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Christoblog

Star Wars - L'ascension de Skywalker (IX)

Difficile de faire un véritable travail critique sur un Star Wars : les aficionados en sont forcément fans, les autres s'en foutent.

Pour ma part, j'ai trouvé que cet opus était assez quelconque. Les maladresses sont nombreuses, tant dans la mise en scène que dans le scénario, le rythme est poussif et l'originalité quasi-nulle. Les bons moments sont rares (le décor de la mer déchaînée, et la partie finale, plutôt réussie), et les moments d'ennuis sont légion.

Le film ressemble à un raccommodage de dernière minute mené par maître JJ Abrams, qui essaye de faire tenir ensemble une série légendaire, des personnages inconsistants (Finn, franchement, il sert à quoi ?), les errements de l'opus précédent, tout en évitant consciencieusement de poser sur l'objet la moindre trace personnelle.

D'une certaine façon, ce n'est que dans les dernières secondes du film, quand Rey fait de la luge sur une dune de sable, que le film émeut un peu.

C'est donc raté.

Star wars sur Christoblog : Le réveil de la force (VII) - 2015 (**) / Les derniers Jedi (VIII) - 2017 (**)

 

2e

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Height of the wave

Je connaissais beaucoup de facettes du cinéma coréen : le burlesque osé, la comédie, le drame social, le mélange des genres, la provocation, l'horreur, la comédie romantique, l'humour décalé et même le misérabilisme extrême. 

Il me manquait le film d'auteur lent, poussif et moche : lacune comblée au Festival des 3 continents 2019 avec le calamiteux Height of the wave, dont on peut penser (et espérer) qu'il ne sorte jamais en France. 

Le sujet du film est assez intéressant : une femme policière isolée sur une île enquête sur le statut d'une jeune fille orpheline, qui s'avérera avoir été abusée par la quasi totalité des hommes présents sur l'île. Le sujet est glauque, mais il aurait pu être traité de façon brillante. 

Jungbum Park le traite malheureusement de façon glauque : montage lymphatique, image grisâtre, caméra hésitante, jeu des acteurs approximatif, lumière fantomatique. 

C'est très laid, et on s'ennuie ferme.

 

1e

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Lillian

Ce film de l'autrichien Andreas Horvath est bourré de bonnes intentions, dont aucune n'est portée à son terme.

Résumons la chose : en s'inspirant de l'aventure peu documentée d'une russe qui aurait traversé le continent au début du XXème siècle, il s'agit ici de montrer l'errance mutique (le personnage principal ne prononce aucun mot durant le film) d'une jeune fille dans les paysages emblématiques des USA : New-York, le Mississippi, les Badlands, Mount Rushmore, etc.

On sent bien que c'est à moitié improvisé, que l'intérêt du film réside principalement dans l'aspect documentaire de sa découverte de l'Amérique profonde, mais bon, on s'en fout un peu.

Le film s'ouvre par une scène de tournage porno et se termine par une chasse à la baleine en Sibérie : cela résume parfaitement ce qu'est le film : un croisement improbable entre film d'auteur, reportage du National Geographic et installation d'art contemporain.

 

2e

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Concours Haut perchés : gagnez 2 DVD (Terminé)

A l'occasion de sa sortie le 17 décembre, je vous propose de gagner en partenariat avec Epicentre 2 exemplaires du DVD Haut perchés, film du duo Ducastel / Martineau.

Pour ce faire :

- répondez à la question suivante : quel diplôme possède Jacques Martineau ?
- joignez votre adresse postale
- envoyez moi le tout par ici avant le 24 décembre 20 h.
 

Un tirage au sort départagera les gagnants. Vous recevrez ensuite le coffret DVD envoyé par le distributeur. NB : un des deux DVD sera attribué par tirage au sort à un participant ayant aimé ma page FB ou mon compte Twitter ou s'étant abonné à la Newsletter du blog (n'oubliez pas pour participer à ce tirage au sort spécial de me donner votre pseudo dans votre réponse, pour que je fasse le lien)

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Un été à Changsha

Dans cette année riche en films chinois d'extrême qualité (Un grand voyage vers la nuit, So long, my son et Le lac aux oies sauvages, tous les trois dans mon top 10 annuel), il ne faudra pas manquer de noter ce film noir complexe, aux nombreuses ramifications narratives.

Un été à Chagsha est d'une ambition étonnante pour un premier film : il commence comme une enquête policière pour évoluer vers un drame sentimental, multipliant les thématiques abordées : le deuil, la culpabilité, l'amour, le suicide, l'écoulement du temps.

Le propos est ample, les images sont belles, les acteurs convaincants (à noter que l'acteur principal est le réalisateur), le rythme parfois un peu neurasthénique. Le film de Zu Feng est beau et sage (presque trop), complexe et nuancé. Il lorgne vers le cinéma de Jia Zhang Ke et Diao Yinan, sans toutefois égaler ces prestigieuses références. 

Je le conseille aux amateurs de film noir avec du style.

 

2e

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Brooklyn affairs

Joli polar à l'ancienne dans tous les sens du terme (les années 50 filmées avec un style des années 50), Brooklyn affairs réjouit par son côté modeste et sage.

Edward Norton est un peu à l'image de son film : pas vraiment charismatique, naviguant à tâtons dans une histoire plus complexe qu'il n'y paraît, bégayant et indécis, mais parvenant finalement à ses fins. 

Alors, s'il y a des longueurs, on les pardonne, car le film donne aussi à voir en direct les rouages d'une réflexion parfois un peu poussive, mais réaliste. J'ai beaucoup aimé le casting irréprochable (à commencer par un Alec Baldwin impressionnant et un Michael K. Williams très charismatique en trompettiste). 

Bref, un parfait film de vacances de Noël, qui laisse filtrer en sourdine une petite ambiguïté parfaitement américaine (le droit de réussir permet-il de s'affranchir des lois ?).

 

2e

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Concours Nina Wu : gagnez 2x2 places (Terminé)

A l'occasion de la sortie en salle de Nina Wu le 8 janvier, je vous propose de gagner 2 x 2 invitations valables partout en France.

Pour ce faire :

- répondez à la question suivante : quelle est la nationalité du réalisateur Midi Z ? 
- joignez votre adresse postale
- envoyez moi le tout par ici avant le 6 janvier 20 h.
 
Un tirage au sort départagera les gagnants. Vous recevrez ensuite les invitations, envoyées directement par le distributeur.

NB : un des deux lots sera attribué par tirage au sort à un participant ayant aimé ma page FB ou mon compte Twitter ou s'étant abonné à la Newsletter du blog (n'oubliez pas pour participer à ce tirage au sort spécial de me donner votre pseudo dans votre réponse, pour que je fasse le lien)

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La vie invisible d'Euridice Gusmao

Quel souffle, quelle ampleur dans ce mélodrame tropical ! J'ai été complètement absorbé tout au long des 2h20 du film brésilien de Karim Aïnouz.

La reconstitution des années 50 est superbe, que ce soit dans les intérieurs, les rues, les véhicules, les mentalités.

Superbe et dure à la fois, puisque le film est avant tout un tableau de la tyrannie patriarcale sur la vie et le corps des femmes. La vie invisible est une charge constante et réaliste contre le machisme omniprésent.

Le substrat politique du film, évident, est sublimé par les péripéties mélodramatiques de la narration, le jeu incarné des actrices, la qualité de la mise en scène qui donne à sentir la consistance du temps qui passe. Certaines scènes sont absolument déchirantes  (la presque rencontre du restaurant, les boucles d'oreille, la mort de l'amie, les scènes finales).

C'est beau, souvent discutable d'un point de vue esthétique, pas toujours subtil. Un mélodrame pour coeur d'artichaut au long cours, sensible à la dureté intrinsèque de la vie.

 

4e

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Une vie cachée

Pour apprécier ce nouveau Malick, il faut d'abord aimer l'ensemble de ses tics formels (certains diront son style) : montage cut à l'intérieur d'une même scène, personnages coupés au niveau de la tête, voix off omniprésente, longueur excessive, grand angle qui déforme, personnages dont on entend la voix alors qu'ils ne parlent pas, légère contre-plongée, soleil avec de petites étoiles, musique envahissante, montage qui mixe des scènes n'ayant aucun rapport entre elles, etc.

Pour ma part, l'ensemble de ces petits artifices me lassent et m'empêchent d'éprouver une réelle empathie pour les personnages, même s'il faut reconnaître ici une consistance au propos narratif qui avait disparu du récent cinéma malickien. 

Je suis donc resté à l'extérieur de ce looong pensum (presque 3 heures), intéressant d'un point de vue formel, mais un peu gnangnan quant à son contenu, plein de bondieuseries et de bouillie poético-mystique.

Pour le reste, disons que les paysages et les travaux des champs sont très bien filmés et que l'acteur principal incarne son personnage avec tant de conviction qu'on ne sait pas trop s'il est la victime d'un entêtement maladif ou le vecteur d'une rectitude morale exemplaire. Un comble.

 

2e

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Gloria mundi

Le cinéma de Guédiguian me laissait souvent perplexe : trop simple, trop didactique, trop militant, pas assez ouvert sur les évolutions sociétales.

Ma surprise est d'autant plus grande de découvrir dans Gloria mundi toute une palette de nuances inattendues. 

Les pauvres ne se contentent plus de subir, il deviennent oppresseurs d'autres pauvres. Le couple joué par Grégoire Leprince-Ringuet et Lola Naymark est formidable de ce point de vue. Même Sylvie, jouée par une Ariane Ascaride formidablement quelconque, nous donne une réplique iconoclaste dans l'éco-système Guédiguian : "Les cheminots, ils sont déjà en retraite à mon âge !".

C'est comme si toute l'oeuvre de Guédiguian se trouvait ici travaillée de l'intérieur, les personnages historiques joués par les anciens de la bande (Ascaride, Darroussin, Meylan) étant bousculés par une jeune garde écervelée mais bien vivante (Anaïs Dumoustier, merveilleuse en petite connasse).

Tout cela est déjà très intéressant, mais le film trouve son grammage final dans le personnage de Daniel, gitan marqué par le fatum, et faiseur de haïku.

Le tout ne tient debout que de justesse (ce qui rend compréhensible la réaction de rejet de certains spectateurs). Pour ma part, j'ai souvent été ému aux larmes par la précision du jeu des acteurs, et par la circulation souterraine de sentiments profonds qui innervent le films en continu (le temps qui passe, les promesses de l'avenir, la vacuité du désir). Le cinéma de Ken Loach n'est pas très loin.

Un beau mélo, qui comme les grands films de Sirk, conjugue le trivial et le sublime, parfois dans un même plan.

 

4e

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Proxima

Proxima est ce genre de film qui se résume à son pitch : la difficile séparation d'une mère et de sa fille pour raison professionnelle.

A part ça, pas grand-chose.

Eva Green est plutôt bien, les autres rôles aussi (en particulier Sandra Hüller - Toni Erdmann, toujours parfaite). La vie quotidienne des apprentis astronautes est montrée de façon réaliste, que ce soit dans les steppes du Kazakhstan ou dans les tristounets bureaux de l'Agence Spatiale Européenne. Thomas Pesquet vient donner des conseils, les machines sont impressionnantes, les Russes pas commodes. Rien que du classique donc, mais plutôt bien filmé. 

Le scénario est anémique, l'ambiance lugubre (pourquoi ne ressent on jamais l'envie de partir dans l'espace ?), et le sentimentalisme est évité jusqu'au dernier quart d'heure.

Le film est finalement ennuyeux, et ressemble à un projet de fin d'étude de la FEMIS (dont est issue Alice Winocour), qui aurait des moyens.

 

2e

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It must be heaven

Il y a dans le cinéma d'Elia Suleiman un aspect prétentieux qui me gêne vraiment. J'ai l'impression que le réalisateur toise le spectateur de son air supérieur, exactement comme le personnage qu'il campe dans le film le fait avec le reste du monde. Silencieusement.

L'extrême formalisme du film, son parti-pris de découpage sous forme de vignettes tatiesques, ses allusions politiques parfois difficilement compréhensibles (la scène de la boîte de nuit), ses clichés éculés (ah, les belles femmes de Paris) ne contribuent pas à rendre le film aimable.

J'ai oscillé entre l'indifférence polie, la curiosité amusée (rarement) et l'énervement policé. Une scène m'a vraiment semblé bienvenue, c'est celle du jardin des Tuileries. A ce moment-là, l'acuité de l'observation se conjugue parfaitement avec l'aspect guindé de la réalisation, et le réalisateur s'efface. C'est, avec celle de l'oiseau, les deux seules qui m'ont vraiment convaincues.

Vous risquez fort d'être déçu, car les critiques surestiment à l'évidence le froid talent de Suleiman.

 

2e

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Seules les bêtes

Dominik Moll, cinéaste trop rare, nous offre ici un thriller d'une redoutable efficacité, bâti sur une utilisation simple mais efficace de l'effet Rashomon : les mêmes scènes sont vues plusieurs fois sous des angles différents, offrant à chaque fois un complément d'information sur l'intrigue.

On progresse ainsi dans les arcanes d'une histoire tortueuse, marquée par d'incroyables coïncidences, mais qui présente l'immense intérêt de décrire avec une grande acuité deux milieux très différents et rarement montrés au cinéma : les étendues désolées du causse Méjean et le monde des brouteurs d'Abidjan (si vous ne savez pas ce que c'est, alors allez voir le film).

La sensibilité de la mise en scène, la densité du jeu des acteurs (tous incroyablement bons), la qualité du scénario font de Seules les bêtes un divertissement de haute tenue.

Je le conseille.

 

3e

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Le Mans 66

Même si vous n'avez aucun goût pour la course automobile, ce qui est mon cas, vous risquez fort de trouver un intérêt à ce film de James Mangold.

L'histoire dépasse en effet grandement le cadre sportif : il s'agit alternativement de décrire comment des égos surdimensionnés entrent en conflit, de souligner la brièveté et la légèreté de la vie, de donner à voir comment l'opiniâtreté finit par vaincre tous les obstacles.

Au service de cette machine hollywoodienne absolument à contre-courant (pas de franchise, pas de super-héros, pas de sujet "à la mode"), un scénario aux petits oignons de Jez Butterworth, qui évite finement un manichéisme trop évident, et une interprétation haut de gamme de l'immense Christian Bale et du négligeable Matt Damon, parfait faire-valoir en l'occurence.

Difficile de ne pas se laisser prendre à cette aventure haletante au long-cours, mise en scène d'une façon redoutablement efficace.

Une franche réussite.

 

2e

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Sympathie pour le diable

Tiré du livre du journaliste Paul Marchand, qui a couvert le siège de Sarajevo, Sympathie pour le diable coche toutes les cases du film de guerre réussi : une impression de réalité absolument sidérante (et je pèse mes mots), une sensibilité à fleur de peau, des morceaux de bravoures.

Le film de guerre se dédouble rapidement : il  sera non seulement question de rendre compte de ce que les Serbes ont fait à Sarajevo, mais aussi de dresser le portrait sans concession d'un ego surdimensionné, d'un journaliste tourmenté qui petit à petit se fait dévorer par la guerre.

C'est peu dire que le film est admirablement fait. L'interprétation est fantastique, les choix de mise en scène brillants, la direction artistique très convaincante. On est happé par le rythme du film, les ambiances cotonneuse de l'hiver à Sarajevo, l'impression d'enfermement que procure, entre autre, la taille de l'écran 4/3.

C'est du grand art.

 

4e

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Western stars

La mode est à la projection unique d'un film évènement (souvent un concert) concernant un artiste. Le distributeur est ainsi quasiment certain d'engranger une grosse participation sur une seule séance, tous les fans veillant évidemment à être présents.

Vendredi soir, c'était au tour du Boss de sacrifier à cette tendance. Etait présenté partout en France Western stars, le film qu'il a co-réalisé avec Thom Zimny, et qui a été montré au dernier festival de Toronto.

Le film est constitué d'un concert filmé dans sa grange personnelle, et qui reprend morceau par morceau l'album éponyme, interprété par un orchestre d'une trentaine de musiciens. Les morceaux sont entrecoupés d'interludes constitués de plans plus ou moins esthétiques de Springsteen dans le désert, et d'images d'archives, personnelles ou pas.

La partie concert intéressera les fans. On aura rarement été aussi près du miracle de la voix springsteenienne : on la voit ici littéralement naître sous nos yeux, à quelques centimètres de la caméra, à travers le frémissement de la lèvre, le gonflement de la gorge ou la profonde intériorité du regard. C'est assez fascinant. Ce qui m'a également frappé, c'est la qualité d'écriture et l'extrême homogénéité de l'album, magnifié ici par de savants arrangements.

Les interludes gâchent le plaisir de la performance. Les images au ralenti, l'aspect hyper-esthétisant des images, le ton pontifiant des commentaires en voix off n'apporte rien au film. Les propos de Springsteen sont nettement en retrait de ceux qui figurent dans son autobiographie. De ce marasme pseudo-philosophique peut être sauvé l'image d'archive qui montre le Boss et Patti amoureux, dans un modeste chalet de montagne. Ce moment-là est à proprement parler confondant de grâce.

Un film pour les fans exclusivement.

Bruce Springsteen sur Christoblog : Springsteen on Broadway - 2017 (****) / The promise - 2010 (***)

 

2e

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