Charlie et la chocolaterie
A chaque fois qu'une nouvelle porte s'ouvre dans la chocolaterie magique de Willy Wonka, c'est tout un monde nouveau que nous pénétrons, un monde magique, crédible, qui n'a rien d'enfantin, mais qui est merveilleux, au sens premier du terme : qui suscite l'émerveillement, la sidération.
Je suis souvent assez dur avec les cinéastes réputés (et que j'aime !) mais dans ce cas, je ne peux qu'avouer que la maestria de Tim Burton entre parfaitement en résonance avec l'histoire qu'il raconte. Que tout sonne juste. Que Johnny Depp est incroyable de naïveté et de détachement cruel.
Je ne sais pas ce qu'il y a de plus admirable dans le film. Les parties chantées des oompas-lumpas qui ponctuent chaque élimination d'enfant sont incroyables de dérision et d'énergie à la fois. La scène avec les écureuils est époustouflante (elle est pourrie de l'intérieur !).
Celle de la télévision est à la fois extrêmement émouvante (un jour viendra où ce type de téléportation sera possible, on le sent physiquement) et cinéphiliquement géniale (les hommages à Kubrick, Hitchcock, etc).
Les quatre grands-parents dans le même lit et la maison de guingois sont comme sortis d'un rêve, à la fois intensément familier et profondément étranges.
J'ai trouvé ce film génial, vous l'avez compris.
Parce qu'il place Tim Burton exactement où il doit être : à l'intersection parfaite de l'enfance (merveilleuse, douce, parfaitement méchante) et de l'art adulte (magique, caustique, visuellement parfait).
C'est du grand art.
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