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Christoblog

Articles avec #clive owen

Blood ties

On va me dire que je tire sur une ambulance, au vu des critiques désastreuses qui saluent le dernier poncif filmé de l'inénarrable Guillaume Canet, mais quand une ambulance a coûté aussi cher, c'est un plaisir de sortir le super bazooka M20, qui tire des obus de 4 kg.

Canet utilise les talents de James Gray (comme scénariste), de Matthias Schoenaerts, Mila Kunis, Clive Owen et James Caan (comme acteurs), de Marion Cotillard (comme femme et potiche), pour tourner le remake d'un film de Jacques Maillot dont tout le monde se fout (sauf sa seigneurie Canet lui-même, car il y a fait l'acteur) : Les liens du sang.

L'envie de hurler "Arrêtez le massacre" ne m'a pas quitté une seule minute tant tout est récité, balourd, factice et pauvre en imagination comme en réalisation. Je repense par exemple à ces gunfights qui semblent tournés avec des pistolets à eau, ou à ce montage à l'emporte-pièce. Le film n'est qu'une longue accumulation de clichés : par exemple, quand un personnage va faire quelque chose de difficile, il allume une cigarette.

C'est comme ça que Canet envisage le cinéma des années 70 et veut lui rendre hommage : à grand coup de nostalgie amidonnée et de grues planant au-dessus de voitures vintage.

Tout est mauvais dans Blood ties, rien n'accroche, on ne croit à rien, les méchants ne le sont pas assez et les gentils le sont trop : c'est de la guimauve à 25 millions de dollars qui ne sert qu'à combler les penchants onanistes de Canet.

A fuir, et vite.

 

1e

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Shadow dancer

http://fr.web.img3.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/86/82/68/20278854.jpgVoilà un film qui m'a à la fois séduit et déplu.

Au rayon des +, une immersion dans le Belfast des années 90 comme on en a rarement vu, bien que le sujet de l'IRA soit courant dans le cinéma britannique. Ici, le confinement des corps et des esprits est très bien montré, avec des nuances qui font vraiment ressentir la tension générale existant alors. Une mise en scène irréprochable, des seconds rôles impeccables, un scénario intéressant (sauf la fin, j'y reviendrai).

Au rayon des -, un début un peu poussif, une interprétation des deux personnages principaux exagérement atone, et surtout une fin dans le style "je vais vous surprendre par un rebondissement de dernière minute qui ne veut rien dire" à montrer dans toutes les écoles de scénaristes, en exemple de ce qu'il ne faut pas faire. Plus généralement, le film souffre, me semble-t-il, d'un petit problème de montage, qui induit parfois des contre-temps, ou des ruptures de ton involontaires.

Au-delà de ces considérations qui m'ont fait osciller constamment durant la projection entre le j'aime et le je n'aime pas, il faut reconnaître qu'au lendemain de sa vision le film laisse un goût de cendre prononcé dans la bouche, et qu'il constitue un tableau glaçant du terrorisme nord irlandais et de ses adversaires anglais, renvoyant dos à dos les deux parties, qui traîtent l'une et l'autre les êtres humains comme parties négligeables.

Dans le contexte tristounnet des sorties de ce mercredi, on peut donc voir ce film...

 

Dans un débat privé par mail, Tino Tora défend l'opinion que dés le départ l'héroïne est envoyée volontairement chez les anglais pour être recrutée et détecter elle même la taupe. Cette vision du film permet d'expliquer la fin.

Voici ce qu'en dit mon interlocuteur :

"Dès le début du film, elle sait qu'elle est suivi par des agents secrets dans le train et le métro. Pourquoi donc prendre le risque de poser la bombe ? Elle savait pertinement qu'elle se ferait coincer.
De plus, pourquoi les services secrets la recrutent ? Pour sauver leur taupe. La sauver de quoi ? Cela signifie bien que les services secrets craignaient pour la sécurité de leur taupe : les Irlandais étaient surement au courant d'être infiltrés.
Pour son collègue tué, elle n'avait ni prévu de révéler l'opération à l'agent secret, ni que les flics abattent son collègue. D'ailleurs elle ment à l'agent secret en disant que son collègue l'a entendu téléphoner. C'est faux, il n'a rien entendu. Mais elle savait que l'agent secret ferait tout pour le faire taire et donc le tuer. Or c'est véritablement avec cette mort que Kévin décide de se venger et de liquider la taupe. C'est également pour cette raison que les agents secrets ont lancé l'assaut. Ils avaient besoin que Kévin liquide l'héroïne afin de protéger leur taupe.
Pour son frère torturé, elle savait très bien que Kévin ne le tuerait pas sans être sur à 100 % que ce soit lui le traitre. C'est le frère de Gerry et une erreur aurait couté cher à Kévin. Il attendait des aveux de la part de Conrad et il ne les a pas eu.
Pourquoi n'ont-ils rien dit à Kévin ? Car il ne pouvait pas savoir si c'était lui la taupe. D'où le fait que Conrad se méfie de Kévin dès le début. Car ne nous voilons pas la face, Conrad n'est pas un gentil garçon comme le montre leur tentative de meurtre sur le flic, ainsi que la voiture piégée à la fin du film.
Enfin, comment expliquer la fin sinon ? Pourquoi tuer l'agent secret, alors qu'elle n'avait plus rien à craindre ? Pourquoi avouer à son frère qu'elle a coopéré avec les services secrets ? Pourquoi prendre le risque de fuir et de se faire retrouver par les services secrets, alors qu'elle pouvait le faire avec leur bénédiction ?
C'est un bon film. On est à 100% avec l'agent secret, on déteste sa patronne et pourtant, c'est elle qui avait raison. On se pensait être les gentils avec l'agent secret et finalement on s'est fait entuber, en aidant les méchants, en supprimant indirectement notre propre taupe. Mon interprétation est peut être fausse, mais elle a le mérite de rendre la fin cohérente. En tout cas, c'est comme cela que je vois le film."

 

2e

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Les fils de l'homme

Conseillé par des amis blogueurs, me voici en train de taper dans la pile de DVD au lieu d'aller dans les salles. J'attends mercredi et les premiers films de Cannes....

C'est brillamment mis en scène. Owen est méconnaissable, et joue probablement LE rôle de son début de carrière. C'est bien foutu, dans un genre qui mixerait le meilleur du jeu vidéo futuriste glauque genre Half Life, le plus bon de la Sci-fi intelligente (je pense à Battlestar Galactica), et la quintessence du roman d'anticipation. La reconstitution du Londres de 2027, sans enfant puisque le genre humain est devenu stérile, est assez réussie, anxiogène et tristement réaliste. Les scènes d'action sont époustouflantes.

Pourtant le film ne parvient pas à décoller. Comment dire ? Entre le gore, du genre je perds un bras lors de l'explosion terroriste, et le sentimental, style je mets des coeurs biens larmoyants à chaque fois qu'il faut pleurer : il faut choisir !

Cuaron ne choisit pas vraiment et pond un bébé (!) hybride qui n'emporte pas mon adhésion, même si je suis bien conscient des qualités du film.


2e

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