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Christoblog

Articles avec #ari folman

Où est Anne Franck !

Il y a deux films dans le dernier Ari Folman.

Le premier, plutôt agréable, trouve un équilibre presque parfait entre la vivacité intellectuelle de la jeune Anne Franck et l'imagination débordante du vieux réalisateur israélien. 

A ce titre, certains passages sont de véritables splendeurs visuelles (l'armée colorée, les soldats nazis, l'incursion dans le poste de radio, Clark Gable, les dieux grecs, l'arrivée aux enfers...). Le caractère enjoué et impertinent d'Anne, sa détermination sans faille sont très bien illustrés.

Il y a malheureusement un deuxième film beaucoup moins convaincant (et même lourdingue) dans Ou est Anne Franck !, c'est celui qui est centré sur l'amie imaginaire d'Anne, Kitty. Le parallèle que fait Folman entre la Shoah et la situation des migrants dans l'Europe d'aujourd'hui est pour le moins discutable. Les errements de Kitty et de son compagnon pickpocket dans l'Amsterdam contemporaine sont ainsi lourdement didactiques et nuisent finalement au propos

Pas facile du coup de conseiller ce film, pourtant édifiant pour les enfants et les adolescents. A vous de voir, je suis partagé.

Ari Folman sur Christoblog : Valse avec Bachir - 2008  (**) / Le congrès - 2013 (**)

 

2e

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Le congrès

Le nouveau film d'Ari Folman vaut d'abord par l'interprétation magistrale de Robin Wright.

Le congrès se décompose en deux parties. La première, en prises de vue réelles, nous décrit comment une actrice de second plan, ayant fait beaucoup de mauvais choix dans sa carrière, se voit proposer de devenir "numérisée". Elle doit accepter de se faire modéliser, puis abandonner tout droit sur l'exploitation qui sera faite de son image.

Cette première partie est captivante. Il y règne une atmosphère à la limite du fantastique, grâce notamment au décor stupéfiant de l'entrepôt dans lequel vit l'héroïne et ses enfants. Robin Wright y joue en quelque sorte son propre rôle (en tant qu'ex-actrice de Santa Barbara et de Princess Bride), et elle est bouleversante. Les seconds rôles sont assez caricaturaux, mais plaisants.

Une fois la numérisation effectuée, le film se projette dans l'avenir, et commence la partie d'animation, qui m'a pour tout dire hérissé. Je n'aime pas le style cartoon du dessin, qui d'ailleurs n'est pas celui des photos circulant sur Internet, ce qui surprend beaucoup et d'une certaine façon constitue une sorte de tromperie. L'intrigue est extrêmement complexe : il s'agit de vie dans un monde virtuel, et de céder maintenant plus que son apparence : son essence. Pas évident de raccorder ce qu'on voit à la réalité, et d'ailleurs, quand le film s'y risque à la toute fin, le résultat n'est pas probant.

Le congrès est un film ambitieux construit sur des thématiques quasi-philosophiques (comme celle du choix, omniprésente), mais qui n'évite pas les naïvetés et la sensiblerie (l'histoire du fils), et parfois le mauvais goût. Le scénario est stimulant intellectuellement (on songe entre autres à Philip K. Dick, à Matrix et à David Lynch), mais par trop foisonnant. Le film fourmille d'idées de toute sorte, ce qui le rend intéressant, mais laisse l'impression finale de ne pas avoir été maîtrisé de bout en bout.

Une expérience à tenter pour les plus curieux.

 

2e

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Valse avec Bachir

Valse avec Bachir est un film remarquable à plus d'un titre.

D'abord il met en oeuvre un processus d'animation assez original, souvent à tendance monochrome, mais utilisant aussi des contrastes colorés violents avec des couleurs vives, et incluant enfin des photos dans l'animation.

Certains objets (les palmiers par exemple) semblent être des éléments photographiques incrustés. Le travail sur certaines textures (la mer, les arbres de la forêt), certains reflets (les vitres de voitures, l'oeil du cheval), est intéressant. La façon dont les visages s'expriment est un peu trop figée, mais lors de certaines interviews, un éclair dans l'expression révèle soudain un trait de personnalité.

La narration est aussi intéressante. On s'attend avant la projection à un film sur la guerre, et on débute curieusement par un travail sur la mémoire ou plutôt l'amnésie. Les anecdotes sur la guerre elle même sont certes poignantes, mais tous les films de guerre bien faits montrent toujours la même chose : des troufions de base apeurés, terrifiés, qui en viennent à faire n'importe quoi (comme par exemple tuer des innocents ou danser au milieu des balles), des gradés absents, incompétents, gérant leur propre mal être comme ils peuvent (hilarante animation de film porno).

Ceci étant dit, j'ai trouvé qu'on accrochait quand même difficilement au film, ou alors seulement par moment. Je ne sais pas si cela est dû à un certain manque de rythme, à de réelles fautes de goût (les images de la fin sont de trop), ou à un manque de souffle artistique global.

La comparaison, inévitable, avec Persepolis penche en faveur de ce dernier sur tous les points (narration, qualité et inventivité de l'animation, rythme, beauté visuelle).

A aller voir de tout de même, surtout si vous ne savez pas exactement ce qui s'est passé dans les camps de Sabra et Chatila.

 

2e

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