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Christoblog

Articles avec #bryan cranston

Dalton Trumbo

Dalton Trumbo souffre a priori des habituelles limites des biopics américains : la mise en scène est un peu fade, le degré d'audace très faible et le point de vue trop ouvertement hagiographique.

Cependant, impossible de nier le grand plaisir que j'ai eu à voir ce film. Le mérite en revient probablement au jeu exceptionnel de Bryan Cranston, et à la qualité de seconds rôles admirablement castés : John Goodman délicieux en Frank King, producteur de séries Z, Louis C.K. émouvant en ami malade, Helen Mirren détestable en journaliste haineuse, etc.

Nul doute que le film emporte l'adhésion par son casting incroyablement bien réussi.

Le second point fort du film est de présenter par le détail l'incroyable destin de ces 10 d'Hollywood, marqués au fer rouge par le Maccarthysme pour ... n'avoir rien fait, finalement. Le film éblouit par la démonstration qu'il fait de la nuisance du préjugé d'intention : nos conspirateurs ne conspirent pas, ils avouent juste des opinions en sympathie avec les communistes. Ils ne manifestent pas, n'agissent pas, ne tentent rien. Et sont pourtant condamnés. Leurs accusateurs, pourtant sans arguments, ne seront au final défaits que par un lent processus de délitement, semblant au final démontrer que le bons sens l'emporte sur la bêtise.

En présentant deux gentils fort dissemblables (Kirk Douglas et Otto Preminger), le film finit par attirer définitivement notre sympathie. Il donne également envie de revoir Vacances romaines ou Exodus.

Un excellent moment de cinéma.

Dalton trumbo, scénariste et réalisateur, sur Christoblog : Johnny got his gun (***) 

 

3e  

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Breaking bad (Saison 3)

http://images.allocine.fr/r_760_x/medias/nmedia/18/74/23/35/19351997.jpgDisons-le tout net : je ne suis pas un grand fan de Breaking Bad, et je m'échine pourtant à regarder chaque nouvelle saison.

Masochiste ?

Non, j'essaye simplement de comprendre ce qui peut amener les sériephiles à intégrer la fantaisie de Vince Gilligan au Panthéon du genre, au côté de monstres comme The wire, Six feet under ou les Sopranos.  

Et je ne trouve pas, tant il me semble que la série se contente d'enfiler les clichés comme des perles. Prenons les deux tueurs de cette saison (photos ci-contre) : on nous les présente comme des robots inhumains et mutiques durant plusieurs épisodes. Aucune profondeur psychologique, des traits outrés, un accompagnement par l'image très moche (ces filtres jaunes, beurk), et une implication dans l'histoire quasi-nulle.

A travers ces personnages de BD (et c'est presque insulter la BD de dire cela), Breaking Bad montre sa pire facette, celle d'une série qui joue des biceps, sans vraiment réfléchir à ce qu'elle a à raconter.

L'évolution de Walter White est d'ailleurs symptomatique à cet égard : adieu la peur de la mort liée au cancer, qui faisait le sel de la première saison, il est désormais en rémission, et en train de se muer en patron de labo professionnel. Une issue miraculeuse et qui sert bien les intérêts des producteurs. Les personnages secondaires (son épouse et son amant, son fils, Hank et sa femme) sont également dans cette saison relégués à des rôles de faire-valoir, ce qui est bien triste.

Reste un savoir-faire éprouvé et non exempt de trait de génie, comme le célèbre épisode The fly, qui mérite sans conteste sa réputation. A suivre.

Breaking bad sur Christoblog : Saisons 1 et 2

 

2e

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Breaking bad (Saisons 1 et 2)

Bryan Cranston. AMCIl est de bon ton de s'extasier devant Breaking bad.

Le look improbable (il est de bon ton d'utiliser le mot improbable à tire larigot*) de l'acteur Bryan Cranston y est pour quelque chose, comme l'aura qui entoure la petite chaîne américaine qui grimpe, qui grimpe, AMC, déjà responsable de l'irruption de l'improbable (je suis in !) Mad men.

Breaking Bad nous conte donc les aventures d'un prof de chimie atteint d'un grave cancer des poumons, qui pour assurer un avenir à sa petite famille (et accessoirement se soigner, vive la sécu, on ne le dira jamais assez) doit se lancer dans la production et la commercialisation de drogue.

Les deux premières saisons sont très plaisantes à regarder, alternant les morceaux de bravoures (les deux premiers et le dernier épisodes de la saison 1, le deuxième de la saison 2) qui rappellent irrésistiblement le meilleur de la production américaine style frères Coen époque Arizona Junior, ou même Tarantino.

Ceci étant dit, et notre plaisir n'étant pas boudé pour autant, force est de constater que la série n'innove pas beaucoup. Les références aux standards du genre sont multiples.

Allons-y pour un simple apéritif qui pourrait s'étendre sur plusieurs pages : le flashforward sur un épisode ou toute une saison était une technique habituelle de feu Alias, le gentil qui peut avoir un comportement moralement inacceptable a été exploré à fond par The Shield (sans compter que le beau-frère de Walter adopte justement la même démarche que le héros de The Shield),  le corps a faire disparaitre à tout prix à fait les beaux jours des Sopranos, le jeu sur les couleurs et la petite musique douce sur une opération où on exhibe un bout de poumon découpé sortent tout droit de Nip/Tuck, le macabre assumé et même (soyons précis) un gros plan sur une roue de charriot médical évoque irrésistiblement Six feet under, etc...

Vous l'avez compris, si j'ai éprouvé un certain plaisir à regarder les deux premières saisons de Breaking Bad, je ne crie pas pour autant au génie : d'autres ont inventé les nouvelles formes.

*Il sera bientôt de bon ton d'utiliser la locution "à tire larigot" : Née dès la fin du XVe siècle de l'association du verbe "tirer" (sortir un liquide de son contenant), et du nom "larigot", sorte de petite flûte, cette expression était à l'époque principalement associée au verbe "boire". "Boire à tire larigot" était donc pour les buveurs une incitation à faire sortir le vin des bouteilles comme on faisait sortir le son de l'instrument.

 

3e

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