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Christoblog

Articles avec #samir guesmi

Nos frangins

Lorsqu'un film décrit des faits divers dramatiques récents comme le fait Nos frangins, il doit choisir entre deux options : la reconstitution minutieuse et documentée, ou le développement d'un point de vue mettant la psychologie de certains personnages en valeur.

Rachid Bouchareb ne réussit ni l'un ni l'autre,  en s'égarant quelque part entre ces deux possibilités.

Côté reconstitution, il faut noter l'utilisation intéressante des archives, qui se mêlent habilement avec les images de fiction. Pour le reste, on reste sur sa faim, n'apprenant pas grand-chose de nouveau sur l'enchaînement des évènements durant ces quelques jours. 

L'introduction de personnages de fiction est particulièrement ratée : le flic de l'IGS par exemple, joué par Raphael Personnaz, traverse le film comme un spectre inexpressif. Il ne fait que ralentir sans raison l'intrigue.

Les acteurs principaux surjouent tous leur personnage, Samir Guesmi dans l'égarement hébété, Lyna Khoudri dans l'effondrement dépressif, Reda Kateb dans la colère agressive puis l'incompréhension passive.

Le découpage du film m'a semblé très mauvais. Le fait d'avoir saucissonné la scène fatale de l'agression en la répartissant tout au long du film m'a paru maladroit, voire même gênant : comme si Bouchareb voulait soutenir artificiellement l'intérêt du spectateur. 

Au final, et c'est un comble, j'ai trouvé que Nos frangins ne rendait pas justice au sort de Malik Oussekine, et encore moins à celui d'Abdel Benyahia, que le film semble d'ailleurs traiter plus superficiellement que celui de Malik, reflétant tristement une disparité de traitement au sein-même du film.

Rachid Bouchareb sur Christoblog : Indigènes - 2006 (**)  

 

1e

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Ibrahim

Samir Guesmi signe ici un joli premier film, sans emphase, toujours juste. 

Ibrahim explore avec délicatesse les affres de l'adolescence confrontée aux difficultés de la vie :  la culpabilité, les mauvais choix, les premiers émois. 

La mise en scène et le découpage du film est à la fois tendue et douce. Les acteurs y sont tous formidables : on retrouve avec plaisir la bande de Solveig Anspach (Samir Guesmi, Philippe Rebbot, Florence Loiret-Caille pour une courte apparition) et on constate que Luana Bajrami confirme son statut d'excellente actrice.

Une franche réussite, pas férocement originale, mais qui imprime la marque d'un réalisateur sensible.

 

2e

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L'effet aquatique

On a déjà croisé les personnages d'Agathe, Samir, Anna et Ulfur dans un film précédent de la regrettée Solveig Anspach, Queen of Montreuil.   

C'est donc d'abord avec un doux plaisir de retrouvailles tendres qu'on retrouve le monde poétiquement bargeot de la franco-islandaise.

La première partie du film, presque entièrement centrée sur la piscine Maurice Thorez de Montreuil (un monde, un univers !), est une magnifique histoire d'amour irraisonnée entre ces deux acteurs uniques que sont la gracile Florence Loiret-Caille et le dégingandé hébété Samir Guesmi. On se délecte dans ce jeu subtil et inutile de l'amour et de l'indifférence, supervisé par deux agents d'entretien célestes joués par Philippe Rebot et Esteban.

La deuxième partie islandaise est jouissive pour ceux qui ne connaissent pas ce merveilleux pays qu'est l'Islande (je pèse mes mots), bien qu'un peu anecdotique. Le film navigue alors dans un registre plutôt folklorico-poético-lunaire, mâtiné de satyre des institutions internationales, qui n'est pas sans déclencher de francs afflux d'endorphine. 

Bon enfant, léger et délicat, un pur film d'été qui fait du bien.

 

3e

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Queen of Montreuil

Vu en hyper avant-première mondiale (plus de 6 mois avant sa sortie) au festival Paris Cinéma, le nouveau film de Solveig Anspach s'avère être une fantaisie délicate et fragile, qui mérite d'être découverte.

L'action de situe à Montreuil (spécial dédicace à Dominique Voynet, maire de Montreuil, dans le générique de fin). Une jeune femme récupère les cendres de son mari, mort brutalement en Thaïlande. Elle croise une mère et son fils islandais en transit entre la Jamaïque et leur île nordique en pleine crise.

L'intrigue est loufoque et tournée avec un souci de réalisme qui rappelle dans l'esprit le style du trio belge Abel/Gordon/Romy. Elle s'agrémente de personnages secondaires assez délirants : un phoque abandonné et son gardien moustachu, un grutier bien sympathique (Samir Guesmi, toujours impeccable), un amoureux éconduit...

L'actrice Florence Loiret-Caille tient le film sur ses frêles épaules, maintenant par la grâce de son jeu sensible et décidé le film sur le fil réaliste, alors qu'il menace de verser continuement dans un certain n'importe quoi.

Une oeuvre mineure mais agréable, qui actualise la veine réaliste poétique du cinéma français.

 

3e

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Les revenants

http://fr.web.img3.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/92/60/65/20371193.jpgComment construire la série qui cartonne et réalise le meilleur score d'audience de Canal + dans le domaine ?

C'est simple, prenez :

10 % de Twin Peaks

Une ambiance glauque et froide. Des décors de petite ville de province désertée, où chaque bâtiment administratif, chaque supermarché, paraîtra surnaturel. Des intérieurs lambdas, des pavillons de banlieue qui suintent l'étrange à force de normalité

10 % de casting hype

Un réalisateur jeune, beau et blond (Fabrice Gobert) qui reste sur un beau succès d'estime (Simon Werner a disparu). Des valeurs sûres du cinéma qui attirent la ménagère de 40 ans : Anne Consigny, Frédéric Pierrot. Des acteurs doués et confirmés : Clotilde Hesme et Grégory Gadebois (déjà réunis dans le beau Angèle et Tony). La fine fleur du jeune cinéma français : Samir Guesmi, Guillaume Gouix, Céline Sallette.

70 % de Lost

Principe de base : faire en sorte que chaque épisode apporte plus de questions que de réponses. Ne jamais répondre aux questions qu'on pose avant la saison 2 ou 3, ou mieux, ne jamais y répondre. Multiplier les axes de mystère (zombies, eau qui baisse, chiottes déréglées, coupures de courant, suicides d'animaux, plaies béantes, résurrection, l'amour dans tout ça, les distorsions d'espace-temps, la fécondation zombie-vivant). Faire des flash-backs qui donnent l'impression d'avancer, mais finalement non. Mettre du sexe. Mais pas trop. Faire de la psychologie dans les moments perdus.

10 % de Walking dead

Quand même, c'est une série de zombies. Oui, je sais, il n'apparaissent qu'à la fin, mais il marchent comme des zombies, ne parlent pas (comme des zombies), se réunissent dans la forêt, marchent d'une façon mécanique en étant séparés par une distance réglementaire de zombie estimée à 80 cm.

Et voilà, c'est fait !

 

2e

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