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Christoblog

Articles avec #tim burton

Dumbo

Le dernier film de Tim Burton (Miss Peregrine) m'avait un peu réconcilié avec lui, après une brouille de plus de dix ans.  

Dumbo confirme plutôt le retour en grâce à mes yeux du réalisateur américain, même s'il ne s'agit somme toute que d'un produit très formaté, très éloigné des chefs-d'oeuvre grinçants des débuts.

Les freaks magnifiques du jeune Burton sont devenus au fil du temps de gentils monstres mignons. Nous restons donc ici dans un registre très Disney, sans grande aspérité, et dans lequel la seule (petite) effronterie est de confier le rôle du méchant à un gérant de parc d'attraction type Disneyland.

Ceci étant dit, il faut reconnaître que le vivacité de la mise en scène de Burton fait mouche dès les premières séquences, que le film est très bien écrit, et que les acteurs fétiches de Burton (les anciens Michael Keaton et Dany DeVito et la plus récente Eva Green) se régalent avec une grande classe. 

On est forcément émus à certains moments, intimidés à d'autres, et pris par le suspense lors de certaines scènes d'action. C'est du grand spectacle de qualité à visée familiale, sans grande ambition mais évitant certaines facilités. 

Tim burton sur Christoblog : Charlie et la chocolaterie - 2005 (****) / Sweeney Todd, le diabolique barbier de Fleet Street - 2007 (**) / Alice au pays des merveilles - 2010 (*) / Dark shadows - 2012 (*) / Miss Peregrine et les enfants étrangers - 2016 (**)

 

2e

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Miss Peregrine et les enfants particuliers

Les derniers Tim Burton m'ayant plutôt déçu, c'est un peu à reculons que je suis allé voir Miss Peregrine.

Aussi, ai-je été plutôt agréablement surpris par l'entame du film, délicieuse mise en place d'une histoire merveilleuse, dans un environnement américain tout ce qu'il y a de plus prosaïque.

L'aimable caractère et le pragmatisme serein du jeune héros concourent à faire de toute la première partie du film un moment plaisant. L'apparition de la délicieuse Eva Green et des enfants particuliers est très réussie. 

Le film subit ensuite un petit coup de mou en son milieu, avant de rebondir grâce à un scénario très malin qui exploite parfaitement les anomalies de tous les enfants, et aussi parce que le méchant est excellemment joué par un formidable Samuel L. Jackson. 

Miss Peregrine se termine en fanfare par une explosion d'inventivité où l'on retrouve (enfin !) le burlesque attendrissant, morbide et enjoué de Tim Burton. La scène de combat finale est ainsi un festival de trouvailles où l'on retrouve l'esprit de la période de Edward aux mains d'argent.

Le retour en forme d'un cinéaste qui s'était un peu perdu. 

Tim burton sur Christoblog : Sweeney Todd, le diabolique barbier de Fleet Street - 2007 (**) / Alice au pays des merveilles - 2010 (*) / Dark shadows - 2012 (*)

 

2e

 

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Dark shadows

Burton fait du Burton.

Il prend ses acteurs fétiches (Johnny Depp, Helena Bonham Carter) et leur fait faire les mimiques habituelles. Depp reprend donc sans efforts une partie de sa composition du Chapelier Fou dans le désastreux Alice. Le reste est à l'avenant, dans un registre qui flirte constamment avec l'auto-citation : gargouilles en carton pâte, fantômes transparents, plans de coupe sur les vagues déchaînées, enfance brisée et incomprise, filtres colorés, etc.

Le ton du film a la prétention d'être léger, il ne parvient qu'à être inconsistant.

Le contraste entre le XVIIIème siècle et les années 70 aurait pu être beaucoup plus habilement développé qu'il ne l'est ici, réduit tristement à des clichés et à un concert ....d'Alice Cooper (!?!).

Le scénario est flasque et personne n'y prêtera attention probablement. On vient maintenant dans les films de Burton un peu comme on visite la maison hantée de la fête du village : on ne sait pas trop pourquoi on y va (rire, avoir peur ?), on trouve ça de plus en plus kitsch en vieillissant, on est toujours déçu, mais on y retourne.

Le plus triste est le manque d'imagination qui semble avoir atteint Burton : aucune fulgurance, aucun éclat brillant d'imagination. La scène - très physique - d'amour entre Barnabas et Angélique n'exploite qu'une idée, en la répétant une vingtaine de fois. C'en est presque pitoyable.

Au final j'ai eu l'impression de voir un long clip paresseux. A éviter donc, même si une seule raison peut (peut-être) justifier de voir le film : les robes d'Eva Green (et surtout la rouge).

 

1e

 

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Alice au pays des merveilles

Tim Burton est il un auteur ?

On peut légitimement se poser la question à la vision d'Alice, comme d'ailleurs à celle de ses deux Batmans, ou de la Planète des singes. Les vrais auteurs arrivent toujours à imprimer leur style à n'importe quelle oeuvre, fut-elle de commande.

Or ici, l'effrayante machine Disney arrive à formater le film suivant les pires standards en vigueur. De la légèreté et du sens de l'absurde de l'oeuvre initiale il ne reste plus qu'une confrontation binaire, des combats formatés Seigneurs des Anneaux, des monstres sortis des pires moments d'Harry Potter et des bestioles échappées du monde de Narnia.

Les bons sont fades, les méchants ne font pas peur, la poésie est aux abonnés absents. Comment Burton at-il pu accepter une scène d'un aussi mauvais goût que la danse finale ?

La bande son est insupportable, Depp est inconsistant, Alice transparente. Il n'y a guère que les premières minutes qui sont à sauver (scène du thé comprise), et encore.

A vite oublier. Une catastrophe.

 

1e

 

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Charlie et la chocolaterie

A chaque fois qu'une nouvelle porte s'ouvre dans la chocolaterie magique de Willy Wonka, c'est tout un monde nouveau que nous pénétrons, un monde magique, crédible, qui n'a rien d'enfantin, mais qui est merveilleux, au sens premier du terme : qui suscite l'émerveillement, la sidération. 

Je suis souvent assez dur avec les cinéastes réputés (et que j'aime !) mais dans ce cas, je ne peux qu'avouer que la maestria de Tim Burton entre parfaitement en résonance avec l'histoire qu'il raconte. Que tout sonne juste. Que Johnny Depp est incroyable de naïveté et de détachement cruel.

Je ne sais pas ce qu'il y a de plus admirable dans le film. Les parties chantées des oompas-lumpas qui ponctuent chaque élimination d'enfant sont incroyables de dérision et d'énergie à la fois. La scène avec les écureuils est époustouflante (elle est pourrie de l'intérieur !).
Celle de la télévision est à la fois extrêmement émouvante (un jour viendra où ce type de téléportation sera possible, on le sent physiquement) et cinéphiliquement géniale (les hommages à Kubrick, Hitchcock, etc).

Les quatre grands-parents dans le même lit et la maison de guingois sont comme sortis d'un rêve, à la fois intensément familier et profondément étranges.

J'ai trouvé ce film génial, vous l'avez compris.
Parce qu'il place Tim Burton exactement où il doit être : à l'intersection parfaite de l'enfance (merveilleuse, douce, parfaitement méchante) et de l'art adulte (magique, caustique, visuellement parfait).

C'est du grand art.

 

4e 

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Sweeney Todd

Difficile de donner un avis sur Sweeney Todd sans évoquer d'abord le musical de Broadway dont il est l'adaptation.

N'allez pas voir ce film si vous n'aimez pas ce genre-là, avec ses morceaux chantés qui se ressemblent tous, leur orchestration grandiloquente, la minceur générale de l'intrigue et une certaine mièvrerie.

Ceci étant dit, je me suis fermement ennuyé durant toute la première heure. Au début tout est trop : trop de maquillage, trop de gris dans les décors, trop de cheveux hirsutes, trop de regards noirs de Johnny Depp, trop de noirceur quand c'est noir, trop de blondeur quand c'est blond, trop de méchanceté chez les méchants, trop de fleur bleue chez Johanna.

La deuxième heure est plus intéressante, à partir du moment où les deux comparses élaborent leur nouvelle recette de tourte.

A partir de là, la noirceur devient telle que le film redevient intéressant. On se rend compte que les gentils sont en faits plus méchants que les méchants. La virtuosité de Tim Burton s'exprime à plein, par exemple dans la séquence où Mrs Lovett rêve du bonheur en bord de mer. Le contraste avec la première partie fait l'intérêt du film, dommage qu'il faille bailler une heure pour en arriver là.

A chaque film de Tim Burton, je me demande s'il est un vrai grand cinéaste ou simplement un habile filmeur qui n'aime rien tant que transformer Johnny Depp en clone de Robert Smith.

Ce n'est encore pas avec Sweeney Todd que mes idées vont s'éclaircir.NB : si vous avez vu et aimé Borat, vous apprécierez le barbier italien !

 

2e

 

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