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Christoblog

Dans la brume

Dans la brume, de Serguei Loznitsa, comprend 72 plans pour 2h20. Chaque plan dure donc en moyenne 2 minutes, ce qui est très long.

Autant donc être prévenu, Dans la brume est un film qui prend son temps, un film lent dans lequel il faut se laisser immerger et dont le propos n’est pas d’une folle gaieté.

Nous sommes en 1943, quelque part en Biélorussie. Les nazis font régner une terreur sans nom (1,3 millions de Biélorusses furent tués, soit un quart de population, ce qui en fait la nation proportionnellement la plus meurtrie durant la seconde guerre mondiale).

Un homme arrêté est relâché alors que camarades sont exécutés : les nazis veulent faire croire que c’est lui qui a dénoncé ses camarades, alors que ce n’est pas le cas. L’homme rentre chez lui. Il sait que la Résistance va venir l’exécuter, ce qui ne manque pas d’arriver.

Sur cette trame sombre et pessimiste, Loznitsa dessine un film qui est une œuvre picturale de première qualité. La nature y est magnifiquement filmée, comme les visages. Le travail du directeur de la photo, Oleg Mutu, qui signe aussi celle d'un autre beau film de la compétition cannoise 2012 (Au-delà des collines), est remarquable. Le scénario nous emmène sur des pistes assez inattendues. Loznitsa fait également appel à des flashbacks qui nous en apprennent plus sur les personnages principaux. Il faut être attentif pour bien comprendre quand ces flashbacks surviennent.

S’il possède une force indéniable et une beauté mêlant spiritualité et esthétisme qui rappelle un peu le cinéma de Tarkovski, Dans la brume n’échappe pas à une sorte d’académisme qu’on pourrait qualifier de "cannois" : il semble être conçu pour être projeté en festival, et en particulier sur la Croisette. Majestueux, signifiant, stylé (parfois à trop, à l’image du plan final).

Un film qui me donne pourtant envie de découvrir le film précédent de Loznitsa, déjà sélectionné en compétition officielle en 2011, My joy.

 

3e

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H
C'est beau certes... mais je me suis quand même bien ennuyé... et un peu endormi (juste avant le premier flash-back en plus...).
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C
<br /> <br /> En réalité, à Cannes il me semble m'être assoupi aussi un peu.<br /> <br /> <br /> <br />
F
My joy était très intriguant, j'avais bien aimé. Envie de voir celui-là donc...
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C
<br /> <br /> Il faut que je voie My joy...<br /> <br /> <br /> <br />