La désintégration
Film à moitié réussi, ou à moitié raté si l'on veut, La désintégration pourra se lire de bien des façons suivant ses convictions.
Rappelons brièvement le prétexte : un jeune homme élevé dans une famille maghrébine pauvre, mais plutôt assez bien intégrée, ne trouve pas de stage pour finaliser son Bac Pro, et (du coup) devient terroriste.
Oui, je sais, dis comme ça, l'intrigue peut paraître un peu sommaire, mais pourtant c'est bien la trajectoire que propose le film. Pourquoi ce jeune bascule-t-il brutalement dans une sorte de folie qui l'amène à se braquer contre sa propre famille, puis vers l'humanité entière : Philippe Faucon n'arrive jamais à nous le faire réellement sentir.
Le film est donc comme une bille d'acier tombant vers le sol, sec comme une flèche qui vole, sans artifice, mais de fait sans véritable substance dramatique non plus, sorte d'exercice rhétorique semi-documentaire. Si la démonstration peut souvent paraître poussive et illustrées par de grossiers clichés (le gentil imam, le prof mesuré, les flics bien polis), elle est un peu sauvée par l'interprétation hors pair du meneur islamiste et surtout de la maman d'Ali, seule figure vraiment émouvante dans le film.
Lorsqu'il prend au réalisateur de transformer sa critique sociale, assez intéressante dans la première partie, en sorte de thriller dostoievkien, le fil de l'émotion se brise définitivement et le spectateur assiste à l'inéluctable en se désintéressant de ce qu'il voit.
Une fois encore dans le cinéma français, le film déçoit par son scénario insuffisamment développé. Pour en savoir plus sur le film je vous conseille l'excellent article sur le blog d'Alain.
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