Trilogie Jason Bourne
La première fois que j'ai vu le premier Jason Bourne sur ma
télé, je me rappelle être parti me coucher à la moitié du film. Je garde un souvenir sombre et désagréable de cette première expérience.
Aujourd'hui, après avoir acheté le coffret de la trilogie en DVD et regardé 2 fois (oui, 2 x) ce premier opus, je dois revoir mon jugement. Car La mémoire dans
la peau (The Bourne Identity) premier film de la trilogie paru en 2002 a très bien vieilli.
Des premières scènes sur le bateau, réalistes et nauséeuses à souhaits (qualificatifs qui vaudront peu ou prou pour les 3 films), aux péripéties bourguignonnes, le film est assez intéressant par
son ton sec et sans affects : l'actrice (Franka Potente) par exemple, n'est vraiment pas glamour, et c'est tant mieux !
L'aspect mal dégrossi de Matt Damon, sorte d'ado mal dans son corps, un peu comme Spiderman, et qui se découvre lui-même tout au long du film est plutôt bien vu. Les tueurs qui arrivent d'un peu
partout sont pas mal aussi, surtout en tenant compte du fait que le dernier ne tue pas celui que l'on croit.
En ce temps là (déjà 6 ans) il n'y avait guère que certaines séries américaines (24 h chrono) qui pouvaient s'aligner sur l'aspect par moment très réaliste du film.
Dans le deuxième opus, la séquence initiale qui se passe à Goa est à la fois prometteuse (très bien rythmée) et décevante (elle sombre dans le mélo que le premier volet avait su éviter). La suite
est très bonne, la réalisation de Paul Greengrass accentuant l'aspect semi-documentaire de l'aventure, notamment en filmant agréablement les transports en commun. L'atmosphère très Europe de
l'Est est bien rendue et le scénario se tient. The Bourne Supremacy ne démérite donc pas, même si j'ai une légère préférence pour le tout premier de la
série.
Enfin, The Bourne Ultimatum, ou La vengeance dans la peau, le dernier film de la trilogie, plutôt bien accueilli
par la critique, m'a paru moins intéressant.
D'abord, parce que pour la première fois, l'action se porte aux USA, ce qui donne à l'action forcément un air de déjà vu. Le scénario lui, s'"hollywoodise" si je puis dire, et s'éloigne de la
sèche originalité du premier volet, dont on comprendra a posteriori que le thème (qu'on doit à l'écrivain Ludlum) ai pu enflammer l'imagination de Van Hamme pour lui donner l'idée initiale de la
série BD XIII.
Meilleur que le deuxième, moins novateur que le premier, le troisième opus est toujours une classe au dessus de la production de films d'action américain moyen.
Matt Damon s'y affirme comme l'anti Tom Cruise ou l'anti Bond, héros fadasse et attachant d'une série haletante qui manie les codes du suspense urbain avec brio.
Commenter cet article