Teddy
Teddy apporte d'une façon indiscutable une nouvelle preuve qu'un cinéma de genre à la française est en train d'émerger de façon durable.
Le premier film de la fratrie Boukherma mêle avec beaucoup de bonheur plusieurs registres. Au début du film, on pense être dans une chronique un peu azimutée de France profonde. On pense immédiatement au P'tit quinquin de Dumont : personnages plus ou moins cinglés, photographie pétante, mise en scène moqueuse.
Mais le film se teinte rapidement d'une coloration gentiment mais sûrement gore, comme le faisait Grave dans un genre un peu différent. Le sujet de Teddy devient alors le changement du corps au moment du passage de l'adolescence à l'âge adulte.
Et puis tout à coup, Teddy s'impose comme le récit d'une humiliation sociale et de la vengeance qu'elle implique, avant de se résoudre dans un final plutôt dramatique, parfaitement calibré.
Le résultat est délectable, magnifiquement servi par l'abattage sidérant d'Anthony Bajon, qui confirme de film en film son talent si singulier.
Une réussite indiscutable.
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