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Christoblog

Bons baisers de Bruges

Brendan Gleeson. SNDRégulièrement arrivent ces derniers temps de très bonnes comédies anglo-saxones. L'année dernière dans la veine comédie dramatique (et grinçante), c'était Little Miss Sunshine. En début de cette année, en tant que comédie sentimentale, c'était Juno.

Et cette fois-ci c'est dans le genre comédie policière anglaise que se distingue Bon baisers de Bruges (Le titre original In Bruges est bien meilleur).

Le scénario est particulièrement bien ficelé. Le contraste entre nos deux acolytes et la merveilleuse cité médiévale, filmée à la fois comme un endroit rêvé et un lieu touristique à consommer, est en soi porteur de multiples ressorts Jordan Prentice. SNDdramatiques et comiques.

Les acteurs sont fameux, Colin Farrell en multipliant les mimiques infantiles est irrésistible, Brendan Gleeson, autre acteur irlandais dégage une force tranquille et son jeu nuancé est un parfait contrepoint aux accès juvéniles de Farrell, irlandais lui aussi. Enfin Ralph Fiennes est parfait en Harry (un ami qui vous veut du mal) sec, impitoyable et ne rigolant pas avec l'honneur (y compris pour lui même).

Le film au final ne ressemble à rien de connu. Le caractère totalement imprévisible de l'histoire et les situations burlesques - voir surréalistes - font penser à Tarantino (dans les face à face, impossible de dire à l'avance qui va tuer qui), mais la patine anglaise donne un film très européen, et aussi très anti-américain.

Une excellente soirée.

 

3e

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Be happy

Eddie Marsan et Sally Hawkins. MK2 DiffusionPoppy est merveilleuse, pleine de vie et de fantaisie, rayon de soleil dans la grisaille de Londres, toujours enthousiaste, altruiste, voulant le bonheur de tous.

Souriante, gaie, voyant le bon côté des choses, patiente avec les enfants. Que des qualités ! (sauf les fringues, mais elle anglaise, donc à moitié pardonnée).


Poppy est chiante, factice, maniérée. Poppy est aveugle à ce qui l'entoure, elle veut être dans l'empathie mais n'y est jamais vraiment. Poppy n'écoute pas les autres. Sa bonne humeur chronique est un danger public, un pousse au meurtre, ou au viol. Elle porte sur les nerfs. Ses amis en ont marre, les mecs la fuient (qui aurait envie de vivre avec une Chantal Goya hystérique ?).

Mike Leigh est un cinéaste subtil, qui peint un Londres attendrissant, qui dirige ses acteurs à la perfection (extraordinaire Scott !), qui arrive à montrer comment l'enfer est pavé de bonnes intentions.


Mike Leigh est un cinéaste opportuniste qui a perdu la force sèche de ses premiers longs métrages et qui se fourvoie dans une comédie sentimentale qui commence comme un Woody Allen, se finit comme un Amélie Poulain et a essayé entre temps de se prendre pour l'Almodovar des débuts (Pepi..).

Faites votre choix. En ce qui me concerne je me suis ennuyé pendant de longs moments et Poppy m'a plus énervé qu'amusé, mais je comprends que l'inverse soit vrai.


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Gomorra

Le PacteQuand on a lu le livre avant de voir le film, on est toujours déçu. Ce vieil adage de lecteur cinéphile se vérifie une fois de plus avec Gomorra.

Le livre de Roberto Saviano est une bombe documento-romanesque. Tout y est : des visions d'apocalypse (comme le premier chapître, qui donnerait une scène d'ouverture au film beaucoup plus forte que la vraie, déjà vue cent fois chez Scorsese et d'autres), des histoires romanesques, de la profondeur psychologique et sociologique. Le livre est à la fois un brûlot politique et un écrit plein de suspense (l'écrivain est infiltré). Bref de la matière à cinéma.

Le résultat filmé est décevant. Face à la richesse surabondante du livre, Matteo Garrone a sélectionné quelques destins individuels. Mais sans le background explicatif et journalistique du livre, les maigres intrigues du film deviennent presque incompréhensibles (qui comprendra pourquoi Maria est tuée ? comment fonctionne le marché de la contrefaçon et à quoi correspondent les enchères que montre le film ?), et on a beaucoup de difficultés à s'attacher aux personnages.

L'ennui n'est pas loin, surtout dans la première partie du film.

Reste une mise en scène assez élégante, mélangeant avec bonheur le style "caméra à l'épaule" et une recherche esthétique et mélancolique dans les tons et les ambiances (la voiture accidentée parmi les fausses statues, le buldozzer sur la plage...).

La récompense cannoise semble un peu généreuse, c'est probablement le caractère social du film qui l'explique. Un conseil : lisez le livre.

 

2e

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Scoop

Je profite de l'été et des soldes sur les DVD pour voir des films que j'ai raté à leur sortie.

Ainsi, j'attendais beaucoup de Scoop. Trop sûrement.

J'ai adoré Match Point, trouvant que Woody Allen revenait en pleine forme après toute une série de film mineurs et presque auto parodiques.

Si Scoop n'est pas nul, il n'est pas réussi non plus. Le scénario, beaucoup plus prévisible et moins retors que celui de Match Point, ne vaut pas grand chose. L'idée du bateau de la mort est une belle idée, qui rappelle la fantaisie du Woody du tout début, mais elle n'est pas vraiment exploitée.

Woody lui même, en tant qu'acteur, en fait beaucoup trop, même si l'idée du magicien / metteur en scène est intéressante. Il finit par être ridicule, on dirait du Luchini sous amphétamine. Hugh Jackman est transparent. Scarlett Johansson est par contre absolument craquante et on voit bien que notre tombeur de Woody est tombé amoureux d'elle et lui offre ce film comme un écrin. Il faut dire qu'avec ses lunettes et ses moues de fille un peu bêtasse elle est vraiment renversante.

 

2e

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Valse avec Bachir

Valse avec Bachir est un film remarquable à plus d'un titre.

D'abord il met en oeuvre un processus d'animation assez original, souvent à tendance monochrome, mais utilisant aussi des contrastes colorés violents avec des couleurs vives, et incluant enfin des photos dans l'animation.

Certains objets (les palmiers par exemple) semblent être des éléments photographiques incrustés. Le travail sur certaines textures (la mer, les arbres de la forêt), certains reflets (les vitres de voitures, l'oeil du cheval), est intéressant. La façon dont les visages s'expriment est un peu trop figée, mais lors de certaines interviews, un éclair dans l'expression révèle soudain un trait de personnalité.

La narration est aussi intéressante. On s'attend avant la projection à un film sur la guerre, et on débute curieusement par un travail sur la mémoire ou plutôt l'amnésie. Les anecdotes sur la guerre elle même sont certes poignantes, mais tous les films de guerre bien faits montrent toujours la même chose : des troufions de base apeurés, terrifiés, qui en viennent à faire n'importe quoi (comme par exemple tuer des innocents ou danser au milieu des balles), des gradés absents, incompétents, gérant leur propre mal être comme ils peuvent (hilarante animation de film porno).

Ceci étant dit, j'ai trouvé qu'on accrochait quand même difficilement au film, ou alors seulement par moment. Je ne sais pas si cela est dû à un certain manque de rythme, à de réelles fautes de goût (les images de la fin sont de trop), ou à un manque de souffle artistique global.

La comparaison, inévitable, avec Persepolis penche en faveur de ce dernier sur tous les points (narration, qualité et inventivité de l'animation, rythme, beauté visuelle).

A aller voir de tout de même, surtout si vous ne savez pas exactement ce qui s'est passé dans les camps de Sabra et Chatila.

 

2e

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Roman de gare

Audrey Dana. Les Films 13Comme d'habitude avec Lelouch je ne sais pas trop quoi penser de Roman de gare.

A la première vision, j'ai pris un certain plaisir, c'est vrai. Le scénario est au début assez bien ficelé. Le passage dans la montagne est intéressant, parce qu'une douce ambiguité plane sur le récit, on ne voit pas bien où on va.

Les acteurs sont bons. Audrey Dana est un sacré bout d'actrice, les nerfs à vif, séduisante. Dominique Pinon est une "tronche". Quant à Fanny Ardant j'adore la détester, donc son personnage me convient parfaitement.

La deuxième partie est plus convenue, l'intrigue policière montre ses grosses ficelles, la crédibilité globale du projet en prend un coup.

Le film contient pas mal de Leloucheries appuyées (stations services, autoroutes, effets de surprises sans surprise, happy end, flic aussi peu crédible que possible, etc...).

Allez, on va dire pas mal dans catégorie Lelouch, qui est une catégorie à part.

 

2e

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Closer

Natalie Portman. Gaumont Columbia Tristar FilmsBien, bien. Voilà donc un film du vétéran Mike Nichols, qui fit en son temps Le Lauréat , si vous pouvez vous en souvenir.

Closer
peut d'abord se distinguer de la production américaine moyenne par la "verdeur" dirons nous, de ces dialogues, ou leur extrême crudité si on veut , qui n'a guère d'équivalent dans le cinéma américain actuel. Le cinéma des frères Farelly est cru, mais plus par les situations que par les phrases. Ici, les paroles comptent beaucoup, et la scène du dialogue sur internet vaut son pesant de .... strings.

D'ailleurs un des intérêts primordiaux du film est de voir comment Julia Roberts, qui dit peu de paroles obscènes dans le film, parait capable des pires horreurs.

Pour ceux qui connaissent Nip/Tuck, il y a bien sûr des similitudes : sexe cru, intérieurs designs magnifiquement filmés (j'ai vu le film en format blu ray, qui change vraiment l'aspect esthétique), élégance de la mise en scène.

Les 4 acteurs sont dignes de mention. Jude Law est le parfait loser à baffer, très convaincant. Natalie Portman est hot, comme d'habitude. Clive Owen est le plus fort des 4, puissant, trompeur, trompé, trompeur, mais dégageant une puissance basique incontournable.

La mise en scène est efficace, voire novatrice, les brusques sauts dans le temps étant à la fois déstabilisants et grisants.

Il ne manque pas grand-chose pour que le produit soit franchement enthousiasmant. Il manque la patte d'un Woody Allen dans Match Point par exemple, qui emporte tout par son flot de noirceur incandescente.

 

3e

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Un conte de Noël

C'est parti pour les films de Cannes avec le film de Desplechin, qui frappe tout de suite fort.

Un conte de Noel est en effet un film profond, amusant, virtuose, émouvant, captivant, bref, une Palme d'Or en puissance.

Premier point : les acteurs. Amalric est absolument prodigieux. Il signe une performance époustouflante, tour à tour cabot, insupportable, séduisant, inquiétant. Il dégage une vitalité quasi sur-humaine : qu'il tombe face contre terre, qu'il se shoote au cocktail médocs+alcool, qu'il subisse une ponction lombaire, il se relève toujours alors que les autres le croient mort (et sa soeur en particulier).

Force de la nature, ou force de l'imaginaire desplechinesque plutôt, toujours prêt à désescalader les murs de brique. Toute la distribution est à l'avenant : Catherine Deneuve, comme un sphynx, et surtout son mari (Jean Paul Roussillon), adorable. Chiara Mastroianni, pleine de sensualité. Anne Consigny comme une vitalité à l'envers, un trou noir qui absorbe tout sentiment, toute joie. Cela faisait longtemps que je n'avais pas vu une distribution aussi éblouissante (et j'oublie Emmanuelle Devos, craquante en juive imperturbable au milieu de ce joyeux bordel). Et Melvil Poupaud, transparent et tellement commun qu'il en devient attendrissant.

Deuxième point : un scénario magnifique. Une intrigue au départ assez simple (une soeur bannit son frère, puis ce frère s'avère un donneur de moelle osseuse potentiel susceptible de sauver la mère) vite ramifiée, puis débordée par d'autres intrigues, petites, grandes, sauvages ou tristes. Le tout est foisonnant de vie, bruissant de cinéma.

Troisième point : une mise en scène à montrer dans toutes les écoles de cinéma. Inventive, percutante, inspirée. Les personnages qui s'adressent à la caméra, le diaphragme qui isole une partie de l'image, les cadrages inhabituels, le théâtre d'ombre, etc... on n'en finirait pas d'énumérer les preuves de virtuosité, mais cette virtuosité n'est pas gratuite, elle est au service des histoires que raconte de film, et c'est ce qui est merveilleux.

Que dire de plus ? ... le jeu subtil autour des concepts temporels. A l'enchainement quasi théâtral (unités de lieu, d'action, de temps) sur quelques jours de la deuxième partie du film, répond la profondeur que donne la première partie avec ses flash back 5 ans en arrière, et bien au delà pour tout ce qui concerne la mort du petit Joseph, ombre tutélaire qui plane sur tout le récit.

Et ce sens du rythme, exprimé dans un montage à la fois haletant et maîtrisé ! Et la façon de filmer les paysages urbains de Roubaix, terre natale de Desplechin ! Et comment un simple cadrage sur une photo ancienne peut susciter l'émotion ! Et la neige, simplement la neige ! Et le choix des musiques !

Si Sean Penn, que j'adore comme réalisateur, n'avait pas dit bêtement qu'il récompenserait un film "social" (ce qui aurait du le disqualifier immédiatement en tant que président du jury), nul doute que Un conte de Noel aurait été très proche de la Palme, ou au moins du prix spécial du jury.

Le lot de consolation attribué à Catherine Deneuve est triste, mais comme elle l'a reçu avec beaucoup de dignité (ou aurait dit le personnage du film), on le prendra comme un coup de chapeau à l'oeuvre toute entière.

Du grand art. 2h23 qui s'écoulent comme un rêve tissé de cruauté et d'élans, d'émotions et de beautés.

Les références vont bien sûr du côté de Bergman, mais d'un Bergman polisson, ou un peu bourré. D'un Dostoievski chez les Ch'tis, mais avec l'intensité d'un polar, l'insolence d'un Woody Allen et un sens de la réplique vacharde jouissif (le "elle conduisait mal" pourrait rester dans les annales).

Sûrement ce qui se fait de mieux dans le cinéma français aujourd'hui, et s'il vous plait à ne rater sous aucun prétexte. 

 

4e

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Marie Antoinette

Kirsten Dunst. Sony Pictures EntertainmentSofia Coppola ne s'embarrasse pas de psychologie, ni de politique et encore moins de sociologie.

Ce qui l'intéresse, c'est un regard "à plat", dans lequel peut s'exprimer la sensualité brute (des êtres, de la nature, de la lumière, voire du temps qui passe) et aussi ses propres goûts (en matière de musique par exemple).

Dans Virgin Suicide ou Lost in Translation, ses parti-pris collaient finalement assez bien au(x) sujet(s). Incommunicabilité, autisme, suicide inexplicable, barrière de la langue et de la culture : tous ces éléments s'harmonisaient très bien avec la mise en scène distancée et esthétisante de Sofia Coppola.

Dans Marie Antoinette, le récit n'arrive pas à décoller, et quand on connait la biographie écrite par Antonia Fraser dont le film est tiré, c'est bien dommage. La vie de la reine a été en effet d'une complexité incroyable, d'une tristesse infinie, et l'évolution de la petite autrichienne tout au long de sa vie est un sujet dramatique de première importance.

Que le film ne traite que la période versaillaise et occulte toute la descente aux enfers (les Tuileries, la fuite à Varennes, la Conciergerie, l'horrible façon dont les enfants seront traités, la mort de Louis XVI, le procès, sa propre mort), c'est bien sûr un choix de Sofia Coppola, mais quel dommage de se priver de cette dimension qui fait tout le sel du personnage historique. Du coup, le projet, dont on comprend vite qu'il vise surtout à restituer la futilité de l'époque en multipliant les nuances de roses et les recettes de gâteau à la fraise, devient un peu vain.

La performance de Kirsten Durst est tout de même éblouissante, elle est assez proche de la Marie Antoinette qu'on a en tête après les 600 pages du livre de Fraser. Jason Schwartzman, impayable dans le récent A bord du Darjeeling limited, est assez convaincant dans le rôle d'un Louis à la fois digne et dépassé par les évènements.

Tous les autres personnages ne sont malheureusement qu'esquissés, Fersen en particulier est assez raté.
Le film n'échappe pas à une certaine miévrerie (la rêverie à propos de Fersen sur le champ de bataille...). Il peut également procurer certains moments de grâce.

 

2e

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Wonderful town

Anchalee Saisoontorn. Memento FilmsAlors, autant le dire tout de suite, je ne suis pas très objectif quant à ce film thailandais puisque j'étais il y a quelques semaines à quelques kilomètres du lieu de tournage (en vrai).

En plus cela fait plus d'un mois que je n'étais pas retourné dans la salle obscure...
Wonderful town est un film d'ambiance, avec la lenteur qui en est l'apanage, sans l'acuité de Kiarostami, sans la sensualité de Wong Kar Wai.

Mais pour un premier film, c'est quand même pas mal du tout.

Aditya Assarat se révèle être un cinéaste particulièrement habile dans la façon de filmer les architectures (intérieures et extérieures) ainsi que les paysages, ici, magnifiques entre mer et montagne. Sa direction d'acteurs semble un peu plus flottante et malheureusement son scénario peine un petit peu à tenir la distance d'un long métrage.

Ceci dit, le film reste une expérience sensorielle et intellectuelle stimulante.

L'ombre de la tragédie y règne en maîtresse et la fin, qu'on ne peut dévoiler sans gâter le plaisir du spectateur, est un aboutissement signifiant à l'ensemble du film, tourné tout entier dans l'ombre portée du tsunami. Prometteur. 

 

2e

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Trilogie Jason Bourne

Affiche teaser américaine. Universal Pictures La première fois que j'ai vu le premier Jason Bourne sur ma télé, je me rappelle être parti me coucher à la moitié du film. Je garde un souvenir sombre et désagréable de cette première expérience.

Aujourd'hui, après avoir acheté le coffret de la trilogie en DVD et regardé 2 fois (oui, 2 x) ce premier opus, je dois revoir mon jugement. Car La mémoire dans la peau (The Bourne Identity) premier film de la trilogie paru en 2002 a très bien vieilli.

Des premières scènes sur le bateau, réalistes et nauséeuses à souhaits (qualificatifs qui vaudront peu ou prou pour les 3 films), aux péripéties bourguignonnes, le film est assez intéressant par son ton sec et sans affects : l'actrice (Franka Potente) par exemple, n'est vraiment pas glamour, et c'est tant mieux !

L'aspect mal dégrossi de Matt Damon, sorte d'ado mal dans son corps, un peu comme Spiderman, et qui se découvre lui-même tout au long du film est plutôt bien vu. Les tueurs qui arrivent d'un peu partout sont pas mal aussi, surtout en tenant compte du fait que le dernier ne tue pas celui que l'on croit.

En ce temps là (déjà 6 ans) il n'y avait guère que certaines séries américaines (24 h chrono) qui pouvaient s'aligner sur l'aspect par moment très réaliste du film.

Dans le deuxième opus, la séquence initiale qui se passe à Goa est à la fois prometteuse (très bien rythmée) et décevante (elle sombre dans le mélo que le premier volet avait su éviter). La suite est très bonne, la réalisation de Paul Greengrass accentuant l'aspect semi-documentaire de l'aventure, notamment en filmant agréablement les transports en commun. L'atmosphère très Europe de l'Est est bien rendue et le scénario se tient. The Bourne Supremacy ne démérite donc pas, même si j'ai une légère préférence pour le tout premier de la série.

Enfin, The Bourne Ultimatum, ou La vengeance dans la peau, le dernier film de la trilogie, plutôt bien accueilli par la critique, m'a paru moins intéressant.Franka Potente et Matt Damon. United International Pictures (UIP)
 
D'abord, parce que pour la première fois, l'action se porte aux USA, ce qui donne à l'action forcément un air de déjà vu. Le scénario lui, s'"hollywoodise" si je puis dire, et s'éloigne de la sèche originalité du premier volet, dont on comprendra a posteriori que le thème (qu'on doit à l'écrivain Ludlum) ai pu enflammer l'imagination de Van Hamme pour lui donner l'idée initiale de la série BD XIII.

Meilleur que le deuxième, moins novateur que le premier, le troisième opus est toujours une classe au dessus de la production de films d'action américain moyen.
Matt Damon s'y affirme comme l'anti Tom Cruise ou l'anti Bond, héros fadasse et attachant d'une série haletante qui manie les codes du suspense urbain avec brio.

2e


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Bienvenue

Vous recherchez un article en particulier : Index des films  Index des séries
Ca n'a rien à voir avec le cinéma mais vous pouvez voir ici quelques photos de mon périple le long du Transsibérien, ça vous donnera un bol d'air frais !
Vous l'avez peut-être remarqué : la bannière du blog a évolué et c'est l'ami pierreAfeu qui en a conçu le graphisme. Vous aurez droit de temps à autre à quelques variantes de mon cru, toujours issues de l'original.


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Trois enterrements

Tommy Lee Jones et Barry Pepper. EuropaCorp DistributionJe délaisse les salles pour l'instant, car il n'y a rien de vraiment passionnant. Peut-être l'approche de Cannes qui freine les sorties.


En tout cas, cela me permet de visiter ma collection de DVD non vus. Et hier soir je me suis pris Trois Enterrements, le premier film de l'acteur Tommy Lee Jones, en pleine poire.

Que dire en premier ? Que ce film est exactement ce que No country for old man aurait pu être s'il n'était pas raté. (Bon, avec une entame comme ça, je ne vais pas avoir que des amis).

D'abord un scénario jouissif, très bien construit, dévoilant progressivement ses méandres. Une mise en scène subtile, mettant somptueusement, et simplement, car les deux ne sont pas incompatibles dans ce film, les paysages de la frontera. Une galerie d'acteurs étonnantes avec un Barry Pepper à baffer, tellement représentatif d'une certaine Amérique. Et puis surtout un ton, qui manque cruellement aux films américains récents et qui pouvait ne venir que d'un metteur en scène non professionnel.

Un ton sec et dépouillé fait de montage serré, voire "cut", d'ellipses narratives, de personnages dessinés - avec quelle justesse - par une seule réplique ou une seule expression.

Bref, que du bon et un grand moment de cinéma. Je ne mets que 3 étoiles de justesse car la toute fin fait un peu dans le pathos, mais j'attends avec impatience le deuxième film de Tommy Lee Jones, annoncé pour bientôt.

3e

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Charlie et la chocolaterie

A chaque fois qu'une nouvelle porte s'ouvre dans la chocolaterie magique de Willy Wonka, c'est tout un monde nouveau que nous pénétrons, un monde magique, crédible, qui n'a rien d'enfantin, mais qui est merveilleux, au sens premier du terme : qui suscite l'émerveillement, la sidération. 

Je suis souvent assez dur avec les cinéastes réputés (et que j'aime !) mais dans ce cas, je ne peux qu'avouer que la maestria de Tim Burton entre parfaitement en résonance avec l'histoire qu'il raconte. Que tout sonne juste. Que Johnny Depp est incroyable de naïveté et de détachement cruel.

Je ne sais pas ce qu'il y a de plus admirable dans le film. Les parties chantées des oompas-lumpas qui ponctuent chaque élimination d'enfant sont incroyables de dérision et d'énergie à la fois. La scène avec les écureuils est époustouflante (elle est pourrie de l'intérieur !).
Celle de la télévision est à la fois extrêmement émouvante (un jour viendra où ce type de téléportation sera possible, on le sent physiquement) et cinéphiliquement géniale (les hommages à Kubrick, Hitchcock, etc).

Les quatre grands-parents dans le même lit et la maison de guingois sont comme sortis d'un rêve, à la fois intensément familier et profondément étranges.

J'ai trouvé ce film génial, vous l'avez compris.
Parce qu'il place Tim Burton exactement où il doit être : à l'intersection parfaite de l'enfance (merveilleuse, douce, parfaitement méchante) et de l'art adulte (magique, caustique, visuellement parfait).

C'est du grand art.

 

4e 

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Le diable s'habille en Prada

Anne Hathaway et Meryl Streep. Twentieth Century Fox FranceOn mesure la qualité vraiment originale de Juno en voyant un archétype de la comédie américaine formatée comme Le diable s'habille en Prada.

Dans ce film tout est calculé pour plaire, et c'est ce qui ne me plait pas.

Anne Hathaway joue si bien la cruche que cela en devient ridicule, et surtout peu crédible : comment croire qu'une jeune femme qui ne connait rien à la mode et s'habille comme....vous et moi, se transforme du jour au lendemain en super woman qui porte de la haute couture comme un mannequin.

 

J'ose à peine parler de l'histoire d'amour avec le petit copain saucier (oui oui saucier, je ne l'invente pas, on se croirait dans ... Ratatouille) qui n'accepte pas le changement dans les horaires de travail et l'apparence de sa Dulcinée. Et l'aventure parisienne avec l'écrivain est d'un "cliché" à couper le souffle.

Le film aurait pu être une étude de moeurs subtile sur les drogués de boulot, et sur le milieu de la mode. Il n'est finalement qu'un présentoir vain et inutile qui encadre une belle prestation de Meryl Streep, impeccable, comme toujours.

 

1e

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Le scaphandre et le papillon

Marie-Josée Croze. Pathé Distribution A l'époque de sa sortie, je n'étais pas très motivé pour aller voir Le scaphandre et le papillon.
Pourquoi ?

Parce que j'avais lu quelques critiques tièdes, parce qu'il me semblait top bien connaître l'histoire de Bauby et de son locked-in syndrome, et parce que dans le même genre, le chef d'oeuvre de Dalton Trumbo, Johnny got his gun, me semblait insurpassable.

Résumons nous : voici l'histoire vraie du rédacteur en chef du magazine "Elle", qui fait un accident vasculaire cérébral et qui du jour au lendemain ne peut plus faire qu'un seul geste : cligner d'un oeil (et pas de l'autre, qu'il va falloir coudre pour qu'il ne se dessèche pas). Il va écrire un livre (Le scaphandre et le papillon) en le dictant lettre par lettre (cf la photo ci dessus).

Est ce qu'avec ça Julian Schnabel a de quoi faire un bon film ?

Réponse : Oui. La première partie ("vue de l'intérieur", du crâne de Bauby) est un très très beau morceau de cinéma. Schnabel joue parfaitement de la caméra (flou, cadrage fixe) pour nous faire ressentir ce que ressent le personnage principal qui découvre peu à peu son état.

A partir du moment où le film montre Bauby de l'extérieur, il devient plus conventionnel, mais reste assez juste et raisonnablement intéressant. Il évite absolument le sentimentalisme et l'apitoiement. On découvre des aspects relativement étonnants de l'histoire de Bauby, comme par exemple son sens de l'auto-dérision assez décapant.

Le film est délicat, subtil, et ne cherche pas à tirer les larmes à tout prix.

Et les acteurs ? On a trop vanté la perfomance d'Almaric, qui est bien, mais est ce une si grande performance que d'arriver à ne bouger qu'un oeil ? Les actrices sont belles, attachantes, presque trop, je me demande à quoi ressemblaient les "vraies".
Si vous avez l'occasion, voyez ce film, ne serait ce que pour rencontrer Jean Do. Il en vaut la peine.

 

3e

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La zona, propriété privée

http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/65/86/46/18906895.jpgLes critiques concernant le premier film mexicain de Rodrigo Pla sont trop bonnes.

Car ce dernier vaut essentiellement par son sujet. Un lotissement de luxe, hyper protégé des favellas alentours, vivant en quasi aurtarcie, est tout à coup pénétré par un corps étranger : quelques voleurs qui profitent d'un accident pour s'introduire dans l'espace sacralisé. Que va-t-il se passer ? Comment les habitants, la police, l'extérieur vont ils réagir ?

A partir de ce thème assez excitant (dont certains articles lus dans la presse disent qu'il ne reflète que timidement la réalité), Pla va dérouler un récit assez prévisible, mais efficacement mené.

Le résultat est suffisamment anxiogène pour avoir attiré l'attention du plus grand nombre. De mise en scène il n'est pas vraiment question, mais ce n'est pas le plus important.

Il reste du film certains plans, comme celui du terrain de golf sur fond de favella, impressionnant.

 

2e

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Le premier venu

http://fr.web.img3.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/65/61/62/18910240.jpgJacques Doillon est un grand cinéaste.


Et comme cela faisait 4 ans qu'il n'avait rien produit, tout le monde attendait son nouveau film avec impatience.

Le sujet : une jeune fille (étudiante et parisienne probablement) passe une nuit avec une petite frappe de la Somme. Elle se fait violer, ou pas, la chose est ambigue. Mais en tout cas elle décide de suivre son amant (violeur ?) d'un soir et de l'aimer, quoi qu'il arrive, quoiqu'il en coûte. S'en suivent 2 heures de marivaudages verbeux, assez élégantes, mais aussi par moment un peu vaines.
Problème principal : les acteurs, dans une distribution particulièrement hétérogène.

Gérald Thomassin (qui était le petit criminel de Doillon il y a 18 ans) est un diamant brut, mais sa vie est un peu à l'image de son rôle (drogue, désinvolture) et on se demande toujours quelle frontière entre l'homme et l'acteur. Clémentine Beaugrand est très mignonne au début, mais à force de regarder le bout de ses pieds en se dandinant, on se demande si le personnage a été vraiment écrit, ses attitudes sont souvent incohérentes.

C'est d'aillleurs globalement le reproche principal qu'on peut faire au film, par rapport à ceux de Rohmer ou de Mouret, qui sont également très "écrits", c'est que la cohérence interne des personnages ne saute pas aux yeux.

Guillaume Saurrel, quel bel acteur !, est le seul gars normal du coin, mais en tant que flic, est ce bien crédible qu'il n'agisse pas alors que l'agent immobilier a disparu ? Enfin Jany Grarachana, le père de Costa, semble tout droit sorti de Bienvenue chez les Ch'tis, comme, dans une moindre mesure, Gwendoline Godquin et son accent à couper au couteau. Ils sont tous les deux un peu en déphasage par rapport au triangle amoureux.

Par tranche de 10 secondes le film peut être génial. En quelques secondes et quelques mimiques d'un acteur, Doillon peut faire passer une palette incroyable de sentiments. Sur la durée de deux heures, la sauce ne prend pas car le scénario est vraiment, vraiment trop improbable.

Les paysages de la baie de Somme, baignés par une lumière rasante de fin d'hiver, s'accordent bien au film : marécageux, beaux, ringards.

2e



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Le labyrinthe de Pan

Doug Jones. Wild Bunch DistributionDans les 10 premières minutes du DVD du Labyrinthe de Pan, je n'en menais pas large. L'assemblage conte de fée et chronique de fin de guerre civile en Espagne (1944) ne me semblaient pas trop tenir la route, et je commençais à regretter mes 12,99 €€.

Et puis opère ce qu'on peut appeler la magie du cinéma, et je pèse mes mots, car ce type de sensation est bien rare (1 fois sur 20 ?).

C'est à dire : comment à partir d'un matériau de départ hypothétique (une mante religieuse qui en réalité est une fée, un Sergi Lopez raide et pas loin d'être sadique), voire franchement bizarre, un vrai cinéaste qui a un vrai projet arrive à faire une grande oeuvre.

Car plus le film s'écoule, plus on entre dans l'histoire, plus la cohérence profonde des personnagIvana Baquero. Wild Bunch Distributiones s'impose, et plus le poids du fatum se fait lourd.

En somme, tout à fait le contraire de films récents où c'est exactement le contraire qui se produit (on part du lourd pour finir dans l'inexistant, en perdant le sens au passage).


Difficile de faire le tri dans les émotions qui vous assaillent vers la fin du film : émerveillement, jouissance cinéphilique, tristesse pure, joie sans mélange...
La petite actrice, comme toute la distribution, est digne d'éloge.

Je ne me souviens pas d'un film qui entremêle si parfaitement le merveilleux et le sordide, pourtant j'en ai comme la trace ténue en tête : une nostalgie de chose vues et vécues avant de naître.

 

4e

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A bord du Darjeeling limited

Je comprend qu'on puisse ne pas aimer les films de Wes Anderson. J'ai moi-même émis de sérieuses réserves sur La vie aquatique.

Son penchant adolescent qui n'arrive pas à devenir adulte, assumé et revendiqué, peut ne pas plaire à ceux qui préfère un cinéma plus mature, ou plus construit.

 

A l'inverse, ceux qui peuvent entrer dans la bulle du réalisateur trouveront dans ce film un joyeux fourre-tout sillonnant une Inde rêvée à bord d'un (trop ?) joli train bleu qui arrive à se perdre dans un désert. "Mais comment un train peut il se perdre, il est sur des rails, non ?" se demande fort justement l'excellent Jason Schwartzman, as de la litote et du silence qui tue.

Il est question de fratrie, comme si souvent au cinéma, et plus exactement de 3 frères mal remis du décès de leur père (dont il trainent les bagages, à la fois réellement et métaphoriquement), et en manque de mère, comme on le verra.

Leurs mésaventures indiennes sont pleines d'un humour décalé, d'un burlesque au ralenti et d'un sens aigu de la répartie imparable.

Les trois acteurs sont magnifiques, avec une mention spéciale à Adrien Brody. Les guest stars sont sublimes, Natalie Portman, toujours plus mince, dans un court métrage introductif et parisien à montrer dans toutes les écoles de cinéma tellement il est bien mis en scène, Bill Murray, excellent dans un Lost in Transportation décoiffant, Anjelica Huston, pleine de force et de vie.

Sur le fond l'ambiance indienne est bien restituée, sur la forme le pays est montré plus beau qu'il n'est et dans les scènes du village l'aspect hollywoodien en devient franchement gênant.

La deuxième partie, pleine de rebondissements - dont un tragique - et de fausses fins, est moins bonne que la première durant laquelle la finesse psychologique de la mise en place des trois caractères est délectable.

Un très bon moment si vous appréciez l'humour décalé ou connaissez l'Inde.


3e

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