Une affaire de famille

Je suis la carrière d'Hirokazu Kore-Eda depuis tellement d'années que cette Palme d'Or 2018 me ravit. Elle récompense pour moi l'un des cinq meilleurs réalisateurs vivants, pour un de ses meilleurs films.
Tout est parfait dans Une affaire de famille. La photographie est superbe, la mise en scène comme d'habitude à la fois discrète et élégante, l'interprétation incroyablement puissante et le scénario bien plus complexe que ce que le synopsis ou la bande-annonce peuvent laisser penser.
Quelle qualité dans l'écriture de ce film, quelle subtilité et quelle délicatesse dans le montage ! Chaque nouvelle scène donne un éclairage nouveau sur l'un des personnages. Le film avance ainsi d'une manière millimétrique, suscitant à la fois l'émerveillement et la réflexion.
On sait que la famille et les sentiments sont les deux grands sujets de Kore-Eda. Ce dernier opus mène les réflexions du réalisateur vers une intensité et une profondeur extrêmes sur ces deux sujets. Le scénario brasse tout au long du film les différentes images de la famille et de l'affection, remuant et bousculant nos certitudes. Normalité et moralité se renvoient la balle d'une façon tellement subtile que j'ai été subjugué par là où parvenait à m'amener au final Kore-Eda. La façon dont se clôt le film est réellement superbe. Tout ce qu'on a vu auparavant est alors nimbé d'une lumière à la fois froide, tendre et nostalgique.
C'est très beau.
Hirokazu Kore-Eda sur Christoblog : Nobody knows - 2003 (**) / Still walking - 2008 (***) / Air doll - 2009 (**) / I wish - 2012 (***) / Tel père tel fils - 2013 (***) / Notre petite soeur - 2014 (****) / Après la tempête - 2017 (***) / The third murder - 2018 (**)
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neil 15/12/2018 11:25
Chris 15/12/2018 17:02
anne 13/12/2018 07:56
anne 12/12/2018 20:22
Chris 12/12/2018 22:49