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Christoblog

Articles avec #vincent cassel

Les trois mousquetaires : D'Artagnan

Les trois mousquetaires réussit tout ce qu'Astérix vient de rater.

Le casting par exemple est ici aussi équilibré et convaincant que celui du film de Canet était hétérogène et peu inspiré. Chacun semble en effet utilisé dans un registre qui lui va à merveille : Cassel en vieux mâle blessé, Civil en jeune chien fou naïf, Marmaï en jouisseur plantureux, Duris en aristocrate du geste, Garrel en roi malgré lui, Eva Green en diable en jupon, Lyna Khoudri en parangon d'innocence mutine, Vicky Krieps en préciosité de porcelaine, etc.

Les partis-pris esthétiques de Martin Bourboulon sont radicaux et assumés, là où ceux de Canet étaient timides et incohérents. Il y a dans Les trois mousquetaires une envie évidente de naturalisme poussé à l'extrême : les nuits noires sont noires, l'eau mouille, la boue salit, les épées tranchent et les coups de poings semblent vraiment faire mal. Les scènes d'action sont filmées avec un style que je n'ai pratiquement jamais vu dans un film français : caméra virevoltante, plan-séquence, caméra à l'épaule.

Comme la mise en scène est efficace et le montage vif, on ne s'ennuie pas une seconde à suivre cette version du roman de Dumas que certains esprits chagrins trouveront trop modernisée, au prétexte que Porthos se réveillent entre un homme et une femme après une nuit d'amour - alors que cette péripétie, qui est bien dans le style de ce fieffé jouisseur de Porthos, aurait pu à mon sens être écrite par Dumas (s'il vivait aujourd'hui).

Astérix a coûté 65 millions d'euros et Les trois mousquetaires 74. Alors que je disais qu'on ne voyait pas l'argent sur l'écran pour le film de Canet, c'est ici tout l'inverse : le moindre costume semble avoir plusieurs siècles, les décors sont somptueux et les grandes scènes (le mariage, le bal costumé) sont filmées avec virtuosité et humilité.

On n'a qu'une hâte à la fin du film : découvrir la suite, approfondir la complicité séduisante de nos quatre héros, et explorer la face sombre de Milady, qui s'annonce passionnante. Les trois mousquetaires : D'Artagnan est ce que le cinéma français a proposé de mieux en matière de divertissement sophistiqué depuis longtemps.

 

3e

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Astérix et Obélix : l'Empire du milieu

Au vu des avis des personnes en qui j'ai généralement confiance, je m'attendais au pire.

Ma surprise a été d'autant plus grande, lorsque je me suis pris à apprécier le début du film : la première rencontre avec les deux romains égarés est plaisante, les premiers échanges dans le village sont plutôt drôles. Philippe Katerine en Assurancetourix et Audrey Lamy en Bonnemine sont par exemple très convaincants.

La suite du film se gâte ensuite progressivement. Le voyage jusqu'en Chine remplit un cahier des charges assez proche de ce que les BD proposent : une progression en accéléré, des rencontres cocasses (au Petit Lutèce par exemple), quelques gimmicks établis (les pirates). On est, jusqu'à ce moment-là du film, dans un exercice somme toute assez proche de l'esprit d'Uderzo et Goscinny, et qui n'est à mon avis ni pire ni meilleur que ce que proposent les continuateurs qui ont pris la suite des géniteurs d'Astérix pour la BD.

C'est d'ailleurs peut-être ici que se situe le point d'incompréhension entre la critique et Guillaume Canet : ce dernier est finalement assez proche des BD (recentrage sur le couple Astérix/Obélix en mode buddy movie, abondantes allusions au monde actuel, jeux de mots plus ou moins foireux). Tous ceux qui compare ce film à Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre semble oublier à quel point ce dernier est plus un film d'Alain Chabat qu'une déclinaison de la "franchise". On ne se souvient d'ailleurs quasiment pas des personnages d'Astérix et Obélix dans ce film, mais plutôt de ceux plus susceptibles de porter l'humour de l'ex-Nul, par exemple ceux joués par Djamel Debbouze et Edouard Baer.

La partie chinoise dégrade nettement l'impression d'ensemble que laisse le film. Les faiblesses dans l'écriture (qu'on doit aux scénaristes des Tuches) apparaissent comme rhédibitoires. La mise en scène de Canet devient pauvre en intentions, les scènes d'action ne sont pas au niveau des 65 millions d'euros dépensés (le combat d'Antivirus / Zlatan Ibrahimovic avec les légionnaires est par exemple horrible à regarder) et plusieurs scènes semblent bizarrement frappées d'aphasie, comme si tout à coup toute l'équipe du film s'était désintéressée de ce qui était montré à l'écran.

Concernant la distribution, si Gilles Lellouche et Vincent Cassel tirent leur épingle du jeu, le reste du casting est faiblard. Guillaume Canet ne correspond à aucune des images qu'on peut se faire d'Astérix, et Jonathan Cohen, qui joue son rôle habituel (il ne sait en jouer qu'un), n'est pas du tout dans l'esprit. Quant aux multiples apparitions de célébrités, on s'en fout un peu : elles ne font ni de bien ni de mal au film.

Astérix et Obélix : l'Empire du milieu ne mérite pas à l'évidence le tir de barrage haineux et méprisant d'une bonne partie de la critique, tout en peinant à présenter de quoi attirer les louanges. 

Guillaume Canet, réalisateur, sur Christoblog : Les petits mouchoirs - 2010 (**) / Blood ties - 2013 (*) / Rock'n roll - 2016 (**) / Nous finirons ensemble - 2019 (**)

 

2e

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Sur mes lèvres

Désireux de découvrir le cinéma du jeune Jacques Audiard (je ne connais aucun de ses quatre premiers films)  j'ai enfin profité de mon abonnement OCS en visionnant Sur mes lèvres.

Je ne vais pas tourner autour du pot : j'ai ressenti un véritable choc esthétique à la vue de cette chronique à la fois sensuelle et poétique. 

La mise en scène est d'abord incroyablement inventive et cohérente. Les effets de manche que certains peuvent juger vulgaires chez Audiard trouvent ici leur pleine justification à travers la matérialisation des problèmes d'audition de Carla. Le film parvient miraculeusement à faire ressentir son handicap par des astuces dans la bande-son et dans l'image, mais aussi dans la mise en scène.

Le casting est l'autre point fort du film : Vincent Cassel, Emmanuelle Devos et Olivier Gourmet trouvent ici tous les trois peut-être leur meilleur rôle. Devos compose un personnage emprunté et sensuel qui ne ressemble pas du tout à ceux qu'elle jouera abondamment par la suite, Cassel dégage une énergie et une animalité rare et Gourmet est inquiétant comme jamais.

Sur mes lèvres brille enfin par son scénario redoutablement efficace, au rythme tour à tour alangui et haletant. Du grand art, et pour moi le meilleur Audiard.

Jacques Audiard sur Christoblog : Un prophète - 2009 (***) / De rouille et d'os - 2012 (****) / Dheepan - 2015 (***) / Les frères sisters - 2018 (**)

 

4e 

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Hors normes

Reconnaissons d'abord à Toledano et Nakache d'avoir eu le mérite d'utiliser leur notoriété pour mettre sur le devant de la scène un sujet délicat et a priori peu porteur : l'absence de lieux adaptés pour gérer les cas les plus lourds d'autisme, et le dévouement absolu dont font preuve les animateurs d'associations que l'on voit à l'écran.

Il est renversant (et formidable) de voir des salles UGC bourrées de bouffeurs de pop-corn se figer silencieusement à la vue des tribulations de Joseph et Valentin.

En ce qui concerne le cinéma, le film vaut surtout pour deux points : l'interprétation phénoménale de Vincent Cassel (un acteur que j'aime détester, mais qui est ici formidable d'humanité) et son aspect documentaire, qui donne à voir le travail quotidien des accompagnateurs d'une façon particulièrement vivante.

Pour le reste, Hors normes n'est pas exempt de quelques défauts : une musique envahissante et un peu trop tire-larmes par moment, quelques facilités de scénario inutiles (par exemple la romance entre Dylan et la jeune orthophoniste, jouée par Lyna Khoudri, formidable dans le récent Papicha). Mais ces quelques défauts ne pèsent pas bien lourds si on les met en balance avec l'extrême utilité du film, son efficacité immédiate et l'énergie qu'il dégage.

 

3e

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Le monde est à toi

Si le premier film de Romain Gavras m'avait passablement énervé par sa prétention mal dissimulée, je dois avouer que celui-ci m'a plutôt plu. 

Le monde est à toi n'est certes pas un chef-d'oeuvre, mais c'est une comédie plutôt bien troussée, qui vaut avant tout par la qualité de son casting. Karim Leklou confirme son immense talent, Vincent Cassel est excellent dans son rôle (à contre-emploi) de gangster timide obsédé par les Illuminati, Isabelle Adjani est (peut-être un peu trop) impériale, et les caméos de Philippe Katerine et François Damiens sont impayables.

On apprécie aussi un scénario bien écrit, des personnages secondaires dessinés avec précision, et des décors utilisés à la perfection (Benidorm, mon Dieu !). Gavras a également bénéficié d'une belle production qui ne lésine pas sur les moyens. 

La particularité du film est de recycler des thématiques actuelles (les migrants, les théories du complot, le terrorisme) sans avoir peur du mauvais goût. Cela fonctionne, et donne une des meilleures comédies de l'année.

Romain Gavras sur Christoblog : Notre jour viendra - 2010 (*)

 

2e

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Juste la fin du monde

C'est raté.

A vrai dire, on pouvait s'en douter un peu, tellement le casting sentait la fausse bonne idée et la succession de numéros d'acteur.

Après un prégénérique plutôt réussi et typiquement dolanien (moult ralentis et une bande-son poussée à fond), le film s'écroule selon nos pires craintes dès la première scène.

On sait alors en une minute que l'on va devoir assister à une succession de stéréotypes outrés.

Ainsi, Vincent Cassel fait du Vincent Cassel : il ne semble ouvrir la bouche que pour humilier et être agressif. Léa Seydoux lui répond sur un mode ado-rebelle (elle n'est pas un peu âgée pour ce type de rôle ?) qui se drogue et crie tout le temps. Car Juste la fin du monde ne ménage pas de répit : c'est ce type de film où on hurle des répliques comme "ARRETE DE CRIER".

Marion Cotillard joue la cruche. Evidemment. Pour bien nous faire comprendre à quel point elle est bête, elle bégaye sans cesse et ne finit une phrase qu'au bout de 1h10 de film. Nathalie Baye, peinturlurée et méconnaissable, est certainement le personnage le plus intéressant du film, alors que Gaspard Ulliel joue le silencieux taciturne avec une monotonie rebutante (mais comment peut-il ne rien dire à ce point !).

Le film n'est malheureusement qu'une juxtaposition de monologues. Chaque personnage joue sa partition indépendamment des autres et jamais l'intrigue ne progresse du fait de l'intéraction entre les différents membres de la famille, chacun étant réduit à incarner sa propre caricature.

Le cinéma de Dolan, pour fonctionner, nécessite d'emporter le spectateur dans un tourbillon irrésistible, comme c'était notamment le cas dans Laurence anyways et Mommy, qui sont des films épiques, au sens dolanien.

Le huis clos ne sied pas au jeune canadien : son cinéma paraît tout à coup factice et désincarné. A ce titre, il est étonnant de constater à quel point la géographie de la maison de famille n'imprime pas le film. Alors que le Festival de Cannes était cette année plein de maisons incarnées et superbement filmées (dans Aquarius, Sieranevada ou L'économie du couple par exemple), celle de Juste la fin du monde est transparente, et peu habitée, à l'image de tout le film. 

Xavier Dolan sur Christoblog : J'ai tué ma mère 2009 (**) / Les amours imaginaires - 2010 (**) / Tom à la ferme - 2012 (**) / Laurence anyways - 2012 (***) /  Mommy - 2014 (****)

 

1e

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Mon roi

Chez Maïwenn, le mauvais goût est érigé en style.

Quand le sujet s'y prête, que les acteurs sont collectivement à l'unisson du projet, et que l'humeur du spectateur est adaptée, la réussite peut être au rendez-vous (cf mon avis sur Polisse).

Quand le sujet nécessite un traitement délicat et subtil, comme c'est le cas ici, on avoisine la catastrophe.

Mon roi est horripilant par bien des aspects : c'est un cinéma de l'hystérie sur le fond, et du remplissage sur la forme.

Les personnages ne peuvent (ne doivent ?) s'exprimer que dans l'outrance. L'intensité du sentiment ne semble pouvoir se matérialiser que par la démesure des comportements. Ils pleurent, hurlent, se droguent, se soûlent, baisent sur les tables d'un restaurant, passent leur main à travers une vitre, se suicident, dans un même élan. Dans ce cinéma qu'on dirait réalisé sous l'influence d'une drogue euphorisante, il ne semble pas permis d'être subtil.

Vincent Cassel est ici laissé totalement en roue libre, cabotinant comme jamais, jouant avec insolence un rôle qui lui va bien : le phalocrate séducteur qu'on a envie d'étrangler cinq ou six fois dans le film.

Sur la forme, Maïwenn ne semble jamais en mesure de gérer la complexité de l'histoire qu'elle tente de raconter. Elle "remplit" donc son film de scènes redondantes, ou inutiles, à l'image des scènes tournées dans le Centre de rééducation spécialisé, qui ne présentent aucun intérêt. La façon dont elle insère artificiellement dans sa narration des jeunes de banlieue est ridicule. Pour ce qui est de la répétition, on peut carrément prévoir le déroulement de chaque scène à partir d'un archétype qui revient sans cesse : séduction, esbrouffe, on dérange les autres en rigolant, crise de nerfs, réconciliation sur l'oreiller. 

En sortant de la salle, j'avais l'impression d'avoir passé deux heures dans un tambour de machine à laver, à regarder des gens faire leur valises pour aller à l'hôpital. Un film épuisant, inutile, gênant.

 

1e

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Black swan

Le début de Black Swan est magistral.

Une danseuse sur une scène, l'obscurité qui règne autour d'elle, la caméra qui virevolte magnifiquement, le grain de la photo est sensuel, son partenaire tout à coup se transforme en créature maléfique. Il s'agit d'un cauchemar. Enfin, peut-être.

Nina est danseuse professionnelle. Elle rêve d'obtenir le premier rôle dans la nouvelle production de son ballet : une version revisitée du Lac des Cygnes. Pour cela elle doit prendre place de la danseuse étoile (Winona Ryder), qui était la maîtresse du chorégraphe (excellent Vincent Cassel, qui pour une fois n'en fait pas trop). Elle doit aussi se méfier d'une nouvelle venue (étonnante Mila Kunis), aussi sensuelle et intuitive qu'elle est elle-même réservée et introvertie... Mais pour obtenir le rôle, elle doit apporter la preuve qu'elle peut être à la fois le cygne blanc, et son double maléfique, le cygne noir.

Darren Aronofsky, qui avait impressionné avec son excellent The Wrestler, livre ici une copie quasi-parfaite. Le film est troussé avec une maestria qui l'entraîne vers les plus hauts sommets : tout ce qui ce fait l'art de la mise en scène semble y être porté au plus niveau d'achèvement. La caméra évolue avec une liberté vertigineuse, le cadre est parfait, le montage irréprochable. Aronofsky signe une oeuvre qui parvient à être à la fois follement sensuelle et brillamment conceptuelle.

Natalie Portman trouve certainement là le rôle de sa vie. Elle est absolument bouleversante dans ce rôle de prodige vieillissant et hyper-sensible, tendue comme un arc vers la perfection. La folie est très présente dans le film (paranoïa, schizophrénie), et l'ambiance y est extrêmement pesante. Autant le dire, mieux vaut ne pas être trop sensible pour apprécier le film qui est fort déstabilisant lorsqu'il montre des modifications corporelles insolites dignes d'un Cronenberg, ou des apparitions qui font sursauter et génèrent des frissons comme a pu le faire en son temps le Shining de Kubrick.

Les 30 dernières minutes en particulier sont époustouflantes. Le film prend alors l'allure d'une sorte de toboggan de la peur et de l'horreur, accumulant les morceaux de bravoure, et culminant avec une danse du cygne noir qui peut dès maintenant être classée parmi les plus beaux moments de cinéma vus en 2011.

La personnalité de Nina, son éveil chancelant à la sexualité, son rapport difficile au corps et sa soif d'absolu vous accompagneront pour longtemps, si vous n'avez pas trop peur d'avoir peur. 

Pour aller plus loin :

De nombreux blogs et articles listent les influences cinématographiques perceptibles dans Black Swan. Liste non exhaustive : Les chaussons rouges de Michael Powell,  le cinéma de Cronenberg en général (et La mouche en particulier), Polanski (Répulsion, Le locataire, Rosemary's baby), le cinéma de De Palma (Carrie, pour la mère bien sûr, et Phantom of Paradise), La double vie de Véronique de Kieslowski, Showgirls de Verhoeven, Perfect Blue de Satoshi Kon, Suspiria d'Argento, La pianiste de Haneke.

Dans le Monde du 9 février, interview intéressante d'étoiles de l'Opéra de Paris sur la "véracité" de ce que montre Black Swan à propos du monde de la danse. Marie Agnès Gillot juge le propos du film "stéréotypé et ringard", mais Agnès Letestu déclare "tout est vrai, archi-vrai, même si caricatural".
Brigitte Lefèvre, directrice de l'Opéra de Paris, a vu  Black Swan comme une "caricature crédible".

Dans le genre Voici, savez vous que Natalie Portman a rencontré le père de son futur enfant sur le tournage de Black Swan. Le chorégraphe français Benjamin Millepied était en effet en charge de superviser les progrès en danse de l'actrice, ce qu'il a visiblement fait avec application. Il joue le Prince dans le film. L'heureux évènement est prévu aux alentours des dates du festival de Cannes.... Marion Cotillard doit également accoucher à cette époque (aucun rapport).

Si on en croit le New York Times, Vincent Cassel danse comme Fred Astaire. Est-il nécessaire de rappeler que le père de Vincent Cassel, Jean Pierre, était un danseur émérite (il joue dans  Chorus Line) ?

 

 

4e

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Notre jour viendra

Il a plusieurs genres de mauvais films :
- les mauvais films qui font du fric : a priori, ils sont faits pour ça, rien à dire
- les mauvais films qui auraient pu être bons si le réalisateur ne s'était pas trompé en route
- les mauvais films qui s'en foutent d'être des mauvais films, et voire même qui cherchent à l'être

Dans cette dernière catégorie on peut distinguer les séries B ou Z, fauchées, parfois sympathiques, et les films friqués, sponsorisés, qui sont pour le coup froidement antipathiques.

Notre jour viendra fait partie de ces derniers. Il n'est pas provoquant quand il voudrait être provoquant, ni drôle quand il le voudrait. Vous savez, c'est comme le cousin un peu bourré qui raconte une blague qui ne fait rire personne dans un repas de famille. Tout le monde est un peu gêné et le pauvre gars est pitoyable.

Romain Gavras a les moyens et il s'amuse : voiture de luxe dans les paysages industriels du Nord, habitants demeurés, montgolfière sur fond de coucher de soleil, petite fille rousse qui sort d'on ne sait où et qui regarde la débauche de sieur Cassel, plus cabotin que jamais (mais n'est pas Depardieu qui veut, et Gavras n'est pas Blier). Les roux sont en guerre contre le reste du monde, mais faire un film, ce n'est pas tourner un clip.

Le film est tendance, creux, vide. Il y a peut-être pire, mais je ne l'ai pas encore vu cette année.

 

1e

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Les promesses de l'ombre

Naomi Watts. Metropolitan FilmExportCronenberg n’'a plus l'’insolence souveraine et malsaine de ses débuts.

Il garde par contre un art de la mise en scène tout en subtilité et en sobriété.

A ce titre, les dix premières minutes des Promesses de l’'ombre sont exceptionnelles : montage parfait, musique excellente, direction d’'acteurs exemplaires (je suis tombé cinématographiquement amoureux de Naomi Watts dans Mulholand Drive, et là rebelotte), mise en scène fluide et discrète.

Les trois acteurs sont vraiment incroyables. – Vincent Cassel impayable en gay refoulé, Viggo Mortensen aiguisé comme une lame de cutter dans un sauna, et Naomi… : j'’ai déjà dit. Progressivement le film perd son intérêt et je peine d'ailleurs à me souvenir précisément de son dénouement, mais peu importe, la petite musique Cronenbergienne fait son effet.

La scène dans le sauna est vraiment une scène d'anthologie. Vraiment.

 

3e

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