Mesrine : l'instinct de mort
Le voilà.
On l'attendait depuis longtemps le film français dramatique / d'action / thriller qui tiendrait la comparaison avec les standards américains. Tendu, rythmé, palpitant, Mesrine ne rougirait pas
d'être placé aux côtés des Affranchis ou de Il était une fois en Amérique.
D'où Richet tire t'il sa mise en scène si efficace ? Le fait est qu'on est scotché de bout en bout. Les scènes de suspense pur (l'évasion) alternent avec les scènes de violence qui, nombreuses,
sont vraiment éprouvantes (la femme dans les escaliers, l'Algérie, l'extraction de la balle, les Rangers dans la foret, la fosse).
La caméra de Richet est à la fois discrète, virtuose, inspirée.
Cassel tient peut-être là le rôle de sa vie, cassant, vif, séduisant, ignoble. La force de sa volonté pure éclabousse tout le film : il EST Mesrine. Tous les autres acteurs sont parfaits, les
femmes en particulier.
Du souffle, du rythme, de l'ampleur (ces paysages parisiens ou américains dans toute leur largeur), une maîtrise jouissive du montage, une osmose parfaitement réussie de l'intime et du public,
des scènes d'action, des sentiments intenses : un grand et bon film.
De plus, si vous ne connaissez pas l'histoire de Mesrine, le scénario est bien ficelé et remarquablement intéressant.
Mesrine prend aux tripes, à l'opposé du film d'auteur compassé, il ouvre une nouvelle voie dans le cinéma français.
Décomplexé !