The guilty
The guilty est un film-concept. Il est bâti sur une idée simple : la caméra ne quitte à aucun moment le personnage principal (quasiment seul à l'écran), un policier en pleine dépression, qui réceptionne les appels d'urgence au téléphone.
Comme pratiquement tout film de ce genre, il est à la fois porté et limité par l'idée qui préside à son origine : on est d'abord intrigué par la façon dont le réalisateur Gustav Möller va faire évoluer son intrigue en respectant la règle qu'il s'est lui-même imposé, puis un peu lassé par les ficelles épaisses qu'il est au final obligé d'utiliser.
Le scénario, même s'il faiblit un peu sur la fin, est toutefois assez habile et permet de maintenir l'attention jusqu'au twist médian, efficace malgré son caractère un poil attendu. L'acteur Jakob Cedergren porte le film sur ses épaules avec une solide efficacité et la réalisation de Gustav Möller rappelle le meilleur des séries danoises (alternance de focales, d'ambiance et de cadres). Il utilise brillamment les ressorts dramatiques qu'offrent les conversations téléphoniques qui font avancer l'intrigue (fausses pistes, bande-son inquiétante, silences)
Jake Gyllenhaal vient d'acheter les droits du film danois. Un remake américain est donc à prévoir, bien que je n'en voie pas du tout l'intérêt.
Un thriller compact et divertissant.
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