Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Christoblog

Le scaphandre et le papillon

Marie-Josée Croze. Pathé Distribution A l'époque de sa sortie, je n'étais pas très motivé pour aller voir Le scaphandre et le papillon.
Pourquoi ?

Parce que j'avais lu quelques critiques tièdes, parce qu'il me semblait top bien connaître l'histoire de Bauby et de son locked-in syndrome, et parce que dans le même genre, le chef d'oeuvre de Dalton Trumbo, Johnny got his gun, me semblait insurpassable.

Résumons nous : voici l'histoire vraie du rédacteur en chef du magazine "Elle", qui fait un accident vasculaire cérébral et qui du jour au lendemain ne peut plus faire qu'un seul geste : cligner d'un oeil (et pas de l'autre, qu'il va falloir coudre pour qu'il ne se dessèche pas). Il va écrire un livre (Le scaphandre et le papillon) en le dictant lettre par lettre (cf la photo ci dessus).

Est ce qu'avec ça Julian Schnabel a de quoi faire un bon film ?

Réponse : Oui. La première partie ("vue de l'intérieur", du crâne de Bauby) est un très très beau morceau de cinéma. Schnabel joue parfaitement de la caméra (flou, cadrage fixe) pour nous faire ressentir ce que ressent le personnage principal qui découvre peu à peu son état.

A partir du moment où le film montre Bauby de l'extérieur, il devient plus conventionnel, mais reste assez juste et raisonnablement intéressant. Il évite absolument le sentimentalisme et l'apitoiement. On découvre des aspects relativement étonnants de l'histoire de Bauby, comme par exemple son sens de l'auto-dérision assez décapant.

Le film est délicat, subtil, et ne cherche pas à tirer les larmes à tout prix.

Et les acteurs ? On a trop vanté la perfomance d'Almaric, qui est bien, mais est ce une si grande performance que d'arriver à ne bouger qu'un oeil ? Les actrices sont belles, attachantes, presque trop, je me demande à quoi ressemblaient les "vraies".
Si vous avez l'occasion, voyez ce film, ne serait ce que pour rencontrer Jean Do. Il en vaut la peine.

 

3e

Voir les commentaires

La zona, propriété privée

http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/65/86/46/18906895.jpgLes critiques concernant le premier film mexicain de Rodrigo Pla sont trop bonnes.

Car ce dernier vaut essentiellement par son sujet. Un lotissement de luxe, hyper protégé des favellas alentours, vivant en quasi aurtarcie, est tout à coup pénétré par un corps étranger : quelques voleurs qui profitent d'un accident pour s'introduire dans l'espace sacralisé. Que va-t-il se passer ? Comment les habitants, la police, l'extérieur vont ils réagir ?

A partir de ce thème assez excitant (dont certains articles lus dans la presse disent qu'il ne reflète que timidement la réalité), Pla va dérouler un récit assez prévisible, mais efficacement mené.

Le résultat est suffisamment anxiogène pour avoir attiré l'attention du plus grand nombre. De mise en scène il n'est pas vraiment question, mais ce n'est pas le plus important.

Il reste du film certains plans, comme celui du terrain de golf sur fond de favella, impressionnant.

 

2e

Voir les commentaires

Le premier venu

http://fr.web.img3.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/65/61/62/18910240.jpgJacques Doillon est un grand cinéaste.


Et comme cela faisait 4 ans qu'il n'avait rien produit, tout le monde attendait son nouveau film avec impatience.

Le sujet : une jeune fille (étudiante et parisienne probablement) passe une nuit avec une petite frappe de la Somme. Elle se fait violer, ou pas, la chose est ambigue. Mais en tout cas elle décide de suivre son amant (violeur ?) d'un soir et de l'aimer, quoi qu'il arrive, quoiqu'il en coûte. S'en suivent 2 heures de marivaudages verbeux, assez élégantes, mais aussi par moment un peu vaines.
Problème principal : les acteurs, dans une distribution particulièrement hétérogène.

Gérald Thomassin (qui était le petit criminel de Doillon il y a 18 ans) est un diamant brut, mais sa vie est un peu à l'image de son rôle (drogue, désinvolture) et on se demande toujours quelle frontière entre l'homme et l'acteur. Clémentine Beaugrand est très mignonne au début, mais à force de regarder le bout de ses pieds en se dandinant, on se demande si le personnage a été vraiment écrit, ses attitudes sont souvent incohérentes.

C'est d'aillleurs globalement le reproche principal qu'on peut faire au film, par rapport à ceux de Rohmer ou de Mouret, qui sont également très "écrits", c'est que la cohérence interne des personnages ne saute pas aux yeux.

Guillaume Saurrel, quel bel acteur !, est le seul gars normal du coin, mais en tant que flic, est ce bien crédible qu'il n'agisse pas alors que l'agent immobilier a disparu ? Enfin Jany Grarachana, le père de Costa, semble tout droit sorti de Bienvenue chez les Ch'tis, comme, dans une moindre mesure, Gwendoline Godquin et son accent à couper au couteau. Ils sont tous les deux un peu en déphasage par rapport au triangle amoureux.

Par tranche de 10 secondes le film peut être génial. En quelques secondes et quelques mimiques d'un acteur, Doillon peut faire passer une palette incroyable de sentiments. Sur la durée de deux heures, la sauce ne prend pas car le scénario est vraiment, vraiment trop improbable.

Les paysages de la baie de Somme, baignés par une lumière rasante de fin d'hiver, s'accordent bien au film : marécageux, beaux, ringards.

2e



Voir les commentaires