Augure
Le premier film de l'artiste d'origine congolaise Baloji (acteur, musicien, réalisateur, styliste, performeur) est une découverte étonnante.
Le début du film est délicieux. Koffi rentre au pays pour présenter sa femme, aussi blonde que lui est noir, mais les choses vont très mal se passer suite à un malentendu causé par trois malheureuses gouttes de sang.
Enchaînement loufoque d'évènements bizarres, racisme dans tous les sens, tableau sensible de la vie quotidienne, scènes de rue impressionnantes, songes poétiques : on est happé par cette entrée en matière.
Augure perd ensuite un peu en intensité, multipliant les histoires parallèles dans un creuset dont on comprend vaguement qu'il parle de transmission, mais qui ne se raccordent pas forcément au début du film.
Sans être parfaitement réussi, le film de Baloji brille par sa puissante vitalité et révèle un réalisateur qui pourrait dans les années à venir donner de l'Afrique une vision plus moderne et plus déliée que celle que nous offrent les "anciens" du continent (Abderrahmane Sissoko, Mahamat-Saleh Haroun).