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Christoblog

Pride

Les années 80. La grande grève des mineurs au Royaume-Uni. Thatcher intraitable. Un groupe de gays et lesbiennes soutient les mineurs d'une petite ville au Pays de Galles en collectant des fonds à Londres.

En choisissant ce sujet, le réalisateur Matthew Warchus joue sur du velours. On perçoit immédiatement les immenses potentialités de ce type de scénario : confrontation des excentriques londoniens et des Gallois bourrus (mais qui ont si bon coeur au fond....), éloge de la solidarité entre opprimés, tensions / rapprochement, destinées individuelles dans un contexte historique formant une intéressante toile de fond, etc.

Pride exploite à fond tous ces filons, et il le fait avec une efficacité incroyable, ne ménageant aucune occasion de faire gonfler les yeux des spectateurs lors de scènes mémorables, je pense notamment à la scène de danse queer, ou au somptueux chant choral dans la grande salle commune. 

Warchus tisse habilement son intrigue, partant sur des bases solides, puis s'intéressant successivement à tous ses personnages, avant de prendre un virage nettement plus noir et mélancolique dans sa dernière partie, alors que les ailes noires du SIDA commencent à se déployer sur la communauté gay. Si les traits sont parfois un peu forcés, on a envie de pardonner au film ses quelques défauts, tellement il inspire la sympathie.

Parangon du feel-movie aux effets millimétrés (c'était LE film à voir sur la Croisette ce printemps - avec l'excellent Whiplash - pour se remonter le moral), servi par une brochette d'acteurs impeccables et des décors de toute beauté, Pride est la garantie absolue de passer un bon moment. 

 

3e  

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B
Je reste sans voix. Ce film est pour moi dans mon podium des fake 2014. Scénario cocasse à la base, il y avait sans doute matière à un bel exercice de style; faute de quoi nous avons affaire à une pantalonnade niaiseuse de bout en bout, et ça dégouline de sentimentalisme en plastique. Ficelles éculées pour ado pré-puber. Sentiment de vide. Degré zéro de la série télé. Honte du cinéma anglais que j'aime tant. Alors oui bien sur à la subjectivité et à la variété des sensibilités, des goûts, des moments dans lesquels on reçoit telle ou telle œuvre. Mais ici cela confine à l'envoûtement. Ressaisis-toi mon ami, et reviens-moi avec ta justesse d'analyse qui fait régulièrement mes délices, même lorsque je n'ai pas la même appréciation ici ou la...Sans voix (ou alors c'était pas toi, pris par ton travail, t'as délégué, enfin chais pas, mais y'a kek chose, une gastro ou bien). Non, alors une blague, oui c'est ça, une blague pour voir si on suit.
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C
Je ne tenterai pas de défendre le film sous un angle de cinéphile. Il ne le mérite clairement pas. J'ai été pour ma part complètement emporté par le film, j'ai ri, j'ai pleuré, et mon plaisir est sans nul doute un guilty pleasure : une super soirée comme j'en passe 5 ou 6 par an au cinéma. Ce qu'il y a d ecureiux, c'est que le film fait cet effet là à un grand nombre de gens plutôt exigeants en général, et pas à d'autres.
B
100% d'accord avec toi, Chris : j'ai passé ce matin un excellent moment. Que du bonheur, comme on dit. Assaisonnée de tubes des années 80, cette tranche de vie sociale est cuite à point. Mijotée aux petits oignons (gare aux yeux larmoyants !). Une comédie goûteuse et roborative. Même les clichés gays en deviennent attendrissants, c'est dire. Et les mamies en redemandent (sextoys compris). Gueules noires ou mecs pink, même combat. Quel punch ! Quelle énergie ! Que d'émotions ! Avec cette conviction qui peu à peu naît et grandit chez le spectateur de bonne volonté : mais oui, la solidarité, ça marche. En 2014 aussi ? Surtout ! En cet automne dépressif et passablement individualiste, c'est la cure de vitamine que je recommande en urgence, toutes affaires cessantes (d'autant que Hollande, on est bien d'accord, ne peut pas être pire que Thatcher la Tigresse !).
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