Le labyrinthe de Pan
Dans les 10 premières minutes du DVD du
Labyrinthe de Pan, je n'en menais pas large. L'assemblage conte de fée et chronique de fin de guerre civile en Espagne (1944) ne me semblaient pas trop tenir la route, et je commençais à
regretter mes 12,99 €.
Et puis opère ce qu'on peut appeler la magie du cinéma, et je pèse mes mots, car ce type de sensation est bien rare (1 fois sur 20 ?).
C'est à dire : comment à partir d'un matériau de départ hypothétique (une mante religieuse qui en réalité est une fée, un Sergi Lopez raide et pas loin d'être sadique), voire franchement bizarre,
un vrai cinéaste qui a un vrai projet arrive à faire une grande oeuvre.
Car plus le film s'écoule, plus on entre dans l'histoire, plus la cohérence profonde des personnages s'impose, et plus le poids du fatum se fait lourd.
En somme, tout à fait le contraire de films récents où c'est exactement le contraire qui se produit (on part du lourd pour finir dans l'inexistant, en perdant le sens au passage).
Difficile de faire le tri dans les émotions qui vous assaillent vers la fin du film : émerveillement, jouissance cinéphilique, tristesse pure, joie sans mélange...
La petite actrice, comme toute la distribution, est digne d'éloge.
Je ne me souviens pas d'un film qui entremêle si parfaitement le merveilleux et le sordide, pourtant j'en ai comme la trace ténue en tête : une nostalgie de chose vues et vécues avant de naître.
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