Gazette Annecy cinéma italien 2022
26 septembre
Ouverture du Festival dans la grande salle de Bonlieu quasi pleine (900 places tout de même !). Emmanuel Crialese ne peut pas être parmi nous pour de "graves raisons personnelles".
Son film, L'immensitá (3/5), qui était en compétition à la Mostra de cette année, est un exercice osé d'introspection historique. Tableau familial, portrait d'une mère au bord de la dépression, chronique historique et parcours d'une jeune fille qui se sent garçon (le film est autobiographique et retrace l'enfance du réalisateur) : c'est un peu beaucoup, parfois presque trop, mais l'émotion et une exceptionnelle Penélope Cruz emportent tout de même la mise.
La reconstitution d'époque (Rome dans les années 70) est aussi très réussie. Le film sortira en France en janvier 2023.
29 septembre
Je commence aujourd'hui avec un film en compétition, Settembre (3/5) de la jeune Giullia Louise Steigerwalt, qui n'est pas à Annecy car elle est, d'après le présentateur, "très enceinte". Ce premier film est mignon comme tout, feel good movie écrit avec une grande délicatesse. On suit plusieurs femmes et jeunes filles qui cherchent leur place et trouve l'amour un peu par hasard, au gré de péripéties assez drôles. Le film est rempli de stéréotypes, mais tellement plaisant qu'on lui pardonne.
Atmosphère plus sérieuse avec la projection de In viaggio (3/5), le nouveau film du maître italien du documentaire, Gianfranco Rosi (Fuocoammare, Notturno). Il s'agit d'un travail spécifique, puisque le film est presqu'intégralement constitué d'images d'archive du Vatican, documentant les voyages du pape François à travers le monde.
De cet assemblage parfois un peu scolaire il ressort tout de même de forts contrastes (François si à l'aise avec les pauvres et si emprunté avec les dirigeants) et un portrait assez émouvant d'un pape qui parle comme une grande figure de gauche plus que comme un homme d'église. Très intéressant, à défaut d'être renversant. Sortie sur les écrans français le 14 décembre.
1er octobre
Troisième et dernier jour à Annecy. Les aventures de Gigi la Loi (1/5), d'Alessandro Comodin (L'été de Giacomo), a obtenu le prix du jury à Locarno, mais ne m'a pas vraiment convaincu. On suit un policier un peu benêt (on devine qu'il souffre de problèmes mentaux) dans ses errances quotidiennes à travers la campagne du Frioul. Il ne se passe pas grand-chose, et comme la caméra est fixement rivée sur le personnage principal au détriment de ce que se passe hors cadre, on est à la fois frustré et ennuyé. Les plans fixes s'étirent de façon interminable, et si le projet d'ensemble est parfaitement cohérent, il génère une bonne dose d'ennui. Un OVNI.
La soirée du palmarès est bien plus plaisante. Le Festival remet son prix honorifique (le prix Sergio Leone) à la cinéaste Susanna Nicchiarelli, dont on voit ensuite le nouveau film, Chiara (4/5). L'actrice Margherita Mazzucco campe une jeune Claire d'Assise, qui au XIIIème siècle suit les traces de Saint François. Le film est très intéressant de par ses partis pris : très réaliste pour la vie quotidienne, agrémenté de visions kitsch et de morceaux chantés façon clip baroque. Etonnant mais réussi.
- La palmarès de cette année :
A l'année prochaine !