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Christoblog

Shorta

Dans la lignée de La haine ou des Misérables, Shorta met en scène l'histoire d'un dérapage policier dans une cité danoise, suivie par l'odyssée de deux flics abandonnés à eux-mêmes dans un climat insurrectionnel.

C'est tendu, tourné comme une aventure en pleine jungle, en adoptant le point de vue des deux flics errant toute une nuit en milieu hostile.

Si les deux personnages principaux paraissent d'abord très caricaturaux (un gentil et un méchant facho), l'originalité du film réside dans la façon dont le point de vue du spectateur évolue progressivement sur eux : le flic obtus et raciste l'est de moins en moins, et se révèle finalement plus adapté au milieu dans lequel il évolue que son collègue.

Le film n'est pas exempt d'une certaine sensiblerie et de quelques invraisemblances, mais il est très efficace et se regarde sans déplaisir.

 

2e

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Gagarine

Faux documentaire, vrai film onirique, Gagarine pose un problème au critique consciencieux et objectif que je suis.

D'un côté il faut reconnaître au film un élan vital exceptionnel, une sensibilité à fleur de peau qui fait parfois mouche, et enfin une façon de filmer la banlieue qu'on a rarement vu. Parmi les autres points forts du film, une idée de scénario géniale, très bien mise en scène : la reconstitution d'une cellule spatiale dans l'immeuble abandonné.

De l'autre, de nombreuses maladresses difficilement pardonnables. Un casting très approximatif : un Finnegan Oldfield encore plus mauvais que d'habitude (si c'est possible), une Lyna Khoudri transparente, un Alséni Bathiny un peu asthénique. Il y a aussi dans Gagarine des ruptures de ton qui tombent un peu à plat et une sorte d'emphase naïve (la fin !) qui posent problème.

Au final, je ne sais pas trop quoi penser de ce film sympathique mais imparfait. A vous de voir.

 

2e

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Minari

Minari est un film modeste. Son propos n'est en effet pas très ambitieux : il s'agit de montrer les difficultés d'adaptation d'immigrés coréens dans l'Arkansas profond. Sa structure est simple et sa mise en scène sans effet particulier.

Il se dégage pourtant quelque chose de profond du film, de poignant et d'universel : une évocation de l'espoir, un aperçu de ce qui se joue dans un couple, un questionnement sur le sens de la vie.

Pour rendre sensible le propos ténu du film, il faut de grands interprètes. Minari peut s'appuyer à ce propos sur des performances remarquables : le petit garçon et la grand-mère sont incroyablement justes (Youn Yuh-Jung, magnifique en aïeule d'abord pimpante, puis terriblement affaiblie, a reçu l'oscar du meilleur second rôle).   

Lee Isaac Chung filme son histoire avec une application à la fois sereine et pénétrée. Il parvient à donner à son film une résonance apaisée, qui se conclût de façon exemplaire par un plan de toute beauté.

Une jolie découverte, toute en nuance, primé à Sundance.

 

2e

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Le discours

Le discours est construit sur un a priori original, qui reflète d’ailleurs fidèlement la construction du roman de Fab Caro.

Son « temps réel » est celui d’un repas de famille, lors duquel les personnages principaux vont se figer à plusieurs occasions, permettant ainsi de très nombreuses digressions menées par son personnage : réflexions personnelles, commentaires sur ce qui se dit, flash-backs renvoyant à de nombreuses époques différentes, réalité virtuelle, flash-forwards fantasmés.

Une fois accoutumé à cette construction un peu complexe, bien servie par la mise en scène de Laurent Tirard, on prend un vrai plaisir à suivre les mésaventures d’Adrien. Si on ne rit jamais vraiment aux éclats, on sourit souvent à l’évocation des petites travers de chacun, dans lesquels chacun saura se reconnaître (ou reconnaître un proche).

Sans originalité, Le discours propose donc un divertissement de bon aloi, qu’on souhaiterait parfois plus épicé ou moins convenu, mais qui finit par convaincre, grâce à l’entrain de Benjamin Lavernhe, qui semble dispenser ici un cours complet de comédie et révèle un talent comique qu’il avait déjà esquissé dans Mon inconnue.

 

2e

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Balloon

Les steppes d’Asie centrale et orientale sont curieusement à la mode ces dernières années, mettant souvent en avant des femmes fortes en prise avec les difficultés de la vie.

C’est de nouveau le cas dans ce film du tibétain Pema Tseden, dans lequel nous suivons l’histoire de Drolkar, épouse et solide fermière, qui se débat entre éducation de garçons turbulents, difficultés de contraception (les ballons du titre sont – entre autres – des préservatifs détournés de leur usage par ses garnements de fils) et croyance bouddhiste en la réincarnation.

Le résultat est un film rythmé d’une grande beauté. On s’égare avec délice et curiosité dans les méandres de cette jolie histoire qui mêle avec légèreté pittoresque, méditation mélancolique et réalisme social. A ne pas rater, surtout si vous êtes, comme moi, amoureux de ces régions.

 

3e

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Vaurien

Vaurien énerve tout d’abord un peu par son apparente décontraction, par la nonchalance affectée de sa narration à trou.

Mais passé ce premier mouvement instinctif, il faut reconnaître au film une capacité hors du commun à dessiner en quelques scènes bien troussées un personnage, une ambiance (le bar, le chien), un milieu professionnel (le BTP), une relation, un mode de vie (le squat).

On peine à croire vraiment ce que l’on voit. Le réalisateur excelle à maintenir le doute sur les intentions de son personnage principal, puis, lorsque ces doutes sont levés, sur ses actions réelles. C’est dans cet entre-deux inconfortable que surgit la rayonnante Ophélie Bau, qu’on n’avait plus vu depuis Mektoub my love.

La relation qu’elle tisse avec Djé est en totale contradiction avec le reste de l’histoire, et les fantaisies semées sur notre chemin (l’incroyable arrestation chantée sur un air d’Azanavour) nous empêchent de nous inquiéter vraiment pour elle.

Peter Dourountzis propose avec ce premier film une tonalité résolument originale, dont on a hâte de voir comment elle évoluera. Pierre Deladonchamps, obsidienne opaque et rayonnante, porte le film sur ses épaules et s’avère une nouvelle fois excellent.

 

3e

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La nuée

Le problème du film de Just Philippot, c'est de vouloir mélanger plusieurs genres sans vraiment exceller dans aucun, et sans que le mélange ne prenne vraiment.

La nuée commence comme le tableau d'une ruralité menacée par la précarité, un sujet commun dans le cinéma français récent (Petit paysan, Au nom de la terre). Son ancrage dans le sud de la France, sa maîtrise technique, la prestation de Suliane Brahim (pensionnaire de la Comédie Française), rendent le début du film plutôt plaisant.

Le propos du film change ensuite assez vite de nature : on s'intéresse de plus en plus à l'état mental du personnage principal, qui se dégrade rapidement, au fur et à mesure qu'un élément fantastique (que je ne dévoilerai pas) entre en jeu.

Ce glissement n'est pas très réussi. Les ficelles du scénario sont un peu grosses, et les traits appuyés. Je me suis désintéressé d'une histoire qui devient de plus en plus prévisible, jusqu'à une fin spectaculaire et horifique, qui respire plus la performance numérique que l'émotion.

 

2e

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Nomadland

Tous les films de Chloé Zhao possèdent plusieurs qualités en commun : une extrême attention aux protagonistes, une connexion à la nature qu'elle partage avec peu de cinéastes, et une mise en scène souple et déliée.

Le résultat est ici tout à fait convaincant, comme l'étaient ses deux premiers films. Je craignais que sa collaboration avec une actrice de la renommée de Frances McDormand nuise aux qualités quasi-documentaires de son travail, mais il n'en rien. L'actrice multi-oscarisée se fond avec un naturel stupéfiant au milieu d'un casting où les personnages jouent leur propre rôle.

Le résultat est d'une humanité rare. Le moindre geste d'attention (offrir un briquet, toucher la main, partager un feu) prend des proportions de sainteté, alors que la descente vers le Sud des Etat-Unis se transforme en une sorte d'épiphanie des marges. 

Bien sûr le film montre la pauvreté en lisière du rêve américain, comme le faisaient ceux de Chaplin et de Ford, et certains le verront probablement principalement sous cet angle, mais il est aussi (et pour moi surtout) une formidable ode à la liberté absolue, entre grâce et dénuement, trivial et sublime.

La mise en scène de Zhao est confondante de beauté, enchaînant travellings inspirés, montage rythmé et gros plans émouvants, le tout dans des tonalités bleutées et grisâtres. 

Nomadland mérite tous ses prix, mais il est plus qu'un gagnant, il est un passeur.

Chloé Zhao sur Christoblog : Les chansons que mes frères m'ont apprises - 2015 (****) / The rider - 2017 (****)

 

4e

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Concours 5ème set : Gagnez 3x2 places (Terminé)

A l'occasion de la sortie en salle du film de Quentin Raynaud avec Alex Lutz, 5ème set, le 16 juin, je vous propose de gagner 3 x 2 invitations valables partout en France. 

Pour ce faire :

- répondez à la question suivante : citez un autre film qui met en scène le tennis ? 
- joignez votre adresse postale
- envoyez moi le tout par ici avant le 15 juin 20 h.
 
Un tirage au sort départagera les gagnants.

NB : un des trois lots sera attribué par tirage au sort à un participant ayant aimé ma page FB ou mon compte Twitter ou s'étant abonné à la Newsletter du blog (n'oubliez pas pour participer à ce tirage au sort spécial de me donner votre pseudo dans votre réponse, pour que je fasse le lien)

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Petite maman

Quelque chose ne fonctionne pas dans Petite maman.

Dès les premiers plans, le film se place dans une position un peu surplombante : la petite fille joue de façon froide et désincarnée, alors que la caméra louvoie un peu artificiellement dans un couloir. Quelques instants plus tard, dans un plan tourné à l'extérieur, la mère adopte une posture qui m'a semblé complètement anti-naturelle.

La suite du film se situe dans la continuité de ce début. A la fois un peu laborieux, manquant de grâce et au final très anecdotique. Sciamma ne creuse pas le vertige métaphysique qu'aurait pu générer son idée originelle : soit la mère pose des questions accessoires à la fille ("tu m'auras à quel âge ?"), soit les deux sont montrées dans des moments d'innocence (le bateau, les crêpes) qui sont comme déconnectés du sujet du film.

Le résultat est un peu froid, par moment assez beau, et globalement insipide et pesant.

Céline Sciamma sur Christoblog : Tomboy - 2011 (****) / Bande de filles - 2015 (*) / Portrait de la jeune fille en feu - 2019 (*)

 

2e

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Concours Un printemps à Honk-Kong : Gagnez 2x2 places (Terminé)

A l'occasion de la sortie en salle du film  Un printemps à Honk-Kong le 9 juin, je vous propose de gagner 2 x 2 invitations valables partout en France. 

Pour ce faire :

- répondez à la question suivante : comment s'appelle le film précédent du réalisateur Ray Yeung ? 
- joignez votre adresse postale
- envoyez moi le tout par ici avant le 9 juin 20 h.
 
Un tirage au sort départagera les gagnants.

NB : un des deux lots sera attribué par tirage au sort à un participant ayant aimé ma page FB ou mon compte Twitter ou s'étant abonné à la Newsletter du blog (n'oubliez pas pour participer à ce tirage au sort spécial de me donner votre pseudo dans votre réponse, pour que je fasse le lien)

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