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Christoblog

Articles avec #je n'aime pas

Irréversible

Mars DistributionBon, je viens de voir le film et je n'ai pas trop envie d'en parler, mais d'un autre côté, plus vite je le ferai et plus vite je pourrai passer à autre chose.

Vous remarquerez que j'ai mis à la fois 3* (mais j'aurais pu en mettre 4 ou 18, ça ne change pas beaucoup l'esprit de ce que je veux dire) et "Je n'aime pas".

Expliquons d'abord les 3* (ou 4, ou 18) : vous en prenez PLEIN LA GUEULE.

Vous avez beau être prévenu (je l'étais), vous êtes préparé à la scène du viol (pas la pire à mon sens), à celle de l'extincteur (ah oui, celle-là a du faire sortir des centaines de spectateurs des salles au bout de 10 minutes de film), bref vous avez beau être conditionné, le début du film est extrêmement pénible, et réussir à la regarder sans baisser les yeux une seule fois constitue à lui seul un défi, un exploit. C'est tellement chiant que ça en devient grandiose, si on peut dire. Ce qui m'a le plus emmerdé pour ma part, ce sont les rotations perpétuelles de la caméra autour de son axe, vraiment saoulantes, et le son, sorte de magma informe qui empêche d'entendre les dialogues. Cette partie, en soi, est déjà un objet cinéphilique intéressant, bien qu'objet de torture pour le spectateur lambda.

Si vous arrivez à passer le début, la suite est belle (oui, simplement belle) et la structure du film, du pire au meilleur, est excitante, réussie. La caméra dessaoule progressivement, les performances d'acteurs sont étonnantes, l'intrigue qui se noue - ou se dénoue, car le temps file à l'envers, hum je ne suis pas super clair, là - et qui éclaire le début du film, est intéressante. La fin du film est donc bien du cinéma, et pas de l'art vidéo conceptuel comme le début pourrait le laisser croire.

Que le film ait été en sélection officielle à Cannes est tout à l'honneur du festival, il fallait oser. Donc je résume : c'est immonde à regarder, c'est brillant, c'est recherché, on ne peut pas (si on est cinéphile) dire que le film ne marque pas (surtout en 2002 !) un moment essentiel du cinéma.

Alors pourquoi je n'aime pas ce film ?

Non pas pour sa violence (sa barbarie diront certains) mais pour sa surenchère d'effets. Imaginez le même film, avec moins de rouge, moins de "Tu connais Tenia" répétés 150 fois, moins de tics sonores, moins de rotations de caméra, moins de bites reconstituées en 3D (c'est dans les bonus du DVD) : alors pour le coup, vous tenez peut-être un chef-d'oeuvre.

En relisant un vieux billet sur 4 mois, 3 semaines, 2 jours , je tombe sur une phrase que j'ai écrite il y a presque 3 ans et que j'avais oubliée : "Le film réussit ce qui en cinéma est une sorte de Graal : montrer l'indicible avec la plus grande économie de moyen."

Voilà, rien à ajouter.

 

3e

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Very bad trip

Ed Helms. Warner Bros. FranceL'idée originale de Very bad trip (The Hangover en vo, allez comprendre pourquoi on traduit un titre anglais en anglais) est assez plaisante et porteuse de nombreuses potentialités.

4 hommes enterrent la vie de garçon de l'un d'eux lors d'une soirée à Las Vegas et au réveil ... ils ne sont plus que trois, l'un d'entre eux a perdu une dent, il y a un tigre dans la salle de bain de leur chambre, un bébé dans le placard, et le matelas d'un lit se trouve empalé sur le doigt d'une statue. Aucun ne se souvient de rien.

A partir de cette idée, vous (ou moi) pourriez imaginer tout un scénario compliqué (style Engrenages) où la vérité se ferait progressivement jour, dévoilant un enchaînement machiavélique de circonstances plus absurdes les unes que les autres. Ou même, en étant un peu lynchien, vous pourriez imaginer une sorte de cauchemar dans lequel nos héros découvrent avoir commis les pires ignominies...

Hélas, le film ne comprend rien de tout ça. Les explications viennent (trop) rapidement et sont (trop) simplistes. Le mystère de départ disparaît et la comédie formatée prend le dessus. Quel dommage !

 

1e

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Camping

Gérard Lanvin et Franck Dubosc. Daniel Angeli Et oui, j'ai vu Camping. Ca vous en bouche un coin, non ? Et en plus je vais en faire une recension sérieuse. Si vous ne savez pas ce que veut dire recension, c'est que vous jouez dans Camping.

Camping fonctionne exactement sur les mêmes ressorts que Bienvenue chez les Ch'tis. Prenez un corps étranger, réputé hautain, difficilement intégrable, et plongez le dans un milieu socio-culturel défavorisé, mais pétri de bons  sentiments et traversé de courants de solidarité tire-larmes. Ajoutez quelques addictions, quelques figures hautes en couleurs, de l'ethno-sociologique rigolo (ou presque), secouez.

Bienvenue chez les Ch'tis n'était pas un chef d'oeuvre, c'est sûr, mais globalement la recette ci-dessus fonctionnait, et comme je le dis dans ma recension (vous êtes toujours là, vous !), j'avais rigolé.

Dans Camping la recette est exécutée par un mauvais marmiton, et les blagues relèvent d'un médiocre mirliton (hum, faut que j'arrête là).  Du genre : "Chassez le naturiste, il revient au bungalow".

Dubosc est infiniment moins bon que Danny Boon (une palette beaucoup plus réduite), Lanvin idem vs Kad, le Nord est bien supérieur à la faune campingesque, les péripéties de Camping sont bâclées par rapport à celles de Bienvenue (on n'aura même pas vu le match de volley contre les nudistes : que des promesses !).

Bref, je voulais voir le 1 pour savoir si j'irais voir le 2.... et la réponse est non.

 

1e

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La cité de Dieu

Intrigué par la réputation de ce film dont tout le monde a entendu parler (mais que peu de personnes ont vu), je me lance dans une petite soirée DVD. Les commentaires sur l'affiche sont alléchants avec des références à Scorsese et Tarantino.

Le film décrit l'ascension d'un groupe de jeunes dans le monde du crime, au sein d'une favella brésilienne, chaque membre du groupe suivant une trajectoire différente.

La première chose qui choque en regardant le film, c'est le montage hyper-saccadé, plus proche d'une esthétique de clip vidéo que d'une oeuvre cinématographique. Je suppose que par ce biais le réalisateur a souhaité nous faire sentir le caractère trépidant de la vie de ces jeunes, mais il ne réussit qu'à nous fatiguer la rétine, tout en nous empêchant de nous attacher aux personnages. Ce sont les tics d'un Danny Boyle à la puissance 10. La mise en scène est donc résolument bling-bling : soit vous adorez, soit vous n'entrez pas du tout dans le film, ce qui fut mon cas.

La progression de l'intrigue est chaotique, franchissant plusieurs années d'un coup, survolant la psychologie des personnages, fonctionnant par petites vignettes indépendantes les unes des autres. C'est finalement uniquement dans le dernier quart d'heure, à travers l'histoire de l'apprenti photographe, que le film retrouve selon moi un souffle narratif intéressant. Le film est réputé hyper-violent, mais depuis 2002, notre niveau d'acceptation de la violence a du considérablement augmenter, car il n'a aujourd'hui vraiment plus rien de choquant.

La puissance dramaturgique d'un Scorsese période Les affranchis ou Casino est donc bien loin, de même que l'élégante violence chorégraphique d'un Tarantino version Reservoir dogs. Francesco Meirelles a développé suite à ce film une série télé sur la violence dans les favellas en plusieurs saisons qui eut un grand succès au Brésil, La cité des hommes. En 2008, un film de Paulo Morelli a lui même décliné l'univers de la série sur grand écran.


1e

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A single man

Si vous avez aimé ce film, ne lisez pas la suite.

Deux mots du scénario (si on peut dire) pour commencer : un homme qui a vécu 16 ans avec un autre homme, son grand amour, n'arrive pas à faire son deuil, suite au décès accidentel de son compagnon. Aujourd'hui, il va en finir et mettre un terme à ses jours, c'est promis. Pas de bol, c'est justement aujourd'hui que le destin a choisi pour mettre sur son chemin : une copine qui lui roule une pelle, un espagnol de Madrid qui ressemble à James Dean (en mieux) et le drague ouvertement sur fond de ciel rose, un jeune étudiant non moins canon qui l'invite à un bain de minuit, tout nu. Eh oui, il y a des jours comme ça, où on veut se suicider et où rien rigole....

Petit intermède : Tom Ford, apprenti réalisateur apprend son métier.
"Euh, George a les boules, si je le filmais en couleur froide. Ouaip bonne idée ça. Et là il voit une rose qui l'émeut, allez un peu de rouge. Tiens là aussi il est tout excité par le jeune étudiant, je vais monter dans les jaunes et les oranges, ça lui fera une belle peau. Je voudrais bien faire un flash back émouvant. Je vais essayer le noir et blanc. Ouais pas mal. Mais je crois que je préfère les ralentis. Allez j'essaye : ralenti en travelling, non, je recommence, ralenti en gros plan, puis très gros plan. C'est bon ça, j'en fais plein. Et sur les yeux surtout, c'est bien le miroir de l'âme, non ? George va mieux. Je vais lui montrer une pleine lune un peu décentrée sur l'écran et lui faire faire une mimique du style : "Ah, la vie mérite d'être vécue, quand même". C'est bien George ! Comme quand t'as pleuré à l'annonce de la mort de ton mec !  J'aime bien filmer George décentré sur l'écran, ça fait style. Ouh là là , mais y a encore plein de trucs que j'ai pas testé. Allez, le chef op, on s'y met : allez un petit  ralenti aquatique, un petit flou quand George voit flou (logique non ?), un montage cut par ci, une contre-plongée par là. Dis donc, mais c'est dingue tout ce qu'on peut faire avec cet engin."
Fin de l'intermède.

Comme quoi on s'improvise pas réalisateur, comme Sfar nous l'a déjà démontré cette année.

Je m'ennuyais tellement que je me suis mis à regarder les réveils. Et voilà : pendant que Georges s'essaye à se suicider (juste avant de rencontrer le nouvel amour de sa vie) dans la douche, sur le lit, etc.... son réveil est bloqué sur 6h48. Si, si, je vous jure. Et après il remarche et indique 2h45 quand il se réveille. Adepte des faux raccords, à vos tablettes !

Pfff.... Comment finir ? Vers la fin Colin Firth dit à propos de lui-même "Pathetic !". Il a bien raison.           

 

1e                               

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Alice au pays des merveilles

Tim Burton est il un auteur ?

On peut légitimement se poser la question à la vision d'Alice, comme d'ailleurs à celle de ses deux Batmans, ou de la Planète des singes. Les vrais auteurs arrivent toujours à imprimer leur style à n'importe quelle oeuvre, fut-elle de commande.

Or ici, l'effrayante machine Disney arrive à formater le film suivant les pires standards en vigueur. De la légèreté et du sens de l'absurde de l'oeuvre initiale il ne reste plus qu'une confrontation binaire, des combats formatés Seigneurs des Anneaux, des monstres sortis des pires moments d'Harry Potter et des bestioles échappées du monde de Narnia.

Les bons sont fades, les méchants ne font pas peur, la poésie est aux abonnés absents. Comment Burton at-il pu accepter une scène d'un aussi mauvais goût que la danse finale ?

La bande son est insupportable, Depp est inconsistant, Alice transparente. Il n'y a guère que les premières minutes qui sont à sauver (scène du thé comprise), et encore.

A vite oublier. Une catastrophe.

 

1e

 

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Don Giovanni, naissance d'un opéra (en présence de Carlos Saura)

http://madamepickwickartblog.com/wp-content/uploads/2010/01/mozart17.jpgVu hier soir dans le cadre du festival espagnol de Nantes le dernier film de Carlos Saura. Le film a peu été montré pour l'instant (voir tout de même le site du tiff), et je ne crois pas qu'il sortira en France.

L'histoire contée est celle de Lorenzo da Ponte, libertin vénitien, prêtre, poète et célèbre librettiste de Mozart. On suit Da Ponte à Venise, puis à Vienne, où il subit une peine de 15 ans d'exil, rencontre Mozart et compose avec lui des opéras. Le film montre plus particulièrement la genèse de Don Giovanni et la façon dont chacun des protagonistes (Da Ponte, Mozart, Casanova) y met de ses obsessions et de ses sentiments. Il a été tourné avec des acteurs italiens, en italien.

Dans son introduction, Saura nous a dit brièvement qu'il avait voulu réalisé un mélange de cinéma, de théâtre et d'opéra. Et en effet le film ressemble beaucoup à du théâtre filmé, les décors extérieurs à Venise, puis surtout à Vienne, étant constitués principalement de toiles peintes. Cette option donne une connotation un peu cheap au film, qui par ailleurs donne paradoxalement à voir une débauche de moyens en ce qui concerne les costumes et les décors intérieurs. La lumière, très artificielle et travaillée, les décors de l'opéra lui-même, accentuent l'impression de mauvais goût par leur caractère ostentatoire, et parfois même anachronique (la lave en fusion dans la scène de la statue).

La vérité historique y est copieusement bafoué et l'amalgame Casanova / Don Juan est un énorme contresens. Le scénario enfin est cousu de fil blanc et l'histoire d'amour entre Da Ponte et Anetta est mièvre à souhait.

Malgré tous ces défauts, on trouve un intérêt à suivre ce film, surtout par la grâce des caractères particulièrement exceptionnels des trois protagonistes principaux. Le film donne donc envie d'écouter Mozart, de revoir Amadeus, de lire les mémoires de Casanova, et celles, moins connues, de Da Ponte.

Enfin, le lieu où le film était montré (le théâtre Graslin, dédié à l'opéra) donnait une saveur particulière à la projection. Carlos Saura (un peu chauve mais semblant très alerte) a été longuement applaudi à la fin de la séance.

Ceci étant dit le film est assez mauvais, et vous pouvez certainement trouver mieux à aller voir.   

1e

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La tisseuse

Yu Nan. Pretty PicturesDans La tisseuse, le réalisateur chinois Wang Quan An conte une histoire qui fait écho à celle du Mariage de Tuya.  Même actrice, et finalement même enfermement dans des choix rendus difficiles, voire impossibles, par manque d'argent.

Dans le Mariage de Tuya, l'héroïne avait un mari handicapé et cherchait un nouveau compagnon capable de l'entretenir, tout en exigeant de garder son mari à la maison. Elle était (paradoxalement) enfermée dans les paysages immenses de Mongolie intérieure.

Dans la tisseuse, le personnage principal apprend qu'elle est atteinte de leucémie. Elle n'aime pas son mari avec qui elle s'est mariée par dépit, après le départ de son premier amoureux à Pékin. Que faire de ces dernières semaines de vie ? Faut il payer un traitement médical très onéreux, au détriment de l'éducation de son fils, alors qu'elle est condamnée ? Wang Quan An filme les usines immenses comme la steppe : des lieux écrasants, ou l'humanité lutte sourdement pour exister.

Malheureusement le film ne décolle jamais. On sent un potentiel chez ce réalisateur, comme dans ce premier plan magnifique, mais le film tourne pour ainsi dire à vide, plombé par une direction d'acteur déficiente et un scénario qui hésite entre plusieurs voies, usant d'un pauvre artifice final pour tenter de paraître plus intéressant qu'il n'est.

Ce film, qui évite tellement le pathos qu'il finit par ennuyer, nous rappelle avec cruauté que les mélodrames ne peuvent être qu'excellents ou ratés. 

 

1e

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Shutter island

Quelque chose cloche dans le scénario que Laeta Kalogridis (plutôt habituée à travailler sur les scénarios de Terminator Genisys ou de la série Altered Carbon), a élaboré à partir du roman de Dennis Lehane.

Ce dernier, que j'ai lu avant de voir le film, ne laissait rien deviner du retournement final. Dans le film, au contraire, les visions du héros donnent très vite des pistes sur sa santé mentale.

C'est un parti-pris osé, qui tente de se démarquer du procédé du "twist final qu'on a vraiment pas pu venir", utilisé abondamment par Le sixième sens et tous ses dérivés.

L'effort est louable. Pourtant, cela ne fonctionne pas. Le film parait boursoufflé, lourd, artificiel, parfois grand-guignolesque, et même mièvre. Scorsese a beau épuiser toute la panoplie de parfait metteur en scène, la mayonnaise ne prend pas. Prenez un dictionnaire concernant les techniques de prise de vue, et cochez au fur et à mesure, je pense que vous constaterez que Scorsese utilise tout  : du très gros plan au plan le plus général, de la contre plongée intégrale à la plongée verticale, toutes les sortes de travelling possibles, etc.

Mais la virtuosité n'entraîne pas forcément l'émotion.

Au contraire ?

 

2e

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Démineurs

SNDL'ayant raté à sa sortie, et intrigué par la déculottée que la réalisatrice Kathryn Bigelow a mis à son ex-compagnon, James Cameron, aux Oscars, je me suis dit qu'un petit vendredi soir avec les démineurs pouvait être intéressant.

Hélas, ce ne fut que très partiellement le cas.

Le point de vue choisi par la réalisatrice manque en effet à mon sens radicalement d'originalité. Le coup de la caméra à l'épaule et du montage saccadé visant à donner l'impression de la réalité a déjà été trop exploité, surtout dans les films de guerre, et ne fonctionne finalement pas.

L'effet induit de ce parti pris est également de montrer les irakiens comme une masse informe de spectateurs potentiellement dangereux : c'est sûrement assez proche de ce que ressent le GI de base, bien sûr, mais en tant que spectateur, ce n'est pas passionnant. On a vu mille fois ces scènes de guerre où le soldat est complètement perdu et ne comprend plus ce qui se passe...

Le très injustement méconnu Battle for Haditha donnait de la guerre en Iraq une vision beaucoup plus nuancée, captivante. L'impression de réalité y était confondante.

Une déception pour moi, d'autant plus que les scènes de déminage proprement dit peinent à générer un véritable suspense.

Enfin, les scènes de retour à la vie réelle sont particulièrement gnan-gnan (la Kate de Lost, Evangeline Lilly, fait une brève apparition peu convaincante) et laisse une désagréable impression finale.

Beaucoup de bruit (boum !) pour rien.

 

1e

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Gainsbourg (vie héroïque)

Eric Elmosnino. Universal Pictures International France J'ai longtemps hésité à aller voir ce film.
J'avais un mauvais pressentiment. Et j'avais raison.

Cela m'attriste d'autant plus que j'aime Sfar et que la vie de Gainsbourg est passionnante.

Mais le film est raté, trop long, bancal, lourd, démonstratif. Il sonne faux. Les personnages de femmes sont particulièrement caricaturaux, sauf peut-être celui de Birkin. Quand Sfar décide d'utiliser le surligneur il n'y va pas de main morte. Un seul exemple : France Gall est déjà attifée d'une façon assez ridicule, ce n'était pas la peine de mettre au mur un tableau de nymphette genre Balthus.

Les dialogues semblent annonés par les acteurs, surtout dans la première partie (ratée) se déroulant sous l'occupation. La mise en scène est quelconque ou tape à l'oeil.

La fin est particulièrement calamiteuse : les passages en tête de chou, les derniers plans, voire le carton de fin dans lequel Sfar semble s'excuser.
C'est la première fois que je vois un réalisateur se justifier de ses partis pris dans le générique de fin ?!

Le double est un des points faibles du film. En dédoublant son personnage principal, Sfar semble esquiver la difficulté posée par les personnalités de Gainsbourg, et le double soustrait de l'émotion au film plutôt qu'il n'en ajoute.

Conclusion : pourquoi un bon auteur de BD ferait il un meilleur cinéaste qu'un bon fleuriste, ou un bon boucher ?

 

1e



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Chant des mers du sud

Arizona FilmsJ'adore aller voir des films malais ou kirghizes, parce que généralement, personne ne conteste mes opinions. D'ailleurs je parie que ce billet ne va pas attirer beaucoup de commentaires....

Alors voilà : une femme russe, perdue à la frontière de l'Empire, quelque part en Asie Centrale, accouche d'un enfant noiraud. Son mari, parfaitement blond, la suspecte d'avoir eu une relation avec le voisin, Assan. 15 ans après, le fils a grandi et il préfère aller avec les éleveurs de chevaux nomades qu'à l'école, confirmant les soupçons de son père.

Le film commence très bien, avec un montage sec et rapide (la lenteur comme posture esthétique - ou comme conséquence de manque de moyens - est souvent le problème des films du sud), un scénario intrigant, des personnages attachants et une mise en scène précise et fluide. Au milieu du film, Marat Saralu semble perdre inexplicablement le fil de son histoire, s'égarant dans un flash back improbable. Les personnages de dissolvent dans la nature immense en même temps que le film lui-même. On commence à s'ennuyer. Les paysages restent certes magnifiques mais on regrette un peu l'énergie débordante du début.

Le film est tout de même intéressant, c'est la première fois que je vois le sujet des Russes du far east traité au cinéma et la confrontation âme slave / esprit mongol fait des étincelles.

Le cinéma des steppes sur Christoblog, c'est aussi Tulpan. Et puis si vous aimez cette région jetez un oeil aux quelques photos de mon voyage en Ouzbékistan.

 

2e

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Locataires

Pretty Pictures Locataires est un film contemplatif. Autant être prévenu : mieux vaut ne pas y entrer après une dure journée de travail, sous peine de s'endormir. Le héros ne doit pas prononcer un mot de tout le film, d'ailleurs est ce vraiment un homme, ou un fantôme ?

Il erre dans les rues et s'introduit dans les maisons des autres (sans rien y voler) pour y vivre : il se lave, se restaure, effectue de menues tâches ménagères (la lessive, toujours à la main, la réparation d'appareils divers), joue au golf, puis s'en va.

Un jour, il rencontre une femme battue par son mari..

Le film étonne par sa capacité à évoluer de la chronique d'un fait divers vers une sorte de surnaturel - mais pas vraiment- avec une légèreté qui n'est pas si courante dans le cinéma coréen. La mise en scène est impressionnante de maîtrise et réussit à faire de ce film un objet qui ne ressemble à rien de connu, de moi en tout cas.

Une chronique tendre et décalée, qui tisse ensemble espoir et silence.

 

2e

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Océans

Pathé Distribution Perrin hésite trop entre différents genres dans son film pour que ce dernier soit réussi.

Fable écologique, documentaire animalier, hymne à la mer (les bateaux dans la tempête), plaisir purement esthétique ou poétique. Les passages avec le jeune garçon sont particulièrement gnan-gnan, les commentaires sont abscons et pseudo-philosophiques, certaines images font carrément new age (la galaxie, le vieux gréement) sans qu'on n'y comprenne grand chose.


Les images sont belles, certes, mais pour la plupart vues et revues de nombreuses fois : dauphins, raies mantas, baleines, phoques, manchots sur la banquise...

Les images vraiment nouvelles, belles, abstraites, étranges, auraient fait un bon film de 20 minutes. Je pense aux pieuvres, à la rencontre des araignées de mer genre film fantastique, au combat entre le crabe et l'animal "dont je ne connais pas le nom mais qui possède de drôles d'yeux montés sur antennes et qui vit dans un coquillage mais qui n'est pas un bernard l'ermite", à l'anguille (?) bleue et jaune qui joue au ruban, à l'iguane, aux vers noirs et blancs.

Décevant.

 

1e

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A serious man

Michael Stuhlbarg. StudioCanalBof bof.

Les frères Coen et moi sommes fâchés depuis Barton Fink. On ne peut pas s'empêcher de se voir de temps à autres, et comme les vieux couples, j'ai l'impression de ne plus voir que leurs défauts.

En l'occurrence, le reproche principal que je ferai à A serious man, c'est qu'il considère les personnages comme des caricatures, ou des marionnettes, ce qui pour ma part coupe court à toute empathie et génère l'ennui.

Alors, oui, il y a par instant un certain plaisir intellectuel et quelques moments bien vus, comme la bar mitzvah du fils complètement parti après avoir fumé un pétard, mais ... voilà, c'est tout et c'est un peu triste.

Peuvent tellement mieux faire.

 

1e

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Invictus

Invictus ne va pas m'aider à changer d'opinion sur Eastwood, que je juge incroyablement surestimé par la critique en général (encore la couverture de Télérama cette année).

Ses films s'enchaînent et démontrent de plus en plus qu'il tend vers un académisme US bien pensant, manichéiste, et sans grande inventivité.

Gran Torino marquait un léger mieux qui paraît bien lointain aujourd'hui.

Si la première partie du film est acceptable (les biopics ont toujours un intérêt intrinsèque par définition), la seconde sombre dans une sentimentalité et un angélisme bébêtes. Les scènes montrées durant la finale sont à ce titre d'une stupidité larmoyante difficilement égalable (un petit garçon noir qui sympathise avec des policiers blancs, des gardes du corps bourrus, blancs et noirs, qui se donnent une virile poignée de main de réconciliation....)

Le plus frappant est la maladresse intrinsèque avec laquelle sont reconstituée les scènes de rugby : on y voit des coups de pied d'engagement grostesques, et des incongruités manifestes (le tableau des scores change alors que le ballon n'a pas encore franchi les poteaux).

Je vois dans cette façon de ne pas saisir les subtilités du rugby, sport fantaisiste et combat impitoyable, une sorte de métaphore de l'Amérique droite dans ses bottes tentant d'approcher - sans la comprendre - la vieille Europe, puisque le rugby est avant tout caractéristique du couple franco-britannique, colonies comprises.

Abdelatif Benazzi, qui était capitaine de l'équipe de France dans le bourbier de Durban, en demi-finale, disait l'autre jour à la radio que le rugby montré dans le film n'était même pas du niveau de 3ème division. On se rappelle qu'il marqua ce jour-là à deux minutes de la fin un essai, refusé par l'arbitre, qui aurait éliminé les Boks (une péripétie essentielle dans l'histoire de la coupe du monde), qu'Eastwood, ou ses scénaristes, ne semblent pas connaître.

Restent les prestations des acteurs pour que le film ne sombre pas totalement. Freeman est sidérant en Nelson Mandela et Matt Damon très convaincant. Cela ne rattrape pas la mollesse tristounette du scénario, ni l'inconsistance de la mise en scène, mais m'empêche de qualifier le film de catastrophe.   

 

2e

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Les beaux gosses

Anthony Sonigo et Vincent Lacoste. Pathé DistributionCe film est raté de bout en bout. C'est dommage, les idées ne sont pas mauvaises, mais aucune ne trouve son plein aboutissement.

Il reste :

- de quoi faire une bande annonce plutôt sympa

- un aspect safari chez les djeunes qui permet aux parents qui se demandent comment fonctionne leur ado de 14 ans d'obtenir des illusions de réponses et quelques rudiments de langage.

Le problème principal du film est que les deux jeunes acteurs ne génèrent pas d'empathie. Leurs aventures sont répétitives à l'excès, sans que les tourments sentimentaux ne soient le ressort d'une intrigue solide (comme c'était au contraire le cas chez les lycéens de La belle personne), ni que les scènes comiques n'entraînent le film vers la catégorie culte.

Très décevant.

 

1e

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12h08 à l'est de Bucarest

Bac FilmsEn dehors de toute actualité, je poursuis mon exploration du cinéma roumain contemporain.

Après les excellentes surprises de 4 mois, 3 semaines, 2 jours et de California Dreamin', voici un nouveau film phare en provenance de Bucarest (Caméra d'Or à Cannes).

Hélas, autant les plans séquences de la Palme d'Or m'ont renversé, autant les arabesques recherchés des films de Nemescu m'ont attiré, autant je suis resté de marbre devant 12h08.

Le pitch est pourtant rigolo : 16 ans après la révolution, un animateur radio anime une émission sur le sujet "La révolution a-t-elle eu lieu chez nous ?". Sous entendu : les gens ont-ils manifesté avant ou après la chute de Caucescu ? Avec témoins (pour la plupart grotesques) à l'appui.

Le problème est que le réalisateur, Porumboiu, ne semble pas savoir faire autre chose que des plans fixes très ennuyeux, ce qui devient lassant après 30 minutes. La deuxième partie, qui est constituée de l'émission de radio proprement dite est assez intéressante, mais que le film est poussif jusque là !

D'une certaine façon le film ressemble à ce qu'il dénonce : une farce en béton.

 

1e

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Kaïro

Samedi 28 novembre 2009 à 17h, Kiyoshi Kurosawa était présent dans la salle du Cinématographe, à Nantes. Exactement deux rangs derrière moi, et pour la première fois, j'ai vu un réalisateur regarder son propre film, en ma présence. Brrr...ça fait bizarre.

Lors de sa rapide présentation, il a replacé Kaïro dans son contexte (le bug de l'an 2000, l'apogée des films de fantôme au Japon) en s'excusant presque d'avoir fait un film un peu confus et daté. Il s'est interrogé devant nous sur la façon dont le film avait traversé ces 8 années.

Ce qu'il y a bien avec les réalisateurs, c'est qu'ils sont plus intelligents que nous, les spectateurs. Donc rien à ajouter, le film est confus, on n'y comprend pas grand chose, sauf que le monde des âmes mortes est un peu trop rempli et déborde dans celui des vivants qui peu à peu se fait dévorer. C'est parfois abscons, souvent assez bien fait, quelquefois intellectuellement stimulant, et par éclair magistral. Il y a une Kurosawa's touch, sans conteste, mais qui n'est pas si facilement accessible.

Pour ma part, j'aime qu'il y ait un peu de logique, même dans les films de fantômes, ce qui n'est pas réellement le cas ici.

Meilleur que le surestimé Ring, toutefois.

 

2e

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The search (festival des 3 continents)

Si vous voulez voir de beaux paysages du Tibet, n'allez pas voir ce film, car vous ne verrez du pays que d'arides étendues sans montagne.

Le prétexte est mince : un cinéaste cherche son casting pour tourner un film sur un opéra traditionnel tibétain. A part les ethnologues de formation, les apprentis cinéastes obsédés par le plan fixe et les inconditionnels de films chinois très longs et très lents, comme le Dernier voyage du juge Feng, je ne vois pas qui pourrait vraiment dire du bien de ce film.

Par ailleurs les intentions sont louables (on voit bien le parallèle entre l'histoire du patron et celle de la jeune fille dont on ne verra jamais le visage), mais en divisant par 4 ou 5 la durée de chaque scène le film durerait 30 ou 40 minutes et son intérêt ne s'en verrait pas diminué, au contraire.

 

1e

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