A l'occasion de sa sortie, je vous propose de gagner 3 exemplaires du DVD du film de Sergio Castellitto, Fortunata, avec la formidable Jasmine Trinca.
Pour ce faire :
- répondez à la question suivante : "Dans quelle Palme d'or a joué Jasmine Trinca ?"
- joignez votre adresse postale
- envoyez moi le tout par ici avant le 7 avril 20 h.
Un tirage au sort départagera les gagnants. Vous recevrez ensuite le DVD envoyé par le distributeur. NB : un des trois DVD sera attribué par tirage au sort à un participant ayant aimé ma page FB ou mon compte Twitter ou s'étant abonné à la Newsletter du blog (n'oubliez pas pour participer à ce tirage au sort spécial de me donner votre pseudo dans votre réponse, pour que je fasse le lien).
Après la guerre, de la réalisatrice Annarita Zambrano, marque le retour du cinéma politique italien.
Le prétexte est passionnant : en 2002, l'assassinat d'un juge en Italie réouvre de vieilles blessures. Marco, ex-militant réfugié en France grâce à la doctrine Mitterrand, et sa fille de 16 ans Viola, voient tous deux leur vie bouleversées.
La réalisation soignée et élégante sert bien un récit qui explore de nombreuses facettes. La façon dont les membres de la famille de Marco, qui sont restés en Italie et n'ont plus de contact avec lui, sont impactés par l'affaire vingt ans après, est proprement glaçante. On voit bien la promptitude de l'être humain à lyncher son prochain.
Bien que présentant de nombreux points d'intérêt, le film ennuie tout de même un peu, par la faute d'un scénario qui s'étire trop. Les différents aspects de cette histoire compliquée peinent à se rassembler pour former une dramaturgie convaincante. Cette difficulté à vraiment savoir quelle direction emprunter est patente dans la fin du film, qui se termine en queue de poisson, par une péripétie caractéristique d'un état d'esprit "je ne sais pas comment finir".
A voir si vous aimez l'Italie ou les films politiques.
Voici une nouvelle bonne surprise en provenance du Brésil, après, par exemple, le remarquable Aquarius.
Difficile de parler du film sans en dévoiler trop. La découverte progressive des ressorts de l'intrigue fait en effet partie du plaisir qu'on éprouve à la vision de ce type d'oeuvre, dont on ne sait pas exactement où elle veut nous mener. Le tout début évoque une chronique sociale sur les différences de classe, avant de virer assez vite à la romance lesbienne. On sent par ailleurs qu'il y a une étrangeté dans le film qu'on a du mal à qualifier, et qui ne se dévoile que progressivement, en multipliant les fausses pistes.
Le film comprend deux parties séparées par plusieurs années. La première m'a beaucoup plu : les décors irréels d'un Sao Paulo fantasmé et l'étrangeté des décors intérieurs apportent alors beaucoup à l'esthétique du film. La seconde partie est plus conforme à l'idée classique que l'on se fait d'un film d'épouvante à visée bien-pensante. Elle m'a paru moins originale.
L'ensemble est un objet fort original, qui n'hésite pas à emprunter de nombreux chemins de traverse, comme celui de la comédie musicale par exemple. Je conseille Les bonnes manières aux amateurs de cinéma sud-américain, et plus généralement aux cinéphiles curieux.
La nuit a dévoré le monde est un pur exercice de style.
Il est du coup difficile de porter un regard tout à fait neutre et objectif sur cet objet cinématographique sorti de nulle part : trop chiant pour être un film de zombie terrifiant, trop neutre pour être un moment de cinéma existentiel (je pense à ce que Skolimowski aurait pu faire de cette histoire).
Si je ne me suis pas vraiment ennuyé (ma curiosité intrinsèque de cinéphile me poussait à guetter comment le réalisateur pouvait se sortir de situations impossibles), il ne me viendrait pas à l'idée de conseiller le film au commun des spectateurs : il ne s'agit finalement que de regarder un mec survivre.
Tout cela ne vaut finalement, un peu, que par l'ambiance de Paris désert bien restituée, et malgré les prestations caricaturales de Golshifteh Farahani et Denis Lavant.
Il faudra donc attendre le prochain film de Dominique Rocher, et un scénario plus consistant, pour mieux apprécier ses capacités.
Vous aviez peut-être, comme moi, raté le premier film d'Eric Gravel en salle. La sortie récente du film en DVD permet de réparer cet oubli.
Crash test Aglaé commence comme une satire sociale déjantée, qui rappelle la poésie des films du duo Abel et Gordon. Les décors sont colorés et très peu réalistes, les situations décalées et le prétexte complètement loufoque : une salariée dont l'usine est délocalisée en Inde accepte d'y aller travailler, et compte s'y rendre en ... voiture.
Si le début du film est sympathique, l'intérêt grandit nettement quand notre ouvrière prend effectivement la route avec deux comparses. Le trio d'actrices (India Hair, Julie Depardieu, Yolande Moreau) fonctionne à merveille.
Au fur et à mesure de l'avancée d'Aglaé, l'ambiance du film gagne en intensité et en profondeur pour acquérir une dimension presque documentaire (la fête russe) et même épique (le Kurdistan). Crash test Aglaé se révèle alors être d'une profonde et belle originalité dans le paysage plutôt corseté du cinéma français.
On va suivre avec grand intérêt la suite de la carrière d'Eric Gravel.
Même si j'ai beaucoup aimé le nouveau film de Kechiche, j'hésiterais sans doute à le conseiller.
Difficile en effet de savoir comment chacun réagira à la proposition du cinéaste, encore plus sensorielle et décousue que d'habitude.
Pour ma part je me suis laissé entraîner dans cette carte du tendre à la mode des années 90, carte que l'on explore finalement sans but particulier. Il est donc question d'un homme menteur et volage, d'un autre timide au tempérament d'artiste, et de jeunes filles à la plastique de télé-réalité, qui agichent à qui mieux mieux, sans être tout à fait au clair par rapport à leurs sentiments.
Difficile de trouver une vraie trame narrative dans cette éducation sentimentale de station balnéaire. L'intérêt du film tient surtout dans la manière dont Kechiche affine progressivement le caractère de chacun des personnages, dont les trajectoires zèbrent le film comme la trace de particules élémentaires dans un cyclotron.
L'autre intérêt du film réside dans l'attachement progressif qu'on éprouve pour le duo principal du film. Amin est le pôle rayonnant et zen de l'histoire : toutes les filles en sont folles (les Russes, les employées de la ferme, l'Espagnole...) sauf finalement la seule pour laquelle il éprouve réellement quelque chose : Ophélie. Cette dernière est jouée par une actrice tellurique, Ophélie Bau, dont on peut dire que la prestation fera date, à la fois incandescente et terrienne (étonnant comme elle change de posture quand elle s'occupe des brebis).
On se demande bien à la fin du film si ces deux-là finiront par se trouver.
Vous recevrez ensuite les invitations, envoyées directement par le distributeur.
NB : un des cinq lots sera attribué par tirage au sort à un participant ayant aiméma page FBou mon compteTwitter ou s'étant abonné à la Newsletter du blog (n'oubliez pas pour participer à ce tirage au sort spécial de me donner votre pseudo dans votre réponse, pour que je fasse le lien).
La principale qualité du nouveau film de Cédric Kahn, c'est sa rusticité.
Si on s'en tient à l'histoire, La prière n'a en effet rien d'original. La rédemption possible d'un adolescent en grande difficulté au contact d'adultes compatissants est en effet un grand classique, ici teinté de religiosité. Il faut imaginer le croisement de La tête haute et Des hommes et des Dieux.
La force qui irrigue cette intrigue assez quelconque, c'est celle que dégage le jeune acteur Anthony Bajon, formidable par sa présence animale (Ours d'argent mérité au dernier Festival de Berlin). C'est lui qui fait tenir le film debout et qui le sauve parfois de l'ennui. La mise en scène épurée, la lumière crue, la direction artistique sans afféterie servent également le propos d'un film qui sans être génial se laisse regarder.
Certaines séquences sont franchement émouvantes, et l'atmosphère de bienveillance exacerbée qui peut irriter au début du film finit par intriguer et par séduire. D'une certaine façon, le film peut rassurer sur la nature humaine et faire du bien : à vous de voir si vous en avez besoin.
Dans la filmographie de Hong Sang-Soo, La caméra de Claire fait figure d'oeuvre mineure. Tourné en quelques jours, sans prétention métaphysique, morale ou esthétique, le dernier film du prolifique coréen brille par sa modestie délicieuse.
Je retrouve du coup le plaisir (un peu perdu ces derniers temps) de me laisser bercer par la petite musique habituelle de Hong Sang-Soo : zoom dès le premier plan du film, homme infect et femmes finalement remarquables, alcool, éléments récurrents (ici le chien), etc.
Sous l'apparence lâche de l'intrigue et l'aspect décousu du montage, se dissimule une rigueur dans le scénario qui se révèle dans les derniers plans. L'atmosphère irréelle des ruelles cannoises filmées en marge du Festival contribue pour beaucoup à la tonalité du film, fable spleenétique et rohmérienne, exercice de style minuté à la seconde : le film dure 1h et 9 minutes, et on redécouvre qu'un film court, c'est délicieux.
Kim Min-Hee parvient en un seul plan à exprimer toute une série d'émotions délicates, alors que sa compatriote Jang Mi-Hee lui donne parfaitement la réplique. Isabelle Huppert, affublée d'un affreux chapeau et d'une bonhommie innocente et légèrement surnaturelle, est parfaite - la candeur lui va presque mieux que la perversité.
Vous recevrez ensuite le DVD envoyé par mes soins.
NB : un des trois DVD sera attribué par tirage au sort à un participant ayant aiméma page FBou mon compteTwitter ou s'étant abonné à la Newsletter du blog (n'oubliez pas pour participer à ce tirage au sort spécial de me donner votre pseudo dans votre réponse, pour que je fasse le lien).
On a déjà vu cent fois cette histoire d'initiation d'une jeune adolescente américaine qui rêve de quitter son trou pour aller à New-York. Les péripéties du film sont donc sans surprise : éducation religieuse, premiers émois amoureux, perte de sa virginité, fausses et vraies amitiés, honte de ses parents (mais au final ils sont adorables).
Bref, pas de quoi fouetter un chat, et pourtant le film fonctionne tellement bien qu'on se retrouve tout penaud à écraser plus d'une larme. Sa réussite tient principalement à deux éléments : le sens du rythme de Greta Gerwig nous emporte sans un seul temps mort dans un tourbillon drôlement efficace, et l'ensemble du casting est absolument parfait.
Saoirse Ronan semble un double rêvé pour la réalisatrice qui ne cherche pas à dissimuler le caractère autobiographique du scénario (elle est par exemple originaire comme son personnage de Sacramento). Elle est parfaitement secondée par Laurie Metcalf qui joue de façon admirable sa mère, à la fois aimante, exigeante et sensible.
Je vous conseille vraiment de ne pas rater cet excellent moment de cinéma, qui procure une gamme d'émotions intenses tout à fait plaisante.
Vous recevrez ensuite les invitations, envoyées directement par le distributeur.
NB : un des trois lots sera attribué par tirage au sort à un participant ayant aiméma page FBou mon compteTwitter ou s'étant abonné à la Newsletter du blog (n'oubliez pas pour participer à ce tirage au sort spécial de me donner votre pseudo dans votre réponse, pour que je fasse le lien).
Avant que nous disparissions est plutôt un bon cru. Il commence très fort avec un mélange habile de mystère, de violence et de "rationalisation" d'une situation sur le fond parfaitement loufoque : des extra-terrestres prennent possession des esprits humains pour acquérir les concepts de l'humanité.
Quand un extra-terrestre pique un concept à un humain (par exemple le sens de la propriété, ou l'amour), ce dernier disparaît de l'esprit de l'humain dépossédé. On se régale durant toute la première partie des quiproquos plutôt noirs que génère cette idée riche et surprenante.
Plus le film avance vers sa fin à grand spectacle, plus il perd à mon avis de son intérêt. Son originalité placide et sa tranquille impertinence s'effacent progressivement au profit d'une certaine gaucherie un peu mièvre, qui constitue malheureusement un trait caractéristique des fins de film, chez Kurosawa.
Avant que nous disparissions est toutefois très recommandable : il brille par la qualité (somptueuse) de sa mise en scène et par sa sourde originalité.
On a beau se dire qu'il n'y a pas de satisfecit particulier à attribuer à un film au prétexte qu'il est le premier de son auteur, Tesnota affiche une telle maîtrise dans tous les domaines qu'on dirait la réalisation d'un auteur complet et parfaitement aguerri.
Commençons par la mise en scène. Elle est à la fois totalement maîtrisée (perfection des cadres, montage syncopé, lumières merveilleuses, couleurs incroyables) et toujours ouvertes aux aléas de la vie. Un plan d'une seconde résume le génie du film de ce point de vue : lorsque la mère retrouve retrouve son fils, elle trébuche dans son élan, et je parierais que cela n'était pas écrit dans le scénario.
La façon de filmer de Balagov mélange les oripeaux traditionnels du vérisme européen (pour faire simple, à la Dardenne) à l'irréfragable désir de sublimation de l'âme russe, dont maints éléments du film témoignent, comme par exemple les sons sidérants qui ponctuent les scènes références, ou la profondeur inquiétante de certains plans qui frôlent avec le surnaturel (les veines saillantes du cou de Ila, le passage en apnée que constitue le "clip" tchétchène).
Tesnota, comme toutes les grandes oeuvres, ne se réduit pas à une intrigue simple. Il est à la fois, un portrait de jeune fille avaleuse de vie comme notre occident n'en produit plus, un thriller juif claustrophobe, un tableau saisissant de la situation dans le Caucase et une collection de dilemmes moraux comme on n'avait perdu l'habitude d'en voir depuis la mort de Kieslowski.
C'est fantastiquement beau, frappant, dérangeant. C'est de l'essence de cinéma.
A l'occasion de sa sortie, je vous propose de gagner 3 exemplaires du DVD du film de Andréa Bescond et Eric Métayer,Les chatouilles, un des meilleurs films français de 2018 (voir ma critique)
Pour ce faire :
- répondez à la question suivante : "Où a été joué pour la première fois le spectacle dont le film est tiré ?"
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A l'occasion de la sortie le 6 mars du film de Yeo Siew Hua, Léopard d'or au dernier Festival de Locarno, je vous propose de gagner 2 x 2 invitations valables partout en France.
Pour ce faire :
- répondez à la question suivante : "De quelle nationalité est l'acteur Peter Yu ?"
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Dans la famille d'Elio, il est courant de dire des phrases comme "Quelqu'un a vu mon Heptaméron ?" On jette facilement son vélo et ses noyaux de pêches par terre, mais ce n'est pas grave car le vieil Anchise répare les vélo et la bonne Mafalda fait le ménage.
Bref, sous les lustres en cristal de cette villa italienne, Elio s'ennuie et quand le bel Oliver arrive, il en tombe amoureux. Call me by your name est donc principalement l'histoire d'un premier amour : c'est parfois beaucoup, c'est ici pas assez. La mise en scène de Guadagnino est en effet trop quelconque pour sublimer une histoire aussi simple. Le jeu des acteurs m'a paru passablement mauvais : Oliver est moyennement convaincant, plusieurs seconds rôles ne sont pas du tout au niveau (Marzia par exemple). Timothée Chalamet, quand il ne minaude pas trop, parvient seul à intriguer un peu.
En fait, il me semble que le film péche par manque d'enjeux : l'amour des deux hommes n'est pas transgressif socialement (il est même encouragé), il n'est ni menacé ni menaçant, il manque tout simplement de sel.
Un peu ennuyeux, pas complètement raté, trop long et plutôt fade, Call me by your name est agréable comme un verre d'eau tiède.