Tu honoreras ta mère et ta mère
Objectivement, le dernier film de Brigitte Roüan n'est pas très bon. Foutraque, bancal, inégal,
boboïsant sont autant d'adjectifs qui lui conviennent parfaitement.
Et pourtant, une fois n'est pas coutume, il me faut avouer que j'ai pris du plaisir à suivre les mésaventures gentillettes et estivales de cette tribu réunie autour d'une super-mama incarnée à la perfection par une Nicole Garcia survitaminée.
La matriarche aime certains de ces quatre fils plus que d'autres, mais elle est tout de même contente de les voir tous ensemble une fois par an. Chacun des quatre rejetons trimballe sa smala (femme, ex-femmes, et enfants de tous âges, de l'ado dépuceleur au bébé-objet), alors que la mère de la mère, une Emmanuelle Riva un peu plus en forme que dans Amour, joue les Cassandre d'opérette.
Chaque idée un peu loufoque de la réalisatrice (des visions kitsch de la mère dans l'esprit de ses fils, des pensées exprimées en voix off, des running gags un peu lourds, des rêves loufoques, la rencontre improbable du phallus et du pope incarné par Demis Roussos - ?!, les vocalises de l'irlandaise), chaque idée est donc potentiellement à la fois un affront au bon goût cinéphilique et parfois une parfaite réussite en terme de mobilisation des zygomatiques du spectateur, comme les réactions de la salle 4 du Katorza l'a prouvé ce dimanche après-midi pluvieux. De plus, la lumière grecque est un personnage à part entière du film, et Brigitte Roüan l'utilise à la perfection.
J'ai ri. Et ce n'est pas si mal.
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