, faisant semblant de respecter l'annonce du décès d'un autre tout en l'enregistrant : honte, honte et honte. 

 

1e

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Eve

Gary Merrill et Bette Davis. 20th Century FoxEve, dont le titre original est All about Eve (ce qui est plus conforme à l'intrigue principale du film) fut couvert d'honneurs à sa sortie, puisqu'il reçut une multitude de prix, et 2 Oscars en particulier.

C'est probablement le film le plus célèbre de son auteur.

Comme tous les Mankiewicz, ou presque, Eve brille par son intelligence. Le film peint avec beaucoup de justesse le milieu théâtral, la fuite des années et l'angoisse des actrices vieillissantes, l'ambition et l'hypocrisie des jeunes souhaitant réussir. La direction d'acteur est parfaite (je devrais dire d'actrices car les personnages masculins sont bien fades à part le remarquable George Sanders dans le rôle désabusé de De Witt). Bette Davies et Anne Baxter sont excellentes. Marilyn Monroe fait une apparition, dans un rôle de cruche pulpeuse qu'elle aura malheureusement du mal à quitter par la suite.

La construction, basée sur une imbrication de flash-backs et de récits à la première personne, est fluide et complexe.

Malgré ces énormes qualités, j'ai toutefois quelques scrupules à ranger Eve parmi les chefs-d'oeuvre absolus de Mankiewicz, au même titre que La comtesse aux pieds nus par exemple, qui réunit à peu près les mêmes qualités (portraits de femmes, complexité de l'architecture narrative, multiplicité des points de vue) mais avec une puissance supérieure.

L'intrigue de Eve, bien que brillante, est quelquefois un peu sèche. Il n'empêche que le film reste largement supérieur à la production moyenne de son temps (sans parler de la production actuelle, évidemment).

3e

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The game

Film de jeunesse de David Fincher, The game n'a pas le caractère sulfureux de Fight Club, ni l'ambition artistique du très beau Zodiac.

L'idée de départ du film est la suivante. Un homme (Sean Penn) offre comme cadeau d'anniversaire à son frère (Michael Douglas) une participation à un jeu grandeur nature dont le joueur ne connait pas les règles et qui doit l'amener à se surpasser lui-même au gré des aventures qu'il va vivre.

Ce pitch excitant donne une première partie de film très réussie dans laquelle la mise en scène épurée de David Fincher fait merveille. La prestation de Michael Douglas en businessman impitoyable est très convaincante.

Les péripéties s'accumulant, le suspense faiblit quelque peu. Le rôle manipulateur de Christine apparaît en effet très rapidement. Les ficelles sont un peu grosses et on se doute un peu (beaucoup) de la fin à partir de l'épisode mexicain, car à ce moment-là il devient évident que Van Orton n'est pas la cible de tueurs. Ainsi, dans la dernière partie, la scène du toit n'est que très prévisible.

Le twist final de la chute essaye de faire rebondir une dernière fois l'intrigue, malheureusement en l'entraînant dans l'invraisemblance la plus totale.

Une bonne réalisation et un moment pas déplaisant, malgré une intrigue claudiquante qui n'atteint pas, et de loin, la perfection millimétrique de celle structurant Fight Club.

 

2e

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Mia et le Migou

Gebeka FilmsUne chose est sûre, c'est que l'animation française est une des plus performantes du monde avec celles des USA et du Japon.

Entre les productions de Michel Ocelot (Kirikou, Azur et Asmar), celles de Sylvain Chomet (Les Triplettes de Belleville) et celles de Jacques Rémy Girerd (la Prophétie des Grenouilles, Mia), nous sommes vraiment bien dotés (et je pourrais ajouter U, Nocturna Magica la nuit magique, Persepolis et d'autres) . La qualité en plus est (souvent) là. Même notre Luc Besson national apporte sa pierre à l'édifice.

C'est agréable d'emmener voir ses enfants autres chose que les sempiternelles animations 3D américaines, même si celles-ci peuvent être très bien faites .

Mia et le Migou propose donc une esthétique résolument différente des productions numériques actuelles, puisqu'elle est basée sur de bonnes vieilles planches dessinées et peintes. On peut être plus ou moins sensible à la palette de couleurs utilisée. En ce qui me concerne je n'ai pas été séduit à 100%.

Le scénario est franchement orienté écologie et son aspect démonstratif nuit probablement au développement de l'intrigue, c'est sans conteste le point faible du film. Les personnages, à part Mia et le père d'Aldrin dans une certaine mesure, peinent à trouver une véritable épaisseur. Les rebondissements divers sont d'importance et de nature trop variables pour assurer un véritable rythme au film.
Par exemple, l'idée du message de l'opérateur téléphonique qui fait une proposition commerciale est une bonne idée, mais pourquoi l'insérer dans un des moments les plus dramatiques ? Du coup, l'idée ne fonctionne plus et l'intensité de la scène en est diminuée.

Les Migous ne sont qu'esquissés, dans tous les sens du terme. La juxtaposition de voix très typées (accents du 93, de Marseille, d'Amérique du Sud...) et souvent très reconnaissables (JP Coffe, D Boon) donne une impression curieuse.

Au final, ma fille de 6 ans à aimé. C'est le principal. Reste à voir si le film lui laissera les mêmes impressions durables que Kirikou oul'Age de Glace.

2e

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