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Christoblog

Derniers jours à Shibati

Il est rare de pouvoir profiter au cinéma d'un documentaire de la qualité de ce moyen-métrage (59 minutes), malheureusement mal distribué.

Le réalisateur, Hendrick Dussolier, filme sur la durée (les séquences sont séparées de périodes de plusieurs mois) la disparition d'un vieux quartier insalubre situé en plein coeur d'une de ces tentaculaires et inquiétantes mégapoles chinoises.

Il s'attache principalement à trois personnages (un coiffeur, un jeune garçon et ses parents, une vieille dame formidable qui se fait appeler Lotus blanc), en les montrant tout d'abord dans leur quartier délabré mais plein de vie, puis migrant vers d'autres habitations plus modernes mais complètement déshumanisées.

Tout est formidable dans Derniers jours à Shibati : la vivacité de la caméra, l'attention portée à ces petits moments volés qui rendent le cinéma documentaire inestimable (comme cette séquence montrant la mère qui n'ose pas monter dans un ascenseur), la délicatesse avec laquelle les habitants sont filmés. 

On entre dans le film progressivement, apprivoisant ce milieu très dépaysant en même temps que le réalisateur, qui au début ne comprend rien, car il ne parle pas chinois et n'a pas d'interprète, puis s'attachant progressivement aux personnages principaux du film. A la fin de la projection, Lotus blanc est un peu devenue notre grand-mère de coeur, et on aimerait bien savoir si le petit garçon se fera de nouveaux amis.

En plus d'être profondément humain, Derniers jours à Shibati donne aussi à voir la puissance de la machine administrative chinoise dans sa dimension orwellienne terrifiante.

C'est magistral.

 

 4e 

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A
ce film se joue en ce moment jusqu'au 25 décembre ......dans 3 cinémas parisiens seulement
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