Grave
Quel premier film !
On ne peut qu'être admiratif devant l'assurance de la réalisatrice Julia Ducourneau, qui cumule ici beaucoup de paris osés : un film de genre (si on admet qu'il existe un genre "cannibale"), des actrices peu connues, un scénario qui met franchement mal à l'aise, des scènes très impressionnantes.
Le résultat n'est certes pas confortable à regarder, mais assez captivant. On suit d'abord la jeune Justine lors de son intégration dans une école vétérinaire. Les pratiques humiliantes du bizutage sont montrées avec une grande efficacité, et c'est sûrement l'un des points forts du film. Justine retrouve sa soeur dans l'école, qui l'initie à certaines pratiques un peu bizarres (comme pisser debout), jusqu'au climax que représente la fameuse scène de l'épilation intime : je ne peux rien en dire, mais c'est un délice.
Dans sa première partie, le film est brillant. On ne voit pas trop vers où l'histoire va se diriger, et l'ambiance qui se construit autour de Justine est malsaine à souhait. Après la fameuse scène de l'épilation, le film se résume un peu plus à l'allégorie qu'il s'avère être : son sujet, c'est la transition d'un état à un autre, à travers une initiation (bizutage, apprentissage de la sexualité, découverte de ses appétits, exploration de son corps). La fin du film est plus convenue, plus prévisible - même si une ultime scène nous révulsera en beauté.
Agréablement dérangeant, malsain au possible, très bien dirigé et réalisé, Grave mérite le détour.
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